Samedi 2 mars
Avec un peu d’avance – pas de bol, on aurait bien dormi encore un peu… – c’est à 4h30 que le bus arrive à la gare routière de Guanajuato. Il fait frisquet – à peine 12°C – on a perdu l’habitude de températures si basses ! Et bien entendu, à cette heure, rien n’est encore ouvert ; finalement, on termine notre courte nuit sur les banquettes de la salle d’attente, enveloppés dans nos couvertures polaires. Vers 8h, on prend un taxi qui nous mène au centre-ville. Surprise : pour gagner le cœur de la cité historique, on emprunte de nombreux tunnels taillés à même la roche. On apprendra un peu plus tard qu’un vaste réseau sous-terrain permet aux véhicules – et aussi aux piétons ! – de se déplacer sans avoir à franchir les hauts ravins qui enserrent la ville. Inscrite au Patrimoine mondial, Guanajuato fut fondée en 1559, à l’époque de l’exploitation des riches gisements d’or et d’argent de la région.
On dépose nos bagages à l’hôtel – très bien placé sur la petite plaza del Baratillo – puis on va prendre notre petit-déjeuner non loin du beau Jardin de la Union.


On fait un premier tour dans les rues presque désertes. On le confirme, les Mexicains ne sont pas vraiment matinaux ! Au passage, on entre dans quelques églises dont la Basílica de Nuestra Señora de Guanajuato, facilement repérable à ces façades ocres.


En revanche, on est moins impressionnés par l’Iglesia de la Compania de Jesus, achevée en 1747 pour le séminaire jésuite, et dont les bâtiments sont désormais occupés par l’université de Guanajuato. Il faut dire qu’une bonne partie de l’édifice est en réfection…
Vers 10h, le Théâtre Juarez que l’on souhaite visiter n’étant toujours pas ouvert, on prend un peu de hauteur – 76m pour être précis ! – en grimpant avec le funiculaire jusqu’au Monumento à El Pípila. Cette statue – un peu massive, dommage – rend hommage au héros El Pipila qui mit le feu aux portes de l’Alhóndiga – la forteresse espagnole de la ville – le 28 septembre 1810, et permit ainsi aux troupes indépendantistes d’Hidalgo de remporter leur première victoire. Même si ce fait historique est de taille, c’est surtout pour l’exceptionnelle vue panoramique que l’on vient ici : les façades multicolores des maisons posées sur les montagnes environnantes sont absolument superbes et on ne se lasse pas d’admirer le spectacle !



On redescend par un itinéraire piétonnier qui nous mène directement à la Plaza de Los Angelès.


On boit un verre de limonade sur l’adorable Plaza de San Fernando, bien ombragée et loin de tout pot d’échappement !

Vers 13h, on retourne vers le Jardin de la Union, et on visite le Théâtre Juarez enfin ouvert. Construit entre 1873 et 1903, et inauguré par le dictateur Porfirio Díaz – dont le goût du luxe se reflète dans le somptueux décor intérieur, rouge et or.


Après cette intéressante visite – mais pas autant que celle du théâtre de Santa Ana au Salvador qui, cette année, demeure notre coup de cœur en la matière – on déjeune dans un resto des environs, puis, après encore un petit tour dans les ruelles de la ville, on rentre à l’hôtel vers 15h, pour un repos bien mérité !


Dans la soirée, Gérard va chercher quelques tacos qui feront office de diner, et que l’on déguste sur la terrasse attenante à notre chambre. La vue sur les bâtiments éclairés est splendide …
Dimanche 3 mars
Inutile de se presser, car aucun resto ne semble servir de petit-déjeuner avant 9h ! C’est donc à petits pas tranquilles que l’on rejoint la Plaza de San Fernando – notre coup de cœur de la veille – pour prendre notre premier repas de la journée. Ensuite, on traine un moment dans les ruelles qui entourent cette jolie place.


On reprend ensuite la rue principale, en direction du Marché Hidalgo : franchement, tant au niveau de son architecture extérieure que des stands aménagés sous la halle, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous l’œil ! On passe donc rapidement notre chemin, et on tombe sur un des nombreux escaliers qui permettent de rejoindre les tunnels. Par curiosité, on descend. Eh bien, même si leur utilisation peut sembler pratique aux piétons – et encore plus aux véhicules qui ainsi polluent moins le centre-ville – jamais nous ne nous baladerions ici !!!

