Superbe côte basque !

Après quelques très beaux jours passés à Toulouse, nous reprenons la route en direction de l’ouest, afin de passer une grosse semaine sur la côte basque. Et bien que ce soit notre quatrième séjour dans la région, c’est toujours avec une grande émotion que nous voyons peu à peu apparaitre les premières maisons aux colombages verts, bleus ou rouges, signe incontestable que nous sommes enfin parvenus au Pays basque !       

Du lundi 17 au mardi 25 janvier

Sitôt arrivés à Urrugne, nous nous posons au camping Larouletta – un des rares, si ce n’est le seul, à être ouvert en hiver à des kilomètres à la ronde ! Stratégiquement placé à quelques coups de pédale de Saint Jean de Luz, le site est idéal pour sillonner les environs, et il y a même un arrêt de bus pour Bayonne à deux pas. Seule la météo très capricieuse durant les trois premiers jours – pluie, ciel gris et menaçant – réfrène légèrement nos projets de sorties… Qu’importe, nous patientons, et vendredi, le soleil étant de retour, nous pouvons enfin partir à la (re)découverte des plus beaux joyaux du Pays basque !


Bayonne, ville d’Art et d’histoire…

Après une heure de bus depuis Urrugne, nous débarquons Place des Basques, non loin des rives de l’Adour et du Grand Bayonne, le quartier commerçant et historique de la ville puisque c’est ici que fut autrefois implanté un castrum romain.



C’est aussi dans ce quartier, juste à côté des remparts – rue des Faures, pour être précis – qu’aurait été inventée, au XVIIe siècle, la première baïonnette ! Aujourd’hui, la ville est surtout connue pour ses célèbres Fêtes estivales qui attirent plusieurs centaines de milliers de personnes, toutes vêtues de blanc et de rouge comme le veut la tradition, dans une ambiance que l’on imagine aisément bien survoltée ! Évidemment, en hiver, les lieux sont plus calmes, et c’est très tranquillement que nous arpentons les quais qui bordent la Nive – le second cours d’eau de la ville. Autrefois, c’est ici qu’était débarqué le poisson, au retour de la pêche. Comme le sous-sol du quartier est constitué de multiples voies d’eau, les belles maisons à colombages qui bordent la rivière sont édifiées sur d’invisibles pilotis…





Au cœur du Grand Bayonne, la cathédrale Sainte-Marie se repère de loin grâce à ses deux hautes flèches. Construite aux XIIIe et XIVe siècles dans un incontestable style gothique, ce sont surtout les peintures des chapelles du déambulatoire qui nous impressionnent : récemment rénovées, elles explosent de couleurs et, le temps de la visite, nous replongent dans un passé médiéval où toutes les façades intérieures des édifices religieux étaient décorées.




En redescendant vers les quais, nous sommes interloqués par le nombre de chocolatiers croisés, bien plus nombreux que les boulangeries ou autres épiceries ! Après recherches sur internet, nous apprenons, qu’effectivement, la ville est réputée dans ce domaine, et cela ne date pas d’hier : 1670 est ainsi l’année de la première mention du chocolat à Bayonne. Elle est la spécialité des juifs marranes portugais réfugiés au Pays basque. Chassés d’Espagne, puis du Portugal, ils débarquent à Bordeaux, qu’ils sont à nouveau contraints de quitter. Certains font le choix de s’installer à Bayonne. A partir de 1615, ils mettent en place les premiers ateliers de transformation des fèves de cacao. Ils vont alors contribuer à développer et enrichir la ville autour d’un savoir-faire. Ils sont les seuls détenteurs de ce secret : la fabrication de la boisson chocolatée à base de cannelle, vanille, poivre, clou de girofle… Toutefois, subissant des pressions et des interdictions de commercer, ils sont écartés dans le quartier Saint-Esprit. Ils sont même exclus de la Guilde des Chocolatiers, créée en 1761. Ils retrouveront leurs droits à la veille de la Révolution française (source en-pays-basque.fr). Une histoire intéressante que l’on ne connaissait pas !



