Mercredi 18 novembre
Après quatre jours très tranquilles passés au camping, on reprend du service avec un petit lever à 6h30. Une fois prêts, on saute sur les vélos et on pédale onze kilomètres jusqu’à Vira. Autant dire qu’à cette heure, et malgré nos multiples couches de vêtements, on est un peu frigorifiés à l’arrivée ! On parque nos fidèles montures devant le tennis club, puis le bus 326 nous embarque à 8h38 – oui, c’est précis, c’est suisse, et mieux vaut ne pas le louper car le suivant est à 12h38 ! – pour une petite heure de trajet tortueux jusqu’à Alpe di Neggia. C’est ici que se trouve le point de départ de la rando, à 1400m d’altitude.


On grimpe une bonne heure par un chemin muletier – très agréable sous les pieds car pour une fois, il ne s’agit pas d’un sentier de pierre – pour parvenir à un premier belvédère surmonté d’une croix installée en 2000.







A 1800m d’altitude, on profite d’une splendide vue sur le Lac Majeur et sur l’ensemble de l’arc alpin, un cadre parfait pour un pique-nique matinal !





Après trente minutes de contemplation, on se résout à quitter les lieux et on rejoint le Monte Gambarogno tout proche. Le chemin d’accès est bien tracé mais comme il est peu exposé au soleil, certains passages sont glacés. Au sommet, c’est reparti pour une série de « oh » et de « ah »… Le panorama est sensiblement le même qu’au belvédère précédent mais là, on bénéficie d’une ouverture à perte de vue sur la partie italienne du lac !



A nos pieds, Ascona s’étire le long de la riviera du lac Majeur, tandis qu’au loin, on distingue précisément les massifs enneigés du Mont Rose et de la chaîne des Mischabel.




C’est à regret que l’on s’arrache à ce fantastique paysage pour poursuivre la balade. Le sentier descend d’abord dans un bel alpage jauni par l’automne. Là encore, on apprécie le contact souple de la terre sous nos pieds : c’est bien plus reposant pour les articulations que les successions de marches de pierre !


Côté température, dans les vallons bien exposés, c’est l’été !


On traverse ensuite une belle forêt où le chemin serpente en larges virages, avant de parvenir à l’Alpe Cedullo, un alpage où à la belle saison, on peut déguster un fromage fabriqué sur place.


Un coup d’œil à la montre nous indique qu’il ne va pas falloir mollir si on veut attraper notre bus à Indemini prévu à 14h10. Il faut dire que l’on a passé beaucoup plus de temps que prévu aux deux belvédères, et c’est d’un bon pas que l’on remonte jusqu’à l’Oratoire Sant’Anna, dont les fresques datent des XIVe et XVe siècles.


A partir de là, le chemin descend le long des Sassi Gialli, à travers un bois de bouleaux. Le parcours n’est pas franchement marqué, mais Gérard a l’habitude de ce type de terrain, et on ne pinaille pas pour trouver notre voie. A l’approche du village, le sentier se fait plus caillouteux, et on retrouve les fameuses marches de pierre qui ne nous avaient pas vraiment manqué jusqu’à présent !

Comme il nous reste presque une demi-heure avant le départ du bus, on fait un petit tour dans Indemini, un village typiquement tessinois, dont les maisons sont toutes construites en gneiss, des pierres prélevées sur place. Ici, on est un peu au bout du monde – ou en tout cas au bout de la Suisse puisque la frontière italienne n’est qu’à quelques centaines de mètres – et jusqu’en 1920, date à laquelle la route fut construite, les habitants devaient traverser à pied le massif du Gambarogno pour rejoindre les rives du lac.



Si au cours du XXe siècle, Indemini est peu à peu sorti de l’isolement – la liaison avec la Lombardie a été ouverte en 1966 – le site reste néanmoins assez difficile d’accès et la route pour y parvenir très étroite et sinueuse. Heureusement, le bus postal assure quelques liaisons quotidiennes, convoyant à la fois passagers et colis dans les hameaux les plus reculés du massif. A ce sujet, il faut savoir que la société nationale CarPostal Suisse affrète chaque jour près de 2200 véhicules, desservant ainsi quasiment tous les villages du pays dans une tournée équivalent à 7.5 fois le tour de la Terre. Absolument incroyable, et surtout vraiment très pratique quand on ne dispose pas de voiture !

