Jeudi 20 février
Après une nuit assez remuante dans le bus – on a tout le temps roulé sur une route de montagne bien tortueuse – on arrive à Oaxaca vers 7h30, une ville fondée par les Espagnols en 1529 alors que la région était le berceau de la culture zapotèque (350-700) avant de passer aux mains des Mixtèques (vers 1200) puis des Aztèques (XVe-VIe). Sans trop se soucier de cet aspect historique pourtant fort intéressant – veuillez nous excuser, on n’a quasiment pas dormi ! – on prend un taxi et en quelques minutes, on rejoint notre hôtel où on pose nos bagages, la chambre n’étant libre qu’à 13h.
Après avoir un peu trainé dans le patio de l’auberge, on se dirige vers le Zocalo. Mais il est un peu tôt – 9h30, tout de même ! – et tout semble bien endormi… Même la cathédrale est dans l’ombre ! Alors, à petits pas, on remonte la Calle Macedonio Alacala : l’artère est piétonne et on apprécie car il n’y a pas de voitures en stationnement pour masquer les façades !


On arrive assez rapidement au Templo de Santo Domingo, le joyau de la ville en matière d’édifice religieux. Construite entre 1570 et 1608 par les meilleurs artisans de Puebla, l’église faisait partie du monastère dominicain de la ville. À l’instar d’autres monuments de cette région sujette aux séismes, Santo Domingo possède des murs de pierre très épais. Parmi les sculptures de la façade, le personnage portant une église représente le moine espagnol Santo Domingo de Guzmán (vers 1170-1221), fondateur de l’ordre dominicain. Cet ordre, qui imposait le respect strict des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, protégea les Indiens des excès du colonialisme.


L’intérieur baroque est très ornementé : de superbes motifs dorés encadrent ainsi une profusion de figures peintes…



En ressortant de l’église, on est attirés par de la musique : il s’agit d’une présentation du carnaval qui se déroulera dans la ville du 1er au 5 mars. On ne peut être qu’impressionnés par les costumes traditionnels des danseurs ! Et on compatit en imaginant la suée qu’ils doivent prendre…

On continue à explorer tranquillement le quartier. Comme souvent au Mexique, il faut souvent pousser les portes des maisons pour découvrir des patios bien fleuris ou encore des petites expos d’artisanat…


Vers 11h30, on retourne au Zocalo : à cette heure, la place est très animée, car aujourd’hui se déroule la journée internationale des langues d’origine. Autant dire que l’évènement est grandement célébré avec force de chants, de danses et de discours. Et pour l’occasion, bon nombre de Mexicains ont revêtu de belles tenues traditionnelles de fête.



Devant la cathédrale, on retrouve les danseurs du carnaval qui ne semblent pas fatigués par leur danse endiablée exécutée sous un soleil de plomb ! (voir la vidéo sur Facebook)


Vers 13h, on retourne à l’hôtel prendre notre chambre : petite déception, celle-ci ne possède qu’une toute petite fenêtre. Les hébergements se suivent mais… ne se ressemblent pas ! On ne s’éternise pas, et on repart vers le marché pour déjeuner. On s’arrête dans un resto qui propose un menu à 40 pesos, soit 1.80€… Bon, on ne va pas mentir : c’était correct mais pas vraiment savoureux ! Vers le Zocalo, on tente de se réconforter avec une glace, mais là encore, on n’est pas convaincus… Heureusement, on profite du spectacle qui se déroule depuis le matin sur la place !

On est impressionnés par l’ambiance festive qui règne à Oaxaca et qui nous rappelle un peu Mexico. En repartant vers l’hôtel – il est 15h30 et on commence à accuser la fatigue ! – on croise même un groupe de jeunes collégiens qui improvisent une manifestation afin d’obtenir de meilleures conditions d’études.

Vendredi 22 février
Bien reposés, on prend notre petit-déjeuner vers 9h, puis on part vers le centre-ville. On retourne vers l’église de Santo Domingo, véritable cœur touristique d’Oaxaca. Là, on visite le superbe Museo de las Culturas de Oaxaca. Franchement, on ne s’attendait pas à découvrir un musée de cette qualité ! Installé autour du cloitre de l’église, on y découvre – à travers de multiples salles – toute l’histoire de la région et du monastère.


