Vendredi 15 novembre
A 8h tapante, on quitte l’agréable camping de San Marino et on prend l’autoroute, direction le sud ! En effet, les prévisions météo ne s’annoncent pas vraiment clémentes dans cette partie du pays et on n’a aucune envie de rester bloqués dans le camping-car pour cause de pluie. On roule tranquillement – les camions sont nettement moins nombreux que sur l’axe Milan / Bologne – et à 13h, on arrive à Lesina, un tout petit village situé au nord du promontoire de Gargano. On s’installe sur une toute petite aire, face au lac… Et oh surprise, le thermomètre affiche un bon 20°C !
Après le déjeuner, on sort les vélos et on commence par faire un petit tour dans ce village pas touristique du tout. Le lungomare est désert, tout comme les ruelles qui jouxtent l’église et la place principale. Normal, à cette heure, les Italiens déjeunent puis font une petite sieste. L’activité ne reprendra que vers 16h, après la digestion !

On poursuit la balade sur les rives du lac salé qui borde le village. L’accès n’est pas toujours très facile, et d’emblée on est choqués par les détritus qui jonchent le sol… Autre plaie – pour moi ! – les chiens des fermes qui montent la garde devant leur propriété en montrant les dents dès que l’on passe devant eux, et même nous coursent. Je n’en mène pas large pour franchir ce barrage canin, mais heureusement Gérard fait diversion pendant que je pousse à fond la puissance électrique du vélo ! Néanmoins, on parvient à observer un beau groupe de flamants roses et quelques cormorans…


Après avoir de nouveau affronté les cerbères – ben oui, les éviter nous aurait fait faire un léger « détour » de 55km… – on rentre au camping-car et on profite des derniers rayons du soleil. Étant vraiment très à l’est – par rapport à la France – ici, il fait nuit noire à 17h !
Samedi 16 novembre
En programmant cette étape, on avait prévu de rejoindre Manfredonia via le promontoire de Gargano, un massif montagneux aux allures d’éperon, qui s’avance dans l’Adriatique. Mais le ciel gris et bas, associé à une visibilité réduite, nous font revoir nos plans. Finalement, c’est par de toutes petites routes de campagne – petites routes d’ailleurs bien défoncées, nous rappelant certains de nos trajets en Albanie ou en Ukraine… – que nous atteignons le camping Lido Salpi, situé directement en bord de mer, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.
On s’installe – le camping est très sympathique, à taille humaine ce qui nous change des immenses complexes croates ou espagnols – on déjeune rapidement, et en début d’après-midi, on enfourche les vélos pour une première découverte des environs. On se rend d’abord au Centro Visite Oasi Lago Salso où il semble possible d’effectuer une visite et une observation faunique – des oiseaux principalement. Pas de bol, le centre est fermé pour travaux… On part donc en sens inverse, et un peu par hasard, on tombe sur une élevage de bufflonnes dont le lait est utilisé pour produire la célèbre mozzarella. On observe un bon moment ces grosses bestioles au comportement assez imprévisible, puis après un petit tour à la boutique, on poursuit notre chemin.

Finalement, sans vraiment l’avoir prévu, on arrive à Manfredonia. Pour être franc, ni le bord de mer, ni les immeubles qui le bordent ne nous affolent ! C’est assez laid, mais puisqu’on est là, on pédale tout de même jusqu’à la marina. On fait ensuite un crochet par un supermarché, et on rentre au camping par la route directe. Même si l’entrée de la ville ne nous a pas emballés– on reviendra lundi visiter le centre historique – on a apprécié cette première balade de 28km qui nous a fait traverser des paysages très agricoles. Très agréables également, les 22°C qui, même sans soleil, nous ont permis de dénuder les mollets !

Dimanche 17 novembre
Petite journée… On se contente d’une balade à pied de 5km sur la plage effectuée de bon matin – ici il fait nuit tôt, mais le jour se lève à 6h45 ! De nouveau, on est heurtés par les innombrables déchets de toutes sortes qui souillent la côte. Ce qui ne semble pas déranger les quelques pêcheurs installés sur le rivage…



A 10h30, on est de retour au camping, le vent s’est levé et la pluie menace. Les premières gouttes tombent rapidement… Du coup, on passe le reste de la journée à vaquer à des activités diverses et variées : chinois pour Gérard, glandouille sur l’ordi pour moi !
Lundi 18 novembre
Ce matin, c’est à 6h30 que le réveil sonne : eh oui, il faut s’adapter à la course du soleil. D’ailleurs, quand on part à vélo vers 7h15, il fait déjà jour. En moins de trente minutes, on avale les dix kilomètres qui nous séparent de Manfredonia ! Après avoir solidement attachés nos montures, on part à la recherche du bus pour Monte Sant’Angelo censé passer vers 8h30. Vu la difficulté à dénicher l’arrêt – situé au milieu d’un rond-point, sans aucune matérialisation l’indiquant ! – on se félicite d’avoir pris de la marge… Finalement, le bus arrive bien à 8h30, mais au moment d’acheter les billets, le chauffeur nous annonce qu’il n’en délivre pas et que nous devons récupérer ces fichus titres de transports dans un café ! Heureusement, un voyageur a pitié de nous et nous vend les deux précieux sésames. Ouf, on peut embarquer ! Le trajet de 40mn se déroule sans encombres et sans nausées, malgré les nombreux lacets serrés. Arrivés à Monte Sant’Angelo, 800 mètres plus haut, on attaque immédiatement la grimpette vers le haut de la ville – d’abord par un escalier puis ensuite en remontant la rue principale – et on rejoint le centre historique situé au sommet de la crête. Première impression : on n’imaginait pas découvrir une ville moderne, aux rues bordées d’immeubles… Et surtout, on est très surpris du regard que nous jettent les quelques passants croisés : rarement on a été dévisagés de la sorte. Bizarre, et peu agréable : dans cette région, les touristes semblent peu nombreux…
Après une petite demi-heure de marche, on parvient au Sanctuaire San Michele, le plus ancien sanctuaire d’Europe de l’Ouest à être consacré à l’archange Michel. Normal que depuis le Moyen-Age, les pèlerins s’y bousculent. Ce fut même, un temps, le point d’arrivée de pèlerinages en partance du Mont Saint-Michel en France et traversant l’Europe par la via Sacra Langobardorum.

