Pour rappel, nous avons quitté Lençois vendredi soir, par le bus de nuit et nous sommes arrivés à Feira de Santana à 5h du matin. Trente minutes plus tard, nous avons rembarqué dans un second bus pour Valença que nous avons rejoint à petite vitesse car il s’agissait d’un omnibus !
Samedi 17 décembre
Il est 10h quand nous débarquons à Valença, une petite ville située à 120km au sud de Salvador, et accessoirement principal port d’embarquement pour le Morro de São Paulo. Après un petit-déjeuner à ne graver dans aucun manuel gastronomique – une sorte de hot-dog bien bourratif – nous gagnons le Terminal fluvial d’un coup de taxi. L’enchainement des transports se poursuit à merveille puisqu’à 11h nous sommes dans le bateau qui file vers le Morro…



A l’arrivée – 35mn de secousses plus tard – nous sommes accueillis par un bataillon de porteurs, tous armés d’une brouette, unique « moyen de transport » de l’ile – en effet, à l’exception de l’ambulance, des motos de police et des tracteurs-poubelles, il n’y a aucun véhicule à moteur au Morro. Un coup d’œil à la côte bien raide qui nous attend nous convainc immédiatement d’installer nos gros sacs sur l’une de ces brouettes ; ainsi allégés, on parvient rapidement à notre auberge – Che Lagarto Hostel – très bien située dans la rue principale. Petit désappointement néanmoins : nous n’avions pas prévu une telle foule – ce qui est pourtant logique, le Morro étant une destination prisée des Salvadoriens le week-end !

Une fois les bagages déposés dans la chambre et la douche prise, nous déjeunons rapidement dans le resto qui jouxte l’auberge – hamburger traditionnel et gâteau au chocolat – puis nous partons à l’exact opposé des plages qui, elles, attendront demain matin quand il y aura moins de monde. Presque au bout de la Rua da Lagoa, nous arrivons vers une petite mare où Gérard passe un long moment à observer et photographier les oiseaux pendant que je me fais généreusement bouffer par les moustiques ! Mais bon, ça valait le coup d’être patient car on découvre colombe écaillée, moucherolle aquatique et paroare dominicain – les autres pioupious étant en cours d’identification, il pourrait y avoir un sporophile et un synallaxe, ceci dit sans garantie !








Nous poursuivons l’exploration de ce « quartier » bordé de végétation, fort animé – il y a de la musique un peu partout – bien que peu touristique. A force de marcher, nous nous retrouvons sur le sentier qui semble se diriger vers Gamboa, et là nous rebroussons chemin – on ne va pas se lancer en pleine jungle, sur un chemin dont on n’est même pas sûr qu’il nous mène quelque part !








Nous retournons donc vers la Praça Aureliano Lima, véritable cœur du village – mais pour l’heure très encombrée de voyageurs et de valises.


Non loin, nous jetons un œil à la jolie église baroque – dont la construction s’étale de 1628 au début du XIXe siècle.


Nous ne nous attardons pas, et comme nous ne sommes toujours pas fatigués, nous grimpons vers le phare. En chemin, nous croisons le poste de secours et l’ambulance locale – franchement, si on pouvait éviter un pépin, ce serait mieux !



Même si la lumière décline rapidement – en plus, nous montons dans une forêt assez épaisse – la chaleur, elle, est toujours bien présente ! Depuis le mirador du sommet, il fait trop sombre pour embrasser réellement tout le paysage – pas grave, nous reviendrons – mais nous écoutons un moment une guitariste-chanteuse et observons avec étonnement d’énormes cabosses utilisées dans la préparation de cocktails – on ne teste pas, on verra ça un jour prochain !



De retour dans le village, on fait un tour au petit marché de nuit qui s’est installé sur la place principale…






Au centre de la place, quelques enfants du village se lancent des défis de capoeira… Voir vidéo sur Facebook



Comme il est déjà l’heure de diner – et que nous commençons à accumuler une certaine fatigue avec la nuit précédente passée dans le bus – nous retournons dans un resto repéré plus tôt, le Café da Fonte, installé juste à côté de la Fonte Grande, une fontaine datant de 1746, dont la construction fut ordonnée par le vice-roi du Brésil pour garantir l’approvisionnement en eau des soldats du fort et des habitants du village. Après un repas rapide et léger – une caïpirinha et de bonnes crêpes jambon / fromage – nous ne trainons pas et rentrons assez rapidement à l’auberge. Demain, nous irons enfin fouler le sable blond des plages qui ont fait la réputation de l’ile…

Dimanche 18 décembre
Il était évident qu’en nous couchant comme les poules vers 21h30, nous serions en pleine forme dès 5h du matin ! Gérard décide alors de repartir vers la mare aux oiseaux : outre les pioupious découverts la veille, il observe héron, libellule et une sorte de corbeau, l’ani à bec lisse. Belle pêche photographique !