A 14h10 tapante, le bus 326 quitte Indemini et, en une grosse heure, nous ramène à Vira. Il ne nous reste qu’à reprendre nos vélos et à pédaler de nouveau onze kilomètres pour regagner le camping. Cette rando nous a particulièrement enchantés car elle nous a permis, d’un seul regard, d’embrasser toute la région de Locarno et même au-delà. De quoi nous procurer des émotions visuelles et sensorielles intenses !
Jeudi 19 novembre
Les jours se suivent et… ne se ressemblent pas ! Après un mercredi bien actif, on a passé un jeudi très calme au camping. Et pour une fois, Gérard n’a même pas eu de corvées supplémentaires à assurer, comme le ménage, la lessive ou encore un pédalage intensif pour aller au ravito ! Mais pas d’inquiétude, si la météo se maintien au beau fixe, demain ça repart car on a prévu une nouvelle balade du côté du Monte Caslano, au sud de Lugano…
- INFOS PRATIQUES
- Camping Isola, à Gudo, entre Locarno et Bellinzona. Arrêt de bus à 300m (une liaison par heure dans chaque sens) et piste cyclable à proximité immédiate. Commerces à 4km. Accueil très souriant, le personnel s’est vraiment décarcassé pour nous trouver une place avec une bonne connexion wifi, comme demandé lors de la réservation. Sanitaires très propres. Restaurant, petite épicerie, piscine. Camping ouvert à l’année. CHF 26-. la nuit pour 2 personnes, le camping-car, l’électricité et les taxes, avec la carte ACSI. On recommande !
- Déplacements dans le Tessin : dès lors que l’on passe une nuit dans un établissement hôtelier, locatif ou un camping, on bénéficie du Ticino Ticket qui offre les transports gratuits dans tout le Tessin ainsi que des réductions dans les musées et les remontées mécaniques. Très belle initiative !
- Rando Alpe di Neggia / Indemini via le Monte Gambarogno, 8km, 400m+, 800m-, 3h sans les pauses (temps donné par les panneaux jaunes, mais un peu « optimiste » à notre avis, prévoir plutôt 3h30), 4h15 pour nous avec les pauses (nous sommes restés un peu plus d’une heure aux deux belvédères, mais ensuite nous avons dû presser le pas). Carte détaillée sur Suisse Mobile. Itinéraire de difficulté moyenne, sans passage vraiment délicat (faire juste attention à la glace qui peut recouvrir certaines parties du chemin en automne). Accès par bus 326 depuis Magadino / Vira, peu fréquents donc bien vérifier son horaire (à l’aller départ à 8h38 de Vira, bus suivant à 12h38 donc trop tard pour effectuer la rando / au retour,, à Indemini, bus à 14h10, le bus suivant à 17h30 est trop tard à envisager car en automne, à cette heure, il fait nuit). Transports inclus dans le Ticino Ticket.
Salut vous deux ,
Comme d’habitude rapport complet et intéressant (merci sophie) et belles photos de la part de Gérard….
Une super balade que je ne connaissais pas. Bravo et merci !
Votre meilleure fan Dominique 🤣🤣
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Merci à toi, notre meilleure fan ! On a vraiment adoré cette balade, pas difficile et très scénique ! Bon, on a un peu lambiné au sommet, du coup il a fallu presser le pas ensuite, mais on ne regrette pas car la vue, du haut, est absolument époustouflante ! Amitiés
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Magnifique rando et photos superbes!!! vous avez du en avoir plein les mirettes
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Magnifiques paysages! Et bien d’accord avec vous, les sentiers de terre sont beaucoup plus agréables à marcher que ceux de pierres. On l’aimerait beaucoup c’est certain!
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Le Tessin – même s’il y a beaucoup de sentiers de pierre !!! – est absolument fantastique côté randonnées. Nous sommes ici depuis 6 semaines, et nous avons encore un bon stock de balades dans le sac ! Bon courage à vous pour l’hivernage québécois, ça risque d’être plus frais que par ici !!!
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