Pas de bol, le trésor mixtèque de la Tombe n°7 de Monte Albán qui remonte au XIVe siècle, et constitue la pièce maîtresse du musée, est actuellement en rénovation. On s’émerveille tout de même devant de belles pièces originales de la culture préhispanique…

On poursuit la visite avec les salles consacrées à l’histoire coloniale et religieuse du site. Là encore, on est étonnés de la qualité des objets exposés.

Même si le musée est vraiment intéressant, il ne faut pas négliger la vue plongeante – et superbe ! – que l’on a sur le quartier depuis le second étage du cloitre.


Et à l’arrière, on découvre les jardins du monastère et ses incroyables et innombrables cactus.


D’ailleurs, en ressortant du musée vers midi – oui, on y a passé plus de deux heures sans s’ennuyer une seconde ! – on se dirige vers le Jardín Etnobotánico qui fait partie du complexe monastique. Mais là encore, on manque de chance car la visite guidée est déjà partie, et la suivante n’est prévue qu’à 17h ! On reviendra mardi…
On se contente donc d’une balade dans ce quartier fort sympathique et très fleuri ! La faim se faisant sentir, on déjeune dans un restaurant chinois (!) non loin du parc El Llano. Puis on marche un peu au hasard des rues… et on ne se lasse pas d’admirer les maisons bien colorées.



Vers 15h, on est de retour vers le Templo de San Domingo. Sa façade est maintenant bien éclairée et révèle toute la richesse de son architecture !

On visite l’Instituto de Artes Graficas tout proche, très intéressant, mais malheureusement les affiches – mises sous verre – présentent trop de reflets pour que l’on puisse les photographier…
Après une glace – meilleure que celle de la veille ! – on remonte la Calle Macedonio Alacala – celle-là, on l’aime bien car étant piétonne, on échappe aux gaz d’échappement des véhicules !
On termine cette belle journée au Museo de Arte Contemporaneo, installé dans une ancienne demeure coloniale parfaitement restaurée. Comme souvent dans ce genre d’endroit, certaines œuvres nous interpellent tandis que d’autres nous laissent plutôt dubitatifs… Quoi qu’il en soit, c’est une visite à ne pas louper !

On traine encore un bon moment vers le Zocalo et le quartier du marché, pratique pour les petites courses, et il fait presque nuit quand on regagne notre hôtel. Au moins, on ne souffrira pas du manque de lumière naturelle dans notre chambre ! Demain, changement d’ambiance : on a réservé un tour vers les vallées centrales de la région…
INFOS PRATIQUES
- Bus ADO 1ère classe San Cristobal de las Casas / Oaxaca, départ 20h, arrivée 7h30, aucun arrêt en route ! 490$ ~ 23€, réservation faite sur internet 3 semaines avant le départ ; compter le double en achetant le billet en gare à quelques jours du départ. Véhicule très confortable, mais route bien sinueuse ! Attention, ne pas réserver via le site ADO car il y a un bug qui modifie la date de départ et ensuite, on doit payer un supplément pour changer le billet. Préférer le site Clickbus.
- Attention, la majorité des musées d’Oaxaca sont fermés le mardi !
- Templo de Santo Domingo, 7h-13h & 16h-20h, entrée libre
- Museo de las Culturas de Oaxaca, 10h-18h30 sauf mardi, 75$ / 3.50€ – On doit laisser dans un casier sac à dos et paquet de cigarettes !
- Instituto de Artes Graficas, 9h-20h30 sauf mardi, entrée libre
- Museo de Arte Contemporaneo, 10h30-20h sauf mardi, 20$ / 0.95€
Hébergement : Casa de Don Pablo Hostel, située à moins de 10mn à pied du Zocalo. Joli patio et agréable terrasse sur le toit. Chambre (avec salle de bain) très mal située, avec une toute petite fenêtre, mais correctement équipée (quoique le confort demeure un peu sommaire). Petit-déjeuner inclus. Cuisine commune, wifi. 29.50€ la nuit, résa via Booking.com, un peu cher pour la prestation.
Encore une magnifique ballade dans ce pays si attachant
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