Dimanche 26 février
C’est avec un gros pincement que cœur que nous quittons Paraty aujourd’hui… Eh oui, nous avons particulièrement apprécié cette étape, tant pour la beauté de la petite ville, que pour ses plages aux alentours ou encore pour la chaleureuse hospitalité des propriétaires de notre pousada. Mais en voyage, il faut avancer, c’est pourquoi, à 7h30 du matin, nous embarquons dans un taxi en direction d’Angra dos Reis – pour une fois, nous avons opté pour le confort et la rapidité d’un transfert privé. Après un trajet d’une heure trente, nous enchainons avec quarante minutes à bord d’un bateau rapide avant d’être déposés à Abraão, le village principal d’Ilha Grande. Immédiatement, nous sommes plongés dans une ambiance balnéaire où les déplacements ne s’effectuent qu’à pied ou en bateau, tout véhicule étant proscrit sur l’ile…
Après avoir laissé nos bagages à l’auberge – idéalement située à 3mn à pied du débarcadère – nous partons déjeuner, puis faire un premier tour des environs. En observant les dizaines de bateaux amarrés dans la baie, on peine un peu à imaginer qu’autrefois, l’ile n’était habitée que par les Indiens Tamoios. Une quiétude que vinrent bousculer les Portugais en découvrant le 6 janvier 1502 cette petite ile paradisiaque… Néanmoins, si de nombreux Indiens vivant sur le continent avaient rapidement été réduits en esclavage par les Portugais, l’ile ne fut réellement colonisée qu’entre 1700 et 1800. A cette même époque, corsaires et pirates anglais, hollandais et français pullulaient sur l’ile et se livraient à un trafic de contrebande de marchandises et d’esclaves africains… Au début du XIXe siècle, planteurs de canne à sucre et cultivateurs de café remplacèrent les pirates, mais avec la fin de l’esclavage, les deux productions périclitèrent… En 1886, l’Empereur du Brésil Dom Pedro II fit alors construire un Lazareto sur la côte sud – une sorte d’hôpital de transit pour loger les voyageurs et les immigrés atteints de choléra contracté sur les navires qui fonctionna jusqu’en 1913 – tandis que la côte nord abritait un important centre pénitencier qui au fil des ans accueillit prisonniers politiques et dangereux criminels. Et ce n’est qu’au milieu des années 1990, au moment de la destruction de la prison, que l’ile s’ouvrit peu à peu au tourisme…
Malgré la foule, on parvient à trouver un petit coin pour se baigner, mais franchement, ce n’est pas l’idéal de nager à quelques mètres des bateaux accrochés aux bouées. Demain nous irons découvrir une autre plage que nous espérons plus tranquille !
Lundi 27 février
Une fois le petit-déjeuner prestement avalé, nous enfilons nos chaussures de marche et partons dès 7h30 sur le sentier qui rejoint la Praia de Palmas, et plus loin la Praia de Lopes Mendes. Nous longeons d’abord la plage d’Abraão vers l’est – très calme ce matin, avec de jolies vues sur le Pico do Papagaio.
Puis nous bifurquons ensuite dans la forêt. La grimpette est rude, et il fait très chaud et très humide dans ces sous-bois où aucun souffle d’air ne pénètre ! Mais le plus frustrant c’est qu’il n’y a aucune vue et que l’on n’aperçoit ni oiseau ni animal – ce qui peut se comprendre, l’ile étant immense et très dense en végétation, ils n’ont aucune difficulté pour rester loin de toute pression humaine.
Après un peu plus de 200m de dénivelé positif dans les pattes, il faut maintenant redescendre, ce qui n’est guère plus simple avec les nombreuses racines qui entravent le chemin. Et comme il a plu la veille, le terrain est bien glissant par endroit…
Vers 9h30, nous parvenons sur la belle Praia de Palmas et nous décidons de nous arrêter là, non que l’on soit fatigués – on vient de faire le plus dur du chemin – mais plutôt parce qu’on ne veut pas se retrouver sur une plage bondée – la Praia de Lopes Mendes et la Praia do Pouso étant les deux plus courues de l’ile.
