Jeudi 28 avril
Après Hayle et la côte nord, nous passons désormais au sud et mettons le cap sur Mevagissey, un petit port de pêche situé à 2.5km de notre nouveau camping. Alors que l’on se félicite de n’avoir emprunté que de bonnes routes jusqu’à Grampound, les dix derniers kilomètres sont éprouvants ! En effet, alors que nous évoluons sur une voie déjà pas bien large, Google map nous fait subitement bifurquer vers une autre encore plus étroite. Les deux côtés du camping-car touchent le mur végétal qui nous enserre… Impressionnant, et pour être franc, pas spécialement agréable ! Heureusement, nous ne croisons personne, ni piéton ni véhicule. Après deux kilomètres à toute petite vitesse – et c’est très long, deux kilomètres dans de telles conditions – nous débouchons enfin sur une route qui nous semble être une autoroute – non, rassurez-vous, il s’agissait juste d’une petite départementale de campagne !


Encore quelques centaines de mètres, et nous parvenons à notre nouveau point de chute pour les cinq nuits à venir, le camping Higher Kestle Farm qui, comme son nom l’indique jouxte une ferme. On apprécie immédiatement cet endroit très champêtre…

Après le déjeuner, pendant que je m’occupe d’actualiser le blog, Gérard part à vélo repérer les environs. Il commence par descendre à Mevagissey – et hop, une petite pente à 25%, une de plus, mais dans ce sens, elle ne pose pas problème ! Ce petit port de pêche – mais tout de même le second plus important des Cornouailles – possède un double bassin assez surprenant.




Construit à l’emplacement d’un quai médiéval, le premier bassin – ou arrière-port, le plus près des quais – a été construit à la fin du XVIIIe siècle, mais comme les bateaux ne pouvaient ni y entrer ni en sortir à marée basse, un second bassin – avant-port – est édifié un siècle plus tard.


Le port compte une soixantaine de bateaux de pêche, principalement spécialisés dans la pêche au maquereaux, aux harengs et aux sardines.



Après avoir fait tout le tour du village et même grimpé sur les hauteurs pour un panorama complet, Gérard renfourche son vélo et pédale deux kilomètres pour rejoindre Portmellon. Ici, à marée haute, c’est la douche assurée car les vagues viennent taper sur la route !





Au loin, Gérard repère une sorte de presqu’ile sur lequel est posé un hameau de maisons blanches. Comme il est curieux, il cherche à aller voir de plus près… A pied, il emprunte d’abord le sentier côtier, mais se retrouve bloqué face à des barbelés dès lors qu’il cherche à pénétrer dans le village : toute la pointe est privée !


Un peu déçu, il remonte récupérer son vélo et rentre au camping en suivant de petites routes tranquilles – dont une belle côte à 25% ! – qui passent au milieu des champs.






Vendredi 29 avril
Vers 9h, nous quittons le camping à vélo, et pédalons jusqu’aux Lost Gardens of Heligan, un immense parc arboré dans différentes ambiances. Ces jardins, créés par la famille Tremayne dès le XVIIIe siècle, ont été négligés – voire oubliés – après la Première Guerre mondiale. Dans les années 1990, un descendant de la famille décide de les restaurer… et le résultat est tout simplement époustouflant !

Nous commençons par visiter la partie « fleurie » du parc et première surprise : les rhododendrons qui sont tout simplement colossaux ! Un panneau nous explique qu’en effet, ces plantes sont originaires du Sikkim en Inde, et elles n’ont donc rien à voir avec celles que l’on connait en Europe.





Un peu plus loin, les camélias sont également en fleurs…


Et quel que soit l’endroit où porte le regard, on assiste à une véritable explosion de couleurs, parfois contrebalancée par des espaces plus verdoyants : le contraste est superbe !







Cette partie « jardin » présente également une belle variété de plantes pour la cuisine et d’arbres fruitiers. Mais comme nous sommes encore tôt dans la saison, seuls les pommiers sont en fleurs ! Non loin, on découvre également un vieux rucher…






Nous nous dirigeons ensuite vers la ferme où cochons et chèvres nous regardent passer avec philosophie – eh oui, ils sont habitués au public ! Petite déception concernant les poules – de nombreuses espèces sont présentes sur le domaine – que nous ne verrons pas : grippe aviaire oblige, elles sont confinées, sans masque, au poulailler !






