Samedi 7 décembre
Le soleil étant revenu, on se lève à 6h, pile au moment où il pointe son nez. Une heure plus tard, on est sur les vélos et on pédale jusqu’à la petite gare de Sant’Alessio Siculo. Heureusement que l’on a anticipé hier l’achat de nos billets dans un tabac car il n’y a aucun automate. Et à cette heure matinale, rien n’est ouvert ! On attache nos montures et on attend le train de 7h42 pour Acireale, une petite ville située 17km au nord de Catane. Le voyage d’une heure à peine nous fait découvrir nos premières vues sur l’Etna, mais depuis le train, on n’a guère le temps de détailler ses pentes enneigées. A l’arrivée, on saute dans un bus qui nous épargne une marche de 2km dans un environnement sans intérêt. On s’arrête au centre de la ville historique, et après un café, on commence par visiter la Basilique di San Sebastiano dont la façade baroque est superbe. A l’intérieur, de nombreuses fresques peintes illustrent la vie de Saint Sébastien, le protecteur de la ville.


On part à la recherche du Museo Opera dei Pupi, autrement dit le théâtre de marionnettes, créé sur le même modèle que celui de Catane, en 1928. Pour y parvenir, on se perd un peu dans les ruelles alentours… Au passage, on observe les sculptures qui ornent les balcons, comme à Lecce ou Nardo, dans les Pouilles. On arrive devant ledit théâtre et… pas de bol, il est fermé ! J’avais pourtant vérifié les heures et jours d’ouverture sur leur site web. Mais il semble que celui-ci ne soit pas à jour. Et zut ! Je suis un peu déçue, mais je crois qu’il va falloir s’habituer à ce genre de déconvenue, l’hiver n’étant pas vraiment la saison propice pour les découvertes touristiques.

On retourne vers le cœur de la ville, sur la Piazza del Duomo, une large place qui concentre bâtiments baroques comme le Palazzo Comunale, la Basilique San Pietro et San Paolo et le Duomo. La façade bicolore de ce dernier, au style néogothique, tranche un peu avec les autres édifices par sa relative sobriété. Mais pas d’inquiétude, l’intérieur dégouline de détails tous plus baroques les uns que les autres ! Nous, les angelots et les peintures rappelant lointainement les toiles de Rubens, on aime bien, c’est moins triste que les représentations lugubres et mortifères de certaines églises…



En repartant vers le Corso Umberto I – une des artères centrales de la ville – on fait un arrêt dans une boutique de céramiques créées dans le village de Caltagirone, au sud de la Sicile. On est surpris par le triskèle sicilien, une effigie de femme à trois jambes, véritable symbole de l’ile qui souligne sa géographie triangulaire. Franchement, si on ne nous l’avait pas dit, on ne l’aurait pas deviné ! Celles représentant les têtes de Maures sont vraiment superbes. Pour la petite histoire – ou légende ! – ces belles poteries remonteraient à l’an mil : pendant la domination arabe en Sicile, dans le quartier arabe de Palerme vivait une très belle jeune fille qui passait ses journées à cultiver et soigner les fleurs de son balcon. Un jour passa un jeune maure qui s’éprit de sa beauté et lui déclara son amour éternel. La jeune fille répondit à son amour, mais lorsqu’elle apprit que le maure voulait retourner chez sa femme et ses enfants, elle attendit la nuit et, pendant son sommeil, lui coupa la tête ! Elle en fit un vase dans lequel elle planta du basilic qu’elle mit sur son balcon. Le basilic vigoureux éveilla l’envie des habitants du quartier qui firent fabriquer des vases en terre cuite en forme de « tête de maure »…


Un peu par hasard, on tombe sur une belle expo de crèches artisanales : c’est de saison ! Bien que peu portés sur les légendes catholiques, on apprécie vraiment la visite. Le travail pour réaliser ces pièces uniques est vraiment remarquable. Et Gérard craque carrément pour les crèches revisitées selon les contes de Disney. Qui l’eut cru… D’un conte à l’autre…



On poursuit notre balade jusqu’au bout de l’avenue, et on est étonnés par le nombre de boutiques ornant leurs devantures de bicyclettes peintes dans des couleurs vives. Ben oui, ici le vélo fait seulement partie du décor, on n’a vu personne sur une selle !

Arrivés devant les grilles de la Villa Belvédère, un jardin offrant une vue sur le mer d’un côté et sur l’Etna de l’autre, on trouve porte close, le site étant soi-disant en travaux. Une fois de plus !
On ne se s’énerve pas – si, en fait on râle un peu, surtout moi ! – et on remonte une rue avec l’objectif de voir enfin le fameux volcan. Après quelques minutes de grimpette, on tombe enfin sur un superbe panorama qui nous dévoile la face est de l’Etna. Magnifique !


La visite d’Acireale étant terminée, on redescend vers la Piazza Duomo où on déjeune – de classiques, mais bonnes, bruschettas. Puis on repart à la gare, à pied cette fois. A 15h30, on est de retour à Sant’Alessio Siculo, enchantés de cette première découverte sicilienne où bizarrement on n’a croisé aucun visiteur étranger…
INFOS PRATIQUES
- Bivouac à Sant’Alessio Siculo : Camping La Focetta Sicula (Contrada Siena 40, Sant’Alessio Siculo, Taormina), situé en bord de mer, non loin de deux petites villes bien animées. Supermarchés à 5mn à pied, commerces, restaurants. Sanitaires très rustiques (douches à jetons pour 4mn d’eau tiède, prévoir du rab, 0.50€ !). Machine à laver et sécheuse (cette dernière n’a pas réussi à sécher notre linge, à éviter donc ! 5€ chaque). Wifi payant, relativement correct, 15€ les 160h connectables / déconnectables (autres formules possibles). Réseau 4G efficace. Accueil sympa. Électricité 6A. 16€ la nuit avec ACSI, 13=14.
- Train Sant’Alessio Siculo / Acireale, environ un départ par heure (vérifier les horaire sur Trenitalia, 8.60€ AR par personne, le billet est à acheter au préalable dans un bureau de tabac (info valable pour tous les trains régionaux).
- A la gare d’Acireale, bus vers le centre-ville, a priori toutes les demi-heures (à confirmer), acheter son billet au tabac / café de la gare, 1.20€ AS. A pied, la gare se situe à environ 2km de la piazza del Duomo.
Balade à Acireale, Basilique San Sebastiano (entrée libre), Piazza Duomo (8h30-12h / 16h30-20h15, horaires différents le dimanche, entrée libre), Expo de crèches « La Stella di Betlemme » (9h-12h30 / 16h30-19h30 le week-end, uniquement l’après-midi en semaine, fermé le dimanche, 1€ – on n’a pas trop compris si l’expo était permanente ou avait seulement lieu au moment de Noël). Deux visites n’ont pas été possibles car fermées : Villa Belvédère (vue possible sur l’Etna, et la mer, à l’extrémité nord du Corso Umberto I, 15mn de marche depuis le Duomo) et le Museo Opera dei Pupi (les horaires et jours d’ouverture indiquées sur le site semble faux !)