Une fois passé le pont Marengo, nous pénétrons dans le Petit Bayonne, un quartier à la fois populaire, jeune – il y a l’Université à deux pas – et très attaché à la culture basque, comme le démontrent ces deux belles fresques murales, ainsi que l’église Saint-André où les messes sont dites en langue basque.

Peinture murale : Le pays basque doit vivre !



Un petit creux se faisant sentir, nous déjeunons dans un restaurant qui propose de l’axoa – à prononcer achoa – un émincé de veau, cuit avec des piments doux, des oignons et du piment d’Espelette. Un délice ! En dessert, on opte pour un gâteau basque fourré à la cerise, acheté dans une pâtisserie réputée de la ville : pas léger mais vraiment très gouteux ! Rassasiés, il ne nous reste plus qu’à poursuivre notre visite de Bayonne…


Apprendre à connaitre la culture de la région au Musée Basque…

Installé depuis 1924 sur le quai des Corsaires, dans la maison Dagourette – ancienne demeure d’un négociant bayonnais du XVIIème siècle – ce musée abrite la plus importante collection ethnographique consacrée au Pays basque en France. Sur trois niveaux, l’expo aborde de multiples thèmes : la vie rurale, l’architecture, l’artisanat, les rites funéraires…





On apprécie particulièrement les nombreux tableaux qui, à la manière d’une photo prise sur le vif, nous renvoient un ou deux siècles en arrière.

Le port de Saint-Jean-de-Luz, Georges de Sonneville



Ainsi, dans la salle consacrée aux fêtes et processions traditionnelles, des peintures représentent la mascarade souletineXiberoko maskarada – un rite carnavalesque qui mélange chant, danse et musique, et dont les personnages portent de surprenants costumes. Ainsi, le Zamaltzain, ou homme cheval, est un danseur coiffé d’une toque emplumée couronnée de perles, ornée de rubans qui retombent sur ses épaules. Original et coloré !

Le Fandango, Perico Ribera


Eskual Herria, Henri Zo. Carton de tapisserie réalisé à la demande de la manufacture des Gobelins (détail)



Dans la salle voisine, c’est le sport emblématique de la région qui est à l’honneur : la pelote basque. Tirant son origine du jeu de paume, la pelote a peu à peu été adaptée aux coutumes locales, et est aujourd’hui une appellation générique qui englobe beaucoup de pratiques et de jeux qui diffèrent en fonction du terrain et des instruments utilisés. En effet, on peut jouer en place libre, sur un fronton mais aussi dans un trinquet, un terrain totalement fermé sur les quatre cotés. On y joue à main nue, mais aussi avec une pala – une sorte de raquette en bois – un gant en cuir ou une chistera, le fameux gant en osier qui se décline en différentes tailles. La seule chose qui ne varie pas, c’est la tenue du pilotari, le joueur de pelote : pantalon blanc, chaussures de sport blanches et polo aux couleurs du club (source en-pays-basque.fr).


Partie de pelote sous les remparts de Fontarabie, Gustave Colin


Pour finir, on apprécie aussi beaucoup les dessins du basque Charles Carrère qui s’égrènent au fil des salles et dont l’humour caustique et la fascination de l’occulte s’inspirent des œuvres de Jérôme Bosch, Breughel et Goya… Surprenant, et parfois même inquiétant !



A vélo, le long de la côte basque, de Ciboure à Bidart, en passant par Saint Jean de Luz et Guéthary

Samedi, c’est sous un beau soleil que nous prenons la piste cyclable qui, depuis le camping, rejoint le Fort de Socoa. Il fait franchement frais – en début de matinée, le thermomètre peine à se hausser au-delà de 0° ! – mais cela n’entame pas notre enthousiasme : on aime beaucoup ce parcours effectué à plusieurs reprises qui, chaque fois, nous enchante par ses paysages variés…



Nous faisons donc un premier stop à Ciboure, pour observer de loin le Fort de Socoa – nous retournerons le voir de plus près dimanche. Imaginé par Henri IV qui souhaitait protéger Saint-Jean-de-Luz de l’ennemi espagnol, le fort fut finalement édifié sous le règne de Louis XIII puis, quelques années, plus tard renforcé par Vauban.



