Samedi 27 avril
Trois heures du matin, le coq du voisin pousse un premier cri strident qui nous réveille en sursaut. Bizarre impression que la bestiole est au pied du lit ! Normal, l’insonorisation de la chambre laisse à désirer… D’ailleurs, en stéréo, on entend le ronflement régulier de la voisine. Bel équilibre auditif manquant toutefois d’harmonie musicale ! On se rendort péniblement, et deux heures plus tard, rebelote. Ce coup-là, notre coq est en pleine forme et se fiche totalement que le voisinage aspire à un peu de repos. C’est donc un peu fatigués qu’on se lève vers 7h30. En plus, je viens d’être rattrapée par le gros rhume… et la dent de Gérard ne s’arrange pas, bien au contraire. Bref, les troupes manquent de fraicheur ! Malgré tout, on part vers 9h30 prendre le bus pour Downtown. Cinquante minutes plus tard, sous un ciel gris et bas, on débarque dans ce quartier financier un peu tristounet au premier abord. On commence par visiter la très moderne Cathedral of Our Lady of the Angels. Si les proportions extérieures de cet édifice consacré en 2002 ne retiennent par notre attention, en revanche l’intérieur est plus original. En ce samedi matin, il y a foule et les baptêmes des enfants de croyants d’origine mexicaine, en grande tenue, se déroulent à la chaine.



Après ce petit coup de goupillon, on descend la North Hill street puis on remonte vers la North Grand Avenue par Grand Park – dénomination mensongère car en réalité, ce jardin est plutôt étroit – qui offre une vue sur le City Hall. Tout ce gris – ciel et bâtiments – n’est guère flatteur, mais heureusement, quelques fleurs égaient nos pupilles.

A quelques pas de là, on découvre enfin une petite merveille architecturale : le Walt Disney Concert Hall. Cette salle de spectacle aux contours audacieux, œuvre de Frank Gehry, fut inaugurée en 2003. On peut pénétrer à l’intérieur du bâtiment, mais l’auditorium, lui, n’est pas accessible à la visite : dommage !


On repart ensuite via Flower street jusqu’à Pershing Square. En chemin, on croise The Westin Bonaventure Hotel & Suites, dont la réalisation en verre datant des années 70 est intéressante. Non loin, on entre dans Central Library : construite en 1926, la bibliothèque centrale est dotée d’une surprenante façade Art déco, surmontée d’un toit pyramidal décoré d’une superbe mosaïque scintillante, figurant un soleil. A l’intérieur, on découvre un vaste atrium orné de sculptures monumentales et de trois lustres pesant chacun une tonne !

Il nous reste maintenant à remonter Olive street pour jeter un œil à la California Plaza, installée en surplomb de la rue.
On redescend avec le Angels Flight, connu pour être le plus petit funiculaire du monde. Créé en 1901, puis déplacé et abandonné dans les années 2000, il a finalement été rouvert en 2017 pour le plus grand plaisir des touristes !

En bas, on traverse la rue pour pénétrer dans Grand Central Market dont la halle abrite stands de restauration et étals de victuailles depuis 1913. On aurait pu déjeuner ici, mais le site est vraiment trop bruyant et bondé…

On préfère se diriger vers Little Tokyo, un quartier japonais sans grand intérêt mais où les restaurants sont nombreux. Après un bol de riz au bœuf typiquement nippon et une succulente glace au matcha, on termine notre boucle dans Downtown en marchant jusqu’à Union Station, la gare. De loin, je ne comprends pas : le GPS de Google map m’indique ce qui semble être une église… Faux ! En s’approchant, on comprend que ce que l’on prenait pour un édifice religieux est bien la station ferroviaire de Los Angeles. Vraiment surprenant !

Pour rejoindre notre arrêt de bus, on traverse une place à l’ambiance vivante et agréable, totalement mexicaine. Danseurs emplumés et musiciens assurent le spectacle, et les Américains d’origine mexicaine se pressent dans les kiosques qui vendent des produits artisanaux – ou non ! – made in Mexico.


