Dans les pas de Shakespeare, à Stratford-upon-Avon et ses environs…

Dimanche 20 mars

Sans nous presser, nous quittons le camping vers 9h30, et nous prenons la direction de Warwick, une petite ville située 150km à l’ouest de Cambridge. Le trajet est rapide et se déroule presque intégralement sur autoroute. Vers midi, nous arrivons à destination et patientons en attendant que Camping le Warwick Racecourse ouvre ses portes : le lieu est très surprenant, installé dans la prairie intérieure d’un hippodrome !


A 13h15, sitôt le camping-car parqué, nous partons à vélo découvrir Warwick. La ville a un riche passé historique, la légende veut même que c’est ici que fut fondée, en 914, la plus ancienne école pour garçons d’Angleterre. Vestige de cette époque médiévale, le château, construit par Guillaume le Conquérant en 1068, impressionne par ses hauts murs qui plongent directement dans l’Avon !


Après mûre réflexion, on zappe la visite intérieure – qui nous semble plutôt proposer des activités pour enfants et adolescents – et on préfère profiter de la vue depuis The Mill Garden, un jardin de poche idéalement situé au bord de la rivière, à quelques mètres du donjon du château !



Nous poursuivons la balade, le nez en l’air pour observer les anciennes maisons à colombages – avec une mention spéciale pour le superbe impasse qui mène au jardin. Après avoir longé la muraille du château – où un paon monte la garde ! – nous nous dirigeons vers la Collégiale Sainte Mary. Pas de chance, celle-ci est en partie cachée sous les échafaudages, tout comme Lord Leycester Hospital, une superbe bâtisse médiévale du XVe siècle, qui survécut au grand incendie de 1694.  






Et c’est au St Nicholas’ Park que l’on termine cette première visite de Warwick, un parc bien agréable et très animé le dimanche, avec ses pédalos sur l’Avon, sa petite fête foraine et ses joueurs de hockey sur gazon !





Avant de rentrer au camping, nous faisons le tour de l’hippodrome par le chemin qui borde la corde intérieure. Dans ce vaste espace se trouvent un golf 9 trous et d’immenses prairies destinées à la balade des chiens. De retour sur notre emplacement, nous sommes accueillis par les pirouettes d’un écureuil qui nous fait le spectacle pendant un bon moment, sous l’œil habitué et presque dédaigneux d’un pigeon !





Lundi 21 mars

Ciel gris au réveil… Hein ? Quoi ? On commençait à s’habituer à cette météo méditerranéenne, nous ! Comme il est hors de question de rester inactifs, on pédale tout de même jusqu’à Royal Leamington Spa, une ville thermale située à une dizaine de kilomètres de Warwick. A vélo, l’accès se fait en suivant le chemin de halage d’un canal. Mais ô surprise, celui-ci est si étroit que deux piétons ne peuvent pas se croiser : autant dire que sur un vélo, avec l’eau à quelques centimètres de la roue, mieux vaut ne pas être distrait !





Les nuages s’amoncelant, on décide de retourner déjeuner au camping-car. S’ensuit une après-midi tranquille consacrée à l’actualisation du blog…

Mardi 22 mars

Le magnifique ciel bleu habituel étant revenu, à 8h30, on part à vélo en direction de Stratford-upon-Avon, la ville de naissance de William Shakespeare. Sur le papier, le parcours semblait simple, il suffisait de suivre la route cyclable n°41 dès la sortie du camping ! Mais c’était sans compter avec la discrétion des fléchages : à plusieurs reprises, nous avons raté la signalisation – la plupart du temps matérialisée par un petit autocollant apposé sur un lampadaire – et il nous a fallu un temps certain pour rejoindre notre but ! Finalement, nous sommes tout de même à l’heure pour la visite de la Shakespeare’s Birthplace prévue à 10h.


On passe d’abord dans deux salles qui présentent la vie et l’œuvre de Shakespeare, avec quelques représentations originales et modernes du dramaturge.




Puis, sans s’attarder dans le jardin – on y passera un moment plus tard – on se dirige immédiatement vers la petite maison à colombage de style Tudor dans laquelle Shakespeare passa son enfance. Troisième d’une fratrie de huit enfants, William nait en 1564. John, son père, artisan gantier, devient en 1568 maire de Stratford, ce qui constitue à l’époque la plus haute fonction élective de la ville. C’est pourquoi son fils eut le privilège de fréquenter le lycée local au début de ses études.




En 1582, âgé de 18 ans, William épouse Anne Hathaway. Le jeune couple continue de vivre dans la maison, c’est même là que naissent leurs propres enfants, Susanna, Judith et Hamnet. John Shakespeare décède en 1601 et, étant le fils aîné survivant, William hérite de la demeure. Il loue une partie du cottage à sa sœur, le reste est transformé en auberge. Celle-ci, connue sous le de Swan and Maidenhead Inn, passera entre les mains de plusieurs propriétaires mais restera en activité jusqu’en 1847.


La visite est très intéressante car, outre le fait de marcher dans les pas du célèbre Shakespeare, elle permet également de découvrir un intérieur de l’époque. Si nous étions venus une semaine plus tard, nous aurions aussi pu voir Shakespeare’s New Place – où l’écrivain s’installa avec sa famille en 1597 – et Anne Hathaway’s Cottage – la maison de famille de son épouse. Dommage, ce sera pour une autre fois !


Nous terminons par le jardin où un affichage très didactique résume sous forme de BD les principales œuvres de l’écrivain.



