Alors que nous n’avions prévu de ne rester qu’une dizaine de jours à Trieste, notre séjour se prolonge… Plusieurs raisons à ce changement de programme : tout d’abord, cette étape nous permet de voir régulièrement ma fille, récemment installée ici pour deux ans – une aubaine après plusieurs mois de fermeture des frontières entre les USA – où elle vivait auparavant – et l’Europe… Second argument, le camping Obelisco où nous nous sommes posés, est franchement sympathique, avec une fantastique vue plongeante sur l‘Adriatique ! Enfin, comme je le disais en titre, nous sommes tombés sous le charme de la ville, riche en découvertes tant culturelles que naturelles. Voilà pourquoi nous resterons à Trieste jusqu’au 1er novembre !
Du vendredi 23 septembre au mardi 1er novembre
Dès la première balade dans Trieste, nous avons été surpris par l’ambiance architecturale de la ville qui mêle styles italiens, slovènes – la frontière n’est qu’à quelques kilomètres – et autrichiens, autant de preuves qui rappellent le passé tourmenté des lieux. Un passé que l’on n’imaginait pas avant de lire plusieurs documents historiques…
L’ancienne Tergeste est sous contrôle romain depuis -177, et sous le règne de César, le petit village de pêcheurs devient une importante colonie romaine. De cette époque, il reste le forum romain, le théâtre et l’arc de Riccardo, des vestiges encore visibles sur la colline de San Giusto.
Ville libre au XIIe siècle, le 30 septembre 1382, Trieste se soumet volontairement à Léopold III de Habsbourg, et entre ainsi dans le giron de la Maison d’Autriche. En 1718, l’empereur Charles VI décrète la liberté de navigation et ouvre les portes au commerce en donnant à la ville le privilège de port franc, seul débouché maritime de l’Empire autrichien. Occupée par les Français en 1797, 1805 et 1809, la ville redevient autrichienne et connaît alors une période de grande prospérité. À la fin du XIXe siècle, Trieste, capitale du Littoral autrichien, est une grande cité cosmopolite austro-hongroise qui accueille des artistes comme James Joyce et Italo Svevo. Mais cette domination austro-hongroise pèse aux habitants italiens et slaves qui aspirent respectivement à rejoindre l’Italie ou un État slave du Sud. Après la Première Guerre Mondiale, la ville désormais italienne devient un des bastions du fascisme. Envahie par l’Allemagne nazie en 1943 – qui installe le camp de concentration de la Risiera di San Sabba où furent emprisonnés et tués des milliers de Juifs, Slaves et résistants Italiens – Trieste est temporairement occupée, en 1945, par les partisans communiste de Tito qui exterminent fascistes et résistants italiens refusant d’être englobés dans la Yougoslavie. Finalement, en 1947, sous le contrôle de l’ONU, la région triestine est découpée en deux zones, l’une anglo-américaine – l’actuelle ville de Trieste – et l’autre yougoslave – comprenant le port de Koper / Capodistria. Et il faut attendre 1954 pour que la zone anglo-américaine retourne définitivement à l’Italie, tandis que Koper demeure attachée à la Yougoslavie.
Après cette page d’histoire – un peu longue, mais nécessaire pour comprendre la topographie de la ville – place à la visite, de jour comme de nuit !
Piazza Unità d’Italia
C’est la place principale de Trieste autour de laquelle toute la vie de la ville s’organise. Planifiée dès 1788, elle est bordée d’édifices publics – dont l’hôtel de Ville – et de palais aux murs parfois décorés de mosaïques ou ornés de sculptures. Immense, c’est la plus vaste place d’Europe qui s’ouvre sur la mer. Nous, on l’a plutôt vue occupée par les barnums, que ce soit pour le Festival des Sciences ou pour la Barcolana 54 ! Néanmoins, on a passé de longs moment à observer minutieusement tous les détails des façades…
Grand Canal
Eh non, nous ne sommes pas à Venise, mais bien à Trieste qui possède aussi son Grand Canal ! Creusé de 1754 à 1756 à l’emplacement d’anciens marais, il permettait alors aux navires d’entrer au cœur de la cité. Aujourd’hui, seules les petites embarcations y ont accès, notamment en raison de plusieurs ponts, dont le Ponterosso qui donne son nom au quartier. C’est un endroit que l’on apprécie particulièrement pour y prendre un verre en fin de journée…
Église serbo-orthodoxe San Spiridone
Juste à côté du Grand Canal, cette église orthodoxe attire immédiatement le regard avec ses cinq coupoles bleu azur. Et à l’intérieur, c’est Byzance, avec de superbes icônes recouvertes d’or et d’argent !
