Mardi 29 septembre
Petit stress au moment de quitter le camping d’Interlaken : il a beaucoup plu, le terrain s’est beaucoup ramolli, et le camping-car se met à patiner méchamment… Heureusement, grâce à une habile manœuvre de Gérard, on se tire de ce bourbier assez rapidement ! En quarante-cinq minutes, on rejoint Lungern, notre prochaine étape pour les six prochaines nuits. Le village, descendant le long de la montagne jusqu’au lac, semble très rural. On aime bien, même si, sous la pluie, le paysage n’est pas très flatteur. On patiente jusqu’à 10h30 pour que la réception du camping ouvre, et le moins que l’on puisse dire est que l’accueil y est très frais – au propre comme au figuré, vu que je passe une quinzaine de minutes sous la flotte pour procéder à l’enregistrement !
On hérite de la place la plus pourrie du terrain, sombre, stabilisée pour le véhicule mais bien boueuse pour les pieds, sans connexion internet. On ne râle pas trop – enfin si, moi je m’énerve un peu pour la forme ! – et on se console avec une bonne fondue faite maison. Pas de changement météo l’après-midi – il pleut ! – mais Gérard brave tout de même les éléments pour aller, à vélo, repérer la gare. Pas de bol, elle se trouve au sommet du village ! Cela signifie que chaque matin, il nous faudra un bon coup de pédale pour y parvenir…
Mercredi 30 septembre
De nouveau, on se lève à 5h30, et une heure plus tard, on enfourche nos montures. Comme prévu, ça grimpe sec jusqu’à la gare ! On parque les vélos, et on prend le train de 7h04 pour Lucerne, d’où on enchaine – sur le même quai – avec celui pour Stans, une petite ville, capitale du Canton de Nidwald, où on arrive à 8h23. Là, on rejoint rapidement le vieux funiculaire datant de 1892. A l’origine, trois sections de chemins de fer reliaient le sommet du Stanserhorn, à 1898m d’altitude, ce qui, à l’époque, constituait la ligne de funiculaire la plus longue du monde. Mais depuis 1974, date à laquelle un incendie ravagea une partie de la machinerie du funiculaire, seul le premier tronçon est encore en activité. On part donc de 450m, à Stans pour rallier Kälti, situé à 714m. On verra par la suite que cette petite histoire d’altitude a son importance…

Sans perdre une minute, on saute dans le téléphérique qui remplace désormais les deux sections ferroviaires manquantes. Celui-ci – nommé CabriO et inauguré en 2012 – a la curieuse particularité de posséder une terrasse extérieure, posée sur son toit. On peut ainsi gravir la montagne à belle vitesse, sans fatigue et cheveux au vent… C’est d’ailleurs le premier téléphérique au monde avec un pont supérieur ouvert. Impressionnant – mais pas autant que je l’appréhendais !

Comme lundi, les nuages sont nombreux et compacts, et cette fois, on craint de ne pas dépasser le plafond. Devoir rester dans cette épaisse purée de pois toute la journée ne nous enchante guère…

Par chance, à environ 1200m, le CabriO crève la barrière nuageuse, et un beau ciel bleu apparait.



Plusieurs dizaines de mètres sous nos pieds, on aperçoit des alpages bien pentus : aussitôt, on se dit que si on redescend à pied, mieux vaudra éviter d’emprunter ces sentiers très raides, et sûrement peu agréables pour les genoux. Après six minutes de trajet – oui, c’est rapide ! – on parvient à la gare d’arrivée d’où on a une vue superbe sur les sommets environnants. Mais avant de partir les observer depuis le sommet – situé une cinquantaine de mètres plus haut, on prend un petit encas au soleil. Comme toujours dans le pays, le site est très bien aménagé, et un restaurant sert toutes sortes de plats, même à 9h du matin !



De cette plateforme, on a aussi une belle vue sur le téléphérique dont on ne peut nier le côté photogénique !



On entreprend ensuite la petite randonnée de 30mn qui nous fait gagner le sommet, tout en ayant une vue à 360° sur les Alpes. Franchement splendide !

Au plus près de nous se trouve le Pilatus, un massif rocheux apprécié des Lucernais, qui se rejoint grâce à un chemin de fer à crémaillère – le plus raide du monde, avec une déclivité de 48% – et un téléphérique.

De l’autre côté, de nouveau on admire la Jungfrau, le Mönch et l’Eiger, sans oublier le Wetterhorn et le Finsteraarhorn… Magnifique !





En contrebas, de grands alpages bien verts, parsemés, çà et là, de quelques bergeries, invitent aux promenades sur d’agréables chemins aux lignes douces…


En ce qui nous concerne, on opte pour la descente à pied de la face nord du Stanserhorn. J’ai repéré sur une carte un chemin qui semble bien progressif et pas trop pentu. En effet, le début du parcours est très agréable. En ce début d’automne, on observe même petites fleurs et champignons… (clin d’œil à Laurent !)








