Mercredi 5 février
Petite surprise au réveil : le ciel est gris, et il vente fort. On finissait par prendre de mauvaises habitudes avec cette météo au beau fixe ! Cette légère déconvenue climatique ne nous empêche pas de prendre la route de Piazza Armerina, une petite ville située à moins d’une heure de Caltagirone. A quelques kilomètres de là se dresse une merveille classée au Patrimoine de l’Unesco : la Villa romaine du Casale, célèbre pour ses extraordinaires mosaïques. En attendant, sur la route, les conditions climatiques ne s’arrangent pas, et peu avant notre arrivée sur le site, il se met à… neiger ! Le Guide Vert nous ayant recommandé d’arriver de bonne heure pour éviter cars de tourisme et grosses chaleurs, on se retrouve à 9h tapantes seuls sur le parking, grelottant sec ! Cherchez l’erreur…
Du coup, il n’y a pas de queue au guichet, et on se retrouve rapidement plongés dans l’ambiance romaine, au cœur de cette imposante villa probablement édifiée à la fin du IIIe siècle. On suit un cheminement imposé, et après être passés devant les ruines des Termes, on pénètre dans le péristyle, dont la coursive est abritée d’un toit qui évite aux mosaïques d’être détériorées par les intempéries. Nota bene : à cause du manque de lumière dû aux mauvaises conditions météos, les photos des mosaïques ont été retravaillées et les couleurs ravivées pour un meilleur rendu sur le blog.


A partir de cet endroit, on en prend plein les yeux ! Sur une surface d’environ 3500m2, les sols de la demeure sont entièrement recouverts de mosaïque. Réalisées entre les années 360 et 410 par différents artistes nord-africains, héritiers de la tradition d’Alexandrie, ces mosaïques sont dans un excellent état de conservation. En effet, si la villa a d’abord été occupée par de riches Romains qui venaient y passer leurs vacances, elle a continué d’être habitée pendant les périodes byzantine et arabe. Délaissée par les Normands, en partie détruite par un incendie, elle fut ensevelie par une grosse coulée de boue au XIIe siècle. Protégées par ces providentielles alluvions, les précieuses mosaïques polychromes ont pu traverser les siècles sans trop de dommages.





Le plus impressionnant est la diversité des sujets traités : scènes mythologiques alternent avec représentations de la vie quotidienne, parfois entrecoupées de décors géométriques. L’ensemble est d’un réalisme surprenant, et on ne peut qu’être ébahi par la précision avec lesquels ont été dessinés animaux sauvages, scènes de chasse ou encore jeux du cirque.





Mais le plus étonnant – en tout cas pour nous ! – demeure la salle des Dix Jeunes Filles. Son interprétation est très controversée : certains historiens pensent qu’il s’agit de la remise de prix à la fin d’une compétition de gymnastique, tandis que d’autres y voient un concours de beauté ou encore une représentation musicale. Quoiqu’il en soit, ces mosaïques sont d’une rare modernité, et l’on pourrait, de nos jours, fort bien croiser ces jeunes filles sur une des plages de l’ile.



Les salles se succèdent, toutes aussi somptueuses les unes que les autres…


On aurait pu rester des heures à observer tous les détails de ces magnifiques mosaïques. Malheureusement, le site étant ouvert à tous vents, on est vite rattrapés par le froid. Surtout quand il nous faut traverser un passage « à l’air libre » ! Mais au moins, on profite ici de pavements à la couleur rendue plus vive par la pluie…

On presse donc le pas, et c’est un peu trop rapidement à notre goût que l’on passe devant le Vestibule d’Ulysse et de Polyphème, nous rappelant la fine stratégie du Grec pour échapper au Cyclope.

On termine par la Chambre de la Scène érotique que la plupart des visiteurs du XXIe siècle doivent trouver très « soft » !


Vers 10h30, on est de retour à la voiture, et on met immédiatement le cap sur Palerme. Côté ciel, on ne constate guère d’amélioration car, après les grosses galettes de neige mouillée, c’est maintenant un bel orage de grêle qui s’abat sur le parebrise. A 13h, on reprend possession de notre camping-car, tout en gardant la Panda encore une semaine, afin de faire des petites balades dans les environs. Ces huit jours passés dans le sud-est de la Sicile nous ont enchantés, et on a apprécié la formule voiture + logement qui nous a permis de nous aventurer sur des chemins impraticables avec un gros véhicule. On devrait rester à Palerme une quinzaine de jours avant notre retour en France prévu aux environs du 20 février…
INFOS PRATIQUES
- Hébergement : Camping Degli Ulivi, situé à Sferracavallo, un quartier au nord de Palerme, à 15km du centre historique. Tout petit terrain d’une quinzaine de places, sanitaires corrects, douche chaude payante, machine à laver. Électricité 16A. Wifi de qualité. Accueil très sympa. Village à proximité, bord de mer, gare à 20mn à pied. 19€ la nuit, 105€ la semaine, 180€ les 2 semaines, 300€ le mois. Réserver pendant les périodes de fêtes et de vacances est une bonne idée car souvent complet !
- Villa Romana del Casale, 9h-17h en hiver, horaires plus étendus en été, 10€. Parking payant en fonction de la durée, pour info on a payé 2€ pour environ 1h30.
Magnifiques mosaïques, je ne connaissais pas du tout cette villa romaine du Casale!
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Oui, vraiment superbe, même sous la pluie !
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