Vendredi 20 novembre
Nos sorties étant rythmées par les annonces ensoleillées de la météo, c’est donc plutôt confiants que nous partons pour Bellinzona avec le bus de 6h58. Une fois de plus, celui-ci est arrivé un peu en avance, et on peut – après une petite course dans les couloirs de la gare – sauter à temps dans le train de 7h22 pour Lugano. Là, en deux minutes à pied, on rejoint la gare Lugano FLP qui dessert exclusivement la ligne – inaugurée en 1912 – pour Ponte Tresa et la frontière italienne. On enchaine donc avec un ultime parcours ferroviaire et on débarque à Caslano aux alentours de 8h30. Efficace, quand on sait que l’on a quasiment traversé le canton ! Côté ciel, la grenouille a légèrement dû se planter dans ses prévisions car une belle barrière de nuages bouche l’horizon… C’est donc sous une grisaille certaine que l’on rejoint le bord du lac de Lugano, distant d’environ 1.5km. On attaque donc sans attendre le chemin qui grimpe au Monte Caslano, un gros rocher boisé qui se dresse au bord de la plaine alluviale du Malcantone, formant une sorte de péninsule s’avançant dans le lac…
On suit un sentier didactique le long duquel quinze panneaux informatifs nous racontent la géologie, la flore et la faune du site. Ainsi, on apprend que le mont est constitué d’une variété de couches rocheuses qui s’étend des formations très anciennes – socle cristallin – aux dépôts du carbonifère, en passant par les roches volcaniques du permien, les dolomites triasiques et enfin, les moraines du quaternaire.

Ci-dessous, à droite le schéma de la dernière glaciation qui a formé les lacs Majeur, de Lugano et de Côme, et à gauche le tracé du sentier didactique du Monte Caslano.


Quant à la botanique, le Monte Caslano abrite environ 600 espèces de plantes vasculaires et 150 espèces de mousses et d’hépatiques – dédicace spéciale Michel ! Malheureusement, il n’y a encore pas d’hellébores noirs sauvages – aussi appelés roses de Noël – ces larges fleurs blanches, très présentes en hiver dans le sud du Tessin.


Après avoir évolué une grosse demi-heure dans la forêt, on fait une courte halte à un belvédère qui domine les rives italiennes du lac et le détroit de Lavena Ponte Tresa. Depuis que nous sommes dans le Tessin, c’est la sixième fois que nous touchons presque du doigt l’Italie… sans jamais pouvoir franchir la frontière, Covid oblige !

On abandonne ensuite un moment le sentier didactique pour parvenir à la cime du Monte Caslano – appelée Sassalto par les habitants du coin – qui culmine à 522m d’altitude. Le soleil ayant enfin fait son apparition – finalement, les prévisions météo n’étaient pas si fausses que ça ! – on bénéficie d’une vue imprenable sur le tortueux lac de Lugano. Splendide !


Une fois n’est pas coutume, j’ai fait une capture d’écran de la Google map pour que l’on comprenne bien à quel point ce lac est méandreux… Et sur la seconde image, on voit la découpe quasiment insulaire du Monte Caslano.


De ce beau promontoire, on surplombe la partie historique du village de Caslano, ainsi que le bourg de Carabietta sur la rive opposée. Et au loin, on aperçoit même notre cher Monte Brè !



Après un bon moment passé à profiter de ce beau point de vue, on rejoint le sentier panoramique. Et c’est maintenant en balcon que se poursuit la balade…






Une fois le tour complet du mont achevé, la descente vers le lac est relativement rapide. Le changement d’ambiance est radical et, dès les rives en vue, on retrouve cette végétation luxuriante qui évoque bien plus les bords de la Méditerranée qu’un paysage alpin automnal !




Il est à peine 11h, et on décide de prendre notre temps avant de quitter les lieux. On flâne donc un bon moment au bord du lac où on pique-nique en plein soleil, avec pour seule compagnie poules d’eau et canards…



Vers midi, toujours sans se presser, on prend le chemin du retour. Parvenus à une centaine de mètres de la gare, on aperçoit les barrières se baisser, annonçant un train prochain. Sans hésiter, on pique un sprint et, de justesse, on parvient à embarquer dans la vieille rame orange qui nous ramène à Lugano.

