Lundi 2 novembre
Et hop ! Une fois de plus, on est debout à 5h, et c’est sous une belle voute étoilée que l’on part prendre le bus pour Locarno une heure plus tard. A la gare, on change de transport et on embarque à bord du chemin de fer historique qui rejoint Domodossola en Italie, via les Centovalli. Mise en service en 1923 après plus de vingt ans de réflexions et de travaux, la ligne serpente pendant 52km dans l’étroite vallée, franchissant 83 ponts et 34 tunnels. A cette heure matinale – 7h ! – on dispose du wagon pour nous seuls…


Une fois passées les trois premières stations en sous-sol, le paysage s’ouvre, le train dépasse Ponte Brolla et l’entrée de la Vallemaggia, puis bifurque plein est en direction de l’Italie. Après 50mn de trajet, on descend à Camedo, dernière station suisse avant la frontière située à 549m d’altitude.

A juste 8h, la gare est déserte, tout comme le village, ce qui confère une ambiance assez particulière, pas spécialement agréable ! De plus, le manque de lumière – il est tôt et la vallée est très encaissée – et la grosse fraicheur ne nous incitent pas à trainer, et on attaque sans tarder la rando. Celle-ci suit la Via del Mercato, un chemin autrefois emprunté par les fermiers qui allaient vendre leur marchandise deux fois par mois à Locarno.

On suit d’abord sur la petite route qui monte à Borgnone, un autre bourg totalement endormi et encore dans l’ombre… Heureusement, quelques petites fleurs apportent une touche de couleur bienvenue !



Puis le sentier s’enfonce dans la forêt pour grimper jusqu’au Parco dei Mulini, une ancienne meunerie, dont les vestiges – forge marteau-pilon, lavoir, ruines de moulins, four à pain datant de 1884 – témoignent d’une vie rurale autrefois très active.




On continue à monter en direction de Lionza que l’on évite car le chemin passe en contrebas du bourg. Bien que nous évoluions dans la forêt, on bénéficie par moment de belles trouées qui offrent une vue sur le versant opposé.


Puis, sur un terrain assez accidenté et un sentier rendu piégeux par les nombreuses pierres et racines cachées sous les feuilles mortes, on dévale tout ce que l’on vient de grimper ! Évidemment, une fois parvenus au fond du ravin et du ruisseau à franchir, il ne nous reste qu’à remonter… Cette fois, c’est encore plus raide, et on enchaine les marches irrégulières pour atteindre Verdasio, un très beau village situé à 711m d’altitude. On imagine bien les conditions difficiles de déplacement des habitants qui, jusqu’à la construction d’une route carrossable dans la deuxième partie du XIXe siècle, devait impérativement suivre cette voie pour rejoindre Locarno…






Parvenus enfin dans le village, Gérard m’affirme qu’il connait un petit bistrot où boire un café… Bon, finalement il y a bien une terrasse mais l’établissement est fermé, ce qui n’est guère surprenant un lundi matin à 10h ! Du coup, on se contente de sortir une partie de notre pique-nique, que l’on déguste confortablement installés au soleil.




Après cette pause de 15mn, on reprend la balade. Et c’est reparti pour une nouvelle grimpette !



On passe le point culminant de la rando – 818m – et là, le sentier muletier devient un peu aérien : c’est très beau, mais une fois de plus, il faut faire attention où on pose les pieds car le sol est jonché de feuilles de chênes, de châtaigniers et de hêtres, et d’aiguilles de pins…



Après une nouvelle heure de marche, on passe juste à côté d’un tout petit hameau, à Slögna. Perdu en pleine montagne, celui-ci ne semble habité que par un couple d’octogénaires. Surprenant ! Mais surtout, on s’interroge sur la question de leur ravitaillement… Empruntent-ils régulièrement ce chemin difficile pour faire leurs courses ?



Quelques centaines de mètres plus loin, nous obtenons la réponse à nos interrogations quand nous croisons un monte-charge relié au bas de la vallée. Eh oui, ici, ces remonte-pentes à provisions sont légions – il n’y a qu’à voir le nombre de câbles qui s’égrènent sur le flanc des montagnes – et parfois même, il y a de toutes petites bennes permettant également le transport de personnes en l’absence de toute route carrossable. Malin !

Ensuite, jusqu’à Costa, le chemin devient beaucoup plus tranquille, se transformant même en une route assez large, ce qui est reposant pour les articulations !


On s’offre une seconde pause casse-croute devant l’église, puis on repart pour une ultime descente…

Pour aller plus vite et épargner nos genoux, on aurait pu emprunter la cabine 4 places qui relie le village au bas de la vallée, mais on préfère marcher pour ne pas rater le panorama sur Intragna – notre point d’arrivée – et son clocher de 65m de haut, le plus haut du canton.





Pour gagner le centre du village, on enchaine de nouveau de nombreuses marches… Allez, encore un petit effort – autrement dit un bel escalier ! – et on rejoint la gare 5h15 après avoir quitté Camedo. Même si les paysages nous ont semblé moins époustouflants que dans les vallées de la Verzasca et de Maggia, les Centovalli nous ont permis d’effectuer une jolie rando, assez variée, mais rendue parfois un peu difficile en raison de l’irrégularité du terrain.


