Vendredi 31 janvier
Pour conclure notre séjour au pied de l’Etna, nous visitons aujourd’hui Catane, la deuxième ville de l’ile qui compte près de 700.000 habitants (en incluant les banlieues alentours). Autant dire que ça bouchonne un max dès la sortie d’autoroute, et qu’il nous faut un temps certain pour rejoindre le parking visé. Une fois la voiture garée, on part à pied vers les ruines de l’amphithéâtre romain qui, à l’époque, pouvait accueillir 15.000 spectateurs. Mais il ne reste quasiment plus rien de cet édifice, pourtant un des plus grands du monde antique… On poursuit la balade vers la via Crociferi qui illustre à merveille le baroque catanais. Classée au patrimoine mondial de l’humanité et de l’Unesco, la rue abrite quelques-unes des plus belles églises de la ville, dont la plupart datent du XVIIIe siècle, les bâtiments plus anciens ayant tous été détruits par les coulées de lave ou le puissant séisme de 1693. Malheureusement, toutes ou presque sont fermées…

En remontant la via Clementi, on parvient rapidement devant le monastère bénédictin de San Nicolò l’Arena, particulièrement remarquable pour ses entourages de fenêtres décorées de multiples angelots et démons.

Alors que l’on redescend vers le cœur historique de la ville par la rue Vittorio Emanuele II, on tombe sur une surprenante procession : porté par plusieurs hommes, un char reliquaire est sur le point de se mettre en marche au son d’une joyeuse fanfare. Normal, on est à quelques jours des fêtes de Sainte Agathe, la patronne de la ville, et les défilés de ce genre sont fréquents. Les chars s’arrêtent à la demande devant les maisons, parfois pour honorer la mémoire d’un jeune homme décédé – comme c’était le cas aujourd’hui – parfois même sous les balcons des mafieux qui exigent eux-aussi la protection divine ! Mais le plus surprenant pour nous, ce sont les enfants accrochés à ce char pendant le défilé : déjà à Randazzo, on avait vu des photos présentant les structures avec des bambins suspendus à dix mètres du sol, sans que l’on comprenne les raisons d’une telle mise en scène. Et aujourd’hui encore, c’est une petite fille qui est installée à l’avant du char – heureusement, celui-ci n’est pas trop haut. (voir vidéo Facebook)


D’ailleurs, dans l’église Saint François d’Assise toute proche, on remarque les mêmes chars, prêts pour les commémorations du week-end. Sainte Agathe y est bien sûr vénérée, car selon la légende, la jeune femme fut victime de persécutions religieuses. Née à Catane au IIIe siècle après JC dans une riche famille noble, Agathe refuse d’épouser Quintien, un consul romain. Jetée en prison, elle est torturée – on lui arrache les seins – et martyrisée avec des tisons ardents. Elle meurt le 5 février 251. L’année suivante, une coulée de lave menace la ville : des croyants utilisent le voile d’Agathe – précieusement conservé – comme bouclier contre les épanchements du volcan. Et là, le miracle opère, le magma stoppe subitement sa course infernale vers la ville. Depuis, les Catanais vouent un culte particulier à Agathe et, chaque début de mois de février, organisent une grande fête pour lui rendre hommage. Et les pâtisseries de la ville vendent toutes de petits dômes glacés surmontés d’une cerise – les minni di Sant’Agata, autrement dit les seins de sainte Agathe – rappelant ainsi le martyre de la jeune femme…




Pour rester dans le religieux, on rejoint la Piazza del Duomo qui est sans doute la plus belle place de Catane. Au centre, la Fontaine de l’Eléphant trône depuis 1735, et le pachyderme de lave qui la surmonte date de l’époque romaine. Au fond, la cathédrale consacrée à Sainte Agathe a été fondée au XIe siècle par le Normand Roger 1er mais a été reconstruite après le tremblement de terre de 1693, d’où le style baroque…



Sans transition – enfin si, on reste dans le domaine culinaire ! – on se retrouve rapidement plongés au cœur du très beau – et très populaire – marché de Catane. Fruits, légumes, fromages, viandes et poissons sont proposés sur des étals la plupart du temps très sommaires. On adore, on en prend plein les yeux – et le nez !







Tous ces bons produits nous ayant ouvert l’appétit, on déjeune dans un petit resto du marché. Au menu, poulpes et calamars grillés, un délice !

En repartant vers la via Etnea – l’artère chic de la ville, bordée de beaux magasins – on rencontre Mustapha, un réfugié sénégalais avec qui on discute un moment. Il nous raconte son long périple à pied à travers le Mali et la Lybie, puis en bateau jusqu’à Lampedusa. Une histoire difficile, semée d’embûches et de dangers… Le jeune homme attend désormais ses papiers dans l’espoir d’un vie plus posée. Toujours le même mirage d’une destination rêvée, si possible au nord de l’Europe. Allez, bonne chance Mustapha !

On termine cette découverte de Catane par l’achat d’un mélange d’amandes et de pistaches caramélisées vendu dans un des nombreux stands de bonbons et autres sucreries sont disséminés aux quatre coins de la ville à l’occasion des fêtes de Sainte Agathe. De nouveau, on se régale !


Si Catane a pleinement comblé nos papilles et nous a ravis par son charme populaire, en revanche, on ne peut pas dire que ses monuments – hormis la Piazza del Duomo – nous aient vraiment surpris. C’est dommage qu’ils soient rarement mis en valeur et souvent noircis par les cendres, incessant rappel qu’à quelques kilomètres de là, se dresse le plus haut volcan actif d’Europe !
INFOS PRATIQUES
- Logement : Appartement, situé à Mascali, entre Catane et Taormina. Bien placé, à deux pas de la plage, hors saison un véhicule est indispensable (en été, il y a peut-être des bus, se renseigner). Logement impeccable, très confortable et très bien équipé. Parking couvert gratuit. Le contact avec Antonio, depuis le Brésil (!) est rapide et chaleureux. Environ 23€ la nuit en hiver, résa via Airbnb.
- A Catane, on recommande le parking Sturzo AMT, situé non loin du corso Sicilia, à deux pas de la via Etnea, 1€ de l’heure, gardé.
- Balade dans Catane, prendre le plan fourni par l’Office du Tourisme et suivre l’itinéraire marqué en rouge, il passe par tous les monuments les plus importants de la ville. Pour une visite express, ne pas rater la piazza del Duomo, la via Etnea et le marché.
Coucou les amis , magnifique comme d’habitude par contre pour Muustapha il serai bien qu’il evite Paris , nous avons eu le privilege de voir ce qui l’attend dans notre capitale de lumiere…………..Rester ou vous etes pour ne pa voir cette HONTE……..c’est sans aucun doute pire que ce vous avez vu dans vos périples et nous sommes en France ? BISES profitez bien de ces moments de bonheurs
Ah ici il fait pas loin de 19 degrés …..super pour le ski!!! mais la semaine prochaine ce doit etre le froid à partit de mercredi …..on verra……….. bises à vous deux
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