Après dix-sept jours riches en découvertes à Venise – nous reviendrons, nous n’avons pas eu le temps de tout voir, loin de là – notre voyage sud-américain a réellement débuté à la gare maritime de la Sérénissime, quand nous nous sommes aperçus que les passagers en attente de l’Armonia étaient à 95% brésiliens…
Dimanche 20 novembre
C’est après un ultime trajet très matinal sur le Grand Canal à bord d’un vaporetto de la ligne 1, suivi d’un court trajet en Moover – un métro aérien – que nous rejoignons la gare maritime de Venise. Si les paquebots n’accostent plus à cet endroit depuis quelques années déjà, les formalités d’embarquement s’effectuent toujours ici. Après un contrôle rapide des certificats de vaccination, tests antigéniques, tickets de voyage et passeports, l’attente est ensuite assez longue pour que nous soit délivrée notre carte de croisière – véritable sésame de notre voyage qui nous servira autant à ouvrir la porte de notre cabine qu’à régler nos consommations ou autres dépenses à bord. Finalement, vers 13h30, nous montons à bord d’une navette maritime qui nous mène en une petite demi-heure jusqu’à l’Armonia, amarré au port de Marghera. Une fois dans le bateau, et après une dernière queue où nos passeports nous sont retirés – si quelqu’un connait la législation exacte en la matière, je suis preneuse, car il n’est jamais agréable d’être ainsi dépossédé de ce précieux laisser-passer de voyage – nous filons sur le pont supérieur où le buffet permet de se restaurer à toute heure de la journée ! Puis nous partons à la découverte du bateau en enchainant les montées et descentes d’escaliers, les ascenseurs étant bondés de passagers qui cherchent leur cabine. Notre première impression est positive : la conception du bateau étant assez ancienne, il est à « taille humaine » et ne n’affiche aucun clinquant superflu. Tant mieux ! Néanmoins, les infrastructures sont de très bon niveau avec piscine, pont pour la marche, salle de sport, théâtre et nombreux salons… Après avoir récupéré les bagages dans la cabine – installée sur le pont 9 – et sacrifié à l’indispensable exercice de sécurité, il ne nous reste qu’à siroter un apéritif bien mérité au bar del Duomo, puis à rejoindre la Pergola, le restaurant qui nous a été attribué pour le diner. Diner dont la qualité se révèle nettement au-dessus de nos attentes !

Du lundi 21 novembre au lundi 5 décembre
Rejoindre Salvador au Brésil depuis Venise nécessite de passer 15 jours en mer, ponctués de quelques escales rapides qui permettent de se dégourdir les jambes à terre… S’agissant d’une croisière de repositionnement – en l’occurrence, une croisière en aller simple durant laquelle l’Armonia quitte la Méditerranée pour effectuer sa saison prochaine en Amérique du Sud – il faut avouer que nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Finalement, les services et animations proposées semblent être relativement proches d’une croisière classique, exception faite des escales qui sont nettement moins nombreuses. D’ailleurs, le premier arrêt prévu à Split, en Croatie, le lendemain de notre départ, sera annulé pour cause de mauvaise météo. Il nous faudra trois jours pour gagner Barcelone, dans une ambiance atmosphérique très ventée, avec une mer bien houleuse engendrant un fort roulis !








Des journées bien occupées !
Même les jours de mauvais temps, nous ne nous ennuyons pas ! La plupart de nos journées sont rythmées par les séances de sport, en extérieur – marche sur le pont 12, entre cinq et dix kilomètres par jour, ce qui représente une à deux heures quotidiennes – à la salle de gym – vélo, rameur et autres instruments de torture sont installés face à la mer, ce qui ne gâche rien – ou dans les salons – pour les leçons de danse et de fitness, où je remarque rapidement que se trémousser sur un rythme brésilien n’est pas si évident que ça !







Nous participons aussi de temps à autres à des animations proposées par des animateurs polyglottes – cours de brésilien, quizz, minigolf… En revanche, nous n’assistons que rarement au spectacle car étant programmé à 22h, c’est un peu tard pour nous, surtout après une journée bien active souvent débutée à 6h !


A table !
C’est bien connu, en croisière, il est possible de manger toute la journée ! Comme nous sommes d’un naturel plutôt raisonnable – et surtout parce que nous n’avons aucune envie de débarquer au Brésil alourdi de plusieurs kilos supplémentaires – nous nous contentons de trois repas par jour ! Nous prenons généralement le petit-déjeuner au buffet – très complet, tant sur le salé que sur le sucré – mais les mets sont plus fins au restaurant – œufs pochés à la florentine, saumon fumé, etc.








