Du vendredi 17 au mardi 21 janvier
La météo étant très moyenne – ciel gris, vent… – on se contente de faire notre marche quotidienne jusqu’à l’entrée de la réserve naturelle du Cap Gallo. En dehors de ces cinq kilomètres quotidiens, on ne fait pas grand-chose : Gérard, à son habitude, chinoise et il met également au point notre virée de neuf jours prévue la semaine prochaine vers Catane et Syracuse. De mon côté, je poursuis la préparation de notre voyage en Asie et je me penche plus particulièrement sur la Mongolie. On essaie de ne pas trop penser au coronavirus qui sévit actuellement en Chine, car en plus de tuer des dizaines de personnes, on sait qu’une épidémie de grande ampleur risquerait de compromettre nos plans…
Mercredi 22 janvier
Le soleil repointe son nez : on en profite pour sortir les vélos ! Dire que la Sicile est un paradis pour les cyclistes serait mentir… Entre les routes défoncées et un code de la route adapté aux coutumes locales, se déplacer à deux roues demande une grosse attention. Néanmoins, on trouve les Siciliens plutôt respectueux des cyclistes, ce qui est bien agréable. Pour cette première sortie, on pédale donc jusqu’à Isola delle Femmine, un village de pêcheurs qui jouxte Sferracavallo où se trouve notre camping. Les historiens pensent que son nom rappelle le passé de l’ile qui lui fait face et qui abritait au XVIe siècle une prison pour femmes.


En longeant la plage, on roule jusqu’à ce que la route s’arrête brutalement, sans que l’on sache trop pourquoi. Du coup, on rebrousse chemin et au retour, on bénéficie d’une belle vue sur le Cap Gallo.


Après cette balade très tranquille de seize kilomètres, on est de retour « chez nous », à Sferracavallo, le quartier de Palerme le plus éloigné du centre historique. Vu de loin, on se croirait presque sur la Côte d’Azur. Bon, de près, c’est moins pimpant mais l’ambiance y est beaucoup plus détendue que sur la Croisette !


Jeudi 23 janvier
De nouveau, on pose notre très seyant casque sur la tête – je plaisante, bien sûr – et c’est parti pour un autre tour à vélo, à Mondello, cette fois. On part donc vers l’est – autrement dit à l’inverse d’hier – et là, la circulation est un peu plus délicate à gérer, surtout pour moi. Néanmoins, la traversée d’un immense rond-point que je redoutais se déroule sans encombre. Une fois de plus, il faut signaler le bon comportement des conducteurs qui s’arrêtent carrément pour me laisser passer : je pense qu’avec ce que l’on a sur la tête, on doit leur faire peur ! De plus, Gérard était parti en repérage il y a deux jours ; du coup, on ne pinaille pas pour trouver le bon chemin, et surtout, on emprunte les artères les plus tranquilles de ce quartier balnéaire. Après avoir parcouru une dizaine de kilomètres, on arrive à Mondello, connue pour être la plus belle plage de Palerme. Pas de doute, le cadre est enchanteur, avec ses barques de pêcheurs colorées…


On file directement vers la réserve naturelle du Cap Gallo, et là, au bout d’une bonne piste, on se retrouve à quelques centaines de mètres – à vol d’oiseau – de Sferracavallo. Dommage que les deux parties du parc naturel ne se rejoignent pas : il y a une belle falaise à franchir ce qui, selon Gérard, doit être possible en empruntant les éboulis, mais a priori, personne n’est au courant d’un éventuel passage. De toute façon, on a les vélos, donc on n’a pas d’autre choix que de revenir sur nos pas. Ce qui m’arrange grandement, vu que je n’ai pas la témérité de Gérard en matière d’escalade !


On retourne donc sur le charmant port de Mondello. La place principale est très animée – il y a un gros marché quelques rues derrière le front de mer – et les terrasses font le plein. On déjeune au soleil, le Bar Antico Chiosco – une institution ici ! – propose de bons petits plats bien locaux tels que les spaghettis aux sardines ou les pâtes à la norma, une spécialité sicilienne composée d’aubergines et de tomates. Très bon ! Mais le meilleur reste le tiramisu, sûrement le plus délicieux que l’on ait connu ! (désolée, pas de photo, on a mangé trop vite !)