A 7h30, Gérard est de retour, et trente minutes plus tard, nous nous attablons devant un petit-déjeuner pantagruélique : œufs, jambon, fromage, saucisses, petites tartines aux tomates, pain, gâteaux, fruits et jus frais… Excellent et copieux, comme d’ailleurs les deux autres buffets testés depuis notre arrivée au Brésil.

C’est donc le ventre bien plein que nous partons vers les plages – oui, nous nous sommes enfin décidés à aller les voir de plus près !










Ici, il y en a cinq et elles s’étalent sur près de dix kilomètres de côte : autant dire que l’on ne va pas toutes les découvrir ! Nous passons rapidement les trois premières – ce sont les plus petites, et elles accueillent principalement transats, parasols et restaurants – puis nous arrivons à la quatrième plage.

Là, il y a nettement moins de monde ! Nous marchons donc un long moment – heureusement que nous avions pris les chapeaux car le soleil cogne dur ! Çà et là, quelques stands de boissons attendent le promeneur… Nous croisons même un balayeur-artiste qui, avec son râteau, dessine de jolis motifs sur le sable !






Nous zappons la cinquième plage – à la fois trop éloignée et quasiment impossible d’accès à marée haute. De toute façon, après plus de quatre kilomètres à pied dans le sable, nous sommes vermoulus et nous nous posons une petite heure devant un jus de coco bien frais… Une belle pause entrecoupée de quelques baignades !



Vers 11h30, nous repartons en sens inverse ; alors que certains empruntent les calèches rustiques pour s’épargner quelques centaines de mètres, nous préférons marcher et observer les environs…

Une grosse heure plus tard, nous sommes de retour vers la seconde plage, bondée ! Nous filons à l’auberge, et après une bonne douche, nous retournons au Café da Fonte pour le déjeuner.
Après-midi tranquille mais bruyant – le match Argentine / France déchaine les passions et échauffe les esprits ! Gérard va toutefois vers le port pour savoir si on peut ou non réserver notre billet de retour. Devant le monde qui se presse sur le ponton, il renonce mais fait tout de même une petite balade vers l’ancien fort…







Le soir, nous dinons au restaurant Morena Bela tout près de notre hôtel. Au menu, une excellente moqueca aux crevettes sur laquelle nous nous sommes jetés si vite que nous n’avons pas eu le temps de faire une photo – ce sera donc l’occasion de revenir en déguster une autre !
Lundi 19 décembre
Comme nous sommes encore réveillés vers 6h, nous descendons à la plage pour un premier bain matinal : c’est très agréable ! Mais alors que nous pensions être seuls, quelques brésiliens sont déjà là, certains s’entrainant au beach volley, d’autres faisant du fitness ou du jogging sur le sable. Logique, à cette heure, la chaleur est encore supportable ! Après trente minutes de trempette nous remontons prendre notre petit-déjeuner – ce serait dommage de le louper ! – puis nous repartons vers l’ancien fort par un joli chemin qui surplombe la mer.






Nous grimpons ensuite jusqu’au phare et cette fois, nous allons aux deux belvédères, dont celui de la tyrolienne offre un panorama inouï sur la baie – ça valait vraiment le coup de suer un peu dans la montée !



Pris d’une petite flemme, nous décidons de nous poser un très long moment dans un café situé entre la deuxième et la troisième plage. Les pieds quasiment dans l’eau, nous bullons tout en sirotant un excellent jus ananas / citron. A petite vitesse, nous remontons à l’auberge en début d’après-midi – aujourd’hui nous zappons le déjeuner – et après une après-midi tranquille, nous ressortons vers 17h et allons boire une caïpirinha au Café da Fonte, accompagnée de deux petites quiches à la morue et aux crevettes. Nous complétons cet apéro par une pizza – restaurant Boca, très bien – et un morceau de chocolat au piment acheté au marché de nuit.
Mardi 20 décembre
Rebelote, on entame la journée avec un bain matinal, puis une remontée à l’auberge pour le petit-déjeuner, ce qui constitue notre effort sportif pour la journée ! Oui, nous sommes en mode farniente, et la chaleur ne nous incite pas à nous bouger plus que ça… Gérard trouve toutefois le courage de retourner observer les oiseaux et il arrive à photographier un colibri : bravo !





