Mardi 17 décembre
De bon matin, on quitte Sant’Alessio à regret, mais il faut bien bouger un peu ! On roule jusqu’à Milazzo où on fait quelques courses, puis on reprend l’autoroute : certes le péage n’est vraiment pas cher, mais rarement on avait vu une infrastructure en aussi mauvais état et le camping-car tressaute à chaque nid de poule ! Vers 11h, on arrive à l’Agricampeggio Alessandra, situé à 6km de Capo d’Orlando. Le camping est très récent, plutôt bien équipé mais les environs manquent de charme. De toutes parts, on sent les fumées qui s’échappent des feux de jardins et des cheminées des maisons, et ce n’est pas très agréable. Dans l’après-midi, on fait un premier tour des environs – on va jusqu’au village voisin de Rocca di Capri Leone – et là encore, on est un peu désappointés par l’ambiance générale ! Seul point positif : la gare toute proche qui va nous permettre d’aller à Cefalù et à Milazzo…
Mercredi 18 décembre
Le ciel étant gris et bas ce matin – après, on est en hiver, c’est normal ! – on décide d’aller à vélo à Capo d’Orlando. La petite ville est décrite par le Guide Vert comme étant une charmante station balnéaire animée. Bon, alors là, on va modérer un peu leurs propos car nous, on n’a rien de trouvé de vraiment palpitant aux lieux. Le lungomare est en triste état et pas seulement à cause de la récente tempête ! Et bon nombres de bâtiments affichent une carcasse bétonnée qui restera à jamais inachevée… Bref, on n’est pas conquis !
Jeudi 19 décembre
De nouveau, on se heurte à une météo très perturbée. La pluie menace et on se contente de faire un tour à vélo à Rocca di Capri Leone. On en profite pour acheter nos billets de trains pour Cefalù dans un bureau de tabac – on a prévu d’y aller demain – car ici aussi la gare ne dispose pas d’automate. On passe le reste de la journée au camping-car, le mauvais temps ne nous incitant pas à mettre le nez dehors !
Vendredi 20 décembre
Les prévisions météo annonçant une belle journée, on se lève à 5h45, ce qui nous laisse suffisamment de temps pour attraper le train de 7h17. Après un changement à Sant’Agata di Militello, on arrive à Cefalù à 8h55, avec seulement un petit quart d’heure de retard sur l’horaire prévu. On se dirige immédiatement vers la vieille ville, et après un premier café, on attaque la montée qui mène à l’entrée de La Rocca, le rocher qui domine la ville. On pinaille un peu pour dénicher le guichet, c’était fléché au départ, puis après, plus rien ! L’accès au site naturel est payant mais c’est justifié car le sentier est bien entretenu.

On grimpe jusqu’à un belvédère où subsistent quelques vestiges de la période byzantine, époque à laquelle la ville s’est installée sur ce promontoire pour échapper aux attaques sarrasines. Malgré cela, elle est conquise par les Arabes, puis repasse aux mains des Normands qui s’en emparent au début du XIe siècle.



Mais il faut savoir que ce rocher bien difficile d’accès a été habité dès l’époque pré-hellénistique. Malheureusement, de cette période, il ne reste quasiment rien, à l’exception des ruines du Temple de Diane édifiée au Ve siècle avant JC.

En ce qui nous concerne, on est surtout enchantés par la vue fabuleuse que l’on découvre du haut des fortifications. A nos pieds, 150m plus bas, la vieille ville apparait dans un contraste d’ombre et de lumière… Superbe !




Après une bonne heure de balade, on redescend et on rejoint le Corso Ruggero, la principale artère de la vieille ville.

