A pied, d’Eastbourne aux Seven Sisters, une fantastique randonnée !

Mercredi 1er juin

Pour célébrer ce premier jour de juin, notre réveil sonne à 4h30 ! Comme samedi dernier quand nous sommes allés à Brighton, nous arrivons à la gare à 5h45, après un pédalage d’une vingtaine de minutes. Une fois nos vélos parqués pour la journée, nous embarquons dans le train de 6h04 pour Eastbourne où nous arrivons vers 6h30. Autant dire qu’à cette heure matinale, les rues sont encore désertes ! Nous filons directement sur le front de mer dont le pier victorien est de toute beauté, et nous longeons le rivage, doté de beaux jardins et d’anciens bâtiments au charme suranné. Une agréable mise en jambe de près de quatre kilomètres !    





Au niveau du café The Kiosk, nous attaquons la rando, et deux options s’offrent à nous : soit grimper droit sur la colline, soit prendre un chemin qui part vers la gauche. Le premier étant le plus court pour rejoindre Beachy Head, c’est celui que nous choisissons. Bonne intuition car le second itinéraire nous aurait obligés à plonger vers la mer pour ensuite remonter. Au fil de nos pas, Eastbourne s’éloigne


A 8h, nous arrivons enfin à Beachy Head – appelé cap Béveziers en français – un promontoire exceptionnel ! Et puisque nous sommes dans les superlatifs, c’est même la plus haute falaise côtière de craie de Grande-Bretagne, dont la hauteur culmine à 162m au-dessus du niveau de la mer.


La craie de Beachy Head a été formée au Crétacé, il y a 65 à 100 millions d’années, quand la région était encore sous les eaux. À la fin de la dernière ère glaciaire, le niveau de l’eau est remonté, formant la Manche et taillant dans la craie les spectaculaires falaises qui forment une partie des côtes du Sussex. Le ressac marin a participé à leur érosion autour de Beachy Head, où se produisent souvent de belles chutes de pierres, craie et galets de silex.



Côté histoire, c’est depuis cette falaise que les cendres du célèbre philosophe allemand Friedrich Engels, l’un des pères du communisme, furent dispersées dans la Manche, à sa demande. Plus proche de nous, pendant la Seconde Guerre mondiale, la Royal Air Force y établit un relais radio pour améliorer les communications avec l’aviation. Survolant Beachy Head, c’est la dernière vision que les aviateurs de la RAF partant combattre en France avait de leur pays. Un mémorial leur rend aujourd’hui hommage…


On ne se lasse pas d’admirer le paysage, d’autant que le phare de 43m situé en contrebas est particulièrement photogénique ! Mis en service en 1902 pour seconder le phare de Belle Tout jugé peu fiable, celui-ci fut géré pendant plus de 80 ans par trois gardiens avant d’être automatisé en 1983. Leur travail était de maintenir la lumière tournante, émettant deux flashs blancs toutes les 20 secondes, visibles jusqu’à 48 km en mer. Depuis 2011, la portée de la lumière a été réduite à 15km et le signal de brouillard ne fonctionne plus.




Nous poursuivons la balade sur un terrain agréable puisque nous marchons sur un tapis d’herbe rase, particulièrement douce sous le pied.




Au loin, posées dans la Manche, une forêt d’éoliennes attire notre regard… Il s’agit de Rampion, un parc éolien offshore de 116 turbines mises en service en 2018, et installées entre 13 et 20 kilomètres au large des côtes du Sussex.


Une heure plus tard, nous parvenons au phare de Belle Tout, construit en 1831 mais rapidement désaffecté dès 1902, sa lumière étant insuffisante pour des brumes épaisses ou des nuages trop bas. Vendu à des propriétaires successifs qui ont chacun amélioré son environnement, il accueille désormais un bed & breakfast très original. Fait exceptionnel, le 17 mars 1999, la Belle Tout a été décalée de 17m pour l’empêcher de tomber dans la mer, l’érosion de la falaise menaçant les fondations du bâtiment. Les 850 tonnes du phare ont donc été déplacées à l’aide d’un système pionnier de vérins hydrauliques. Le site devrait maintenant être sécurisé pendant de nombreuses années, mais par prudence, il a été conçu pour permettre des déplacements supplémentaires au fur et à mesure de l’érosion !