La balade se poursuit ensuite dans un bois tapissé de jacinthes sauvages, sur une large piste bien pentue qui nous conduit à la Vallée perdue. Ici, la végétation est dense, mais le cadre est charmant, avec sa rivière et sa pièce d’eau parsemée de populages des marais…






Changement radical d’ambiance quand on attaque la remontée : maintenant, nous évoluons dans une superbe jungle où fougères géantes et plantes tropicales forment un paysage surprenant ! En effet, ce vallon, encaissé et exposé plein sud, est bien protégé des vents froids de la mer.















De retour en haut du domaine, nous achevons la visite par la découverte de deux superbes sculptures végétales.


Cette magnifique balade à travers différents écosystèmes nous a totalement enchantés, et surtout nous a surpris par sa diversité et par les espèces observées – notamment les rhododendrons géants !
Avant de retourner au camping, nous faisons un crochet par la boutique de la ferme qui propose une belle variété de produits locaux. Alors que nous ne mangeons que très peu de viande – notre dernier steak remonte à plusieurs semaines ! – nous craquons pour d’appétissants morceaux d’agneau et de bœuf, élevés dans la ferme voisine. Voilà un type de circuit court que nous apprécions et qui répond à notre éthique !
Samedi 30 avril
Ciel un peu gris ce matin, mais nous partons tout de même dès 8h à vélo car la pluie est annoncée pour midi. Nous pédalons jusqu’à Pentewan, un tout petit village situé au nord de Mevagissey. En réalité, c’est surtout la plage de sable qui attire les touristes – il y a un grand camping juste en bord de mer – car d’emblée, nous sommes un peu déçus par les environs qui semblent à l’abandon.

Nous avions prévu une randonnée à pied sur le sentier côtier – en direction du nord – mais finalement, nous changeons nos plans car les lieux ne nous inspirent pas vraiment. Du coup, nous reprenons les vélos, et attaquons la remontée – puis évidement la descente – jusqu’à Mevagissey. Il est encore tôt, le village semble endormi et nous arpentons tranquillement les étroites ruelles. On repère même une peinture qui pourrait être signée par Banksy !







Vers 10h30, retour sur le port dont le premier bassin est vide pour cause de marée basse.






Après une longue pause-café, nous remontons au camping. Encore une sérieuse grimpette à 25%, suivie d’un pédalage entre deux haies végétales bien étroites : on n’y prend presque plus garde tant on finit par y être habitués !


Dimanche 1er mai
Journée de repos imposé par la pluie ! On s’occupe, on lit, on traine… Finalement, de temps en temps, on apprécie aussi ne rien faire ! On en profite pour vous partager deux blagues – jokes – bilingues très mignonnes qui nous ont été racontées il y a quelques jours par un Anglais. Celles-ci jouent sur des voisinages de prononciation anglais / français.
(Le bateau anglais « one two three » fait la course avec le bateau français « un deux trois ».) One two three cats on a boat Un deux trois chats dans un bateau Are racing across the Channel Font la course en traversant la Manche Who wins? Qui gagne ? Obviously one two three win ! Evidemment one two three gagne ! Parce que : un deux trois cat (quatre) sink (cinq /coule) !
Why Frenchmen eat only one egg at breakfast ? Pourquoi les Français ne mangent qu’un œuf au petit déjeuner ? Because one egg is enough ! Parce qu’un œuf c’est assez ! Parce que : "enough" se prononce un peu comme "un œuf".
Lundi 2 mai
Encore une journée morose côté ciel… Dans la matinée, on se contente donc d’un tour des champs du camping et d’une observation des animaux. Et là, ô surprise, vaches et moutons côtoient au plus près les faisans : du jamais vu pour nous ! Néanmoins, depuis notre arrivée en Angleterre, le faisan est un oiseau que l’on voit partout, en nombre et très facilement…