Vers 15h30 – après plus de trente minutes d’attente – on reprend le bus pour Rosemead, notre quartier. Cette première journée à Los Angeles s’est avérée plus sympa que prévu, et nous a fait faire un tour d’une dizaine de kilomètres à pied, sans que l’on s’en rende compte !
Dimanche 28 avril
Journée de repos – pour nous, pas pour le coq qui a continué son cirque une partie de la nuit. On ne bouge pas, Downtown risque d’être envahie par les visiteurs venus assister à la fiesta Cinquo de Mayo et nous, on redoute ce genre de bain de foule. On sort simplement pour aller déjeuner dans un petit resto vietnamien du quartier…
Lundi 29 avril
On reprend du service, c’est-à-dire que l’on se lève à 7h, heure à laquelle le coq retourne se coucher ! Après avoir enchainé bus et métro – 1h30 de trajet tout de même, pour seulement 28km – on débarque à la station Hollywood / Vine vers 10h. La déco des lieux, sur le thème du cinéma bien sûr, est sympa…


En revanche, on déchante vite une fois à l’air libre. Le fameux Hollywood Boulvard est très quelconque, pour ne pas dire moche ! Et dire que c’est ici que débute le célèbre Walk of Fame, littéralement la Promenade de la célébrité, avec son trottoir parsemé d’étoiles rendant hommage à des artistes plus ou moins renommés. Franchement, le cadre est plus glauque que glamour !

Au 6225 Hollywood Boulevard – juste sur le trottoir opposé à la sortie de métro, et non loin du Pantages Theatre, une salle de théâtre qui a dû connaitre son heure de gloire jusqu’aux années 60, mais qui, depuis, semble dans un état de délabrement avancé – on découvre l’étoile de Charles Aznavour. Ben mon vieux, je comprends qu’il ait tiqué sec quand on lui a présenté la facture de 40.000 dollars ! Parce que non seulement, la plaque est mal située, elle coûte un bras, et en plus, on voit bien que cette dalle ne va pas traverser les siècles – si elle passe la décennie, ce sera pas mal !

Actuellement, on compte 2621 étoiles : sous le nom de l’artiste est ajouté un emblème qui rappelle la catégorie dans laquelle celle-ci s’est distinguée (caméra, poste de télé, disque, micro…). On n’a pas compris pourquoi Aznavour avait hérité des deux masques antiques représentant la tragédie et la comédie, le théâtre n’étant tout de même pas le milieu dans lequel il s’est le plus exprimé ! Pour l’anecdote, il faut savoir que Clint Eastwood, Julia Roberts et George Clooney ont refusé d’être ainsi immortalisé sur le macadam et foulé en permanence par les pieds des touristes. Maintenant que l’on connait les lieux, on est de leur avis !
Un peu dépités, on remonte tout de même le boulevard jusqu’au Hollywood and Highland Center d’où l’on a une vue correcte sur le panneau « Hollywood » installé sur une colline depuis 1923. En chemin, à l’exception d’un joli mural, rien n’a vraiment retenu notre attention, et je suis vraiment déçue de constater que tous les anciens théâtres sont dans un piteux état.


Du coup, vers 11h, on reprend le métro à Hollywood / Highland et deux stations plus loin, on descend à Western / Hollywood. Là, on marche jusqu’au Griffith Park, où on enchaine avec un trail en boucle qui mène à l’Observatoire. La balade est agréable et nous fait prendre de l’altitude : d’ici, on voit bien mieux le célèbre panneau « Hollywood » déjà observé, de loin, en bas. De plus, on croise de nombreuses fleurs, ce qui égaie un peu la grisaille du ciel !




Mais surtout, le meilleur moment de cette journée un peu pourrie, c’est la rencontre avec un coyote, à moins de 50m du chemin principal. Notre premier coyote depuis que l’on est sur le continent américain – et le premier de notre vie aussi ! Il a donc fallu que l’on soit à Hollywood pour vivre une telle expérience. Incroyable !

C’est donc avec le sourire que l’on redescend sur Hollywood Boulevard. N’étant pas loin de Little Armenia, je cherche – en vain – un resto arménien sur Google. Finalement, on se rabat sur un Péruvien ! Vers 14h30, on reprend métro et bus pour rentrer à Rosemead où l’on arrive vers 16h. Décidément, à Los Angeles, les transports fonctionnent bien, mais mieux vaut être patient !
Mardi 30 avril
Et hop ! Encore un petit réveil à 6h… On n’a pas entendu le coq, cette nuit : soit ils l’ont bouffé hier soir, soit on s’habitue. Je penche nettement pour cette seconde option, ce qui nous laisse présager deux futures nuits tranquilles. Après avoir rapidement déjeuné, on est dans un premier bus dès 7h10. Après 50mn de trajet, on est débarqués non loin de la ligne bleue du métro d’où on enchaine un parcours d’environ 45mn. Il ne nous reste qu’à prendre un dernier bus – et rebelote, 40mn – pour parvenir au pied du Getty Center, un musée d’art situé sur les hauteurs de Westwood, non loin d’UCLA, le fameux campus universitaire de Los Angeles. C’est donc à 9h45 que l’on embarque pour un ultime – et court – trajet dans le tram du musée, celui-ci étant installé au sommet d’une colline. Les bâtiments – construits entre 1985 et 1997 – sont résolument modernes, bien que l’architecte ait souhaité donner un petit côté « village italien » à l’ensemble. Quel que soit son intention, on aime bien le rendu, d’autant que de nombreuses sculptures agrémentent les différentes terrasses.



