Samedi 9 février
Pas de chance : au réveil, la couverture nuageuse est bien épaisse, et on n’aperçoit toujours pas le sommet du volcan Agua qui fait face à la fenêtre de notre chambre. On se console (!) avec le petit-déjeuner qui, lui, finirait presque par nous donner des éruptions cutanées avec ses traditionnels haricots noirs ! Le ventre plein et rassasiés – l’avantage de ce type de plat, c’est qu’il nous coupe l’appétit pour un bon moment… – on repart à la découverte d’Antigua.
On commence par visiter l’ancien collège de la Compagnie de Jésus, fondé en 1626. Le bâtiment historique, joliment restauré 1996, accueille désormais le Centre de formation de la coopération espagnole. Pendant quelques temps, ce couvent et collège de jésuites tint une place importante dans la ville jusqu’à ce que l’ordre en soit expulsé en 1767. Six ans plus tard, le monastère était détruit par le grand tremblement de terre du 29 juillet 1773 qui rasa une grande partie de la ville. Aujourd’hui, seule l’église est à l’état de ruine, les trois cloitres et bâtiments adjacents abritent de belles salles où sont présentées des expos temporaires.



Après ce bain de culture, on flâne un peu dans les rues d’Antigua, et on n’hésite pas à franchir les porches derrière lesquels se cachent de belles cours intérieures. En général, il s’agit d’hôtels de charme ou de restaurants, mais on a toujours été autorisés à y faire un tour.

Après avoir une fois de plus traversé le Parque Central, on se dirige vers la cathédrale.



Même si elle aussi est en ruine, une petite partie a été restaurée afin que les messes y soient toujours célébrées. En parcourant les vestiges abandonnés depuis 1773 – dont l’entrée se trouve dans une rue latérale – on prend pleinement conscience de la taille du site !

Presque en face des ruines de la cathédrale, se tient le Musée d’Art colonial. Là, on a un peu été déçus car les salles ne présentaient que quelques sculptures d’art religieux et des tableaux purement liturgiques, et aucune représentation d’Antigua avant 1773 comme on l’aurait souhaité. Néanmoins, le bâtiment – autrefois siège de l’Université de San Carlos de Borromeo – est superbe…


On continue notre chemin vers le Tanque la Union, un joli petit parc qui fait face à une église bien jaune qui abrite également les œuvres sociales du Saint Pedro Hermano, le chrétien le plus vénéré d’Antigua. Né en 1626 à Tenerife, dans l’archipel espagnol des Canaries, Pedro de San José Betancur travailla comme berger jusqu’à 24 ans, puis décida de se rendre au Guatemala pour aider les pauvres. Le voyage le mit sur la paille, puis il échoua dans ses études au séminaire franciscain d’Antigua. Nullement découragé, il entreprit de recueillir les Mayas qui agonisaient dans les rues et de les guérir durant les épidémies du XVIIe siècle. Il avait trouvé sa vocation et, quelques années plus tard, il fonda un hospice pour les indigents, puis des refuges pour les sans-abris et des écoles pour les étudiants pauvres. L’œuvre de Hermano Pedro déboucha sur la création de l’ordre de Bethléem, dont les religieux conservèrent sa cape, à sa mort, en 1667. (source Lonely Planet)



C’est au Couvent de Santa Clara que l’on visite nos dernières ruines de la journée. Fondé par des sœurs de Puebla, au Mexique, en 1734, le monastère fonctionna jusqu’en 1773, date à laquelle il fut détruit par le séisme. Le jardin et le cloitre sont superbement bien mis en valeur…


On termine cette tournée des sites religieux en jetant un coup d’œil à l’église de San Francisco. Ici plane toujours le souvenir de Pedro Hermano dont la crypte est visitée par de nombreux pèlerins. Nous, on se contente du jardin et du petit marché installé juste devant !




Sans se presser, on retourne vers le Parque Central. Vers 14h, on déjeune dans une pizzéria – oui, on l’avoue, on a fait un refus en s’imaginant de nouveau devant un plat de fayots noirs…
On retourne à l’hôtel, on traine un peu – lecture, préparation de l’article pour le blog – et à 17h30, on prend place sur le toit-terrasse pour notre désormais traditionnel mojito / coucher de soleil ! Mais ce soir, le Fuego ne montre pas son cône… Demain peut-être ?!?
INFOS PRATIQUES
- Centre de formation de la coopération espagnole (ex-compagnie de Jésus), 9h-18h, entrée libre
- Ruines de la cathédrale, 9h-17h (accès par 5a calle Oriente), 15Q ~ 1.70€
- Musée d’Art colonial, 9h-16h (fermé entre 12h et 14h le week-end), 50Q ~ 5.70€ – Un peu cher pour la prestation…
- Couvent Santa Clara, 9h-18h, 40Q ~ 4.60€
- Hébergement : La Vieja Terraza, auberge très bien située, bon accueil. Chambre correcte avec salle de bain privée. Wifi. Bar sur le toit-terrasse, très sympa. Petit déjeuner en sus, 20Q ~ 2.30€. Environ 26€ la nuit, résa via Booking.com.
Une réflexion au sujet de « Toujours à Antigua, entre ruines et artisanat local »