Chili, le bilan

En remontant tout le Chili du sud au nord, on peut dire que l’on a vu de multiples facettes de ce pays ! Ce sont surtout les paysages de Patagonie, de Chiloé et du désert d’Atacama qui nous ont impressionnés, ainsi que les villes secondaires telles Valparaiso ou La Serena. En revanche, Santiago grande capitale américaine moderne et sans caractère, où la misère côtoie la plus grande richesse, n’est pas à l’image du reste du pays qui demeure rural et sympathique.


Formalités, visa

Les visiteurs français bénéficient d’une autorisation de séjour de 90 jours qui se renouvelle à chaque entrée dans le pays. Ainsi, pour ceux qui souhaitent rester au-delà de cette durée, il est plus simple – et agréable ! – d’aller faire un tour en Argentine ou en Bolivie que de faire prolonger cette autorisation (plusieurs heures de queue en perspective et 100$US à débourser). A la douane, on nous donne un papier, le DPI, que l’on doit présenter quand on quitte le territoire. Mieux vaut éviter de le perdre, même si maintenant entrées et sorties sont informatisées. Nous sommes rentrés trois fois sur le territoire, et quelque soit le poste frontière utilisé, les formalités ont été assez rapides. Comme en Argentine, il est strictement interdit de transporter des produits frais… Et mieux vaut ne pas frauder car l’amende est salée !


Logement

On a réservé presque tous nos hébergements via le site de Booking.com – à l’exception de ceux de Puerto Varas, Puerto Montt et Santiago, réservés via Airbnb.

Dans l’ensemble, le confort était relativement correctsalle de bain privée, wifi gratuit, petit-déjeuner inclus mais basique – mais nous avons constaté que la propreté était parfois aléatoire, principalement dans le sud du pays ! La plupart du temps, on disposait d’une cuisine commune, bien pratique pour un dîner rapide.

Ce que nous avons moins apprécié, c’est la différence de tarif opérée entre les prix affichés par Booking.com et ceux réclamés par les établissements, évidemment toujours en notre défaveur ! Et pourtant, nous avions pris soin d’ajouter la TVA de 19% jamais incluse dans l’estimatif de Booking. On a finalement trouvé le rapport qualité / prix assez médiocre, et si on fait la moyenne, nous avons dépensé 36.50€ par nuit pour deux.


Nourriture

Comme en Argentine, on ne peut pas dire que nous ayons eu des émotions gastronomiques intenses ! La plupart du temps, nous avons déjeuner dans de petits restos – privilégier le menu du jour est une bonne option pour le porte-monnaie ! – et le soir nous avons poursuivi notre régime « nouilles chinoises / avocat » entamé à Buenos-Aires, parfois remplacé par une sorte de soupe aux haricots façon cassoulet ! Et même si les supermarchés sont mieux achalandés qu’en Argentine, on n’y trouve pas non plus de quoi préparer un dîner rapide et équilibré.

On a tout de même été surpris par les prix très élevés que ce soit dans les petits restos ou dans les supermarchés.

Parmi les spécialités locales testées, on a beaucoup aimé le ceviche – une sorte de tartare de poissons bien citronné – les poissons frits de Chiloé et le gratin de crabe. Les plats à base de viande sont souvent très gras, et presque toujours accompagnés de frites et rarement de légumes. En revanche, on a bloqué devant le « completo » aussi appelé « sandwich italien » à cause de son aspect tricolore, sorte de hot-dog bourratif assaisonné de mayonnaise, de purée d’avocat et de tomates. On en trouve partout, ce n’est pas cher mais… c’est franchement immangeable ! On a aussi quelquefois mangé des hamburgers locaux : eux aussi sont presque toujours fourrés à la purée d’avocat, mais dans l’ensemble, ils ont plutôt été plutôt bons.

A Santiago, on a diné deux fois dans un excellent resto péruvien : cuisine fine et savoureuse, pour un peu on serait partis immédiatement au Pérou ! Toujours dans la capitale, on a aussi dégusté de bon sushis… Idéal pour couper un peu avec les empanadas !