Nous nous installons donc dans un des petits cafés de la plage et nous alternons entre baignades, farniente les doigts de pied dans le sable et déjeuner – un poisson frit, accompagné de riz, de haricots noirs et de frites comme souvent au Brésil.
A 15h, un bateau taxi nous ramène en une quinzaine de minutes à Abraão – et oui, vous n’imaginiez tout de même pas qu’on allait refaire le chemin en sens inverse, en pleine après-midi !?!
Mardi 28 février
La météo s’annonce maussade alors nous décidons de ne pas aller trop loin. Nous partons donc à pied jusqu’aux ruines du Lazareto et nous nous baignons un bon moment sur la Praia do Galego. A cette heure matinale, nous sommes seuls, l’eau est translucide, c’est très agréable…
Et peut-être pour la dernière fois de notre séjour au Brésil, nous observons deux tyrans quiquivis, de petits oiseaux sympathiques qui nous ont accompagnés de leur chant mélodieux tout le voyage !
Comme il n’y a aucun resto sur la Praia do Galego, nous retournons à Abraão et nous installons tout au bout de la plage, pieds dans le sable, pour déguster une belle assiette de calamars frits. Le ciel se chargeant de gros nuages, nous rentrons à l’hôtel ; la fin d’après-midi est perturbée par un énorme orage et la pluie qui tombe jusqu’au milieu de la nuit…
Mercredi 1er mars
Allez, dès 8h, on renfile les chaussures de marche pour une petite balade jusqu’à la Praia de Abrãaozinho. Cette fois, il y a peu de dénivelé, mais comme lundi, le terrain est bien accidenté et surtout très boueux !
Après presque trente minutes passées à suer dans la forêt – toujours très humide, quelle que soit l’heure de la journée – nous parvenons à notre but. La plage n’est pas bien grande mais très mignonne, enserrée entre deux petites montagnes. L’eau est cristalline, et pour l’instant nous sommes les seuls à nous baigner !
Vers 10h, les trois petits restos mettent tranquillement tables et fauteuils en place. Nous optons pour le Bonito Bar e Restaurante situé à l’extrémité de la plage, un très bon choix puisqu’ils proposent ne carte de qualité – aujourd’hui, ce sera calamars frits, riz et frites, le tout arrosé d’eau de coco bien fraiche.
Nous passons ainsi une grande partie de la journée sur cette plage à lire, se tremper et observer les oiseaux – et plus particulièrement une femelle de Fou brun – merci Michel pour la précision ! – qui effectue un superbe piqué dans la mer, et un moucherolle qui se balade tranquillement sur le sable.
Vers 15h, comme j’ai vraiment la flemme de repartir à pied par la forêt, nous prenons un bateau taxi pour rentrer à Abraão ; le trajet est court et peu onéreux, ça ne valait pas la peine de s’en priver ! En fin de journée, nous prenons un verre en bord de mer, puis nous dinons dans une crêperie – une bonne surprise qui change des plats frits habituellement servis !
Jeudi 2 mars
Le programme est rigoureusement le même que la veille, à savoir : crapahutage boueux pour rejoindre Praia de Abrãaozinho, baignade en toute tranquillité dans une mer transparente à souhait, lecture à l’ombre sur la plage, déjeuner au Bonito Bar e Restaurante – aujourd’hui, on opte pour un assortiment de tartinades, comprenant tapenade, houmous, caviar d’aubergine, fromage et autres trempettes, suivi d’un tiramisu, un excellent déjeuner arrosé d’un Spritz et d’une eau de coco – et retour en bateau taxi !
Demain, nous quitterons Ilha Grande pour Rio de Janeiro, notre dernière étape brésilienne avant la transatlantique de retour dont le départ est prévu le 13 mars. Un programme chargé en visites nous attend pour les dix jours à venir !