A l’intérieur du sanctuaire, une messe est donnée dans la grotte où, entre 490 et 493, l’archange Saint Michel apparut à trois reprises à l’évêque de Siponto. L’évènement s’étant reproduit au 8ème siècle, une abbaye fut édifiée, et les Croisés prirent l’habitude de venir prier dans ce lieu saint avant d’embarquer pour la Terre Sainte.


La visite de ce monument inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco est finalement assez rapide – on ne peut pas déambuler pendant les offices, et celui qui s’y déroule semble ne jamais se terminer… – et on poursuit notre balade en grimpant jusqu’au très beau château édifié au XIIIe siècle à la demande de Frédéric II, empereur du Saint-Empire de 1220 à 1250. La découverte de cette fortification d’époque normande est passionnante et permet des vues splendides sur la baie de Manfredonia et sur la forêt environnante du promontoire de Gargano.



Vers 10h30, on s’offre un petit casse-croute rapide – saucisson, fromage, foccacia – avant de redescendre vers le cœur ancien de la ville. S’y promener, entre les maisons bien blanches imbriquées les unes dans les autres autour de placettes, est très agréable…





On est de retour à l’arrêt de bus aux alentours de midi, et trente minutes plus tard, on embarque – cette fois sans trop de pinaillage – pour Manfredonia. Une fois redescendus au niveau de la mer, on récupère nos vélos et on fait un tour dans la principale rue piétonne de la ville. Pause méridienne oblige, la plupart des commerces sont fermés et il n’y a pas grand monde dehors ! Heureusement, un petit bar / restaurant est ouvert et on y déjeune tardivement – pizzas façon panini, glaces. N’ayant plus grand-chose à voir dans les environs, on rentre au camping avant la tombée de la nuit. Et hop, encore dix kilomètres de plus dans les pattes !
Mardi 19 novembre
De nouveau on s’octroie une journée tranquille avec pour seuls impératifs lessive et rangement de la soute – ce qui n’est déjà pas mal comme programme ! Demain, on quittera la région de Gargano pour Alberobello, un village des Pouilles célèbre pour ses trulli, des maisons faites de pierres sèches, au toit conique recouvert de lauses. Au passage, si la météo est clémente, on essaiera aussi de jeter un œil à Trani et à Molfetta, des petites cités médiévales situées en bord de mer…
INFOS PRATIQUES
- Bivouac à Lesina : aire pour camping-car, situé à 5mn à pied du centre du village, en bord de lac. Emplacements très étroits (mais ça passe avec un 7m, au pire, il y a un parking adjacent où les gros véhicules peuvent se parquer et se brancher avec un câble un peu long), électricité 2A (oui, c’est léger !), accueil sympa. Petit bar proposant une petite restauration (pas testé). 12€ la nuit hors saison.
- Balade à vélo à Lesina et dans les environs, 10km, plat. Le petit centre-ville est agréable et pas du tout touristique, tout comme le lungomare. Côté pratique, on a vu quelques restos, plusieurs boulangeries et un bancomat.
- Bivouac à Manfredonia : Camping Lido Salpi (SS159, km 6,2 – 41°33’17″N 15°53’45″E). Situé en bord de mer, à une dizaine de kilomètres du centre-ville (accès possible à vélo par route pas trop fréquentée, et éventuellement en bus mais pas testé). Camping sympathique offrant des emplacements gravillonnés ou sur l’herbe. Sanitaires très propres. Électricité 16A. Machine à laver et sécheuse. Wifi (mais ne fonctionnait pas sur notre emplacement), 4G Ok. Epicerie de dépannage, restaurant. 14€ la nuit avec ACSI. Réduction pour séjours de plus d’une semaine.
- Balade à vélo à Manfredonia, dans les environs du camping et vers le bord de mer, environ 28km, plat.
- Excursion à Monte Sant’Angelo : AR à vélo à Manfredonia & petite balade en ville, 23km AR, plat + bus AR pour Monte Sant’Angelo (arrêt vers la Capitainerie, non loin des départs Flixbus, au niveau du rond-point, plusieurs connexions par jour, vérifier les horaires sur internet, 2.10€ AS) + balade à pied dans Monte Sant’Angelo (sanctuaire, château (2€), vieille ville, prévoir au moins 2h30 / 3h pour tout découvrir sans se presser), 3.5km, 110m+.