Côté boissons, on a eu un gros coup de cœur pour le Pisco Sour : on ne connaissait pas le cocktail national – revendiqué aussi par le Pérou ! – mais on a tout de suite été séduit par l’aspect à la fois acidulé et frais du breuvage ! A l’inverse, on n’a pas du tout aimé le cocktail Terremoto, un mélange de glace à l’ananas, sirop de grenadine et vin blanc, que l’on a trouvé trop sucré et carrément saoulant… Sinon, on trouve de bons vins – le Chili est le 8e producteur mondial. On a préféré les blancs aux rouges trop sirupeux et lourd.

En moyenne, nous avons dépensé 36.70€ par jour à deux pour nous nourrir, une somme bien plus élevée que ce que j’avais budgété. Mais nous n’avons pas non plus hésité à prendre une bière, un Pisco Sour ou un verre de vin, ni à tester quelques restos un peu « haut de gamme », principalement à Santiago. En résumé, on pourra dire que, même si l’on ne s’est jamais privés, comme en Argentine, le résultat culinaire a été inférieur à nos attentes et a été très irrégulier en choix, en prix et en qualité…


Communication, courrier et internet

Langue : le Chili étant un pays hispanophone, nous n’avons pas eu trop de difficultés à communiquer. Toutefois, posséder un minimum d’espagnol est indispensable car l’anglais est peu parlé ici. L’accent – pas du tout chuintant comme en Argentine – est parfois difficile à capter, et il semblerait que les Chiliens utilisent souvent un argot resté assez obscur pour nous !

Poste Chilienne : après nos déconvenues argentines – 3 cartes postales postées à Buenos Aires et jamais distribuées, soit 15€ partis à la poubelle ! – nous n’avons pas utilisé ce service. On s’est renseigné pour envoyer un paquet en France, et il fallait compter plus de 100€ pour un colis de 5kg, sans garantie particulière qu’il arrive bien à destination. On n’a pas insisté…

Internet / Wifi / 3G : depuis fin septembre 2017, il est impossible aux détenteurs de téléphones non chiliens d’acheter une carte SIM locale. Du coup, on s’est contenté du wifi des hôtels. Celui-ci a, dans l’ensemble, été de qualité correcte et on n’a pas eu de problème pour actualiser le blog. Concernant le wifi public – ville, aéroport, restos… – notre impression est nettement plus mitigée car les connexions étaient souvent difficiles, voire impossible à établir.


Banque et argent

Nous n’avons eu aucun problème pour retirer de l’argent dans les DAB. Le retrait est limité à 200.000$ CLP par jour, ce qui correspond à environ 265€.

Attention : les banques chiliennes prennent une commission fixe – c’est-à-dire quelque soit le montant du retrait – de 5.000$ CLP, soit 6.60€. Seule la Scotia Bank offre des retraits sans commission, mais il n’y en a pas partout (en particulier dans le sud de la Patagonie, à Chiloé ou à San Pedro de Atacama) donc mieux vaut anticiper ses retraits, sachant que le cash est souvent le seul moyen de régler petits hôtels, restos et épiceries de quartier.

Malgré une inflation peu élevée – 2.17% en 2017 – et un cours du change du peso chilien assez stable, les prix donnés dans les guides de voyage ne sont plus du tout à l’ordre du jour.

Concernant l’utilisation de la CB dans les hôtels, les structures touristiques ou les boutiques, ne pas s’attendre à ce que la carte passe facilement – sans que l’on sache vraiment pourquoi… – et avoir deux CB (une Visa + une Mastercard) est une bonne option pour multiplier ses chances de réussite !


Sites touristiques et musées

On trouve facilement des excursions organisées à la journée : bien que cela ne soit pas vraiment notre habitude, on a utilisé cette option pour visiter le Parc Torres del Paine en Patagonie, la vallée de l’Elqui au départ de La Serena et les superbes sites des alentours de San Pedro de Atacama. Globalement, nous avons été satisfaits de ces choix, nous étions en petits groupes, avec des guides compétents, et nous n’avons pas trop eu à subir d’arrêts « shopping » imposés. Néanmoins, les tarifs sont élevés et à régler en cash le plus souvent, mais comme il y a peu – ou pas ! – de transports public pour visiter ces sites, nous n’avons pas vraiment eu d’autre possibilité. Il faut savoir aussi que les entrées dans les parcs nationaux ou réserves protégées sont toujours à payer en plus de l’excursion proprement dite et en cash !