On arrive rapidement sur la place qui fait face au Duomo : là encore, on est surpris par la beauté du cadre. La légende veut que ce soit le comte normand Roger II, fondateur du royaume de Sicile en 1130, qui posa sa première pierre. En effet, alors qu’il était en voyage avec sa flotte, entre Salerno et Reggio, le normand fut surpris par une violente tempête. Il pria Dieu, lui promettant de faire ériger une église à l’endroit où il débarquerait sain et sauf. Les ondes se calmèrent, le vent cessa de souffler et Roger débarqua à Cefalù où il tint sa promesse… L’église affiche une architecture assez massive, bien représentative du style normand en vogue à l’époque. La façade date du XIIIe siècle et était autrefois recouverte de mosaïques.



A l’intérieur, l’espace est très dépouillé, et le regard est immédiatement accroché par la magnifique mosaïque du Christ Pantocrator qui se détache de l’abside. Il s’agit de la représentation du Christ la plus ancienne que l’on puisse trouver en Sicile.

En quittant la Piazza del Duomo, on est interpellé par une sculpture moderne qui dénonce la guerre en Syrie. On a un peu honte, mais sur le moment, on a cru qu’il s’agissait encore de « travaux en cours » comme on en voit si souvent…

On continue à descendre le Corso Ruggero et on parvient au Bastione di Capo Marchiafava qui domine la mer.

On poursuit jusqu’au Molo turistico d’où la vue sur les vieilles maisons est particulièrement jolie. C’est même l’endroit idéal pour embrasser d’un seul coup d’œil toute la façade ouest de Cefalù…



On emprunte ensuite une petite rue parallèle au Corso Ruggero : comme à Taormina, les magasins et ateliers de céramiques sont nombreux mais les créations diffèrent un peu, en terme de formes et de couleurs.



On rejoint ensuite la place du Duomo pour le déjeuner. On se lâche un peu : salade de fruits de mer, saumon, thon et espadon fumés… Un régal !


Et c’est par une petite marche digestive au bord de la plage – d’où on bénéficie d’un superbe panorama sur la vieille ville – que l’on termine cette belle journée.



Comme Taormina, Cefalù est une petite ville qui nous a beaucoup plu, tant par son histoire que par son agréable animation locale. Et une fois de plus, on a vraiment apprécié découvrir le site hors saison…
Samedi 21 décembre
Et rebelote, mauvais temps… Entre deux ondées, on va à vélo à Capo d’Orlando faire quelques courses puis on rentre au camping pour une nouvelle après-midi glandouille ! Et les jours qui suivent ne s’annoncent pas vraiment radieux côté ciel… Mais bon, rien ne sert de chercher à se déplacer car la météo ne sera pas meilleure à l’autre bout de l’ile. On va donc patienter le temps que la tempête passe, et en profiter pour préparer quelques bons petits plats pour Noël !
INFOS PRATIQUES
- Bivouac à proximité de Capo d’Orlando : Agricampeggio Alessandra (Via del Mare, Torrenova / Capo d’Orlando), bien situé à 100m de la mer, à 200m de la gare et moins d’1km du petit village de Rocca di Capri Leone (commerces, poste…). Prévoir un vélo pour aller à Capo d’Orlando (environ 7km). Sanitaires très corrects, douche gratuite avec eau chaude à volonté. Wifi gratuit, de bonne qualité mais parfois instable. Électricité 16A. Accueil très sympa. 18€ par nuit ACSI. D’octobre à mai, très grosses réductions si on reste plus longtemps, 102€ les 7 nuits, 182€ les 14 nuits, 230€ les 21 nuits et 270€ les 30 nuits.
- Cefalu, balade ville, Corso Ruggero, ruelles adjacentes, Duomo (8h-12h / 15h30-17h, entrée libre), la Rocca (9h-16h, 4€, 2€ pour les +65ans). Ne pas louper la vue depuis le Muello turistico et depuis le bout de la plage. Accès facile à Cefalù en train, que ce soit de Palerme ou même de Zappulla (la gare située à proximité du camping, compter 1h30 de voyage AS avec un changement, 11.40€ AR, ne pas oublier d’acheter son billet au préalable dans un bureau de tabac !).