Jeudi 15 mars
Après avoir enchaîné un métro, un train et deux bus, on arrive enfin au Koyasan vers 9h30, soit trois heures après notre départ !
Posé à 830m d’altitude et entouré de huit sommets, les origines de ce site monastique sacré remontent en 815. C’est un moine japonais, Kobo Daishi Kukaï (774-835), qui après un voyage de plusieurs années en Chine, y installa le premier monastère et fonda le bouddhisme ésotérique de Shindon. La doctrine première de ce Saint, vénéré aujourd’hui encore par des millions de Japonais, consistait à manifester une grande bienveillance envers tous les êtres. Et en plus d’être un grand religieux, le bonze était également connu pour ses connaissances poussées en calligraphie et en poésie.
Petite anecdote à faire dresser les cheveux des féministes : jusqu’en 1872, l’entrée au Koyasan fut interdite aux femmes car elles risquaient de distraire les moines ! Pour effectuer un pèlerinage sur ce lieu saint, elles devaient se rendre dans des pavillons spéciaux, situés en périphérie du site… De nos jours, les 117 temples du complexe sont toujours en activité, 1203 ans après leur création… La moitié d’entre eux propose un hébergement pour les pèlerins et les touristes curieux de découvrir les rites du bouddhisme.
On attaque la visite par le Garan, un très grand complexe constitué de plusieurs temples et pavillons. La plupart des bâtiments que l’on voit ont été reconstruits au cours des XIXe et XXe car à plusieurs reprises, ils ont été ravagés par des incendies.
On est particulièrement impressionnés par le Dai-to, la grande Pagode rouge dont les statues des Cinq Bouddhas constituent en fait un mandala en 3D.


De même, l’intérieur du Kondo, le pavillon principal où Kukaï dispensait ses enseignements, est somptueux…


On se promène ensuite longuement d’un temple à l’autre dans le parc.


Après plus d’une heure passée sur ce premier site, on poursuit avec la visite du Kongobu-ji. C’est dans ce temple que siègent les autorités religieuses du courant Shingon. On a surtout un gros coup de cœur pour le jardin de pierres installé dans une cour intérieure : ses cailloux soigneusement ratissés donnent au lieu une impression de calme absolu.
A l’intérieur, il y a de belles fresques murales dont certaines retracent la vie de Kukaï.

On pique-nique non loin du temple, et pour le dessert, on tente quelques spécialités locales. On n’est que moyennement convaincus, la texture des gâteaux étant assez gélatineuse, ce qui est surprenant et pas forcément très agréable en bouche !

On poursuit notre marche le long d’une rue entièrement bordée de temples !

On pénètre ensuite sur le chemin qui mène à l’Oku-no-in, un immense cimetière bouddhique qui abrite plus de 200.000 stèles funéraires. La plupart, très anciennes, sont recouvertes de mousse… On avance ainsi sur deux kilomètres, dans une forêt de cèdres du Japon. L’atmosphère est très particulière, et on ne sait plus où donner du regard…




On marche ainsi jusqu’au Kobodaishi Gobyo Mausoleum où on est impressionnés par le Toro-Do, le sanctuaire qui renferme des centaines de lanternes, certaines vieilles de plus de 1000 ans. Deux d’entre elles brûleraient même depuis 900 ans… C’est aussi ici qu’est installé le mausolée de Kukaï, dont les portes restent toujours fermées pour préserver la tranquillité du Saint. En effet, selon la légende, Kukaï ne serait pas mort mais simplement en méditation, dans l’attente de l’arrivée de Mironu, le Bouddha de l’avenir…

Après cette superbe balade tant spirituelle que bucolique, on prend le chemin du retour : et de nouveau on enchaîne trois bus, un train et un métro pour parvenir en début de soirée à Osaka !
INFOS PRATIQUES
- Logement à Osaka : B&B Umehachi, résa via Airbnb, situé dans un quartier un peu excentré (M° Hanazonocho sur la Yotsubashi Line). Accueil très sympa. Chambre confortable, avec kitchenette et toilettes. Douche collective. Wifi. Petit déjeuner inclus. Environ 30€ la nuit.
- Kansai Thru Pass, une carte valable 2 ou 3 jours non consécutifs pour découvrir les environs d’Osaka à bon prix. On a choisi cette option pour utiliser les transports jusqu’à Himeji, Koya San et Kobe (mais le pass est également valable pour aller à Kyoto ou Nara). Seul impératif : ne pas emprunter les lignes JR et voyager sur les lignes privées de type Hanshin. Il est à noter que les trajets en métro à Osaka sont également inclus dès que l’on « active » la journée. Le pass est réservé aux non-Japonais et s’achète à la gare d’Osaka – ou via le site web – sur présentation de son passeport. 4.000¥ pour 2 jours, 5.200¥ pour 3 jours.
- Trajet Namba-Osaka => Koyasan, durée entre 2h30 et 3h, enchaînement de trains et de bus depuis que la ligne a été coupée par un typhon… Donc trajet beaucoup plus long. Se renseigner pour avoir de infos sur l’éventuel rétablissement de la ligne.
- Se déplacer dans Koyasan : à pied, compter environ 4km pour traverser le site, du Garan au Mausolée de Kukaï. Prévoir au moins 5h pour tout voir ! Retour possible en bus (gratuit avec le pass).
- Garan, accès payant à la pagode et au Kondo, 200¥ chaque site.
- Kongobu-ji, 500¥
coucou les amis encore des photos qui nous font rever………je suis particulièrement surpris par les grilles d’égouts décorées!!!!! ce serait formidable en france
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