Jeudi 15 novembre
A 8h, on quitte notre agréable logement d’Orlando, une demi-heure plus tard, on rend la voiture de location, et vers 9h, on prend un bus urbain qui nous mène à la gare routière Megabus. L’attente est courte, mais il fait chaud, environ 30°C… A 11h, on embarque à bord du bus pour Atlanta. Le trajet se déroule sans encombre, on fait deux pauses et à chaque fois, on constate qu’une certaine fraicheur s’installe. A 20h, à notre arrivée à Atlanta, grosse surprise : le thermomètre affiche 1°C et avec le vent, on a un bon ressenti de -5°C. Glups… On se réfugie dans le bar d’un hôtel de luxe tout proche : on a encore 2h à patienter avant notre correspondance pour New Orleans, et vu ce froid, on ne va pas rester sur le trottoir à faire le pied de grue ! Vers 22h, on se présente à l’embarquement : on poireaute encore une bonne demi-heure dans ce vent glacial – on a même sorti la couverture polaire pour se protéger – puis on s’installe dans notre carrosse roulant pour la nuit !
Vendredi 16 novembre
Une fois de plus, on a été très satisfait des prestations Megabus : chauffeuse sympa et prudente, arrêts réguliers, service ponctuel… Que demander de plus pour un trajet de presque 20h – depuis Orlando – facturé à peine 20€ par personne !
L’arrivée à New Orleans se fait comme prévu à 6h15 – mais comme on a une heure de décalage horaire avec la Floride, ce n’est pas dérangeant. Ce qui l’est un peu plus, c’est la pauvreté du buffet de la gare : pour le petit-déjeuner, on n’a pas d’autre choix que d’aller chez Subway… Pas trop notre tasse de thé !
A 8h, on récupère notre voiture de location dans une agence Enterprise proche. Et c’est parti pour une grosse semaine de découverte de la Louisiane qui fut française jusqu’en 1803, date à laquelle elle fut vendue aux États-Unis par Napoléon…
On quitte rapidement New Orleans – on y reviendra dans quelques jours – et on prend la route des plantations qui longe le Mississipi. Malheureusement, on n’aperçoit que trop rarement ce fleuve mythique protégé par une digue. Et quand on parvient enfin à le voir, on découvre que ses berges sont encombrées de barges et de cargos.
Heureusement, on arrive à la Plantation Laura et la beauté du site nous fait vite oublier notre déception fluviale !
A 11h, on participe à une visite guidée en français. Eh oui, la langue de Molière est encore en usage car cette plantation fut longtemps la propriété d’une famille créole, autrement dit d’une famille née en Louisiane, francophone et catholique, les trois critères indispensables pour définir l’identité créole.



On découvre ainsi l’immense exploitation de canne à sucre fondée en 1804 par Guillaume Duparc, un vétéran de la marine française qui a combattu dans la Guerre d’indépendance américaine. La visite, guidée par Victor, est passionnante car elle retrace toute l’histoire de cette famille sur quatre générations. La dernière héritière – Laura, du nom actuel de la plantation – décidera finalement de vendre l’exploitation en 1892. En effet, même si l’esclavage a été aboli depuis 1865, elle refuse de vivre sur un domaine où des années durant tant de noirs ont été exploités, et elle rejette cet ancien monde créole qu’elle juge dépassé. La visite nous permet de bien comprendre l’antagonisme de ces deux mondes qui s’opposent bien que vivant ensemble : les propriétaires et les esclaves. Certaines « anecdotes » font froids dans le dos, particulièrement quand on apprend que les esclaves qui tentaient de s’échapper étaient marqués au fer rouge sur le visage quand ils étaient rattrapés…






Après la visite du bâtiment principal, on se dirige vers le jardin où subsistent encore quelques vestiges de la transformation de la canne en sucre et de beaux arbres fruitiers.

Plus loin, on aperçoit quelques anciennes cases qui servaient de logement aux esclaves. En pénétrant dans l’une d’entre elle, on comprend aisément que leur vie quotidienne devait être rude… On apprend avec un peu de stupeur qu’après l’abolition, ces esclaves sont devenus des employés, mais qu’au lieu d’être payés – très chichement, on s’en doute ! – en dollars, on ne leur donnait que des jetons à dépenser exclusivement à la boutique de la plantation. Certains finirent même endettés car on leur facturait logement et nourriture à prix fort…


On fait encore quelques vues de cette bâtisse aux couleurs pastel qui, à l’époque, était une manière de se différencier des plantations américaines toutes blanches.


Puis on termine la visite par le musée consacré à l’esclavage. On y découvre des témoignages poignants qui nous replongent dans la triste réalité de l’époque…



Après un dernier passage par la boutique – très bien achalandée – on quitte la plantation Laura vers 13h, encore impressionnés par cette belle et émouvante visite. Car au-delà de la découverte d’une jolie plantation, c’est surtout le drame de l’esclavage qui est évoqué…
Moins d’un kilomètre plus loin, on déjeune dans un resto très « couleur locale » : aux murs sont accrochés des têtes d’alligators, tels des trophées… Et ça et là, s’amoncellent mille et une bricoles. Qu’importe la déco, on se régale avec deux plats cajuns : une sorte de steak composé de fruits de mer et de poissons, et une soupe de crevettes bien relevée ! On a aussi la satisfaction d’échanger nos impressions de voyage avec deux couples québécois…

Il nous reste une petite heure de route pour gagner Houma, notre étape pour deux nuits. Sans trainer, on s’installe dans un motel très rudimentaire, et après quelques courses, on regagne notre palace pour profiter d’un peu de repos bien mérité !
INFOS PRATIQUES
- Laura Plantation, 10h-16h (billetterie ouverte à partir de 9h30), 25$ HT. Visites guidées en français à 11h, 13h et 15h. Accueil très sympa. Ne pas louper le musée de l’esclavage après la découverte guidée de la plantation.
- Hébergement : Lake Houmas Inn (ex Motel 6), situé à l’entrée de Houma. Motel un peu vieillot mais chambre fonctionnelle, spacieuse et bien équipée (micro-onde, frigo, salle de bain et wifi). Accueil sympa. Environ 48€ la nuit via Booking.com.
Encore une fois une belle promenade et un voyage dans le temps, une époque bénie pour les propriétaires, mais terrible pour les esclaves qui travaillaient dans ces plantations, merçi pour cette ballade Amitiés
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