Nous avons aussi visité quelques musées ; les entrées sont peu chères, et même souvent gratuites. En général, les musées et attractions touristiques sont fermés le lundi.


Transports

Bus longue distance : un peu mieux entretenus que les bus argentins, les bus chiliens sont pratiques pour se déplacer dans le pays. Côté confort, on peut choisir entre des places camas – avec 3 fauteuils dans une rangée au lieu de 4 – ou des places semi-camas un peu moins spacieuses. Les bus disposent tous de toilettes, celles-ci étant dans un état variable… Mais c’est bien pratique tout de même car les arrêts sont très peu fréquents, et les toilettes toujours payantes dans les gares routières. L’état du réseau chilien étant plutôt bon, on n’est pas trop secoué pendant le voyage ; le plus difficile, c’est de supporter les films qui passent en boucle, avec un niveau sonore parfois élevé. Le coût des bus longue distance est vraiment très bon marché : pour info, notre trajet entre Punta Arenas et Chiloé – 30h tout de même et près de 2.500km ! – nous est revenu à environ 50€ par personne. Bien que les compagnies soient nombreuses et les départs fréquents, mieux vaut aller au guichet quelques jours avant le départ pour réserver sa place. De toute façon, on ne peut pas réserver par internet, les cartes bancaires étrangères n’étant pas acceptées ! Pour avoir une idée du tarif et du temps de transport, on peut consulter Recorrido.cl

État des routes : l’axe Puerto Montt / Santiago / Calama est desservi presque sur toute sa longueur par une double-voie de qualité, pas cahotante et bien roulante. On a toujours été satisfaits de la conduite prudente des chauffeurs de bus longue distance, et les horaires ont été bien respectés.

Location de voiture : comme souvent, l’opération est assez onéreuse mais permet de visiter des coins situés un peu en dehors des sentiers battus. Avoir des rudiments de conduite sur piste est indispensable, notamment quand on cherche à s’éloigner des routes principales.

Transports locaux : on a utilisé sans problèmes les bus – ou minibus – urbains à Puerto Varas, Valparaiso et Santiago. Il est toujours possible de payer directement son billet au chauffeur mais pour la capitale, on a acheté un carte Bip rechargeable qui permet les voyages en bus ou en métro. Pour ceux qui comme nous préfèrent le bus au métro – on voit ainsi les quartiers que l’on traverse ! –  on conseille de repérer au préalable le parcours sur Google.map puis de suivre le trajet sur un GPS utilisable hors connexion pour savoir où descendre !

Taxi : pour les petits trajets en ville, les prix sont abordables. Parfois, le tarif de la course est fixe (comme à Puerto Natales) et dans ce cas il est valable quel que soit le nombre de passagers. On peut aussi prendre des taxis collectifscolectivos – qui suivent un itinéraire fixe. Le tarif par personne est affiché sur le pare-brise. Dans tous les cas, bien se faire confirmer le prix, car les embrouilles – sans être bien méchantes – sont toujours possibles !


Bon à savoir

  • On a reçu un accueil particulièrement sympathique partout où nous sommes allés, que ce soit en ville ou dans la campagne. Spontanément, on est souvent venu nous parler, et le contact a toujours été facile.
  • On avait lu de nombreuses mises en garde quant à une insécurité potentielle : nous n’avons rien senti de tel, bien au contraire. Même si nous avons pris les précautions habituelles, nous n’avons jamais perçu d’insécurité.
  • Comme en Argentine, on a ressenti des disparités sociales fortes, et une grande pauvreté pour une fraction de la population.
  • Toujours faire attention en traversant les rues des grandes villes, la conduite des Chiliens étant, là encore, assez nerveuse…
  • Pour les fumeurs, on trouve les paquets dans les kiosques. Attention, dénicher des Marlboro est difficile dans certains coins du pays (mais aisé à Valparaiso ou Santiago). En moyenne, le prix d’un paquet de Marlboro se situe autour de 4.50€.
  • Côté alcool, on trouve facilement bière et vin à prix correct – c’est à dire français ! – dans les bars, restos ou épiceries.
  • L’eau du robinet semble potable mais on a préféré boire de l’eau minérale.
  • On peut faire laver son linge dans les lavenderias, mais elles ne sont pas aussi fréquentes qu’en Argentine. Coût moyen, entre 6€ et 8€ la machine et le séchage. Compter de quelques heures à une journée pour récupérer ses affaires.
  • Les prises électriques sont presque identiques aux prises françaises : ça passe pour le chargeur du téléphone mais pas pour la grosse prise de l’ordinateur. Prévoir un adaptateur !
  • Les toilettes publiques – propres la plupart du temps – sont toujours payantes, même dans les gares routières (entre 300$ et 400$).