Quelques coups de pédale plus loin, nous parvenons à l’embouchure de la Nivelle où le phare de Saint-Jean-de-Luz, datant de 1936, présente une architecture très particulière, tout comme son frère jumeau, le phare de Ciboure.


Non loin et toujours à Ciboure, une petite grimpette à pied au-dessus de l’église Saint-Vincent offre un superbe panorama sur le port de Saint-Jean-de-Luz, les montagnes environnantes et le phare de Ciboure ! L’église en elle-même vaut aussi le coup d’œil, avec son clocher octogonal, unique au Pays basque, ses galeries à trois étages et son autel en bois doré.





On poursuit notre balade jusqu’à Saint-Jean-de-Luz, petite ville toujours très animée, même au cœur de l’hiver.





Dès le XVe siècle, la ville connait une belle prospérité grâce à la pêche à la baleine et à la morue. Ravagée à la fois par plusieurs raz-de-marée, par une épidémie de peste et par les invasions espagnoles des XVe et XVIe siècles, il faut attendre le XVIIe siècle pour que la petite cité retrouve un certain calme avec le Traité des Pyrénées qui conclut la paix entre la France et l’Espagne, et surtout avec le mariage de Louis XIV avec l’Infante Marie Thérèse d’Espagne, le 9 juin 1660. Vestiges de cette époque, on peut encore admirer les deux belles maisons où l’infante et le roi demeuraient. 






Autre étape importante de notre circuit : la colline Sainte-Barbe qui domine toute la baie ! Et au loin, on retrouve le Fort de Socoa



Plus au nord, on passe devant la petite chapelle édifiée à la demande de Firmin Van Bree, un industriel belge amoureux de Saint-Jean-de-Luz, qui y fut inhumé en 1960…


L’itinéraire longe ensuite une rue bordée de belles villas d’architecte avant de plonger vers la plage d’Erromardi. Et on remonte en direction de Guéthary avant de descendre à nouveau vers Bidart…  Une chose est sûre : pédaler le long de la côte basque nécessite de bons mollets – ou une efficace assistance électrique !



A Bidart, nous passons un bon moment sur la place centrale du village – c’est jour de marché ! – où nous ne nous lassons pas d’admirer les nombreuses maisons à colombages.








On pique-nique au belvédère de Bidart, dominé par la chapelle Sainte-Madeleine dédiée aux marins. Difficile de trouver plus belle vue sur l’océan, et sur les surfeurs qui évoluent en contrebas !





Juste à côté, le Mémorial de la Seconde guerre mondiale témoigne des souffrances vécues pendant la guerre et évoque aussi la Résistance, la déclaration universelle des droits de l’homme. Inauguré en mai 2013, le monument s’inspire de l’art basque avec ses cinq stèles discoïdales qui rappellent les rites funéraires locaux – la stèle représente le prolongement de la maison et marque ainsi l’emplacement de la sépulture dans le cimetière. Le site rend également hommage à André Izaguirre, résistant durant la IIème Guerre Mondiale, puis déporté et incarcéré dans un camp nazi jusqu’en 1945. Survivant à cet enfer, il défendra toute sa vie les valeurs de paix et de liberté, transmettant autant que possible son message aux jeunes générations.



Bidart étant la dernière étape de notre circuit, il ne nous reste qu’à rebrousser chemin par le même itinéraire. Et hop, c’est reparti pour un enchainement de montées et descentes jusqu’à Urrugne que l’on rejoint en moins de deux heures, avec en prime, un peu de lèche-vitrine à Saint-Jean-de-Luz !