De retour à la surface, on rejoint rapidement le Museo Regional de la Alhondiga de Granaditas, installé dans l’ancienne forteresse espagnole. Ce musée d’art et d’histoire fut le théâtre de la première grande victoire des rebelles pendant la guerre d’Indépendance. Construit entre 1798 et 1808, l’Alhóndiga était à l’origine un silo à grains. Il fut reconverti en forteresse en 1810, et 300 soldats espagnols et dirigeants loyalistes s’y barricadèrent, tandis que 20 000 rebelles, conduits par Miguel Hidalgo, tentaient de conquérir la ville. Le 28 septembre 1810, un mineur surnommé El Pípila s’attacha une dalle de pierre sur le dos pour se protéger des balles espagnoles et mit le feu à la porte principale. Les rebelles s’engouffrèrent à l’intérieur et tuèrent tous les assiégés. Par la suite, l’Alhóndiga servit successivement d’arsenal, d’école, puis de prison (1864-1948), avant de devenir un musée en 1958. (source Lonely Planet) On commence la visite par le second étage que l’on atteint par des escaliers dont les murs sont recouverts de fresques dépeignant l’histoire de Guanajato réalisées par Chavez Morado.

Une petite section présente des œuvres précolombiennes, mais on passe rapidement à la partie « histoire » qui nous permet de bien comprendre les différentes phases de rebellions qui ont mené à l’indépendance du Mexique.

On termine la visite par deux salles d’art populaire présentant les grands évènements historiques mexicains. L’originalité des œuvres réside dans le fait que la plupart sont réalisées en carton, et que les hommes et les animaux sont symbolisés par des squelettes. Du jamais vu hors de ce pays !

Après cette plongée dans l’histoire, on gagne assez rapidement la Maison natale de Diego Riveira. Longtemps, ce grand artiste fut persona non grata à Guanajuato, en raison de ses convictions marxistes. Diego Rivera naquit ici en 1886 et sa famille y vécut pendant 6 ans, avant de déménager à Mexico. Le rez-de-chaussée du musée restitue l’atmosphère de la demeure familiale, avec le mobilier du XIXe siècle, tandis que les étages proposent quelques toiles et dessins du peintre. Même si la maison est intéressante à voir, on n’accroche pas trop avec cette visite où les œuvres présentées sont loin d’être les plus belles de l’artiste. En ce qui nous concerne, on retiendra surtout le magnifique mural vu à Mexico…


Vers 14h, on est de retour sur notre place fétiche – la Plaza de San Ferdino – où on déjeune. Au menu, quiche et ratatouille !
On rentre vers 15h à l’hôtel – il fait chaud ! – et ce n’est que vers 17h45 que l’on repart jusqu’au funiculaire, pour observer depuis le mirador, le coucher de soleil sur la ville… Magnifique !


INFOS PRATIQUES
- Bus Puebla / Guanajuato, départ 22h, arrivée 4h30, compagnie Futura, bus très confortable, 970$ ~ 44.50€ résa via internet.
- Taxi centre Puebla / Terminal CAPU, 100$ ~ 4.60€
- Taxi Terminal Guanajuato / centre historique, 70$ ~ 3.20€
- Funiculaire Guanajuato, 8h-22h, 25$ ~ 1.20€ AS, le double pour l’AR, à prendre à la billetterie du bas. Possibilité de redescendre à pied en 10/15mn par une rue bien pentue.
- Teatro Juajez, 10h-13h & 16h-18h, fermé le lundi, 50$ / 2.30€ + 30$ ~ 1.40€ pour prendre des photos.
- Museo Regional de la Alhondiga de Granaditas, 10h-18h, 10h-15h le dimanche, fermé le lundi, 52$ / 2.40€ + 30$ ~ 1.40€ pour prendre des photos.
- Museo-Casa Diego Riveira, 10h-18h, 10h-15h le dimanche, fermé le lundi, 25$ ~1.20€
Hébergement : Hotel Plaza Baratillo, très bien situé, au cœur de la vieille ville. Préférer les chambres du dernier étage – même s’il faut en grimper trois à pied – car elles jouxtent une superbe terrasse qui domine toute la ville. Chambre bien équipée et impeccable, avec salle de bain. Wifi. Environ 29€ la nuit, résa via Booking.com
Une réflexion au sujet de « Guanajuato, une jolie petite ville coloniale aux maisons multicolores »