Pour le déjeuner, nous alternons entre buffet et restaurant, avec une petite préférence pour ce dernier, les plats y étant plus originaux. Le soir, après le traditionnel apéritif siroté dans un des bars du bateau, nous dinons toujours au restaurant. Là encore, nous ne pouvons qu’apprécier la qualité des plats servis. Bref, on l’aura compris, cette transatlantique aura, sans fausse note, ravi nos estomacs de gourmets, d’autant que l’accueil des maitres d’hôtel et serveurs / serveuses est très sympathique, à l’image de l’ensemble du personnel d’ailleurs !


















Escale à Malaga…
Après deux arrêts – l’un à Barcelone et l’autre à Alicante – où nous ne descendons pas du bateau – ce sont des villes que nous connaissons bien et nous profitons ainsi d’un Armonia quasi-désert – j’attendais avec impatience l’étape de Malaga, ville où Picasso vit le jour en 1881. Comme nous souhaitons éviter la cohue habituelle de chaque escale, nous anticipons l’éventuelle queue en nous positionnant devant la porte une vingtaine de minutes avant son ouverture, et ainsi, à 9h15, nous sommes les premiers à fouler le sol andalou !







Nous nous dirigeons d’abord vers l’Alcazaba, un palais-forteresse construit au XIe siècle sous le règne de Badis ben Habus, afin de protéger la province convoitée par les Chrétiens. Après la prise de Malaga par les Rois catholiques en 1487, plusieurs rois y habiteront comme Philippe IV ou Charles III d’Espagne. Le site est particulièrement bien conservé, et le parcourir est toujours très agréable – nous étions déjà venus en 2015.

















Après un peu plus d’une heure passée à remonter le temps, nous nous enfonçons dans les ruelles de la vieille ville. Si l’on ne trouve plus trace de l’antique cité phénicienne fondée au VIIIe siècle avant JC – ce qui en fait une des plus anciennes villes d’Europe – en revanche, il subsiste de nombreux bâtiments rappelant qu’au XIXe siècle, Malaga connut une activité notable sur les plans industriels et révolutionnaires. Enserrée au milieu des immeubles, la cathédrale, édifiée entre 1528 et 1782, est surnommée la Manquita – la manchote – car sa façade est dissymétrique, seule la tour nord ayant été achevée.





Nous filons ensuite au Musée Carmen Thyssen qui offre un beau panorama de la peinture andalouse au XIXe siècle. Ici encore, il s’agit d’un second passage pour nous – nous avons visité le musée en 2015 – mais nous ne nous lassons pas d’admirer ces toiles aux couleurs subtiles dépeignant la vie quotidienne et locale d’autrefois…













Après cette belle redécouverte, suivie d’une pause Spritz bien méritée, nous repartons tranquillement vers le bateau. Au passage, nous notons les heures et jours d’ouverture du Musée Pompidou, nous irons très certainement lors de notre croisière de retour, une nouvelle escale à Malaga étant programmée… pour notre plus grand plaisir !



Escale à Madère…
Une journée de navigation plus tard, c’est au petit matin que nous parvenons à Funchal, la capitale de l’ile de Madère. Toujours les premiers à sortir du bateau, c’est à 7h tapante que nous retrouvons la terre ferme où nous sautons immédiatement dans un taxi pour Monte, un des quartiers les plus hauts de la ville. Autant dire qu’à cette heure très matinale, il n’y a pas foule ! Nous prenons donc tout notre temps pour observer le beau paysage qui s’offre à nos yeux, et jetons un œil au sanctuaire Nossa Senhora do Monte.



Madère étant célèbre pour la luxuriance de sa végétation, nous visitons le Jardin tropical de Monte Palace situé à quelques pas du sanctuaire. Même si la saison n’est celle de la pleine floraison, la balade est vraiment très agréable, dans un cadre arboré à souhait et parsemé d’azulejos dont certains retracent le passé de l’ile.










Côté histoire, c’est au XVIIIe siècle que Charles Murray, un consul anglais, acquiert le terrain et le transforme en vaste domaine paysagé. En 1897, Alfredo Guilherme Rodrigues le rachète et, y bâtit une maison palatiale, dans l’esprit des palais qu’il avait observé au bord du Rhin, qui sera rapidement transformée en hôtel – le Monte Palace Hotel. Après avoir accueilli de nombreuses personnalités portugaises et étrangères, l’hôtel ferme en 1943. Il faut attendre 1987 – et son rachat par l’homme d’affaire José Manuel Rodrigues Berardo – pour que le domaine retrouve sa splendeur d’antan, et que les jardins soient de nouveau ouverts au public…




Le domaine est vaste et s’étage à flanc de colline dans différentes ambiances – dont un surprenant jardin japonais – parsemées de pièces d’eau et de massifs floraux. Le plus surprenant c’est que nous sommes seuls à arpenter les allées et sentiers…

















Tout en bas du jardin, nous découvrons deux maisons typiques de Santana qui autrefois constituaient l’habitat traditionnel des habitants de Sao Vicente et Santana. Assez rudimentaire, ce type de maison comportait un rez-de-chaussée avec deux pièces à vivre, et un grenier où étaient stockés les produits agricoles.

