Vendredi 1er février
Après un petit-déjeuner sans purée de haricots – une chance, aujourd’hui c’était des pancakes accompagnés de bananes plantin – un taxi nous emmène à la gare routière de Santa Ana. Celle-ci est bien plus excentrée que je l’imaginais et le trajet nous prend bien quinze minutes. Sitôt arrivés – et le billet acheté promptement à un guichet désert – on embarque à bord d’un bus « première classe » pour San Salvador. Bon, ici la notion de « première classe » n’est pas exactement la même qu’au Mexique : les sièges sont plutôt étroits et Gérard peine à caser confortablement ses genoux… La sortie de la ville est assez longue car on s’arrête toutes les cinq minutes pour embarquer des passagers. Le véhicule est vite bondé, et bon nombre de voyageurs s’entassent dans le couloir ; là, on se félicite d’être allés chercher le bus à son point de départ car on a pu mettre les gros sacs dans la soute et bénéficier d’un fauteuil chacun ! Après deux heures de route – en partie effectuées sur la Panaméricaine – on parvient à San Salvador, la capitale. Comme le terminal d’arrivée ne propose pas de départ pour El Tunco, on file en taxi à un autre dépôt. Là, on embarque à bord d’un minibus… Et de nouveau, au fil du trajet, le véhicule se remplit… se remplit… Jamais on n’aurait pensé pouvoir entasser autant de personnes dans un si petit espace ! La plupart des passagers débarquent à La Libertad, tandis que nous poursuivons la route quelques kilomètres de plus jusqu’à El Tunco. Une heure après avoir quitté la capitale, on est déposés juste devant notre hôtel : pratique !
L’accueil de Carlos à l’hôtel Puesta del Sol est chaleureux ; néanmoins, l’établissement semble assez peu entretenu – l’eau verte de la piscine ne donne pas envie d’y tremper ne serait-ce que le doigt de pied ! – et la chambre est sommaire, voire lugubre et très peu éclairée… On ne s’offusque pas, on est habitués, on a vu pire !
Une fois les bagages déposés, on déjeune dans un restaurant proche de l’hôtel – un menu qui devient habituel : steak grillé, riz, légumes, tortillas – puis on fait un premier tour vers la plage que l’on rejoint en une dizaine de minutes. Il fait TRÈS chaud, on ne va donc pas bien loin, mais on apprécie tout de suite l’ambiance de cette petite station balnéaire d’un autre temps, principalement fréquentée par les surfeurs et les touristes salvadoriens.

Accablés de chaleur, on retourne à l’hôtel pour un peu de repos. Puis vers 17h30, on repart sur la plage pour le coucher de soleil : magnifique ! On boit un verre les pieds dans le sable, puis on dîne dans un tout petit resto à l’arrière de la rue-village. Pour la première fois, on teste les pupusas – la spécialité salvadorienne – de bonnes petites crêpes fourrées au fromage et d’un ingrédient au choix comme les crevettes, le poulet ou encore l’ail. Succulent et parfait pour le soir !


Samedi 2 février
On est debout à 7h, et une heure après, Roberto – notre chauffeur-guide pour la journée – vient nous chercher à l’hôtel. Au programme : la route des fleurs et la découverte de jolis petits villages de montagne. C’est la première fois que nous avons recours à une excursion privée, mais vu le peu de transports locaux pour rallier ces destinations, nous n’avons pas eu d’autre choix !
On commence par longer la côte pacifique. Si l’océan est bien bleu, en revanche, les bas-côtés sont jonchés d’ordures, canettes métalliques et sacs plastique… Un peu comme on l’avait constaté en Albanie, la gestion des poubelles semble problématique et la population encore peu concernée par la protection de l’environnement.

Après une heure de route, on quitte le littoral et on pénètre à l’intérieur des terres. Peu à peu, on prend de l’altitude. A hauteur de Sonsonate, une ville sans grand intérêt, on attaque la route de fleurs. La floraison commence à peine… Notre première étape est pour Juayúa, un beau village qui s’anime chaque fin de semaine.


On commence par visiter l’église, puis on fait un tour sur la place centrale où les étals de babioles sont nombreux. Il y a une bonne ambiance, ce sont surtout des gens de San Salvador qui viennent là pour le week-end car chaque samedi après-midi est prétexte à une dégustation de manioc frit. On apprécie aussi la balade dans le marché couvert qui ressemble à un souk !


Roberto nous fait ensuite monter dans un tuktuk, direction Los Chorros de Calera. On comprend rapidement pourquoi nous ne pouvions gagner ce site en voiture : la piste est particulièrement défoncée, et on est secoués comme jamais. Après une dizaine de minutes de régime shaker, on arrive devant une grille. D’après ce que l’on a compris, on vient voir une cascade… Le gardien nous ouvre la porte – c’est assez étonnant, ce cadenas bouclé pour visiter un site naturel gratuit – et on attaque un chemin terreux tout en descente. Après dix minutes de marche, on parvient devant une belle résurgence d’eau, bordée par une piscine naturelle dans laquelle on peut se tremper. Le cadre est vraiment agréable et rafraichissant !


On poursuit la descente, et rapidement on rejoint une seconde résurgence, aussi remarquable et surprenante que la première.

