Samedi 17 septembre
Ce matin, c’est sous une belle pluie que nous quittons le nord du lac de Garde pour sa partie sud. Avantage de cette météo capricieuse, la circulation est très fluide, et une grosse heure plus tard, nous rejoignons Peschiera del Garda. Nous nous installons au Butterfly Camping Village, choisi pour sa proximité de la ville, du lac et de la gare car nous avons prévu d’aller à Vérone en fin de semaine prochaine.
Après le déjeuner, nous sautons sur les vélos pour un premier tour des environs : au premier regard, on perçoit le changement d’ambiance géographique car ici, le paysage est beaucoup moins abrupt !

Le soleil étant revenu, il y a maintenant foule un peu partout, que ce soit au bord du lac ou dans les rues de Peschiera. Nous retournons donc farnienter au camping, et programmons de démarrer nos futures sorties de bonne heure !
Dimanche 18 septembre
Comme prévu, le réveil sonne à 7h, et à 8h on est sur les vélos. A cette heure relativement matinale, le chemin qui longe la rive du lac est nettement plus tranquille qu’hier et on peut profiter des lieux en toute quiétude.

Arrivés à Lazise, nous sommes immédiatement conquis par le charme de ce gros bourg médiéval. Habité dès la préhistoire, ce fut également un centre important à l’époque romaine, où il prit le nom de Lasitium – d’où découle son nom actuel qui, littéralement, signifie Ville du Lac. Au Xe siècle, sous la domination des Lombards, les habitants reçurent le privilège de pouvoir pêcher dans le lac et de construire des fortifications pour se protéger. Devenue commune libre au XIIe siècle, Lazise passa sous la domination des Scaligeri – la famille qui construisit presque tous les châteaux de la région – puis plus tard sous celle des Visconti avant de tomber dans le giron de la République de Venise.







De nos jours, c’est essentiellement au tourisme que Lazise doit son essor ; d’ailleurs, en ce dimanche matin, un petit marché artisanal est en train de se mettre en place sur la promenade qui longe la rive !



Après une petite pause « dégustation de viennoiseries italiennes » au bord de l’eau, nous repartons, toujours en direction du nord. Il commence à y avoir du monde, et si le cheminement cyclable est agréable, nous devons tout de même faire un peu de slalom entre les piétons !

Nous dépassons Bardolino sans trop nous attarder – au passage, nous croisons un curieux équipage composé d’une sorte de moto à trois roues et d’une caravane – et parvenons enfin à Garda, vers 10h30. Encore quelques coups de pédale, et nous nous posons sur un banc avec vue sur le Parco San Vigilio, mais nous n’irons pas plus loin car désormais, il n’y a plus de piste, juste les galets de la plage, ce qui n’est pas idéal pour se déplacer à vélo !




Pour rentrer à Peschiera, nous optons pour la route car rebrousser chemin nous aurait pris des heures – maintenant il y a foule sur le lungomare ! Nous ne regrettons pas car il y a une belle bande cyclable jusqu’à Lazise, ce qui est sécurisant. Après un ultime arrêt pour déguster une glace, nous sommes de retour en début d’après-midi au camping, au terme d’une balade facile et agréable de 42km.
Lundi 19 septembre
Fidèles à nos habitudes matinales, de nouveau nous sommes sur les vélos à 8h : cette fois, nous partons vers l’ouest, l’objectif de la matinée étant de visiter Sirmione. Nous suivons l’itinéraire cyclable – très bien fait, longeant tantôt le lac, tantôt la route sur une piste protégée – sans nous arrêter car nous souhaitons arriver le plus tôt possible sur la presqu’ile, Sirmione étant le village le plus visité des alentours. D’ailleurs, le marchand de fruits est déjà en place, prêt à vendre ses premières barquettes de raisin, de pastèque et d’ananas !


Ne trouvant pas d’endroit où parquer notre vélo à proximité des murs de la ville – on a raté les grands parkings situés à quelques centaines de mètres de là – c’est en pédalant que nous passons la porte d’entrée attenante au château – encore une réalisation de que l’on doit à la famille Scaligeri !


Nous commençons par explorer les ruelles et placettes, très touristiques mais vite saturée en raison des nombreux piétons et véhicules qui les empruntent. C’est dommage, interdire les voitures entre 9h et 18h serait une bonne idée, et permettrait à chacun de profiter des lieux sans subir embouteillages et odeurs de pots d’échappements !

Néanmoins, dès que l’on quitte les deux rues principales, le calme revient et on est vite plongé dans le passé de ce minuscule bourg. Habité depuis l’époque romaine, le site a, depuis, séduit bon nombre d’artistes qui en ont fait leur villégiature, du poète Catulle, au Ier siècle avant JC à Maria Callas, la célèbre cantatrice grecque, dans les années 1960.