Avant d’attaquer la belle descente pour rejoindre Birling Gap, un minuscule hameau niché au bord du rivage, nous profitons longuement du belvédère – et du banc – qui offre une vue parfaite sur les falaises les plus célèbres de la région : les Seven Sisters ! Un panorama idéal pour pique-niquer




Après un dernier coup d’œil à ce fantastique paysage, nous arrivons en quelques minutes à Birling Gap. Nous en profitons pour faire une pause au Visitor Center géré par National Trust qui propose une petite expo apportant infos géologiques – on apprend aussi que les Seven Sisters portent chacune un nom différents – et citations de personnages célèbres venus en balade sur le site, comme par exemple Rudyard Kipling.




Puis nous reprenons la rando : cette fois, celle-ci s’apparente un peu à un parcours de montagnes russes ! En effet, comme leur nom l’indique, les Seven Sisters sont sept falaises et chacune d’entre elles se distingue par des creux, vestiges de vallées sèches progressivement érodées par la mer. Résultat, on descend et… on remonte, cela sept fois de suite !








Pour agrémenter la balade, nous avons la chance d’observer moutons, renards, oiseaux et petits lapins !



Après deux nouvelles heures de marche – on a pris notre temps pour admirer le paysage ! – et une ultime descente assez raide, nous arrivons à Cuckmere Haven.


Le changement d’ambiance est radical car nous nous trouvons maintenant dans une zone de plaines inondables, créée par l’embouchure de la rivière Cuckmere. Du XVIe au XVIIIe siècle, la longue plage de galets était régulièrement utilisée par les contrebandiers qui appréciaient son accès difficile, enserrée entre deux hautes falaises – à l’époque, le cheminement qui remonte le marais jusqu’à la route n’existait pas !




Allez, encore un petit effort – à plat, sur seulement deux kilomètres – et nous parvenons à Exceat, hameau en bordure de l’A259 où se situe l’arrêt du bus pour Eastbourne ! A l’origine, nous pensions marcher jusqu’à Seaford, mais le ciel se chargeant rapidement de gros nuages, nous jugeons plus prudent d’interrompre la rando à ce point, après tout de même avoir parcouru 20km pour 600m de dénivelé positif. A 12h37 – soit six heures après notre départ – le bus 12 nous ramène à la gare d’Eastbourne où nous enchainons presque immédiatement avec le train pour Bexhill. Là, sous un ciel noir, nous reprenons nos vélos, et pédalons le plus vite possible – en montée ! – jusqu’au camping. Quelques secondes après notre arrivée, une très forte pluie s’abat sur le store que Gérard a tout juste eu le temps de déplier : ouf, on vient d’éviter une belle saucée ! De nouveau, on se félicite d’avoir entrepris notre rando très tôt ce matin, ce qui nous a permis de bénéficier d’un superbe ciel bleu et d’un chemin quasiment désert – tout du moins jusqu’à Birling Gap. Cette balade restera longtemps dans nos mémoires, et assurément est l’une des plus belles de la côte sud-est anglaise !

Voir aussi l’article consacré à nos découvertes & balades réalisées au départ du camping de Bexhill – Au cœur de l’histoire anglo-normande, de Pevensey à Rye, en passant par Battle et Hastings – ainsi que celui sur notre journée à Brighton, toujours au départ de Bexhill.  