Histoire d’évacuer toutes ces bonnes calories, on poursuit notre balade à vélo jusqu’au bout de la plage. L’eau est parfaitement translucide, légèrement turquoise. Bref, superbe ! Mais cette fois, je ne vous ferai pas le coup du maillot oublié ou de la trempette ratée, l’eau semble beaucoup trop frisquette ! On se contente de profiter de ce magnifique cadre. Et quand on voit le beau bâtiment Art Déco planté dans la mer, ou encore les élégantes villas liberty, on a du mal à croire que jusqu’à la fin du XIXe siècle, Mondello n’était qu’un marais malsain et malodorant… Pourtant, en 1898, la commune – associée à une société italo-belge – assainit le terrain et fait construire un établissement de bains, un hôtel et 300 villas. Le bourg des pécheurs se transforme alors en une élégante et riche station balnéaire qui, un siècle plus tard, attire toujours autant de monde en saison…




Vers 14h, on retourne sans problème à Sferracavallo, très satisfaits de cette promenade de santé de 22km, effectuée sur un terrain pas toujours plat ! Une chose est sûre, un de ces jours, on reviendra déguster un autre tiramisu au Bar Antico Chiosco…
Vendredi 24 janvier
Le soleil brille toujours, on en profite pour de nouveau enfiler nos habits de lumière, à savoir un casque de vélo et un magnifique gilet jaune fluo ! Il faut dire qu’aujourd’hui, nous avons prévu de nous rendre à vélo dans le centre historique de Palerme. Une balade d’environ 23km, où la prudence est de mise. On part donc – bien visibles ! – sur la même route que la veille. Une fois le fameux rond-point franchi, on emprunte une large avenue dotée d’un piste cyclable. Euh… non ! Finalement, il ne reste que les panneaux indiquant cette bande de route réservée aux cyclistes, le goudron, lui, a fichu le camp, emporté par les racines d’arbres et le temps… Arrivés à l’extrémité est de Mondello, on attaque la route côtière, et là, c’est la bonne surprise : il n’y a quasiment pas de circulation ! On pédale donc tranquillement jusqu’au port de Palerme. Le paysage n’est pas renversant, et les abords sont plutôt sales, mais on apprécie cet itinéraire tranquille.

Une fois dans Palerme, les choses se corsent un peu, surtout pour moi. Il faut avoir les yeux partout, les véhicules semblant déboucher de tous les côtés. Et bien sûr, il faut éviter les nids de poules, les ornières, les portières qui s’ouvrent, les scooters… Je résiste en visionnant mentalement le superbe déjeuner qui nous attend : de petits calamars et des filets de rougets, frits à points, et dégustés sur un coin de table au marché Vucciria. Nous avons testé la formule il y a quelques semaines, et comptons bien réitérer l’expérience aujourd’hui. Je pédale donc en salivant, Gérard ouvrant la marche et me montrant où passer. Après quelques kilomètres pas vraiment faciles, on arrive enfin dans le centre-historique. On fait un arrêt devant le beau théâtre Politeama, pas vu lors de nos premières visites. Puis, l’estomac gargouillant et impatients d’en découdre avec tous ces bons produits de la mer, on file directement à la Vucciria. On pousse les vélos entre les étals, la petite rue où se tient le marché est très encombrée et on arrive sur la place où se tient NOTRE resto. Et là… c’est le drame des papilles : La poissonnerie-resto est FERMÉE… Eh bien zut alors ! Finalement, on se rabat sur une pizzéria installée devant l’église San Domenico. La vue est agréable, mais les plats ne sont pas à la hauteur de ce que l’on espérait. Tant pis ! On se console avec un cannollo à la pistache, et après un dernier coup d’œil au théâtre Massimo tout proche, on remonte l’intégralité de la via Maqueda, agréable car réservée aux piétons et aux cyclistes, puis on rejoint la gare Centrale. Il ne nous reste plus qu’à attendre le train qui va nous ramener en quarante minutes à Sferracavallo. Chose très positive en Sicile, le transport sur rail fonctionne très bien, et souvent on peut y embarquer les vélos sans difficulté. Ben oui, vous n’imaginiez tout de même pas que l’on allait refaire ces 23km en sens inverse, sans carotte – ou plus précisément sans calamars en ligne de mire ?


INFOS PRATIQUES
- Hébergement : Camping Degli Ulivi, situé à Sferracavallo, un quartier au nord de Palerme, à 15km du centre historique. Tout petit terrain d’une quinzaine de places, sanitaires corrects, douche chaude payante, machine à laver. Électricité 16A. Wifi de qualité. Accueil très sympa. Village à proximité, bord de mer, gare à 20mn à pied. 19€ la nuit, 105€ la semaine, 180€ les 2 semaines. Réserver est une bonne idée car souvent complet !
Le petit port deSferracavallo et le marché de poissons font vraiment envie d’aller s’y ressourcer. Ramenez nous un petit poisson en mars. Mais La Sophie sur son vélo me fait dire que la température est plus douce qu’ici. Profitez. Bises. Flo’
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Oui, ici c’est vraiment très sympa ! Et comme tu l’as finement constaté à ma tenue, il fait très doux… A très bientôt, bises à tous !
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