Après une petite demi-heure de marche, le sentier devient subitement plus escarpé, rocheux et très boueux, voire même bouseux ! On a dû rater une bifurcation, et on se rend vite compte que l’on est sur le chemin observé depuis le téléphérique… Celui que l’on souhaitait éviter à tout prix ! Comme on ne va pas remonter, on poursuit la descente, en se félicitant d’avoir mis nos gros godillots de montagne plutôt que nos habituelles chaussures légères de marche. Même si c’est vraiment pénible pour les jambes, on a l’avantage d’avoir de jolies vues sur le CabriO qui passe au-dessus de nos têtes, ainsi que sur la belle mer de nuages…








Après presque deux heures de marche, on fait une pause pique-nique à Bluematt sur un site joliment aménagé. Ensuite, sans autre choix que de poursuivre notre chemin, on plonge vers la forêt. La boue fait place à de nombreuses marches taillées dans les rochers sur un sentier bien caillouteux. Très casse-pattes !






On enchaine donc plusieurs centaines de marches irrégulières pour rejoindre la station haute du funiculaire. Et comme on est repassés à l’intérieur de la mer de nuages, l’atmosphère est vraiment particulière… Pendant que Gérard cabriole devant, moi je traine un peu la patte, et j’écrase même une petite larme de rage… Je ne comprends pas : il me semblait que cette balade affichait 700m de dénivelé négatif, ce qui ne présente pas de problème pour nous. Mais là, mes genoux ont la méchante impression d’en avoir fait le double, ce qui me fait imaginer le pire sur ma condition physique ! Quand j’arrive enfin au funiculaire, Gérard m’attend avec un petit sourire narquois : il m’apprend que l’on a finalement dévalé 1300m ! Oups, petite erreur de calcul dans la préparation de la rando… Malgré tout, on trouve que l’on s’est plutôt bien sorti de cette balade, bouclée en 3h30 pauses comprises.

On reprend donc le vieux funiculaire, et cette fois on voyage à l’air libre, sur la plateforme arrière. Très agréable !

A l’arrivée, on constate qu’il nous reste juste quatre minutes avant notre train. On court donc jusqu’à la gare pour bondir dans un train et s’apercevoir que ce n’est pas le bon, le nôtre se trouvant sur la quai d’en face ! Et hop, on descend les escaliers à toute vitesse, et on finit par s’affaler dans la bonne rame… Une grosse heure plus tard, on est de retour à Lungern, et d’un coup de vélo on rejoint le camping. On n’est finalement pas si fatigués que ça – pas vraiment de douleurs articulaires ni de courbatures en vue – mais on n’ose pas trop penser au lever de demain matin !..
Un grand merci à Melina, Letitzia et Luc, ainsi que My Switzerland / Suisse Tourisme et Swiss Travel Pass pour l’aide apportée dans l’organisation de nos transports et les différents accès aux musées !
- INFOS PRATIQUES
- Camping Obsee, à Lungern, un petit village situé entre Brienz et Sarnen. Agréablement posé au bord d’un joli lac, le camping est toutefois un peu excentré de la ville (10mn de marche) et surtout de la gare (25mn à pied, 10mn à vélo, belle grimpette !). Accueil un peu frais. Emplacements non délimités, mais certains possèdent des rails de stabilisation pour les cc (important en cas de pluie pour ne pas s’embourber). Sanitaires très agréables et bien chauffés. Restaurant, machine à laver, sécheuse. Wifi (mais pas sur toutes les places, réseau 3G / 4G ok). Nombreuses randos dans les environs proches. CHF 24-. la nuit pour deux adultes, l’électricité et les taxes (avec la carte ACSI).
- Swiss Travel Pass,la carte idéale pour des voyages illimités dans les trains, bus et bateaux et transports publics urbains. De plus, ce pass permet l’entrée libre dans plus de 500 musées et offre des réductions sur de nombreuses remontées mécaniques. Bonus : Trains de montagne Rigi, Stanserhorn et Stoos inclus ! Voir la carte du rayon de validité. Le Swiss Travel Pass s’adresse aux touristes étrangers. Seules les personnes domiciliées en dehors de la Suisse et de la Principauté de Liechtenstein peuvent se le procurer. Au choix, plusieurs durées de validité :
- 3 jours consécutifs 228€ en 2nde classe ou 362€ en 1ère classe,
- 4 jours consécutifs 276€ en 2nde classe ou 439€ en 1ère classe,
- 8 jours consécutifs 410€ en 2nde classe ou 651€ en 1ère classe,
- 15 jours consécutifs 503€ en 2nde classe ou 795€ en 1ère classe
- Randonnée au Stanserhorn, plusieurs possibilités, on déconseille le chemin rouge en cas de problèmes articulaires car très casse-pattes (6km, 1300m-, 3h sans pause bien qu’annoncé 2h10), d’autres balades sont possibles. Ne pas rater le petit circuit qui mène au sommet, facile, 30mn. Accès au sommet du Stanserhorn par le vieux funiculaire et le téléphérique CabriO, départ toutes les 1/2 heures de 8h30 à 16h30, nocturne certains soirs, CHF 37-. AS / CHF 74-. AR / inclus Swiss Travel Pass. Au sommet : restaurant, transats pour observer le paysage, enclos à marmottes.
- Accès à Stans facile, par train depuis Lucerne et correspondance avec d’autres villes, prix en fonction du trajet, inclus Swiss Travel Pass
Magnifique paysage! Le genre de rando qu’on adorerait.
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Oui, c’était sympa… On a juste trouvé ça un peu violent pour les genoux – c’était très raide, même si ça ne se voit pas du tout sur les photos ! – mais deux jours après, les petites douleurs sont oubliées, donc on y retournerait sans problème !!!
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