Après une belle grimpette pour rejoindre la sortie du jardin, nous passons un bon moment à observer le départ des fameuses « luges » qui font la célébrité de Madère depuis le milieu du XIXe siècle, les Carros de Cesto ! Eh oui, à cette époque déjà, les riches familles de Funchal aimaient se rendre à Monte en funiculaire – il n’existe malheureusement plus – d’où ils embarquaient dans de drôles de paniers d’osier, dirigés par deux carreiros.





Rien n’a vraiment changé aujourd’hui, la foule se presse toujours nombreuse pour éprouver le frisson d’une descente sur route à près 50km/h, dans un traineau dépourvu de freins et de volant – les carreiros assurant la trajectoire et le freinage à l’aide de leurs bottes à semelles de caoutchouc.





Comme notre escale est courte – le retour au bateau doit se faire au plus tard à 14h30 – et que la queue est longue pour embarquer dans une luge, nous nous contentons de les regarder, tout en suivant leur descente à pied : une balade idéale pour ressentir la très forte déclivité des rues de Funchal !

Après une bonne heure de marche – et 630m de dénivelé négatif dans les cuisses – nous arrivons enfin au niveau de la mer. Il nous reste encore suffisamment de temps pour arpenter tranquillement le centre-ville où la pierre de lave domine dans la construction des bâtiments. Nous apprécions particulièrement la cathédrale dont l’intérieur est somptueux !












Vers 13h30, nous prenons le chemin du port et il nous faut contourner tout le bassin pour regagner le bateau, sous une belle chaleur. Sitôt rembarqués, nous filons au pont 11 pour une vue d’ensemble des environs – quand nous sommes arrivés ce matin, il faisait nuit !




Cette escale à Madère – bien que beaucoup trop courte – nous a beaucoup plu et l’ile mériterait, bien sûr, un passage d’au moins une ou deux semaines, sachant que les randos y sont nombreuses. Qui sait, un jour ? Pour l’instant, c’est depuis le pont supérieur que nous observons les côtes de l’ile s’éloigner doucement…
Derniers jours en mer et arrivée à Salvador !
Alors que les côtes brésiliennes sont encore à 400km de distance, nous avons la chance d’observer le vol de fous de Bassan (merci Michel pour la correction !) et de frégates : superbe !







Samedi, nous passons l’équateur, et c’est l’occasion de fêter Neptune…



Après une semaine de navigation plutôt tranquille où nous en avons profité pour sympathiser avec plusieurs couples de brésiliens, ainsi qu’avec Vanessa de l’ile Maurice, Tesla du Honduras, une famille française – Zoé, Benjamin, Namastée et Gaia – en partance pour l’Uruguay, un couple de jeunes médecins – Estelle et Nicolas – qui débute une année de césure en Amérique et Cécile, une française qui va rendre visite à sa famille à Sao Paulo, nous arrivons en vue des côtes brésiliennes lundi 5 décembre vers 9h…



Et peu à peu, Salvador se dévoile !










