Puebla, la cité des Anges des colons espagnols

Mercredi 27 février

Une fois de plus, on est debout à 6h ! Deux heures plus tard, après un petit-déjeuner rapidement avalé, on quitte Oaxaca en direction de Puebla. Le voyage en bus 1ère classe ADO est confortable – la route ne tortille pas donc on n’est pas secoués ! – et vers midi et demi, on arrive dans la Cité des Anges, créée par les colons espagnols en 1531 pour supplanter le centre religieux précolombien voisin de Cholula. C’est maintenant une grande ville de près de 3 millions d’habitants

Après un bon quart d’heure de trajet en taxi – l’immense terminal CAPU est très excentré – on dépose nos bagages à l’auberge, puis on se dirige vers le Zocalo. Avant qu’elle ne soit transformée en jardin en 1854, la place centrale de Puebla accueillait un marché et servait pour les corridas, les représentations théâtrales et les pendaisons.

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Puebla – Arcades bordant le Zocalo

On déjeune dans un resto italien sous les arcades du XVIe qui procurent une agréable fraicheur. Eh oui, même à 2135m d’altitude, il fait vraiment très chaud dès que l’on passe au soleil !

Dans l’après-midi, on visite la cathédrale qui borde le Zocalo sur son flanc sud.  On la repère de loin puisque ses tours sont les plus hautes de tous les édifices religieux du pays ! Quand au style, il est assez surprenant, mêlant architecture Renaissance-herreresque et baroque précoce. Commencée en 1550 – ce qui en fait la cathédrale la plus ancienne du Mexique – sa construction se poursuivit principalement dans les années 1640, sous l’égide de l’évêque Juan de Palafox. (source Lonely Planet) L’intérieur nous rappelle les édifices religieux espagnols, à la décoration très tarabiscotée et aux chapelles latérales assez mortifères… Quoiqu’il en soit, l’impression est grandiose comme en attestent les deux photos ci-dessous – on ne s’est aperçu qu’à la fin de la visite que les prises de vues étaient interdites !

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Puebla – Cathédrale

Après un passage dans un grand supermarché plutôt excentré, on retourne à l’hôtel vers 16h pour une petite heure de repos, puis on repart ! On emprunte la très agréable et piétonne Calle Cinquo de Mayo, ombragée par d’immenses arbres. Pour la petite histoire, il faut savoir que le nom de cette principale artère de Puebla commémore la bataille entre armées mexicaine et française qui se conclut, le 5 mai 1862, par une victoire côté mexicain. Comme c’est l’une des principales – et rares – réussites militaires du pays, l’évènement est toujours fêté en grande pompe, même de nos jours. Mais ce que les Mexicains passent volontiers sous silence, c’est qu’un an après ce succès, les Français reprirent l’avantage et occupèrent la ville jusqu’en 1867 ! Après, on ne va pas la jouer chauvin car on ne comprend absolument pas pourquoi les Français sont venus envahir ce pays alors qu’il se remettait doucement de la colonisation espagnole et vivait ses premières décennies d’indépendance… Bon, en fait, il s’agissait d’une histoire de gros sous et de dette extérieure non payée qui servit de prétexte à l’intervention française, intervention largement soutenue par l’Espagne et surtout par le Vatican qui souhaitait faire du Mexique un « empire latin et catholique » qui contrebalancerait l’hégémonie américaine. Dans un sens, vu la très grosse ferveur religieuse des Mexicains, on peut dire que le pape de l’époque a réussi ses objectifs…

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Puebla – Calle Cinquo de Mayo

 

Après ce paragraphe historique, retour à la balade ! On visite le Templo de Santo Domingo, célèbre pour sa superbe Chapelle du Rosaire, construite entre 1650 et 1690, et dont le style baroque comporte une profusion de plâtre doré et de pierres sculptées, avec des anges et des chérubins derrière chaque feuille.