Cathédrale catholique de San Giusto
Perchée sur la colline de San Giusto, à deux pas des vestiges du forum romain, la cathédrale est assez excentrée du reste de la ville, mais on l’atteint facilement d’un coup de bus. Sa fondation remonte au Ve siècle, sur les bases d’un ancien temple romain dédié à Jupiter, Junon et Minerve. Au fil des rénovations et des ajouts, c’est depuis 1320 que l’église présente sa configuration définitive, dans le plus pur style roman – assez austère on s’en doute – toutefois enrichi par une belle rosace gothique.
Quelques photos en vrac, au fil de nos balades urbaines…
Depuis le camping, le centre-ville s’atteint facilement en bus – oui, pour une fois, on a remisé nos chers vélos, les 350m de dénivelé positif à remonter m’ayant définitivement convaincue des bienfaits des transports en commun ! Du coup, on descend presque un jour sur trois en ville, et, le nez au vent, les yeux rivés sur les belles façades Art Déco, on se balade dans les différents quartiers de la cité…
Petite balade nocturne…
Sur le port de Trieste
Une balade toujours agréable où bateaux de pêche et voiliers cohabitent en toute harmonie…
Trieste en fête avec la 54ème édition de la Barcolana, une régate qui se déroule chaque 2ème dimanche d’octobre dans le golfe !
C’est la plus grande compétition nautique au monde, où plus de 2000 marins, professionnels et amateurs, se retrouvent, presque coque contre coque, sur la ligne de départ. Impressionnant ! Pour la première fois de l’histoire de la compétition, c’est une femme – Wendy Schmidt, une Américaine, à la barre de Deep Blue – qui a remporté le trophée ! Jeudi et samedi, nous sommes allés au centre-ville voir les bateaux de plus près, et aujourd’hui, c’est du camping Obelisco que nous avons assisté à l’évènement, avec une vue plongeante parfaite sur les voiliers !
Coup de cœur pour le camping Obelisco !
Nous avons vraiment été conquis pour son accueil chaleureux, sa bonne ambiance et sa splendide vue sur la ville et la mer en contrebas ! Nous y avons également fait de belles rencontres – entre autres, Martine et Jean-Pierre, nos voisins en cc, ou encore Orlane, Romane, Loïc et Louis, une famille française à vélo, partie de Lyon et en route pour Istanbul avant de s’envoler vers de nouvelles aventures : chapeau car cela représente un bel exploit ! Côté pratique, le camping Obelisco est situé 350m en surplomb de Trieste, à 15mn à pied d’Opicina, un petit village bien agréable avec tous les commerces de proximité. Bref, un spot idéal pour nous !
- INFOS PRATIQUES
- Camping Obelisco, sur les hauteurs de Trieste. Situé à 15/20mn à pied d’Opicina, un gros village agréable, avec tous les commerces de proximité. Accès à Trieste en bus, en bas de la route d’accès du camping (belle grimpette de 5mn à prévoir au retour !), arrêt à 7/8mn à pied (prendre à droite en quittant la route du camping, puis emprunter le passage souterrain et descendre la route pendant environ 300m, dos à l’obélisque), bus 2, 4 ou 64 (les trois déposent en ville vers la piazza Oberdan ou non loin), 1.35€ le billet, 3€ le billet journée, à prendre obligatoirement au distributeur situé à l’arrêt. A la remontée, arrêt campeggio Obelisco. Seul le bus 4 fonctionne le soir jusqu’à 23h30 environ. Accueil excellent et chaleureux. Sanitaires propres. Machine à laver et sécheuse efficaces, 2€ chaque. Vue exceptionnelle sur la baie. Restaurant excellent, à ne pas rater surtout si on aime poisson et fruits de mer. Bref, un gros coup de cœur ! 25€ la nuit, pour 2 personnes, 1 camping-car, l’électricité, taxes incluses. Réservation OBLIGATOIRE, il y a peu de places pour les cc de 7m ou plus !
Emmenez-nous au bout de la terre 
Superbe description très intéressante. Malheureusement mauvaise connexion pour moi en ce moment pour apprécier les photos… mais ce n’est que partie remise. En tout cas les voiliers sont magnifiques. Bon séjour près de votre fille et plein de bisous. Dom l’espagnole…🤣🤣
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Merci pour ton message ! Nous suivons également ton périple espagnol, très belles photos qui nous donnent envie d’aller faire un tour par là-bas à l’avenir, car tu visites des régions que nous ne connaissons pas ! Prends soin de toi et PROFITE ! Bisous
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