Demain, nous quitterons ce charmant petit coin pour poursuivre notre route le long des côtes anglaises. Bye bye les Cornouailles – nous y reviendrons un jour, c’est sûr ! – et nous retrouverons le Devon, à Stoke Gabriel où nous avons prévu de rester une semaine.
- INFOS PRATIQUES
- Accès en Angleterre par Eurotunnel Le Shuttle au départ de Calais, et arrivée à Folkestone. Traversée rapide de 35mn, se présenter au terminal une heure avant l’embarquement pour effectuer les formalités de douane. Tous nos documents ayant été enregistrés avant le départ, l’accès au terminal est rapide et se fait grâce à la lecture de la plaque d’immatriculation (il suffit juste de confirmer sur une borne les infos). De même, les contrôles de personnes et de véhicule sont vite accomplis. Temps de traversée : 35mn. Tarif : 360€ l’AR, avec date et horaire définis. Plus on réserve à l’avance, et meilleur est le tarif ! On recommande Eurotunnel car le service fonctionne même en cas de tempête, et les navettes ferroviaires sont plus écolos que les ferrys.
- Higher Kestle Farm Campsite, un camping à la ferme situé à 2.5km de Mevagissey (accès possible à pied ou à vélo mais prévoir une belle côte au retour !). Accès facile à vélo aux Lost Gardens (éventuellement à pied par un chemin non testé). Beaux emplacements sur l’herbe, sanitaires impeccables ! Wifi gratuit (ne pas être trop éloigné des sanitaire pour obtenir la connexion), 4G correcte. Laverie. 18£ la nuit, électricité comprise. Pour un accès aisé avec un cc, bien faire attention aux propositions du GPS, il y a une route correcte qui évite le chemin proposé par Google map !
- A voir / à faire au départ du camping :
- The Lost Gardens Heligan, 10h-18h (dernière entrée à 16h30) en haute saison (avril -octobre), 22.50£. Prévoir entre 3h et 4h de visite et être bien chaussé car finalement, c’est plus une petite randonnée que l’on effectue plutôt qu’une classique visite. Belle boutique, espaces de restauration (pas testés mais semblent très bons !). Ne pas oublier de faire un tour dans la magasin de la ferme (il jouxte l’entrée des jardins), excellents produits locaux, circuit court.
- Balade à vélo et à pied Mevagissey / Chapel Point (hameau privé) / Goran High Lines, 14km, 230m+ sans la partie à pied. Prévoir de bons mollets ou une assistance électrique !
- Balade à vélo Pentawen (par la route de Loste Gardens) / Mevagissey et retour direct, 13km, 160m+. Là encore, grosse côte au retour !
- Balade Mevagissey, port, quais, rues environnantes.
Le jardin est magnifique, vous avez choisi la meilleure saison pour le visiter !
Bon repos et bonne route pour la suite !
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Hello la Team ! Oui superbe jardin ! Mais fini le repos (il a été de courte durée !) car nous sommes maintenant entre Torquay et Dartmouth, sur la riviera anglaise ! Nous avons facilement repris 5° ou 6° par rapport aux Cornouailles : c’est l’été ! Le seul bémol, c’est le terrain qui est loin d’être plat dès lors que l’on sort du camping. Même avec l’assistance électrique, pédaler demande une certaine énergie !!! Mais ça ne nous a pas empêchés d’aller à Dartmouth aujourd’hui à vélo d’abord, puis en bateau ensuite, ce qui était beaucoup plus tranquille !!! Côté ciel, encore du bleu aujourd’hui, donc on ne se plaint pas… A bientôt !
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WoW! La visite du jardins est plus qu’inspirante, on s’y plairait assurément. On apprécie bien nous aussi une petite journée moins ensoleillée à l’occasion. Certains jours d’exploration sont plus exigeants que d’autres vaut mieux reprendre un peu d’énergie pour la suite.
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Ce sud de l’Angleterre est très inspirant, c’est sûr ! Depuis début mars, on enchaine pas mal balades et visites, et c’est sûr que se poser un peu, ne serait-ce que pour concocter le futur programme, ça a du bon ! Pas sûr que pour la nouvelle étape (on vient d’arriver vers Torquay) on trouve un moment de repos tant les découvertes s’annoncent riches ! Bonne continuation à vous aussi dans le sud des US (je retiens toutes vos balades pour un prochain voyage !)
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En tout cas, vous êtes épatants et débordez d’énergie. Je ne crois pas qu’on pourrait maintenir votre rythme bien des semaines, il nous faudrait un peu plus de mauvais temps ;-). Toujours un plaisir de vous lire. Et il faudra se rencontrer un jour si vous venez faire un tour en Amérique.
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