En pédalant jusqu’à la pointe de la presqu’ile, nous prenons de l’altitude. Là, nous garons nos vélos et descendons à pied jusqu’à la Jamaica Beach, pour observer de plus près les grandes dalles rocheuses. D’habitude, celles-ci sont sous l’eau, mais en raison de l’exceptionnelle sécheresse de cet été, elles sont actuellement complètement découvertes…





Même si on aurait préféré voir ces pierres immergées, il faut reconnaitre que le site est très original et de toute beauté !




Autre lieu à ne pas louper : la jolie petite église di San Pietro in Mavino, la plus ancienne église de Sirmione, construite avec une nef unique au VIIIe siècle, au point culminant de la péninsule. Les peintures murales, datant de 1321, sont remarquables de luminosité et de conservation !





Après presque trois heures passées à Sirmione, il est temps de repartir. Cette fois, on prend le temps de faire plusieurs arrêts en chemin, notamment pour observer les oiseaux, nombreux sur la rive sud du lac – cormorans, limicoles, aigrettes garzettes, hérons…







On déjeune en chemin – foccacia et petits feuilletés fourrés à l’aubergine, à la viande et aux artichauts – avant de regagner le camping vers 14h. Encore une belle sortie d’une trentaine de kilomètres, accessible à tous…
Mardi 20 septembre
Et hop, ce matin encore, on ne lambine pas et nous profitons du beau ciel bleu pour entamer une nouvelle balade à vélo. Cette fois, nous commençons par visiter tranquillement Peschiera – comprenez, sans une foule qui nous empêche d’avancer dans les ruelles étroites de la ville !



La configuration de cette petite ville est assez originale, car son centre est situé à l’intérieur d’une ancienne forteresse autrichienne, où la rivière Mincio – le principal déversoir du lac – commence à couler par quatre bras qui forment des canaux qui traversent la vieille ville. Peschiera est donc encerclée par d’énormes systèmes défensifs vénitiens, construits au XVIe siècle, et désormais classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.



C’est d’ailleurs non loin de cette puissante muraille que part la piste cyclable qui rejoint Mantoue en longeant la Mincio. Nous nous contentons de pédaler jusqu’à Borghetto, un minuscule village qui, au Moyen Âge, fut le théâtre des luttes entre la famille Scaligeri de Vérone et les Visconti de Milan. De cette époque date les deux monuments principaux, à savoir le pont Visconti et le château Scaliger. Pensant bénéficier d’une belle vue depuis les murailles, nous grimpons jusqu’à la terrasse de cet imposant château en ruines : finalement, nous avons transpiré pour rien, car d’ici, le panorama n’a rien d’exceptionnel… Nous redescendons alors dans le village et explorons les deux ou trois ruelles qui le forment. Le site est vraiment agréable, et il y a de jolis restos installés au bord de la rivière, dans un cadre enchanteur à souhait !









Comme il est trop tôt pour déjeuner, nous rebroussons chemin par le même itinéraire et nous arrêtons vers 11h45 à Monzanbano, un autre village situé non loin de la Mincio. Cette fois, il est l’heure de déguster panini et foccacia – arrosés d’un verre de Pinot Grigio, un bon vin blanc local. Il ne nous reste alors qu’à retourner à Peschiera par la même piste cyclable que ce matin : là encore, nous avons apprécié cette balade tranquille et bucolique !

Mercredi 21 septembre
Le ciel ayant viré au gris, nous profitons de cette météo médiocre pour nous offrir une journée de repos. Repos qui, comme souvent, s’accompagne des traditionnelles corvées de lessive et de courses !
Jeudi 22 septembre
Comme nous sommes réveillés depuis 6h, inutile de flemmarder et dès 7h15, nous partons à pied du camping vers la gare de Peschiera. Là, nous patientons un moment puis vers 7h55, nous embarquons à bord d’un train qui, quinze minutes plus tard, nous dépose à Vérone. La gare étant assez excentrée du quartier historique, il nous faut une petite demi-heure pour rejoindre la Piazza Bra qui jouxte les célèbres arènes construites au Ier siècle après JC. Nous zappons la visite, préférant revenir un jour pour assister à une représentation d’Aïda !