Vers 9h30, nous redescendons tranquillement vers les plages et marchons jusqu’au début de la quatrième où la marée est encore suffisamment basse pour que l’on profite des piscines naturelles – ce qui n’était pas le cas dimanche. C’est magnifique, on évolue entre mangrove et eaux translucides, au milieu de dizaines de poissons jaunes et noirs. Fabuleux !








Non loin, côté troisième plage, un boat bar a planté son ancre dans le lagon. Comme nous sommes curieux, nous nous approchons et découvrons le barman en train de shaker les premiers cocktails de la journée. Euh… il est juste 11h du matin, ce n’est pas un peu trop tôt ? Après dix secondes de réflexion, on se dit que ce n’est pas tous les jours que l’on aura l’occasion de boire un verre dans un tel cadre, et de surcroit les fesses dans l’eau : on se laisse donc tenter par un cocktail à base de pitaya – aussi appelé fruit du dragon – et comme on est sérieux, on n’en prend qu’un pour deux ! Dédicace spéciale Bryan à qui nous avons beaucoup pensé en dégustant ce cocktail aux saveurs inconnues…






Ravis de cette expérience – nous n’avions jamais gouté de pitaya – nous retournons nous poser jusqu’à 13h dans le même café que la veille, et y dégustons de nouveau un jus ananas / citron – eh oui, on n’allait pas enchainer les cocktails !
Les journées se suivant et se ressemblant toutes un peu, c’est après une après-midi au frais à l’auberge – merci la clim – que nous ressortons vers 17h. Après un tour dans la rue principale à la recherche d’un maillot de bain – jamais trouvé, mais j’ai craqué pour deux robes et deux tuniques, cadeaux de Noël de Gérard, ce qui va alourdir un peu plus le sac – nous nous posons au restaurant Morena Bela. Au menu : caïpirinha et moqueca aux crevettes, dégustés dans une ambiance musicale très agréable !



Mercredi 21 décembre
Les habitudes étant faites pour être bousculées, aujourd’hui, point de bain matinal ! Une fois le petit-déjeuner avalé, nous descendons vers le ponton, puis nous poursuivons vers la plage. Au passage, on ne peut s’empêcher d’observer les brouettes sagement alignées dans l’attente de futures valises à transporter…






La marée est basse, la condition sine qua non pour aller à Gamboa par la plage ! Les quatre kilomètres de la balade sont très agréables, on évolue au milieu de gros rochers sur un sable bien dur. Çà et là, quelques pousadas et maisons s’égrènent le long de la côte – pour ne pas être tributaires des marées, elles disposent également d’un accès par le sommet de la colline.

Juste avant d’arriver à Gamboa, nous longeons une falaise en partie effondrée – le Paredão de Argila. Le site, aux reflets roses et violets, est connu pour ses vertus dermatologiques, et de nombreuses personnes apprécient de s’enduire de boue argileuse qu’ils récupèrent au pied de la falaise. Comme il nous reste encore un petit bout à marcher, on zappe l’activité « enrobage » et on poursuit notre chemin.




Arrivés sur la plage de Gamboa, nous apprécions particulièrement les lieux qui semblent aux antipodes de la frénésie permanente du Morro : ici, tout est calme et tranquille – nous sommes d’ailleurs les seuls à déambuler sur le sable – quelques pêcheurs retirent des poissons de leurs filets, tandis que d’autres pêchent à l’épervier depuis le ponton.






Après un petit tour dans le centre du village, agréablement ombragé, nous nous posons dans un café de bord de mer et dégustons deux énormes jus de cocos.





Vers 11h30, nous abandonnons ce paisible cocon pour prendre le bateau à destination du Morro – la marée étant désormais haute, il nous est maintenant impossible de rentrer à pied.

Et c’est par la mer que nous faisons le trajet à l’envers et découvrons ainsi sous un autre angle les paysages traversés ce matin.