A partir de ce moment, tout va s’accélérer… D’abord, on saute dans un train à grande vitesse qui va à Zurich, via Bellinzona. En moins de dix minutes – avec une pointe à 200km/h ! – on rejoint notre destination, via un très long tunnel que les lignes régionales n’empruntent jamais. Parvenus à destination, s’ensuit un démarrage au grand galop car nous n’avons qu’une petite minute pour remonter tout le quai, traverser la gare ferroviaire et atteindre l’arrêt des bus ! Comme on n’a pas trop envie de poireauter trente minutes avant le prochain départ, on ne mollit pas, et finalement, on réussit à bondir dans le 311 quelques secondes avant que les portes ne se ferment… Voilà, une fois de plus, un enchainement de transports rondement mené !
Du samedi 21 au lundi 23 novembre
Les températures chutent drastiquement, on frise le 0°C et nos fauteuils extérieurs ont même un peu de blanc gel au réveil… On reste donc au chaud, seul Gérard brave la froidure pour aller à vélo acheter des œufs frais au marché de Bellinzona. Ayant bien écumé les randos les plus scéniques de la région, on lève un peu le pied, pour le plus grand plaisir de nos genoux ! D’autre part, comme nous n’avons pas une grosse visibilité sur les semaines, et même les mois, à venir – bougera-t-on ou pas ? Et surtout où ? – on préfère garder quelques balades en stock, à savoir deux boucles sur des sentiers didactiques au départ de Tesserete, un retour à Sonogno dans la Verzasca, une rando du Monte Salvatore à Morcote – on attend la réouverture du funiculaire prévue le 5 décembre – et enfin, une découverte du Val Blenio programmée mardi si la météo se maintient au beau…
Et pour conclure cet article, quelques photos du camping Isola où nous sommes maintenant depuis six semaines… Bien sûr, la piscine et l’épicerie sont fermées – depuis début novembre – mais le resto est ouvert tous les jours, midi et soir !






- INFOS PRATIQUES
- Camping Isola, à Gudo, entre Locarno et Bellinzona. Arrêt de bus à 300m (une liaison par heure dans chaque sens) et piste cyclable à proximité immédiate. Commerces à 4km. Accueil très souriant, le personnel s’est vraiment décarcassé pour nous trouver une place avec une bonne connexion wifi, comme demandé lors de la réservation. Sanitaires très propres. Restaurant, petite épicerie, piscine. Camping ouvert à l’année. CHF 26-. la nuit pour 2 personnes, le camping-car, l’électricité et les taxes, avec la carte ACSI. On recommande !
- Déplacements dans le Tessin : dès lors que l’on passe une nuit dans un établissement hôtelier, locatif ou un camping, on bénéficie du Ticino Ticket qui offre les transports gratuits dans tout le Tessin ainsi que des réductions dans les musées et les remontées mécaniques. Très belle initiative !
- Rando sur le sentier didactique du Monte Caslano (+ montée au sommet), 5km, 320m+, 320m-, facile, 2h, commencer par le chemin sylvestre puis continuer avec le sentier panoramique, ne pas négliger la montée à la cime (non inclus dans le sentier didactique). Voir le pdf pour plus d’infos sur la géologie et la botanique du site. Accès depuis Lugano par train FLP jusqu’à Caslano, durée 25mn, départs toutes les 15mn, inclus dans le Ticino Ticket. La gare est à 1.5km du lac et du départ de la balade.
Quelle fougue et quelle énergie! bravo les jeunes 🤣🤣 val blenio ma région d’origine (1er mari, tu te rappelles) et le village de Sessa peuplé d’ânes…. pas les gens…les animaux !!!
Me rejouis de voir Morcote, jadoooore.
À bientôt, continuez de nous régaler.
Bisous 😚 Dominique
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Merci !!! Ah oui, on a bien couru, vendredi dernier ! Sinon, je me demande si je ne me suis pas avancée pour le val Blenio, la rando que j’ai repéré part d’Acquarossa, je pense que c’est un peu plus bas que la région de ton premier mari, mais dans la même vallée… Bon, on en saura plus demain !!! Bises (et prends soin de toi !)
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