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Puebla – Templo de Santo Domingo – Chapelle du Rosaire
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Puebla – Templo de Santo Domingo

Grâce à la Calle Cinquo de Mayo, on rejoint en quelques minutes les arcades du Zocalo où on dîne dans un resto de tacos. On traine ensuite un bon moment sur la place qui est très animée en ce début de soirée…

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Puebla – Zocalo
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Puebla – Zocalo
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Puebla – Zocalo – Vue sur la cathédrale

Dans une trouée d’immeubles, on aperçoit le volcan Popocatépetl qui crache des nuages de cendres. Mais le ciel est voilé et on peine à le distinguer aussi bien que sur la photo – sûrement prise au drone – exposée à l’Office de Tourisme…

Comme on n’est pas fatigué, après un tour dans le centre commercial La Victoria – érigé sous d’anciennes halles – on remonte la Calle Cinquo de Mayo jusqu’à la 14e avenue. C’est agréable car la rue est bien animée et surtout, comme elle est piétonne, on échappe aux odeurs nauséabondes des pots d’échappements !

On rentre finalement à l’hôtel vers 21h… pour boire un verre de vin blanc mexicain XA Domecq déniché au grand supermarché, un cru bien meilleur que les habituels vins chiliens vendus dans les épiceries ! Pour l’anecdote – et cela a un rapport avec notre verre de vin ! – il faut savoir que nous n’avons pas pu réserver les trois nuits escomptées : aucune auberge ne semblait proposer de chambre pour la nuit du 1er au 2 mars, et ce, même en réservant au mois d’août de l’année dernière. On pensait que c’était en raison du Carnaval ou d’une fiesta de ce genre… Eh bien non, pas du tout… La ville accueille une grande conférence des Alcooliques Anonymes et a donc réquisitionné de nombreuses chambres pour loger les repentis de la bouteille. On aurait eu l’air malins, nous, avec notre verre de blanc à la main !

Jeudi 28 février

On commence la journée par un passage chez Fedex : eh oui, mes « quelques » achats de chemises artisanales commençaient à peser lourd dans le sac. La procédure d’envoi est un peu plus rapide qu’à Valadollid, ouf ! A 10h, c’est bouclé et on peut commencer à se balader dans le… marché artisanal ! Mais non, cette fois, je ne craque pour rien. Enfin si, juste trois petits magnets en céramique, pas si légers que ça…

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Puebla – Non loin du centre Fedex, vers le quartier des Artistes et le marché artisanal
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Puebla – Quartier des Artistes
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Puebla – Quartier des Artistes – Marché artisanal – Talavera, faïence de Puebla fabriquée dans la ville depuis plus de quatre siècles

Ce quartier – à quelques pas du Zocalo – réputé pour sa vie artistique est très agréable : il y a de nombreux petits restos bien décorés – on y reviendra pour le déjeuner ! – et maisons comme églises affichent de belles couleurs !

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Puebla – Quartier des Artistes
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Puebla – Quartier des Artistes
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Puebla – Quartier des Artistes
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Puebla – Quartier des Artistes

En fin de matinée, on visite le superbe musée Amparo qui expose œuvres modernes et magnifique collection d’objets précolombiens – promis, c’est le dernier du genre !

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Puebla – Musée Amparo
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Puebla – Musée Amparo
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Puebla – Musée Amparo – Art précolombien
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Puebla – Musée Amparo – Art précolombien
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Puebla – Musée Amparo – Fresque historique comparative entre les différents continents

Le clou du spectacle, si l’on peut dire, c’est la terrasse installée au 3e étage du musée : elle domine les toits de la ville, et on ne se lasse pas d’admirer les coupoles et clochers des églises alentours… Là encore, on revoit le volcan Popocatépetl, mais le ciel est encore plus voilé que la veille, et de nouveau, on ne perçoit réellement que les volutes de fumées qui s’échappent de son cône.