- INFOS PRATIQUES
- Arriver à Ilha Grande depuis Paraty : nous avons opté pour un transfert comprenant le minibus (qui vient nous chercher à la pousada) et le bateau, R$270 par personne. Un peu cher, mais nous n’avons pas eu envie d’entreprendre le combo taxi + bus (avec de multiples arrêts) + taxi + ferry…
- Hébergement : Lonier Praia Inn Flats, un hôtel idéalement situé à 2 pas de l’embarcadère, directement en bord de plage, proche de tout (commerces, restaurants, bateaux). Néanmoins, le lieu est très passant et animé, et à cet endroit, la plage n’est pas attirante (beaucoup de bateaux ancrés dans la baie). Wifi correct. Bon petit-déjeuner. Chambre triple (on a été surclassés à la réservation) avec clim, kitchenette et salle de bain, environ 50€ la nuit, petit-déjeuner inclus.Résa via Booking.
- A faire à Ilha Grande :
- Rando Abraão / Praia de Palmas, 5km AS, 220m+, environ 1h30. C’est la rando classique qui va jusqu’à la plage de Mendes Lopes mais nous avons préféré nous arrêter à Praia de Palmas pour éviter la foule. Pour aller jusqu’au bout, rajouter 2km, 150m+, environ 45mn. La partie la plus fatigante (à cause de la chaleur, de l’humidité et du terrain accidenté) est celle qui va d’Abraão à Praia de Palmas, mais elle reste toute de même accessible à tout marcheur motivé. Être bien chaussé est nécessaire, même si on a vu pas mal de Brésiliens faire le sentier en tongs ! L’attaque du sentier se prend tout au bout de la plage d’Abraão (vers la droite quand on est face à la mer), le chemin est fléché mais attention il ne se voit pas facilement (bifurcation rapidement à droite après un hôtel jaune), ne pas poursuivre vers les plages suivantes. Ensuite, le cheminement est clairement marqué. La Praia de Palmas est agréable pour la baignade, 3 ou 4 bars / restos (on a choisi le premier en sortant du sentier, patron très agréable, bon repas tout simple à prix doux. En prenant une consommation, on peut bénéficier d’une table et de fauteuils sur la plage. Prêt de canoës). Bateau taxi pour le retour à commander impérativement dans un des restos, départs à 15h, 16h, 17h et parfois 18h, R$40 (R$45 si paiement par carte bancaire).
- Balade Abraão / Praia de Abrãaozinho, environ 30mn, partir à droite quand on est face à la mer, fléchage discret mais peu de risque de se perdre (!), chemin assez accidenté (passage sur rochers ou dans l’eau, racines, etc.) mais avec assez peu de dénivelé. La Praia de Abrãaozinho est très jolie et finalement assez peu fréquentée, surtout le matin. Il y a 3 restos / bars sur place, on conseille le Bonito Bar e Restaurante (tout au bout de la plage), plats originaux et gouteux (on y est retournés 2 fois !), prix justifiés. En prenant une consommation, on peut bénéficier d’une table et de fauteuils sur la plage. Prêt de canoës. Bateau taxi pour le retour, se prend à la demande sur la plage, R$25 par personne (que l’on soit 2 ou plus).
- Balade Abraão / Praia do Galego, accès par bon chemin (à gauche quand on est face à la mer), environ 20mn à pied, accessible à tous même en tongs ! Plage agréable le matin (quand il n’y a personne), aucun aménagement car située dans le parc naturel.
- Il y a de nombreuses randos sur cette ile, et nous avons été frustrés de n’en faire quasiment aucune (par rapport à ce que j’avais prévu) à cause de la chaleur et de l’humidité ambiante qui nous ont carrément rebutés ! Une ile peut-être à découvrir en hiver pour les marcheurs, mais dans ce cas, est-il possible de se baigner ?
- Quitter Ilha Grande pour Rio : nous avons opté pour un transfert qui inclus le bateau et le minibus qui doit, en principe, nous déposer directement dans notre hôtel à Rio, R$150 par personne, assez peu onéreux et plutôt confortable comparé au combo bateau + éventuellement taxi + bus (difficile à réserver) + taxi…
Emmenez-nous au bout de la terre 