Vendredi 19 avril
Et hop ! Une fois de plus, on est debout à 6h… Vers 7h15, on prend le bus Lynx – l’arrêt est à deux pas de notre Airbnb – qui nous mène directement au cœur de San Francisco, à Financial District. Alors qu’il n’y avait ici qu’un petit comptoir commercial, la ruée vers l’or de 1849 attira des milliers d’émigrants dont de nombreux Chinois, poussés de leur pays par la famine. La ville se développa en quelques mois et devint le premier centre financier de la côte ouest. Ce bel essor fut un temps stoppé par le tremblement de terre de 1906 qui engendra un immense incendie. San Francisco fut presque intégralement détruite, et si on ne déplora que peu de victimes – environ 3000 – les deux tiers des 400.000 habitants se retrouvèrent sans toit. La ville fut ensuite rapidement reconstruite, notamment grâce à l’afflux d’une main-d’œuvre étrangère venue d’Europe et d’Asie.


Après s’être un peu baladés dans Financial District pour observer quelques tours, on atteint Market Street, l’artère principale de la ville. On achète nos pass transports pour la journée, et on monte à bord d’un antique tramway bien bringuebalant !

On descend au terminus, à Fisherman’s Wharf – on y reviendra un jour prochain – et on file directement au départ du Powell/Mason Cable Car. Inaugurées en 1870, ces antiques remontées mécaniques sont aujourd’hui devenues l’icône de la ville, et chaque jour, elles embarquent des centaines de visiteurs, les locaux préférant les transports plus rapides et moins bondés ! A cette heure matinale, le wagon est presque vide, et on prend place sur les bancs en bois extérieurs. Et c’est parti pour une grimpette à petite vitesse sur les collines de San Francisco…


On effectue l’intégralité du trajet, et après un passage rapide non loin de Chinatown – on y reviendra pour déjeuner – on débarque à Market Street. On pensait refaire le parcours en sens inverse – juste pour le plaisir – mais une quand on voit l’énorme file d’attente, on renonce !

Toujours sur Market Street, on prend le bus 7 qui nous monte – eh oui, à San Francisco, rien n’est plat ! – à Haight-Ashbury, l’ancien quartier hippie. C’est ici qu’en été 1967 – Summer of Love – près de 100.000 jeunes du monde entier se réunirent pour une nouvelle expérience sociale, sur fond de musique psychédélique et de produits hallucinogènes. Pendant quatre mois, le quartier vécut sur un rythme « Peace and Love » complètement inédit, influant grandement sur les modes de vie et les idéaux des générations futures. Aujourd’hui, il ne reste de cette époque baba que quelques boutiques de fringues et de souvenirs, et la célèbre rue semble abandonnée aux nombreux sans-abris. Difficile, dans ces conditions, de trouver du charme à ce coin mythique… Mais peut-être ne sommes-nous pas à la bonne heure – 10h30, c’est l’aube ! – le quartier étant parait-il plus vivant l’après-midi et en soirée.


On quitte donc assez rapidement Haight Street, et on grimpe Masonic Avenue, une artère complètement différente, bordée de belles maisons victoriennes centenaires. La rue est très pentue, mais ça vaut vraiment le coup de la parcourir à pied !



Un kilomètre de transpiration plus tard, on parvient au pied du Corona Heights Park. On continue à monter pour gagner le sommet de cette petite colline d’où la vue sur Financial District et le bas de la ville est superbe.

Il ne nous reste plus qu’à dévaler une grosse volée de marches pour arriver à Castro, un quartier traditionnellement habité par la communauté gay de San Francisco qui ne représente pourtant que 40% de la population. Ici le drapeau arc-en-ciel fleurit sur toutes les devantures et même les passages pour piétons reprennent son graphisme. C’est d’ailleurs ici que l’on trouve l’origine de l’oriflamme utilisé comme symbole du mouvement LGBT, conçu et réalisé par un graphiste et militant américain pour la Gay and Lesbian Freedom Day Parade de San Francisco le 25 juin 1978.

On aime bien l’ambiance décontractée de la rue principale, et certaines boutiques de vêtements – exclusivement pour hommes, dommages ! – valent le déplacement.

Au niveau de la 18e rue, on bifurque en direction de Mission District, et au passage – au n°3841 – on jette un coup d’œil à la maison bleue rendue célèbre par Maxime Le Forestier. Petite déception : on l’imaginait adossée à la colline, et surtout noyée dans la végétation… alors qu’elle est située en pleine ville, coincée entre deux autres demeures du même style !
Après un tour dans l’agréable Mission Dolores Park – un peu crevés, on zappe l’église du même nom, plus ancien bâtiment de San Francisco – on reprend le métro – ici en surface – pour Embarcadero, puis le tram pour Fisherman’s Wharf.