On commence par visiter les salles dédiées à la peinture – principalement européenne du XVIIe et XVIIIe, avec tout de même quelques œuvres du XIXe. Mais pour respecter les volontés de J. Paul Getty – l’industriel milliardaire à l’origine de la Fondation – il n’y a aucun tableau postérieur à cette date.


On termine la découverte du site par les superbes jardins où les nombreuses fleurs multicolores égaient un peu le ciel gris-blanc – oui, on écope encore d’une météo moyenne !


Vers midi, on redescend à pied jusqu’à l’entrée – 1.5km sans intérêt, je pensais que l’on verrait des statues mais en fait, elles se trouvaient non loin du tram – on reprend le bus, puis le métro en direction de Santa Monica. On file directement au pier – la jetée en bois – et on déjeune au Bubba Gump, un resto inspiré du film de Robert Zemeckis, Forrest Gump. La déco est sympa, et les assiettes – fish, shrimps and chips – appétissantes ! (Merci Isa et Michel pour l’adresse !)

Histoire de digérer nos 1600 calories ingérées, on fait un petit tour sur la plage, mais on abandonne l’idée d’aller jusqu’à Venice Muscle Beach, trop loin.




On reprend donc nos transports – deux métros, un bus – et deux heures trente plus tard, après avoir piqué un petit roupillon qui a failli nous faire rater une correspondance, on est de retour dans notre quartier !
Mercredi 1er mai
Encore une grande journée de repos : ben oui, affronter à nouveau d’énormes temps de transport pour peu de choses à voir ne nous incite pas à bouger. Demain, on quittera Los Angeles pour Chicago, et pour rallier ces deux villes nous prendrons le… train ! A bord du Southwest Chief, on devrait parcourir les 3645km du trajet en un peu plus de 43h. Voilà un bel entrainement pour un futur voyage à bord du Transsibérien !
Dernière chose avant de quitter l’ouest du pays : je ne ferai pas de bilan spécifique à cette région, mais à la fin de notre séjour, je fusionnerai le bilan USA Est dans un nouveau document qui réunira les infos sur l’ensemble des États-Unis.
INFOS PRATIQUES
- Se déplacer à Los Angeles en transports en commun : d’abord, c’est possible, ensuite c’est vraiment pas cher. Le seul bémol, c’est la patience, les transferts étant très longs à cause de l’étendue de la ville. Achat d’une carte TAP (dans les stations de métros ; on a acheté la notre à la station LAX Aviation, après avoir rendu notre voiture de location, automates, 2$) + pass 7 jours, 25$.
- Bon à savoir : à l’aéroport, des navettes gratuites relient les terminaux aux différentes lignes de métro. En revanche, dans l’autre sens, elles sont payantes avec la carte TAP !
- Balade à pied vers l’observatoire Griffith, 6km AR depuis le métro Western Hollywood (voir Google map pour l’attaque du sentier), 220m+.
- Getty Center, 10h-17h30, 21h vendredi et samedi, fermé le lundi. Entrée libre et tram d’accès gratuit lui-aussi. Prévoir au moins deux heures de visite.
- Hébergement Los Angeles : Chambre Airbnb, située à Rosemead, au nord-ouest de Downtown. Transports en commun à proximité. Accueil très sympa de James qui a récupéré nos bagages 3 heures avant le check-in. Chambre dans une sorte de bungalow, mais sans réelle fenêtre sur l’extérieur, avec salle de bain privée. Cuisine commune. Jardin. Wifi. Machine à laver et sécheuse à disposition. Coq et poules dans la maison voisine, donc « chants » nocturnes à prévoir (boules Quiès fournies !). 34€ la nuit.
Une réflexion au sujet de « Los Angeles, une ville tentaculaire qui ne nous a pas vraiment emballés… »