Une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes de retour sur la terre ferme et il ne nous reste qu’à franchir la belle volée de marches pour retrouver la place principale. Cette dernière journée à Morro s’achève en beauté avec cette très agréable balade. Ce soir, nous irons sûrement boire une caïpirinha en terrasse et manger un morceau quelque part…
Demain, sitôt le petit-déjeuner avalé, nous irons au port attraper le bateau de 9h pour Valença, et nous enchainerons avec un trajet en bus de quelques heures pour rejoindre Itacare, la nouvelle étape des cinq jours à venir !
- INFOS PRATIQUES
- Arriver au Morro de Sao Paulo depuis Lençois, dans la Chapada Diamantina : prendre le bus de 22h45 à Lençois qui arrive à 4h15 à Feira de Santana (18.50€ par personne), puis reprendre à 5h30 un bus pour Valença, arrivée vers 10h (13€ par personne), résa via Busbud. Ensuite taxi de la gare routière au Terminal fluvial (R$30) et bateau de Valença pour le Morro (départ toutes les heures, R$20 pour le bateau conventionnel et lent, 1h30 de traversée, et R$37 pour le bateau rapide, 40mn ; nous avons choisi le bateau rapide, un peu « tape-cul » mais service correct).
- Logement : Che Lagarto Hostels, très bien situé au centre du Morro de São Paulo. Accueil sympa et efficace. On a l’impression d’être dans un petit hôtel, avec les service d’une auberge, ce qui est très plaisant ! Cuisine commune, petit-déjeuner excellent, wifi. Laverie, commerces et restos à quelques mètres. Chambre double confortable avec salle de bain privée et clim, 34€ la nuit avec le petit-déjeuner. Résa via Booking. On recommande cette adresse !
- Bon à savoir :
- Taxe de R$30 par personne à régler dès que l’on arrive sur l’ile (en cash ou en CB), guichet à gauche après la première petite côte (le porteur attend que l’on finalise les formalités).
- Il n’y a pas de véhicules dans l’ile, donc aucun taxi ; comme les côtes sont très raides, il est judicieux de prendre un porteur qui transporte les bagages jusqu’à l’hôtel dans une brouette, tarif en fonction de la distance à parcourir, pour notre auberge, R$20 par sac.
- Il y a quelques ATM sur la place principale, nous avons opté pour celui de la Banque Bradesco, réputé être le moins gourmand en frais, « seulement » 9.50% ce qui, malgré tout, est une honte !
- A voir / A faire :
- Balade dans le village : Fonte Grande, église, Praça Aureliano Lima (place principale)
- Petite balade vers les ruines du Fort
- Montée au phare pour une vue panoramique des environs (il y a 2 belvédères)
- Pour observer les oiseaux, il faut poursuivre au-delà de la Fonte Grande, on finit par tomber sur une mare en lisière de jungle
- Balade à pied jusqu’à la 4ème plage, environ 8km AR depuis la place principale
- Baignade dans les piscines naturelles de la 3ème et de la 4ème plage, observation de poissons dans cette dernière
- Balade à pied jusqu’à Gamboa en passant par la plage, à marée basse uniquement, être vigilant car très peu d’échappatoires possibles, environ 4km AS, retour par bateau (R$5 avec le bateau de ligne, départ toutes les heures, R$10 avec un bateau taxi si 6 personnes), il y a parait-il un chemin qui va à Morro par la jungle mais pas testé (trop chaud)
- ¨Pour info, nous avons marché environ 35km en tout durant ces cinq jours, sur un terrain plat le long des plages, mais bien pentu dès lors qu’il faut retourner vers la place principale, monter au phare ou se promener dans les environs côté jungle !
- Quitter le Morro de Sao Paulo pour Itacare : bateau du Morro à Valença, départ toutes les heures à partir de 7h (et a priori jusqu’à 17h, à vérifier), durée 40mn avec la lancha rapide, taxi du Terminal fluvial à la gare routière (R$30), bus Valença / Itacare, plusieurs départs possibles, environ 4h de trajet, 9€ par personne, résa Busbud
Bonjour la team brésilienne,
On voit que vous profitez bien, par contre vu que les repas ont l’air bien consistants et que les coktails sont assez vite enchaînés, nous craignons que Sophie ne rentre rapidement plus dans les cadeaux de Noël de Gérard !
Très beaux oiseaux et vraiment bravo pour le colibri (heureusement qu’on ne fait plus dans l’argentique…)
Bises,
La team Topette !
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Hello la team « hamac-au-Belize » ! C’est vrai que les repas sont copieux et cocktails excellents, mais nous n’en prenons plus que deux par jours (repas et cocktails !!!), ceci afin que mes robes soient toujours à ma taille passées les fêtes (et le voyage au Brésil !)… Et nous nous agitons pas mal aussi, hier, on a marché au moins 7 ou 8 kilomètres, et perdu plusieurs litres de sueur : du coup, il faut bien s’hydrater après, avec un petit jus de citron aromatisé à la cachaça !!! Bon séjour à Caye Caulker, bises
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