Jeudi 17 & vendredi 18 juin
Ciel gris et pluvieux au réveil… Dans la matinée, nous quittons la superbe baie de Somme et roulons 25km pour nous poser non loin d’Abbeville, à Mareuil-Caubert. Le camping est tout simple – voire même rustique ! – mais nous apprécions ce coin très tranquille entouré d’étangs. Comme la météo prévoit de grosses pluies, nous choisissons soigneusement notre emplacement, histoire d’éviter tout embourbement futur. Heureusement, certaines parcelles réservées aux camping-cars sont parfaitement stabilisées.




On ne sort guère le nez dehors durant ces deux jours très humides. Vendredi après-midi, Gérard trouve tout de même le courage d’aller à pied à Abbeville – 5.5km – récupérer son vélo qu’il a laissé hier pour une grosse révision, et comme on l’imagine aisément, il rentre complètement trempé !
Samedi 19 juin
Pas de pluie, mais ciel toujours gris… Qu’importe ! Vers 9h30, on part à vélo visiter Abbeville. Le destin de cette petite cité de 23.000 habitants bascule le 20 mai 1940 quand les Allemands lancent près de 5.000 bombes incendiaires sur le centre historique, détruisant une grosse part d’un patrimoine vieux de plus de 700 ans. Après la seconde Guerre mondiale, la ville fut reconstruite dans une architecture typique de l’époque, mêlant lignes angulaires et béton.

Notre premier arrêt est pour la Collégiale Saint-Vulfran. De style gothique flamboyant, l’édifice domine la ville de ses hautes tours depuis le début du XVIe siècle. Très endommagée par les bombardements de 1940, la façade de l’église conserve toutefois quelques remarquables statues, et à l’intérieur, on ne peut qu’être impressionnés par l’immense voute qui culmine à plus de 30m de haut.





On fait ensuite un tour dans les beaux Jardins de l’hôtel d’Emonville, créés au XIXe siècle par une importante famille abbevilloise.

On termine la matinée au Parc municipal de La Bouvaque : organisé autour de deux grands étangs, il abrite une belle faune aviaire et on passe un moment à observer poules d’eau et familles de cygnes !





Autre curiosité de ce parc : les sources bleues ! Il s’agit d’une eau particulièrement pure, résurgence des eaux de pluie filtrées par le plateau et la vallée. L’eau contenue sur un fond crayeux et blanc opère une sélection chromatique de la lumière solaire. Une partie du spectre lumineux est absorbée par les fonds. La lumière bleue, elle, est retenue par les couches liquides supérieures, ce qui expliquerait la couleur bleue. (source Wikipédia)

Pour le déjeuner, on opte pour une classique moule / frites dégusté en terrasse, au restaurant Le Bord de mer qui, comme son nom ne l’indique pas, est situé en plein centre-ville !
Dernière découverte de la journée : l’église du Saint-Sépulcre. Erigée, d’après la tradition orale, sur l’emplacement où Godefroy de Bouillon passa en revue les chevaliers qui s’apprêtaient à partir pour la première croisade en 1098, l’église actuelle fut reconstruite au XVe siècle puis plusieurs fois rénovée par la suite. Elle présente un très bel ensemble de vitraux de près de 300m², réalisé par l’artiste peintre Alfred Manessier entre 1982 et 1993 sur le thème de la Passion et de la Résurrection du Christ.





Le ciel demeurant désespérément gris – l’éclaircie annoncée n’est jamais apparue ! – nous sommes de retour au camping vers 15h30…
Dimanche 20 juin
Toujours la grisaille… Cela ne nous empêche pas d’enfourcher les vélos dès 11h pour une belle balade le long de la Somme.


L’ancien chemin de halage reconverti en piste cyclable nous mène d’abord à Pont Rémy où l’on peut voir les vestiges d’un ancien château fort, transformé en résidence privée au XIXe siècle avant d’être détruit par un incendie en 2012.