Après avoir passé un moment à profiter des « embruns » de la cascade, on remonte – plutôt facilement malgré la chaleur – on repasse la grille, et on retourne en ville, toujours en tuktuk, où de nouveau, on s’accroche pour ne pas être bringuebalés de tous les côtés !
Roberto nous emmène ensuite à Reptilandia, un espace qui – comme son nom l’indique ! – présente serpents, lézards et araignées. D’ordinaire, nous ne visitons pas ce genre d’endroit… Toutefois, même si on peut déplorer que les serpents manquent cruellement de place pour leur taille, les animaux ne semblent pas en mauvaise forme.


La faim se fait sentir vers 13h… D’habitude, tous les week-ends, à Juayúa, il y a de nombreux restos de rue installés autour de la place principale, afin de célébrer le Festival de la Gastronomie. Mais aujourd’hui, à cause de l’élection présidentielle de dimanche, seul un ou deux étals sont présents. Sur les conseils de Roberto – avec qui on déjeune – on opte pour une assiette complète : viandes grillées – euh non, carbonisées ! – chorizo, riz et salade. Pour être honnête, on ne raffole pas trop de ce type de nourriture qui nous rappelle les parillas argentines. Ben oui, un steak de temps en temps, ça passe, mais en règle générale, on n’est pas des viandards !
Le ventre plein – on a tout de même tout mangé ! – on reprend la voiture. Cette fois – et pour notre plus grand plaisir ! – les fleurs sont bien présentes… Au loin, on observe aussi les champs de caféiers. Comme au Honduras, ils semblent être mêlés à une végétation dense et luxuriante…



Rapidement, on arrive à Ataco, un autre joli village où – comme souvent ! – l’église trône devant la place centrale. Même s’il y a moins d’animation qu’à Juayúa, on apprécie la balade dans les petites rues. L’artisanat est bien développé, mais ce qui attire surtout notre regard, ce sont les nombreux murs peints…




Vers 15h30, on reprend la route du retour. A la sortie d’Ataco, on dépasse de drôles de véhicules sans moteur : il s’agit de sortes de planches à roulettes surchargées de bois, et avec lesquelles leurs conducteurs dévalent la route jusqu’à la plaine…
Soudain, alors que l’on roule depuis un petit moment, je n’ai bizarrement pas l’impression que l’on retourne sur nos pas… En effet, un coup d’œil à Google map me confirme que l’on se dirige vers… Santa Ana ! Retour à la case départ, 36h après ! Heureusement, en voiture le trajet est plus rapide, et Roberto – a priori – préfère emprunter la Panaméricaine pour rentrer à El Tunco. Nous, on apprécie moins ! Cette route est vraiment dangereuse, et surtout très encombrée de véhicules variés – camions, pick-up surchargés de passagers agrippés sur le plateau arrière – vélos, et même piétons qui n’hésitent pas à traverser le flot incessant… Ça double par la gauche, par la droite, au milieu… et surtout à toute allure ! On croise deux accidents… Sans s’affoler, Roberto esquive d’une main, le téléphone dans l’autre : il cherche dans la galerie de photos de nouvelles images de son fils à nous montrer… Moi, je suis un peu cramponnée à ma ceinture !
Finalement, c’est sans encombre que l’on arrive à notre hôtel vers 17h30, enchantés de cette journée, mais un peu cassés par toutes ces heures de route !
INFOS PRATIQUES
- Taxi centre historique de Santa Ana / gare routière, 5$
- Bus Santa Ana / San Salvador, départs fréquents, durée 2h, 1.35$ par personne
- Taxi San Salvador entre les deux gares routières, 4$
- Minibus 102A San Salvador / El Tunco, départs fréquents, durée 1h, 1.50$ par personne + 1.50$ par gros sac
- El Tunco, balade plage, agréable rue piétonne avec restos et boutiques.
- Excursion avec chauffeur privé sur la route des fleurs, 90$ + pourboire, départ 8h, retour 17h30. Non inclus lunch et tuktuk AR pour aller voir les résurgences. Arrangement avec l’hôtel, un peu plus cher via les agences de voyage d’El Tunco, 125$.
Hébergement : Hôtel Puesta del Sol, situé en bordure de la route principale, un peu excentré du centre animé d’El Tunco (10mn à pied, OK le soir vers 19h, mais j’émets un doute si on souhaite rentrer plus tard car les 200m à parcourir le long de la nationale, dans le noir, ne sont pas agréables…). Chambre spartiate et lugubre (très peu de lumière, frontale indispensable !), avec salle de bain privée. Piscine (eau verte…). Petit-déjeuner inclus. Bar, wifi. Accueil très chaleureux (le point fort de l’hôtel car pour le reste…). Environ 27€ la nuit, résa via Booking.com (mais il semble que l’établissement n’apparaisse pas systématiquement dans ce réseau réseau). Je conseille plutôt de réserver une chambre dans un hôtel plus proche de la plage…
Superbe coucher de soleil et les cascades sont belles aussi. On adore les murs peints, mais beaucoup moins les reptiles !
Continuez de nous envoyer de belles couleurs,
Bonnes découvertes
La Team Topette !
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Merci pour votre message : moi aussi, je n’apprécie que très modérément les serpents et les tarentules, mais ça faisait plaisir à notre chauffeur d’y aller : je crois qu’il s’est bien amusé et a pris plein de photos !!!
Bonne suite de voyage en Australie !
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