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Puebla – Musée Amparo – Terrasse
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Puebla – Musée Amparo – Terrasse
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Puebla – Musée Amparo – Terrasse

Comme prévu, vers 14h30, on retourne déjeuner vers le quartier des Artistes. On jette notre dévolu sur le resto « Casa de la China Poblana » – que l’on conseille pour son accueil chaleureux et ses plats savoureux et traditionnels. Au menu : Mole Poblano – poulet et riz accompagnés d’une sauce onctueuse au chocolat et épices – et Chile en Nogada – un poivron farci de fruits frais et secs, recouvert d’une sauce blanche aux grains de grenades. Original et délicieux !

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Puebla – Quartier des Artistes – Déjeuner traditionnel

Un peu lourds – oui, ces assiettes tiennent au corps ! – on se dirige à petits pas vers la dernière visite de la journée, la Bibliothèque Palafoxiana, installée dans la Casa de la Cultura. Fondée en 1646 par l’évêque Juan de Palafox, fut la première bibliothèque publique des Amériques. Ses beaux rayonnages, en cèdre et en pin blanc sculptés, croulent sous des milliers de livres rares, dont la Chronique de Nuremberg (1493) et l’un des premiers dictionnaires du Nouveau Monde. (source Lonely Planet)

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Puebla – Bibliothèque Palafoxiana
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Puebla – Bibliothèque Palafoxiana

Vers 16h, on est de retour à l’auberge. On trie les photos que l’on publiera sur le blog, et vers 18h30, on repart vers le quartier des Artistes. On dîne dans un resto cubain, puis on traine un bon moment vers le Zocalo.

Vendredi 1er mars

On ne fait rien de particulier pour notre dernière journée à Puebla, toutes les curiosités de la ville historique ayant déjà été visitées. On aurait pu aller à Cholula ou encore vers le Centro Civico 5 de Mayo, mais une petite flemme s’empare de nous…

Ce soir, à 22h, on prend le bus pour Guanajuato. L’arrivée est prévue à 4h45, autant dire que la nuit risque d’être courte !

INFOS PRATIQUES

  • Taxi centre historique Oaxaca / terminal ADO, 60$ ~ 2.75€
  • Bus Oaxaca / Puebla, départ 8h, arrivée 12h30 (autres départs possibles), compagnie ADO, bus confortables et service sérieux. 302$ ~ 13.75€ résa par internet via le site ADO. Attention : cela fait deux fois que ce site nous impose une date différente à celle demandée, alors que toute la procédure a été réalisée correctement. Bien sûr, il est impossible de changer quoi que ce soit après ! Moyennant finances – environ 6€ par personne – on a modifié la date émise sur notre billet. On conseille donc d’effectuer les résas via Clickbus (mais ce site n’apprécie pas les achats multiples de trajets… donc y revenir chaque jour !). Quoi qu’il en soit, la résa préalable sur internet – au moins 15 jours avant le départ – offre de belles réductions de tarifs.
  • Taxi Terminal Capu Puebla / Centre historique, 81$ ~ 3.70€, tarif en fonction de l’adresse donnée, il faut acheter au préalable un voucher à un kiosque, et l’échanger avant de monter dans le taxi.
  • Iglesia de Santo Domingo & Capilla del Rosario, 9h-12h45 & 16h30-20h, horaires plus larges du vendredi au dimanche et plus restreints le lundi, entrée libre
  • Museo Amparo, 10h-18h, fermé le mardi, 35$ / 1.60€, entrée gratuite le dimanche et lundi. Prévoir deux heures de visite.
  • Biblioteca Palafoxiana, 10h-18h, fermée le lundi, 40$ / 1.85€
  • Hostal Santo Domingo, auberge bien située sur la 4e avenue Poniente, à quelques minutes à pied de la Calle 5 de Mayo et du Zocalo. Accueil sympa. Chambre avec salle de bain privée, très propre, sans fenêtre (mais puits de lumière), donnant sur le patio intérieur. Petit-déjeuner léger inclus. Cuisine collective, wifi. Beaux espaces communs. 19.50€ la nuit, résa via Hotel.com

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