A vélo, le long de la côte basque, de Socoa à Hendaye et retour par le bourg d’Urrugne

Dimanche, le soleil étant toujours de la partie, on part de bon matin pour le Fort de Socoa. Admiré sous tous les angles la veille depuis Ciboure et Saint-Jean-de-Luz, on le découvre cette fois de plus près.




On poursuit ensuite notre route jusqu’à Hendaye. Là, point de piste cyclable, nous devons partager la route avec les véhicules qui longent la Corniche basque. Mais finalement, comme il n’y a pas énormément de circulation, le parcours n’est pas trop désagréable. Comme hier, montées et descentes s’enchainent ! Il faut dire que la route suit la ligne des falaises, dont certaines culminent à 45m de haut…



En chemin, nous croisons un beau troupeau de brebis manech à tête noire, une race endémique du Pays basque, dont le lait est utilisé pour la fabrication de fromages locaux.






On parvient enfin en vue de la plage d’Hendaye, qui abrite les deux rochers jumeaux emblématiques de la station balnéaire. La légende raconte que Roland – le neveu de Charlemagne – souhaitait détruire Bayonne d’un puissant jet de pierre.  Malheureusement, il glissa dans une bouse de vache, rata son lancer et le bloc de pierre se fracassa en deux morceaux dans la baie… Plus concrètement, c’est plutôt l’érosion – très importante sur la corniche – qui isola ces deux rochers à quelques encablures de la côte.


Après un pique-nique dégusté devant Hondarribia, la ville espagnole qui fait face à Hendaye, et un petit tour des environs, nous reprenons la route d’Urrugne, où nous faisons un crochet pour visiter la belle église du bourg.








Notre séjour au Pays basque s’achève déjà ; nous serions bien restés plus longtemps mais il nous faut avancer dans notre remontée vers le nord de la France si nous souhaitons être en Angleterre début mars… Notre prochaine étape sera l’ile d’Oléron que nous avons l’intention de découvrir à vélo. Nous posterons photos et anecdotes sur notre page Facebook ainsi que dans la rubrique « dernières nouvelles » du blog !  


  • INFOS PRATIQUES
  • Camping Larrouletta, à Urrugne. Très bien placé, à proximité d’une piste cyclable qui rejoint le fort de Socoa et d’un arrêt de bus qui dessert les villages de la côte d’Hendaye à Bayonne. Très beau terrain, très bien entretenu, avec de grands emplacements et aucun mobilhome pour gâcher le paysage. Accueil sympathique. Sanitaires très propres, laverie. Piscine couverte et chauffée, accessible toute l’année (eau un peu fraiche pour barboter, mais très correcte pour nager). Wifi possible (payant). En saison, restaurant et baignade dans l’étang. Supermarché à moins de 2km, par piste cyclable. Sûrement le seul camping ouvert à l’année de la côte basque ! 22.20€ la nuit avec la carte ACSI et le supplément 10A.
  • Visite de Bayonne :
    • accès par bus direct depuis le camping (2€ le trajet + 0.20€ le support rechargeable)
    • Office de Tourisme, place des Basques
    • Ne pas rater les quartiers de Grand Bayonne et Petit Bayonne
    • Cathédrale Sainte Marie (8h-18h30, 19h30 le dimanche)
    • Musée Basque (10h-18h, fermé le lundi, 8€)
  • Balade à vélo au départ du camping vers Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary et Bidart, 40kmAR sur piste cyclable ou petites routes, 400m+. Attention, avant d’arriver à la plage d’Erromardie, la piste est fermée pour travaux, et il faut monter / descendre quelques marches pour emprunter l’itinéraire bis.
  • Balade à vélo au départ du camping vers Socoa, la Corniche basque, Hendaye, et crochet par Urrugne au retour, 34km, 250m+. Il n’y a pas de piste cyclable sur la Corniche basque.

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