- INFOS PRATIQUES
- Croisière de repositionnement MSC Europe / Amérique du Sud, à bord de l’Armonia, de Venise (Italie) à Salvador (Brésil), du 20 novembre au 5 décembre 2022. Tarif à partir de 600€ par personne, en cabine intérieure, en pension complète, hors frais de service (10€ par jour et par personne, à régler obligatoirement soit en fin de croisière, soit lors de l’achat de la croisière) et hors boissons (forfaits possibles à acheter avant la croisière ; sans forfait, les consommations sont débitées directement sur la carte de croisière, environ 30€ une bouteille de vin avec les taxes, entre 7€ et 9€ le cocktail ou le verre de vin). Bon à savoir : au buffet, eau froide / chaude / glaçons disponible gratuitement ainsi que thé et tisane. Animations et activités sportives proposées toute la journée, salle de gym, piscine extérieure, casino, théâtre. Forfait blanchisserie acheté sur place, 30€ les 20 pièces / 50€ les 40 pièces (à donner en une seule fois, retour rapide du linge). Wifi possible, forfait internet et réseau sociaux environ 78€ pour les 15 jours, forfait streaming environ 150€ (si acheté à bord, 10€/15€ par jour selon l’option choisie si on prend le forfait pour toute la croisière, sinon 15€/30€ les 24h). Aux escales, possibilité de réserver une excursion (nous n’avons pas testé car à Malaga et à Funchal, le bateau est amarré à une vingtaine de minutes à pied du centre-ville, taxis possibles).
- Escale à Malaga : Pour cette escale, nous avons privilégié une sortie individuelle, très facile à réaliser depuis le port qui se trouve à environ 20mn à pied du centre-ville, le long d’une agréable promenade bordée de boutiques et cafés (ouverts à partir de 10h). Taxi et bus hop of hop on possibles. Excursions proposées avec MSC (ville et/ou environs). Nous avions déjà visité Malaga en février 2015, lors d’un voyage en Espagne et au Portugal, et nous avions bien sillonné la ville et les environs (à l’exception du Centre Pompidou qui n’était alors pas ouvert) A voir à / à faire : Balade vieille ville, théâtre romain, ruelles, places… Alcazaba, 9h-18h, 3.50€ / 1.50€ pour les +65 ans Museo Carmen Thyssen Málaga, 10h-20h, fermé le lundi, 10€ / 6€ pour les +65 ans Cathédrale, 10h-18h, fermé le dimanche matin et le lundi, 6€ / 5.50€ pour les +65 ans (déjà visité en 2015, intéressant) Nous avons gardé pour l’escale prévue lors de la transat retour : Marché central Atarazanas, 8h-15h, fermé le dimanche Centre Pompidou Málaga, 9h30-20h, fermé le mardi, 9€ / 5.50€ pour les +65 ans, pour collection permanente et expos temporaires Musée Picasso, 10h-19h, 9€ / 7€ pour les +65 ans (déjà visité en 2015, très bien, on y retournera si on a le temps)
- Escale à Funchal, Madère : le port se trouve à environ 25mn à pied du centre-ville ; pour cette escale, nous avons privilégié une sortie individuelle, très facile à réaliser, et nous avons pris un taxi pour Monte (quartier situé sur les hauteurs de la ville)dès la sortie du bateau, 20€ en négociant un peu. A voir / à faire à Monte : Santuário de Nossa Senhora do Monte, coup d’œil extérieur, 10h-17h30 (elle était fermée lors de notre passage) Jardim Tropical de Monte, 9h30-18h, 12.50€, prévoir 1h30 de visite minimum, dégustation de vin de Madère offerte (pas testée, un peu raide à 10h du matin !) Coup d’œil aux Carros de Cesto, paniers en osier qui descendent les gens sur 2km, 30€ pour 2 (ne fonctionne pas le dimanche et les jours fériés), départ en bas des escaliers menant au sanctuaire Nossa Senhora do Monte, pour info à l’arrivée taxi pour le centre-ville ou pour Monte, 10€ dans chaque direction (nous n’avons pas eu le temps de tester cette attraction, trop de queue, prévoir d’arriver tôt vers 9h et dans ce cas de visiter le jardin botanique après, en remontant d’un coup de taxi). Balade à pied de Monte au centre-ville de Funchal en suivant dans la première partie la route empruntée par les paniers en osier, très raide, environ 5km, 630m de dénivelé négatif, prévoir 1h. Balade centre-ville de Funchal, agréable, ne pas rater le très bel intérieur de la cathédrale, le jardin municipal et celui qui surplombe le port Il y aurait eu bien d’autres choses à visiter, mais notre temps était compté avec une escale de courte durée, de 7h à 14h30…
Toujours au top nos baroudeurs ! Quelle belle découverte que cette visite de Salvador !
Overdose de dorures, certes, mais l’art naïf et populaire ! Quel kif ! Je comprends que tu aies eu du mal à résister….
En pause actuellement à chiclana de la frontera, départ prévu pour le Maroc le 18 décembre.
Bonne continuation et au plaisir de vous lire encore et toujours !
Dom
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Merci pour ton message ! On est arrivés à Lençois, dans la Chapada Diamantina, autre vision du Brésil, ici on randonne, et c’est pas facile ! Bonne pause, et profite bien du Maroc, on va te suivre ! Bises
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Salut les Néobrésiliens !
Ca va être difficile de passer de la croisière de luxe au mode routard…
Les trois bons repas par jour sont loin d’être garantis.
Nous avons hâte de lire et de voir vos nouvelles aventures.
La team Topette !
PS: superbe l’albatros de dos !!!
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Hello les Mexicains !
Eh oui, ça y est, on est repassés en mode routard comme tu dis, ce qui veut dire que j’ai l’ordi en équilibre sur les genoux pour écrire ce message vu qu’il n’y a évidement pas de bureau dans notre nouveau palace !
Côté nourriture, pour ce premier jour brésilien, on s’en sort pas trop mal car à midi, on a testé un resto d’application qui propose des plats brésiliens semi-gastro… Donc top ! Bon, demain, va falloir trouver autre chose !!! Nous avons bien vu votre article sur Oaxaca, mais impossible de mettre un message depuis le bateau, ça ne passait pas : quoi qu’il en soit, très belles photos, ça nous a rappelé des souvenirs ! Poursuivez bien ce périple centre-américain ! Bises
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