A 13h35, on reprend le train pour Locarno, et comme on n’est pas fatigués (!), plutôt que d’attendre bêtement notre bus pour Gudo pendant 45mn, on marche jusqu’au centre-ville où on en profite pour faire quelques courses. A 15h, on est de retour au camping, plutôt frais malgré les 16km affichés au podomètre !
Mardi 3 & mercredi 4 novembre
La météo très moyenne ne nous incite pas à bouger ! On traine donc au camping, un œil sur les cartes proposant de nouvelles randos, l’autre rivé sur l’actualité américaine, peu réjouissante… Heureusement, on se détend en écoutant le dernier album de Lou Berry – avec un gros coup de cœur pour Mine – le talentueux fils de nos amis Pierre et Martine. Jeudi, rien de bien nouveau, sinon que Gérard affronte grisaille et pluie menaçante pour aller à vélo acheter le pain à Vira, une petite virée de 21km aller-retour ! En fin de semaine, si le soleil daigne pointer son nez, on retournera faire un tour du côté de Lugano et de Bellinzona…
- INFOS PRATIQUES
- Camping Isola, à Gudo, entre Locarno et Bellinzona. Arrêt de bus à 300m (une liaison par heure dans chaque sens) et piste cyclable à proximité immédiate. Commerces à 4km. Accueil très souriant, le personnel s’est vraiment décarcassé pour nous trouver une place avec une bonne connexion wifi, comme demandé lors de la réservation. Sanitaires très propres. Restaurant, petite épicerie, piscine. Camping ouvert à l’année. CHF 26-. la nuit pour 2 personnes, le camping-car, l’électricité et les taxes, avec la carte ACSI. On recommande !
- Déplacements dans le Tessin : dès lors que l’on passe une nuit dans un établissement hôtelier, locatif ou un camping, on bénéficie du Ticino Ticket qui offre les transports gratuits dans tout le Tessin ainsi que des réductions dans les musées et les remontées mécaniques. Très belle initiative !
- Rando dans les Centovalli, de Camedo à Intragna (Via del Marcato, fléché 631), 13km, 880m+, 1090m-, annoncé 4h45 au départ, timing respecté pour nous puisque l’on a mis 5h15 avec les pauses. Je partage également le topo de Suisse Mobile (avec, comme souvent, un temps de marche et un dénivelé erronés, mais un bon profil en long à télécharger en pdf) ainsi que l’excellente carte qui va avec. Être bien chaussé. Cette balade s’adresse aux marcheurs habitués, pas vraiment de difficultés techniques mais quelques passages un peu aériens, beaucoup de montées / descentes assez raides, terrain accidenté et chemin souvent recouvert de feuilles mortes masquant racines et pierres. A Costa, devant l’église, possibilité de se restaurer au Grottino Funivia (il était ouvert lors de notre passage, semble très sympathique mais se renseigner pour les jours d’ouverture hors saison). Accès aux Centovalli par la ligne qui relie Locarno à Domodossola (en Italie) ; trajet Locarno / Camedo (50mn environ, 1 à 2 trains par heure) et Intragna / Locarno (25mn environ, 1 à 2 trains par heure), inclus dans le Ticino Ticket. Possibilité d’écourter la rando (mais pas le dénivelé positif !) en reprenant le train à Corcapolo ou en empruntant la petite cabine qui relie Costa à Intragna (pas testée, CHF 8-. AS, automate).
Merci les amis!!!!
Heureux que vous appréciiez la musique de notre ptiga😀
Personnellement ma préférée c’est « part of us »
À bientôt
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Des paysages et des couleurs qui nous font penser à chez nous! Et nous aussi on a les yeux rivés sur l’actualité américaine. On garde espoir!
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Oui, concernant l’actualité américaine, aux dernières infos, les nouvelles étaient meilleures que ce matin (heure française) ! On y croit !!!!
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Encore bravo! Comme je suis ravie que vous appréciez votre séjour chez nous! Les restrictions se font de plus en plus sentir en Valais ,mais avec tout dememe, une plus large liberté de mouvements que d’autres pays. Par
Contre, après une escape dans le jura (lac de joux) ce week-end, je vais confiner dans mon canton, jusqu’à la fin du mois….
Bonne continuation, on devrait avoir un joli week-end…..
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Je me répète mais on adore la Suisse !!! Notre séjour se passe idéalement malgré les problèmes sanitaires actuels. Mais finalement, en résidant dans un camping-car (au camping), en évitant les transports aux heures de pointe et en favorisant la randonnée, on restreint les risques de contamination car, ne connaissant personne dans le canton, on n’est pas tentés de baisser les masques pour des rencontres familiales ou amicales. On vit donc un peu en ermite tout en rencontrant du monde de loin !
Mais il est vrai que dans le Tessin, on a pour l’instant plus de libertés qu’ailleurs, et c’est confortable… Mais s’il faut confiner, on s’adaptera, on a de la lecture en retard !!!
Bon courage pour le confinement valaisan et merci pour ces messages qui nous font toujours plaisir !
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