Nous poursuivons donc notre chemin en empruntant la via Mazzini, bordée de boutiques de luxe, toutes encore fermées à cette heure matinale. Nous débouchons rapidement via Cappello, à quelques pas de la célèbre Casa di Giulietta. Célébrant la tragédie Roméo et Juliette de William Shakespeare, parue en 1597, dont l’action se situe à Vérone, les visiteurs se pressent devant cette maison censée être celle qui, autrefois, abritait les amours contrariées des deux tourtereaux. En fait, si la bâtisse est ancienne – elle date du XIIe siècle – et vaut le coup d’œil, elle n’a jamais accueilli Roméo et Juliette, des personnages de pure fiction ! D’ailleurs, Shakespeare lui-même n’a jamais mis les pieds à Vérone… Mais profitant de l’engouement du public pour cette histoire si romantique, un historien a eu l’idée, à la fin des années 1930, de rajouter un balcon. Un beau coup de pub pour la ville, ainsi que pour le musée qui, depuis, engrange les deniers de ceux qui souhaitent prendre la pose sur le balcon ! Sous celui-ci, la statue en bronze de Juliette attire les amateurs de traditions superstitieuses : en effet, lui toucher le sein droit apporterait amour éternel et fertilité aux femmes, et belle rencontre aux célibataires…



N’étant concerné par aucune de ces problématiques (!!!), nous ne nous attardons pas et préférons visiter le magasin voisin, spécialisé dans la personnalisation de tabliers, torchons et serviettes de toilette. Un beau travail de broderie machine effectué à une vitesse époustouflante !


Nous continuons notre balade vers la Piazza delle Erbe, la plus ancienne place de Vérone, fondée sur l’ancien forum romain. Même sous un ciel oscillant désespérément entre le gris et le blanc, le site est superbe, avec ses palais baroques et ses anciennes maisons dont certaines sont encore ornées de fresques peintes. Dommage que la colonne Visconti soit empaquetée pour cause de rénovation, et que le centre de la place soit occupé par un marché touristique qui bouche un peu la perspective…




Juste à côté, la Piazza dei Signori – aussi dénommée aussi Piazza Dante dont une statue, installée en 1865, rappelle les séjours du poète entre 1312 et 1319 – fut créée au Moyen Âge lors de la construction des palais de la famille Scaligeri, et assuma longtemps le rôle de centre politique et administrative de la cité.





A quelque pas de là se dresse la Basilique Santa Anastasia, une des plus belles églises de la ville. Construite entre 1280 et 1400, elle est remarquable par son superbe plafond peint, ainsi que par ses nombreuses fresques murales encore dans un très bel état de conservation.











Comme nous avons acheté un pass qui permet de visiter quatre églises, nous nous dirigeons maintenant vers l’église San Fermo. Édifiée par les Bénédictins entre 1065 et 1143, ce bâtiment roman présente l’originalité d’être à deux niveaux, l’étage inférieur étant destiné à conserver les reliques, et le supérieur prévu pour les célébrations avec le peuple. Dès 1261, les Franciscains remplacèrent les Bénédictins et apportèrent quelques modification à l’édifice pour lui donner sa forme actuelle.



Une fois de plus, nous sommes impressionnés par les nombreux murs peints et par le plafond à caisson, dont les alvéoles sont ornées de têtes toutes différentes.





Nous rejoignons ensuite le Ponte Pietra – littéralement pont de Pierres – qui enjambe l’Adige. L’ouvrage date des Romains, et rejoint le théâtre construit au Ier siècle, actuellement en restauration. Au-dessus, le Castel San Pietro est une ancienne caserne-forteresse créée par les Autrichiens, sur les vestiges du château Visconti. Par beau temps, la vue de la terrasse doit y être superbe !


Après un tour rapide de la cathédrale Santa Maria Matricolare qui nous déçoit – nous trouvons l’intérieur très classique et sans âme, un avis qui n’engage que nous bien sûr ! – nous achetons des foccacias que nous dégustons au bord de l’Adige. Le soleil étant revenu, nous retournons vers la Piazza delle Erbe, dominée par la Tour des Lamberti. Celle-ci fut construite en 1172 sur les ordres de la puissante famille des Lamberti et mesurait alors 37 mètres de haut. Mais personne ne sait précisément quelle était la fonction de l’édifice, la famille ayant été rapidement bannie de la ville. Le tour ayant été touchée par la foudre, elle fut reconstruite en 1464 et passa à 84m de haut…






Ayant suffisamment arpenté le cœur historique de Vérone, nous nous dirigeons vers le Pont Scaligeri qui fait face au Castelvecchio, tous deux construits vers 1356. Eh oui, encore des bâtiments édifiés par la famille Scaligeri qui, décidément, a laissé son empreinte sur toute la région !




La dernière visite de la journée nous conduit à la Basilique San Zeno, très excentrée. Construite sur trois niveaux, sa structure actuelle date du XIIe siècle. Ici encore, on ne se lasse pas d’admirer les fresques murales.




