Jeudi 30 janvier
Et rebelote, on se lève de bonne heure pour profiter de la belle lumière du matin. Après plus d’une heure de route très tortueuse, on arrive à Nicolosi, la porte d’entrée sud de l’Etna. La strada provinciale 92 grimpe ensuite sur le flanc du volcan. Après quelques kilomètres, la végétation se raréfie et on roule entre les anciennes coulées de lave. Saisissant ! Il faut dire que le plus haut volcan d’Europe – il culmine à 3.300m – est très actif et est surveillé de près par les vulcanologues. Rien que pour le XXe siècle, on compte 80 éruptions, et depuis 2000, plusieurs coulées de lave ont fait de nombreux dégâts, détruisant notamment la station de ski de Piano Provenzana.



On parvient ensuite au refuge Sapienza, le point le plus haut accessible en voiture, et planté à 1900m d’altitude. C’est d’ici que l’on peut accéder encore plus près du cratère, en empruntant d’abord une télécabine, puis une jeep 4×4. Là, on s’interroge : les prestations proposées et le prix – 79€ par personne – ne nous semblent pas d’un intérêt extraordinaire, car de toutes façons, on ne peut pas s’approcher du cratère. Plutôt que d’être déçus, on opte pour une petite balade à pied autour du cratère Silvestri supérieur dont la bouche – désormais inactive – s’est formée en 1892, tout comme celle du cratère Silvestri inférieur. La grimpette est rude, on glisse pas mal sur ces petits gravillons de lave, mais heureusement, en une vingtaine de minutes, on atteint le bord du cratère. Sur notre gauche, les éboulis de la dernière coulée datant de 2001 nous rappellent que les soubresauts du géant sont imprévisibles et parfois même dévastatrices.


De ce belvédère, même si on n’aperçoit pas le sommet de l’Etna, la vue sur les flancs très minéraux du volcan est impressionnante. Lunaire, même !


Après cette petite balade d’à peine une heure, on reprend la voiture – du coup, on zappe la marche autour du cratère Silvestri inférieur car on l’a très bien vu de haut. Néanmoins, pour les personnes qui ont des difficultés à marcher, ce site est idéal car il ne demande pas beaucoup d’effort pour bénéficier d’une belle vue ! On continue donc notre parcours en empruntant la SP 92, en direction cette fois de Zafferana, un village situé sur le flanc est. Comme à la montée, on fait de nombreux arrêts, et de cette route, le panorama est exceptionnel. Le paysage est un peu plus boisé que sur le versant sud, principalement quand la lave n’est pas passée sur les forêts.


Mais surtout, on est impressionnés par l’épaisse fumée de gaz et de cendres éructée par l’Etna. Et pour être précis, ces éjectas émanent de deux cratères ! Même si on ne sent pas les émanations du volcan, on constate que la carrosserie de notre voiture est recouverte d’une fine pellicule de poussière noire…



Arrivés à Milo, un village qui a toujours été épargné par la lave, on bifurque vers le nord, en direction du refuge Citelli. La route est superbe, et les vues incroyables car cette fois, la neige est de la partie ! On croise même des skieurs qui reviennent d’une petite rando. C’est également dans ce secteur que se situe la Valle del Bove, une vaste dépression délimitée par des murailles de lave hautes de 1000m ! Même si on ne fait que la deviner, on imagine sans peine que le site est grandiose…





Vers 13h, on redescend vers Linguaglossa, puis Fiumefreddo où on déjeune – pâtes fraiches aux noix et risotto citronné, un délice ! Dans notre dos, l’Etna continue de fumer tranquillement, mais maintenant, il est entouré d’un halo de brume rendant son sommet presque invisible. On ne regrette donc pas notre lever matinal ! Avant de rentrer à Mascali, on s’arrête à la Riserva naturale Fiume Fiumefreddo, censée protéger un milieu humide alimenté par des rivières et des résurgences, et malheureusement envahi par l’activité humaine. Déception à l’arrivée, ce biotope qui était fort riche n’est plus entretenu, désormais réduit comme une peau de chagrin, et les sentiers attendus n’existent plus… C’est vraiment dommage car il s’agissait de l’unique zone humide du littoral sud de l’ile.


Voilà qui conclut nos deux jours consacrés au majestueux Etna. Demain, nous visiterons Catane, la seconde plus grande ville de l’ile…
INFOS PRATIQUES
- Logement : Appartement, situé à Mascali, entre Catane et Taormina. Bien placé, à deux pas de la plage, hors saison un véhicule est indispensable (en été, il y a peut-être des bus, se renseigner). Logement impeccable, très confortable et très bien équipé. Parking couvert gratuit. Le contact avec Antonio, depuis le Brésil (!) est rapide et chaleureux. Environ 23€ la nuit en hiver, résa via Airbnb.
- Route panoramique autour de l’Etna, montée par le versant sud jusqu’au refuge Sapienza, et descente à l’est pour remonter sur le flanc nord, 123km, environ 3h30 sans les arrêts.
- Balade à pied autour du cratère Silvestri supérieur, signalé « lave 2001 », environ 1h, grosse grimpette au départ, être bien chaussé (on peut aussi emprunter le chemin le plus à gauche, un peu plus plat et monter ensuite sur le cratère).
- Possibilité de prendre la télécabine + la jeep + la petite rando obligatoirement guidée, 79€ par personne (30€ pour la remontée mécanique seule). Pas testé.
Bonjour, super article !
Je vais en Sicile en octobre et souhaite faire le silvestri supérieur et être en haut pour le levé de soleil mais je ne trouve aucune info sur le tracé du chemin, était-ce facile à trouver ?
Merci d’avance !
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Le départ se trouve juste à côté du parking du resto La Capannina, voir la carte, normalement on devrait voir le chemin (https://www.google.com/maps/@37.6998669,15.0031556,16.62z)
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