Le parcours au fil de l’eau est vraiment agréable : ainsi, on découvre tout à tour une petite famille de cygnes, des étangs recouverts de nénuphars et quelques belles demeures soigneusement entretenues…







Après une quinzaine de kilomètres de pédalage bucolique, nous parvenons en vue de la petite ville de Long.

A l’exception du magnifique château édifié en 1733 par Henri Charles de Buissy, la plupart des bâtiments datent du XIXe siècle, une époque où la richesse et la renommée de la ville étaient liées à l’extraction de la tourbe.






Long a été précurseur dans plusieurs domaines : en 1902 la construction d’une centrale hydro-électrique permit aux villageois d’avoir l’eau courante dans la maison et une lampe électrique au plafond dans une pièce. C’est aussi ici que Charles Ponche mit au point en 1909 le premier avion métallique, appelé Tubavion, véritable ancêtre des actuels ULM.
En empruntant la chaussée du Castelet, on quitte temporairement le bord de la Somme pour longer de beaux étangs où on observe grèbes huppés et nénuphars. Malheureusement, on aperçoit aussi de nombreux abris de chasse : situés directement sur les étangs, on imagine facilement que les canards qui passent par là n’ont guère de chance de sortir de la zone vivants…





L’arrêt à la Maison des Marais est très instructif car une petite expo y présente le travail lié à l’extraction de la tourbe.




Pour retrouver la piste cyclable, on longe de nouveau des étangs – que d’eau par ici ! Mais maintenant, on sait que ce paysage qui semble si naturel fut en grande partie créé par la main de l’homme, creusé par cinq siècles d’extraction de tourbe.


Pour entretenir ces marais, on utilise depuis une trentaine d’années des… chevaux camarguais ! Leur présence permet d’éviter que la végétation ne prenne le dessus, une belle initiative qui permet ainsi aux promeneurs de profiter de ce magnifique site. (source France 3 Région)




Vers 15h, on rebrousse chemin par le même itinéraire. Bien que l’on soit dimanche, la piste cyclable reste très tranquille : c’est à peine si on croise une dizaine de vélos…

On est de retour au camping vers 16h, ravis de cette jolie sortie de 40km qui nous a fait découvrir des paysages variés…
Lundi 21 juin
Il parait que c’est l’été… Franchement, on en doute un peu !

Pluie toute la journée, au camping, on a les chevilles dans l’eau… Notre séjour dans la région d’Abbeville s’achève donc comme il a commencé : dans l’humidité ! Néanmoins, nous avons beaucoup apprécié découvrir cet arrière-pays de la baie de Somme, très intéressant pour son patrimoine historique, patrimonial et naturel. Demain, nous mettrons le cap sur Stella-Plage, une station balnéaire située à mi-chemin entre Berck et le Touquet.
- INFOS PRATIQUES
- Camping Les Portes de la Baie de Somme, situé à 5km du centre d’Abbeville, au bord d’un étang. Accueil charmant. Places avec gravier dédiées aux cc pour éviter l’embourbement. Electricité 10A. Machine à laver, sécheuse. Sanitaires un peu vieillots mais corrects. Avoir un vélo est conseillé pour sillonner la région (petites routes et pistes cyclables à proximité). 14.90€ la nuit.
- Office de Tourisme de la Baie de Somme, idéal pour récupérer les cartes de la région et les topos des itinéraires cyclables. (pas testé l’antenne d’Abbeville car nombreux docs au camping)
- Découverte d’Abbeville : Collégiale Saint-Vulfran (10h-18h, à partir de 14h dimanche & lundi), Jardins de l’hôtel d’Emonville, Parc municipal de La Bouvaque, Eglise du Saint-Sépulcre (en saison, 14h-18h sauf lundi). Récupérer un plan de ville à l’OT, et prévoir une grosse demi-journée pour tout voir.
- Balade à vélo en AR, de Mareuil-Caubert à Long, 40km. Prévoir une journée, et faire le crochet jusqu’à la Maison des Marais.