  • INFOS PRATIQUES
  • Accès en Angleterre par Eurotunnel Le Shuttle au départ de Calais, et arrivée à Folkestone. Traversée rapide de 35mn, se présenter au terminal une heure avant l’embarquement pour effectuer les formalités de douane. Tous nos documents ayant été enregistrés avant le départ, l’accès au terminal est rapide et se fait grâce à la lecture de la plaque d’immatriculation (il suffit juste de confirmer sur une borne les infos). De même, les contrôles de personnes et de véhicule sont vite accomplis. Temps de traversée : 35mn. Tarif : 360€ l’AR, avec date et horaire définis. Plus on réserve à l’avance, et meilleur est le tarif ! On recommande Eurotunnel car le service fonctionne même en cas de tempête, et les navettes ferroviaires sont plus écolos que les ferrys.
  • Cobbs Hill Farm, comme son nom l’indique, un camping à la ferme agréable, situé à 4km du front de mer (accès à vélo possible par la route qui se trouve de l’autre côté du rond-point ; Google map ne la repère pas car les premiers mètres sont en terre). Emplacements stabilisés ou sur herbe (au choix), sanitaires corrects et accueil sympa ! Pas de wifi, 4G correcte. Laverie. 23£ la nuit, électricité comprise (tarifs juillet-août et périodes fériées).
  • A voir / à faire au départ Bexhill-on-Sea :
    • Randonnée à pied Eastbourne / Exceat via Beachy Head, Birling Gap, Seven Sisters & Cuckmere Haven, 20km (inclus la balade matinale dans Eastbourne), 600m+, prévoir 6h de marche, pauses comprises.
      • Accès depuis le camping : AR à vélo => gare de Bexhill, 8.5km AR, 100m+ / train Bexhill => Eastbourne, 7.80£ AR, 1 à 2 trains par heure, durée environ 25mn.
      • Accès Exceat => Eastbourne, bus 12, 3.50£ AS, 2 à 3 par heure
      • Voir le topo proposé sur Wikiloc (pour nous, +4km pour la balade en ville)
      • Pour info : Eastbourne / Beachy Head 1h30 // Beachy Head / Birling Gap 1h30 // Birling Gap / Cuckmere Haven & Exceat 2h
      • Possibilité de ne faire que certains tronçons à partir des parkings de Beachy Head, Birling Gap ou Exceat, MAIS attention, le bus 13 qui dessert les 2 premières étapes ne fonctionne QUE le dimanche et les jours fériés. Sinon, taxi sûrement possible ou alors faire Birling Gap => Exceat & retour avec bus 12 jusqu’à East Dean + 30mn à pied pour retourner à Birling Gap.
      • Prévoir suffisamment d’eau, possibilité de se restaurer aux 3 étapes.
    • Voir notre article sur Brighton, une très belle journée de visite et de balade à vélo !
    • Voir également l’article qui résume les sorties culturelles réalisée pendant notre séjour : Au cœur de l’histoire anglo-normande, de Pevensey à Rye, en passant par Battle et Hastings

11 réflexions au sujet de « A pied, d’Eastbourne aux Seven Sisters, une fantastique randonnée ! »

  1. Wow et rewow! Magnifique randonnée, superbes photos et que dire du panorama! Si l’on changeait la couleur des falaises blanches pour le ocre, on aurait l’impression d’être aux îles-de-la-Madeleine au Québec que nous adorons. Alors nous prenons des notes car c’est un endroit que nous apprécierions assurément. Merci ! Et bravo pour ce 20 km de marche!

    Aimé par 1 personne

      1. Gérard a les deux passeports, français et canadien, et il a plus voyagé sur le vieux continent… Mais c’est sûr, aucune excuse pour les Iles de la Madeleine (enfin si, quand il était à Montréal, il tenait un restaurant et travaillait énormément ce qui fait qu’à cette époque, il n’avait pas le temps d’aller bien loin)… Mais promis, un jour nous irons !

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  2. Wow et rewow! Magnifique randonnée, superbes photos et que dire du panorama! Si l’on changeait la couleur des falaises blanches pour le ocre, on aurait l’impression d’être aux îles-de-la-Madeleine au Québec que nous adorons. Alors nous prenons des notes car c’est un endroit que nous apprécierions assurément. Merci ! Et bravo pour ce 20 km de marche! Bonne suite!

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  3. Magnifique ! Bravo pour les photos, bravo pour la rando de 20 km, bravo pour le lever à 4h3o (Georges dit que vous êtes dingues !) et un grand merci pour tous ces superbes partages de voyage ! Ici c’est beaucoup plus calme dans le sud Bretagne à Penestin ! A bientôt
    La team Topette

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