Dimanche 17 février
Levés vers 7h30, on part en taxi une heure plus tard pour San Juan Chamula, une petite ville essentiellement habitée par les Indiens tzotiles, un peuple maya connu pour sa farouche indépendance au système mexicain. Un quart d’heure de route plus tard, on arrive au cœur de la cité, et plus précisément dans la rue principale dont les trottoirs sont envahis par les étals du marché. Il y a foule ! Tout le monde semble converger vers l’église. Nous aussi… On nous avait prévenus que les groupes de touristes seraient légion : bizarrement, on est quasiment les seuls étrangers. On achète donc notre ticket et à l’entrée, un Indien nous demande de ne pas photographier l’intérieur de l’édifice religieux : on le savait, les Indiens apprécient peu être pris pour des bêtes de foire pendant qu’ils prient. Ce que l’on peut aisément comprendre, même si on ne partage pas la même foi ou les mêmes rites !
On pénètre donc dans l’église ; on est immédiatement surpris par l’ambiance. Il y a peu de lumière, seules des bougies éclairent l’immense salle… Les fumées d’encens confèrent au lieu une pénombre propice au recueillement malgré les pleurs des enfants, impressionnés par les lieux, surtout quand ils passent à la queue leu leu pour se faire bénir par un religieux. Exit les habituelles chaises placées en rang d’oignons, là, des petits groupes d’Indiens, assis par terre, allument des cierges à même le sol recouvert d’herbe sèche et entament leurs prières… Ici, il s’agit d’un syncrétisme religieux surprenant entre éléments catholiques et croyances mayas. Les Indiens fréquentent surtout l’église pour des raisons de santé : s’ils sont malades, un poulet est sacrifié et des guérisseurs « absorbent » leurs maux. Pour ne pas garder en eux la maladie, ils avalent de grosses quantités de sodas et de pox – un alcool fort – car ces boissons, censées faire roter, leur permettent d’évacuer les mauvais esprits. Et les Indiens en bonne santé viennent prier afin de conjurer le mauvais sort…
En évitant de jouer les voyeurs – c’est-à-dire en restant très discrets – on reste une bonne heure dans l’église. On ne ressent aucune hostilité, des Indiens viennent même nous parler. Ils sont curieux, veulent connaitre de quel pays on vient…
Assez interloqués par le spectacle unique qui s’est joué devant nos yeux, on ressort sur le parvis. De nouveau, on est surpris : on pensait que, pour des raisons éthiques, il était interdit de prendre des photos, même à l’extérieur de l’église. Il semble que les smartphones aient légèrement changé la donne puisque chaque famille indienne semble s’adonner à la mode du selfie ! On se renseigne, et on nous confirme qu’il n’y a aucun problème pour prendre quelques clichés. Ici, mieux vaut éviter les impairs car la police n’intervient pas, c’est la communauté qui impose ses propres lois de façon très stricte.


De nouveau, on reste un long moment à observer les costumes traditionnels portés par les Indiens. Les hommes se vêtent d’amples tuniques de laine blanche et les responsables religieux portent une tunique noire sans manches et un foulard blanc autour de la tête. Les femmes s’habillent de jupes en laine, de blouses blanches ou bleues assez simples et/ou de châles. Quant aux jeunes enfants, ils sont vêtus de blanc…



L’ambiance est vraiment très détendue : tout autour de la place, les familles se regroupent pour le déjeuner dominical. Des musiciens passent de table en table, et l’alcool coule à flot !




Vers midi, on retraverse le marché – qui est nettement moins fréquenté que le matin – et on prend un collectivo pour San Cristobal. On descend au niveau du Periférico Norte – merci Google map pour l’info ! – et d’un coup de taxi, on rejoint Orquídeas Moxviquil, un jardin botanique. On commence par visiter la serre aux orchidées, mais la période de floraison doit être passée car il y a vraiment peu de fleurs !




On fait ensuite une jolie balade de plus d’une heure dans la forêt qui grimpe sur la colline. On transpire un peu – il y a un bon 200m de dénivelé – les arbres sont peu variés – on se croirait dans une forêt d’Europe en automne ! – mais on apprécie de se dégourdir un peu les pattes !


Vers 14h, on reprend un taxi qui nous ramène au Zocalo de San Cristobal. On déjeune dans un restaurant argentin – une pizza ! – puis on rentre à l’hôtel, la tête encore pleine de la cérémonie observée ce matin…
INFOS PRATIQUES
- Rites religieux à l’église de San Juan Chamula et balade dans le village : y aller de préférence le dimanche vers 8h30 / 9h (le mercredi, pour des raisons de superstition, l’église est déserte). Entrée dans l’église 25$ ~ 1.20€.
- Accès en taxi depuis San Cristobal, 125$ ~ 5.75€ (quelque soit le nombre de passager).
- Accès en collectivo depuis San Cristobal, départs fréquents vers le Marché central, 20$ ~ 0.95€ par personne
- Orquídeas Moxviquil, jardin botanique et petit sentier de randonnée, 9h-15h30, 100$ ~ 4.60€ – On a trouvé l’entrée un peu chère, d’autant qu’il n’y avait que très peu d’orchidées ! Accès en taxi depuis le centre-ville, 40$ ~ 1.90€
- Hébergement : La Abuelita Hostal & Terraza, auberge très bien située, à moins de 10mn à pied du Zocalo. Accueil très sympa. Chambre quadruple très confortable, impeccable et spacieuse, immense terrasse privée, salle de bain, petit frigo et cafetière. Ménage quotidien. Cuisine commune très bien équipée. Wifi performant. Environ 22.50€ la nuit, résa via Booking.com. Une excellente adresse !
Magnifique cérémonie, j’y etais…..Amitiés
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C’était aussi très prenant, une ambiance jamais vue… On est bien contents que nos articles te plaisent et te fassent voyager ! Amitiés
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