Côté histoire, la France joua un rôle peu glorieux dans le destin de l’église, quand en 1797, l’armée française du général Bonaparte envahit le nord de l’Italie, et arriva notamment à Vérone. Ses troupes furent suivies par des savants chargés de piloter un pillage des richesses artistiques italiennes – en l’occurrence le mathématicien Gaspard Monge et le chimiste Claude-Louis Berthollet qui s’emparèrent d’un retable d’Andrea Mantegna pour le faire transporter à Paris. En 1815, après la chute de Napoléon Ier, la France fut sommée, lors du Congrès de Vienne, de restituer les œuvres, ce qu’elle fit de mauvaise grâce…







Après cette ultime visite, nous quittons le quartier – non sans peine, dû à un petit flou cartographique pour trouver notre chemin – et nous rejoignons la gare en une petite demi-heure de marche. Encore 20mn de train, et nous sommes de retour à Peschiera, enchantés par la découverte de Vérone, une ville que beaucoup considèrent comme étant la plus romantique du monde ! En ce qui nous concerne, nous retiendrons également qu’il vaut mieux y être bien chaussés pour marcher dans les pas de Roméo et Juliette, cette balade nous ayant fait parcourir un peu plus de 13km…
Vendredi, nous quitterons le lac de Garde et nous poserons une dizaine de jours à Trieste. Même si nous avons prévu de bien explorer les lieux et de faire quelques randos, c’est surtout pour voir ma fille – installée ici depuis un mois – que nous poserons nos roues dans cette ville, située à quelques kilomètres seulement de la frontière slovène…
- INFOS PRATIQUES
- Butterfly Camping Village, à Peschiera del Garda. Très bien situé, à deux pas du lac (plage à environ 10mn à pied mais pour être honnête, cette partie du lac n’incite pas trop à la baignade), de la ville et de la gare (pratique pour aller à Vérone). Accueil assez administratif et tatillon, pas de réservation possible pour les séjours de moins de 7 nuits. A notre arrivée, on a essayé de nous fourguer un emplacement qui n’en était pas un, sans électricité, devant le resto et la piscine et surtout, à côté d’un boitier électrique hyper bruyant, car soi-disant le camping était complet, ce qui était faux. Finalement, on a pu obtenir une place correcte mais il a fallu parlementer : était-ce parce que nous avions dit que nous bénéficiions du tarif ACSI ? On ne le saura jamais ! Néanmoins, beau camping, bien tenus, très belle piscine, resto, épicerie (pratique pour acheter les sacs poubelles spéciaux). Zone de recyclage des ordures accessible à heure fixe, tri impératif et contrôlé. Sanitaires propres. Machine à laver et sécheuse efficaces, 4€ chaque. 22.20€ la nuit avec ACSI, pour 2 personnes, 1 camping-car, l’électricité, taxes incluses.
- A voir, à faire au départ de Peschiera :
- Balade à Peschiera, à faire plutôt à pied. Pour un bon aperçu des remparts, aller jusqu’à la rivière Mincio, belle vue. Possibilité de tour des murailles en bateau (pas testé).
- Balade à vélo vers le nord, via Lazise (coup de cœur), Bardolino et Garda. Un itinéraire agréable, à faire tôt le matin si on souhaite longer les berges du lac, vite envahies par le monde ! Retour par la route, belle bande cyclable presque tout le long. 42km AR, 60m+
- Balade à vélo à Sirmione : là encore, mieux vaut être lève-tôt pour découvrir la perle du lac ! Ne pas rater la pointe de la presqu’ile avec ses rochers plats, un paysage original. Parcours très agréable depuis Peschiera, souvent en bord de lac, avec de belles opportunités pour observer les oiseaux. 30km AR, 130m+
- Balade à vélo le long de la rivière Mincio : belle piste cyclable (elle va jusqu’à Mantoue), nous sommes allés jusqu’à Borghetto (beau village à ne pas rater, en revanche on peut se passer de la grimpette jusqu’au château, la vue n’est pas si belle qu’imaginée !) et nous avons déjeuné à Monzanbano. 35km AR, 150m+
- Visite de Vérone
- Aller-retour en train au départ de la gare Peschiera, durée 20mn, 1 départ par heure environ (se renseigner pour les horaires exacts), 3.70€ par trajet et par personne. De la gare, le centre-ville se rejoint en 25mn à pied.
- Pass pour les 4 églises, 8€ / 7€ pour les +65 ans. Optimiser son parcours en notant les horaires d’ouvertures des églises qui semblent tous différents !
- Pour info, même si la ville n’est pas bien grande, nous avons marché 13km dans Vérone !
C’est toujours passionnant de vous lire et on découvre de magnifiques régions qu’on ne connait pas. A propos des kiwis c’est étonnant que vous n’en ayez jamais vus car ils sont maintenant pas mal cultivés en France. Un voisin de notre précédente maison en avait planté et on voyait beaucoup de fruits en automne. Pour en avoir il faut un pied femelle et un pied mâle !
Bonne continuation à tous les deux !
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Merci pour l’info sur les kiwis (pieds mâle et femelle !), on ne savait pas ! Oui, c’est bizarre que l’on n’en ai jamais vu, d’autant qu’à Avignon, ils en font pousser sur l’ile de la Barthelasse… Bonne préparation de voyage à vous deux !
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