Eh oui, on est têtu : on veut notre second tour en cable-car ! Et au départ de Powell/Mason, l’attente est bien moindre qu’à Market street. En plus, ici, on peut observer le retournement manuel du wagon sur une sorte de disque métallique pivotant. Assez surprenant, de nos jours, de voir deux hommes pousser le véhicule pour le mettre dans le sens de la rue ! Et de nouveau, on grimpe sur le hauteurs de la ville, où cette fois, on s’arrête non loin du quartier chinois.

Dans les années 1840, une série de catastrophes et de guerres frappe la Chine, entraînant famine, rebellions et surtout fuite de milliers de citoyens. Les premières nouvelles de la découverte d’or en Californie contribuent aussi à l’arrivée de Chinois en Californie, et notamment à San Francisco. La force ouvrière chinoise devient rapidement une menace pour les Américains, qui excluent alors ces nouveaux arrivants à coups de lois discriminatoires et de réglementations répressives ; les Chinois se retrouvent alors entre eux, dans des zones de la ville qui sont devenues elles-mêmes des mini-villes, des Chinatown. Aujourd’hui, Chinatown à San Francisco est la plus grande communauté chinoise en dehors de l’Asie, avec plus de 300 restaurants, des magasins en tous genres, et une activité touristique qui dépasse celle du Golden Gate Bridge. (source Frenchdistrict.com)


Avec ses 100.000 habitants quasiment tous d’origine asiatique, Chinatown est une véritable ville dans la ville : d’ailleurs, on a carrément l’impression d’avoir été télétransportés en quelques minutes à Guangzhou ou à Beijing tant l’ambiance typiquement chinoise semble incrustée dans l’atmosphère ! Jamais un autre quartier chinois ne nous avait donné cette impression, celui de New-York nous avait même paru triste et fade. Après avoir déjeuné rapidement – dumplings et pâtes aux légumes – on passe un bon moment à se balader dans les rues animées.



Vers 17h, les pieds un peu en compote – malgré notre pass transport bien utilisé, on a tout de même marché 11km ! – on redescend à Financial District prendre notre bus pour Hercules.

En passant sur le San Francisco – Oakland Bay Bridge, Gérard arrive même à faire une photo d’Alcatraz perdue dans la brume. Demain, on devrait apercevoir la célèbre prison de plus près, depuis les berges…

Samedi 20 avril
Rebelote, le réveil sonne à 6h ! Mais après un coup d’œil rapide au ciel – et aux prévisions météos qui annoncent nuages noirs et rafales de vent à 50km/h – on se recouche ! On continuera la visite de San Francisco demain, quand Éole se sera calmé. Du coup, on se recouche et on s’octroie une journée de repos bien méritée. Hormis une sortie pour aller déjeuner dans un resto à Hercules, on se contente de mettre à jour le blog, de lire un peu et… de trainer ! En fin d’après-midi, le soleil étant revenu, Gérard va faire quelques photos de la baie, distante d’à peine 100m de notre logement.


Demain, les conditions météo devant être meilleures, on poursuivra notre découverte de San Francisco. Et on se lèvera de nouveau à 6h !
INFOS PRATIQUES
- Bus LYNX Hercules / San Francisco, environ toutes les 15mn, durée 50mn, 5$AS – Arrivée à Financial District, à 5mn à pied de Market street (commerces, tram, métro). ATTENTION : pas de bus le week-end ! – Alternative : aller à Richmond en voiture (20mn), se garer au parking gratuit (le we), et prendre le BART qui rejoint avec ou sans changement selon l’heure et le jour le centre de San Francisco.
- Transport dans San Francisco : trajet simple en bus ou en métro, 2.75$ / cable-car 7$ / pass 1 jour (y compris les cable-cars) 12$ + 3$ pour la carte Clipper rechargeable / pass 3 jours (y compris les cable-cars) 29$ + 3$ pour la carte Clipper rechargeable – Sans cette carte, le pass journée « papier » est facturé 24$ ! Achat facile aux automates (stations de métro). Les pass sont uniquement valables pour le réseau MUNI (dans la ville) mais pas dans les bus LYNX ou dans le BART (sorte de RER).
- Hébergement : Chambre Airbnb, située à Hercules, dans la banlieue chic et calme de San Francisco. Bus Lynx presque devant la porte pour rejoindre le centre-ville (Downtown), en 50mn. Accueil sympa et réactif de Danny, notre hôte. Chambre sobre mais confortable, salle de bain privée attenante. Possibilité d’utiliser la cuisine et la table de salle à manger. Machine à laver, sécheuse, wifi. Parking gratuit dans la rue. Supermarché à 5mn en voiture (et sûrement pas très loin à pied mais pas plat !). 17.50€ la nuit, une aubaine !
Encore un beau reportage sur San Francisco, même si le mythe « maison bleue accrochée à la colline » en prend un coup ! J’adore les maisons de Masonic Avenue et les murs peints du quartier chinois. Continuez à profiter et à nous faire rêver, on prend vraiment beaucoup de plaisir à vous suivre.
La Team Topette !
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