Lundi 11 février
Comme prévu, on est debout à 5h15, et on quitte l’hôtel quarante-cinq minutes plus tard. Il fait encore nuit, mais on distingue bien le volcan Agua : eh oui, il aura fallu attendre notre départ pour le voir sans nuage ! A 6h10, on est à la gare routière – enfin, je devrais plutôt dire le parking de terre qui fait office de terminal de bus… Pour ne pas changer, on est en avance puisque le bus direct pour Panajachel n’est prévu qu’à 7h. On est rejoint par quatre jeunes Français avec qui on sympathise immédiatement : du coup, on ne voit pas le temps passer !
A 7h, pas de bus… Rien non plus, à 7h15… On poireaute encore jusqu’à 7h30, puis Gérard – dont la qualité première est la patience – va aux nouvelles. Eh bien, inutile d’attendre plus, cet unique bus direct ne viendra pas. Après avoir jeté les sacs sur le toit, on embarque donc tous à bord d’un véhicule pour Chimaltenango, d’où on aura une correspondance pour Pana. Pas de problème, on est habitués aux transferts !
Quarante-cinq minutes de route tranquille plus tard, on arrive donc à Chimaltenango, une petite ville poussiéreuse. Ici aussi, point de gare routière, on s’arrête au bord d’un trottoir… Gérard sort par l’arrière du chicken bus ; pour moi, impossible de sauter la marche de plus d’un mètre, alors je me dirige vers la porte avant. Dès le pied posé sur le macadam, un spectacle surprenant s’offre à mes yeux : deux gars sont en train de s’arracher littéralement mon gros sac ! Le plus faible tombe à la renverse, tandis que le second balance mon paquetage sur l’épaule – 20 kilos tout de même ! – et se met à courir… Gérard, lui, tente de réceptionner le second sac du toit. Ni une, ni deux, je pique un sprint derrière le type qui – selon moi – s’enfuit avec mon sac ! Je le rattrape – forme olympique ! – je le talonne, je suis même prête à le plaquer… quand il me hurle « Pana », et grimpe sur un bus stationné à une centaine de mètres du véhicule que l’on vient de quitter. Je comprends alors qu’il s’agit d’un porteur – ouais, ils sont agités par ici ! – et que deux bus partent au même moment pour la destination, chaque équipage essayant de récupérer le plus de clients possibles.
Au même moment, Gérard et les Français arrivent aussi en courant, mais alors que le porteur lui arrache le sac des mains, accroché à l’échelle du bus, le véhicule démarre. Et nous voilà tous repartis à courir dans l’autre sens, un peu inquiets que les bagages partent sans nous. Finalement, on parvient tous à grimper dans le bus, et on s’affale sur nos fauteuils, même pas essoufflés mais plutôt impressionnés par la violence du transfert. Jamais on n’avait vu pareille pratique !
Le bus censé se rendre à Panajachel prend rapidement la route. Et là, on comprend vite que le chauffeur entame une course poursuite avec le second bus, sûrement pour être le premier à charger les futurs clients. Accélérations brutales, coups de frein, de volant… Il double par la droite, la gauche… Une horreur… Et la vitesse… Pendant plus d’une heure, on est ballotés dans tous les sens, on s’accroche comme on peut… Sûr que demain, on aura des crampes aux mains à force d’avoir agrippé la barre métallique du siège devant nous. Pour ceux qui connaissent Disney, c’est le « train de la mine », dans sa version longue et non sécurisée. Du jamais vu en quarante ans de voyages autour du monde et des milliers d’heures passés dans des transports variés… Bref, sur ce coup, je dirais que l’on a eu de la chance qu’un pneu n’éclate pas ou que le véhicule n’en percute pas un autre. Sans trembler, on est vraiment passés en zone rouge question risque accidentel…

Un peu blêmes, on sort du bus à Los Encuentros. Ben oui : finalement, le véhicule n’allait pas à Panajachel… Évidement, on l’apprend au dernier moment. Mais dans un sens, on n’est pas mécontents de quitter ce chauffeur totalement cinglé.
Là, de nouveau, des porteurs se précipitent vers nous, prêts à nous renfourner illico presto dans le premier bus qui part. On met tout de suite le holà : hors de question de sauter dans un autre véhicule sans savoir où il nous déposera, et on fait bien, car on nous annonce encore un changement pour parvenir à destination. Hein ? Ils se fichent de nous ou quoi ? Un coup d’œil à Google map nous informe que l’on n’est qu’à vingt kilomètres de Panajachel. Tranquillo ! Pause cigarette… Pause pipi… Réflexions… On n’hésite pas, on prend un taxi qui, après petite négociation, nous demande 125 quetzals, soit un peu plus de 14€. Et c’est finalement calmement et sereinement que l’on arrive au bord du lac Atitlan, après un voyage plutôt éprouvant…


On pose les bagages à l’auberge, et on va faire un premier tour vers le lac. La vue sur les volcans est superbe !

Comme on n’a pas mangé grand-chose ce matin, à midi pile, on est devant une viande grillée accompagnée de guacamole, de salade et de riz.
Puis on poursuit notre balade au bord de l’eau. Agréable, mais la pression touristique fait que l’on est abordés toutes les deux minutes, qui pour nous vendre un foulard, qui pour nous faire venir dans son resto…




On rejoint le village – pas vraiment beau, et surtout bondé d’innombrables restos et boutiques de souvenirs. En théorie, j’aurais préféré résider à San Pedro, mais il aurait alors été plus difficile d’attraper notre shuttle, vendredi à 6h du matin, pour le Mexique. On se contentera donc de Panajachel. Heureusement, dès demain, on partira à la découverte des autres villages du bord du lac, plus authentiques a priori…
INFOS PRATIQUES
- Transport Antigua / Panajachel en bus locaux : normalement, un bus quotidien part d’Antigua à 7h (gare routière derrière le marché, vers le terrain de foot), mais ce lundi, il n’est jamais venu. On a donc fait Antigua / Chimaltenango, 45mn, 5Q ~ 0.60€ + Chimaltenango / Los Encuentros, 1h15, 15Q ~ 1.80€ + taxi Los Encuentros / Panajachel, 30mn, 125Q ~ 14.30€. On aurait pu effectuer ce dernier trajet avec deux bus différents… Il existe aussi des shuttles qui relient – plus calmement ? – les deux villes.
- Hébergement : Hospedaje El Viajero, situé au centre de Panajachel, à 5mn à pied du lac, en retrait de la route donc très calme. Cadre agréable et fleuri, terrasse. Chambre confortable avec salle de bain privée. Wifi. 23.25€ la nuit, résa via Booking.com.
Apparemment au vu de la photo…le jeu en valait la chandelle !!!!!
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Disons que si on se contente de regarder le lac et les volcans : oui ! Mais les villages sont un peu décevants…
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Ca ne devait pas être marrant sur le coup, mais la narration est géniale est m’a fait mourir de rire. Bonne continuation.
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Merci ! C’est vrai que sur le moment, on était plutôt crispés ! Bon voyage aussi à vous et à toute la famille !
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Sophie, superbe narration je me voyais avec vous!!!!!!Vous allez vous rappeler de ce voyage en bus!!!!!!
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Oui, on s’en souviendra ! Et sur le moment, on riais moins que pendant l’écriture de l’article !!!
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