Notre itinéraire

Nous avons passé 44 jours / 43 nuits au Chili, en deux séjours (octobre / novembre puis décembre 2017).


Budget

Le Chili est une destination plutôt onéreuse, qui se situe dans les standards européens. Toutefois, en anticipant les réservations d’hôtels, on s’en sort plutôt bien. Là où il est plus difficile de réduire notre budget, c’est – comme souvent ! – sur la nourriture

Nous avons donc dépensé – tous postes confondus – 4452€ en 43 jours, soit environ 103.50€ par jour pour deux personnes. On est bien sûr très loin d’un budget « routard » mais nous avons vraiment sillonné tout le pays du sud au nord, et nous ne nous sommes privés d’aucune visite…

Bilan Chili budget


En vrac… au Chili !

  • 44 jours / 43 nuits
  • 38 nuits d’hôtel ou logement Airbnb
  • 8 bus longue distance – dont 5 nuits de bus – pour un total de 92h de transports !
  • 4 jours de location de voiture
  • 13 trajets en taxi ou colectivo
  • 25 trajets en bus local
  • 4 trajets en funiculaire / ascenseur
  • 1 trajet en télécabine
  • Altitude maximum atteinte : 4.400m
  • 185km à pied !
  • 10 musées, 4 Parcs nationaux et 6 excursions organisées
  • 35 repas au resto

Coups de cœur…

  • La sensation d’être arrivés au bout du monde à Puerto Natales
  • L’excursion à Torrès del Paine malgré une météo pluvieuse
  • La douceur de vivre d’Ancud et la pinguineria
  • Les productions artisanales de Chiloé
  • Le beau village de Frutillar
  • L’unique fois où on a eu une vue dégagée sur le volcan Osorno
  • Les paysages de la carretera austral
  • Les phoques de Puerto Montt
  • Les murs peints de Valparaiso
  • Le Pisco Sour bien rafraichissant après une journée de visite
  • La tranquillité de la Serena
  • Les paysages fantastiques autour de San Pedro de Atacama
  • Las Condes, le quartier moderne de Santiago
  • La bonne ambiance du pays et le bon contact avec la population

On a moins aimé…

  • L’annulation du ferry Puerto Natales / Puerto Montt
  • Les 30h de bus semi-cama pour relier Punta Arenas à Chiloé
  • L’impossibilité d’acheter une carte SIM locale
  • Les frais de retrait dans les banques quand on ne trouvait pas de Scotia Bank
  • La difficulté pour se restaurer en qualité, à prix corrects
  • Le tarif des hôtels, souvent différent de ce qui avait été annoncé
  • Le quartier de la Plaza de Armas à Santiago, trop bondé

4 réflexions au sujet de « Chili, le bilan »

  1. Très bien, bravo mais il y a une grosse erreur, on peut acheter une carte Sim, la recharger dans la rue, les pharmacies etc…Il faut simplement déclarer son téléphone en arrivant, après 30 jours il est bloqué. L’agence Entel de Santiago le fait bien, le but est d’être averti des tremblements de terre, raz de marée et autres distractions.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour l’info ! Mais quand nous y étions, en novembre 2017, il n’était possible ni de déclarer le téléphone ni d’acheter une SIM. On a tout essayé avec les agences (dont Entel d’ailleurs), mais cela devait être parce que la nouvelle réglementation venait juste de passer. En tout cas, super que maintenant, on puisse le faire. Mais que fait-on au bout de 30 jours quand le téléphone est bloqué ?

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