Une fois dehors, nous nous baladons un bon moment dans la petite ville : d’emblée, on s’y sent bien, et de nouveau, on admire les nombreuses façades à colombages. On croise des effigies de Shakespeare à tous les coins de rue : pas de doute, ici, il est vraiment mis à toutes les sauces – ou à toutes les bières, faudrait-il dire !  








Après le déjeuner – un hamburger maison et un gâteau chocolat / orange, pris dans un salon de thé typiquement british ! – on s’accorde une pause lèche-vitrine – on tombe sur une superbe boutique Harry Potter, mais on ne craque pas !




Puis nous reprenons les vélos et pédalons jusqu’au Anne Hathaway’s Cottage. A défaut de visite intérieure, on l’aperçoit tout de même depuis la rue. Et on apprécie beaucoup le quartier, bâti de nombreux cottages magnifiquement entretenus.



De retour au centre-ville, on fait un crochet jusqu’à la Holy Trinity Church qui abrite le tombeau de Shakespeare. Une fois de plus, on manque de chance puisque l’église est fermée le mardi ! On ne pourra donc pas voir l’épitaphe du grand homme « Béni soit l’homme qui respecte ce tombeau, et maudit soit celui qui bougera mes os » à laquelle personne n’a pris le risque de toucher depuis 1616 !


Une dernière – très agréable – balade le long de Riverside, au bord de l’Avon, un dernier coup d’œil au Royal Shakespeare Theatre devant lequel un acteur déclame des vers du grand écrivain, et nous reprenons la route du retour…






Cette fois, nous ne manquons aucune bifurcation et empruntons le bon itinéraire cyclable ! Celui-ci est vraiment plaisant et bucolique à souhait, on chemine dans la campagne via Charlecote Park où, depuis la route, on repère quelques daims tout proches de nous…






Mercredi 23 mars

Alors que nous étions partis plein sud hier, aujourd’hui, c’est vers le nord que nous pédalons dès 9h, toujours sous un magnifique ciel azur. Cette fois, nous trouvons assez rapidement la route cyclable n°52 qui doit nous conduire au Château de Kenilworth, et on parvient à destination presque sans se tromper ! Nous commençons par acheter le pass annuel English Heritage qui gère de nombreux sites historiques en Angleterre dont celui-ci. Les formalités accomplies, nous commençons la visite : nous sommes immédiatement impressionnés par la taille de l’édifice que nous imaginions beaucoup plus modeste.



Si l’origine exacte du château est incertaine, les historiens datent le début de sa construction en 1120, par Geoffroy de Clinton, un Normand au passé obscur, proche conseiller du roi Henri Ier. A sa mort, le château passe dans les possessions royales, et peu à peu, la forteresse évolue en demeure résidentielle.




Le château reste dans la Couronne jusqu’à ce qu’il soit donné au favori d’Henri VIII, John Dudley. Après l’exécution de ce dernier, la reine Élisabeth I le donne à son propre favori Robert Dudley, fils de John. En effet, Robert a sur la reine un ascendant presque absolu, tant par la beauté de son visage et l’élégance de ses manières que par sa souplesse et ses flatteries. Espérant obtenir sa main, il rénove somptueusement le château en vue de futures visites royales…




La cour d’Élisabeth s’y déplace à quatre reprises, et notamment en 1575. Cette dernière visite est fameuse par son faste, et pendant un mois entier, il est dit que l’on y dépense mille livres par jour – l’équivalent de 2.000.000€ actuels. Cette festivité aurait même été la source d’inspiration du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare…





Mais malgré tous ses efforts pour épouser la reine – qui est d’ailleurs très réceptive au charme de Robert – le mariage ne se fit jamais

A la mort de Robert Dudley, le château, confisqué au bénéfice de la Couronne, est finalement démantelé en 1656, après la Première Révolution anglaise.


Cette visite est passionnante, et grâce aux nombreux panneaux explicatifs, on en comprend bien l’histoire, d’autant que dans la grande tour qui autrefois abritait la porte d’entrée et la garnison du château, une petite expo peaufine l’ensemble.



Nous sommes tellement bien sur ce site que l’on ne voit pas l’heure passer ! Du coup, on déjeune sur place, la cafeteria propose de bonnes jackets potatoes et un étonnant gâteau à l’avocat et aux courgettes : très bon, à découvrir !


Vers 13h30, on reprend les vélos et cette fois, plutôt que de rentrer directement à Warwick, on ose une petite variante passant par Beausale. La campagne est superbe, et parsemée de nombreuses jonquilles !


Jeudi 24 mars

Journée de repos bien mérité ! On profite donc de la superbe météo au camping, 27° à l’intérieur, plus de 30° au soleil… Mais qui a dit qu’il pleuvait tout le temps en Angleterre ? Nous, on en serait presque à attraper des coups de chaud ! Demain, nous quitterons Warwick pour les Costwolds, et plus précisément nous nous poserons non loin de Bourton-on-the-Water, pour un week-end au vert, avant de rejoindre Oxford lundi prochain.


  • INFOS PRATIQUES
  • Accès en Angleterre par Eurotunnel Le Shuttle au départ de Calais, et arrivée à Folkestone. Traversée rapide de 35mn, se présenter au terminal une heure avant l’embarquement pour effectuer les formalités de douane. Tous nos documents ayant été enregistrés avant le départ, l’accès au terminal est rapide et se fait grâce à la lecture de la plaque d’immatriculation (il suffit juste de confirmer sur une borne les infos). De même, les contrôles de personnes et de véhicule sont vite accomplis. Temps de traversée : 35mn. Tarif : 360€ l’AR, avec date et horaire définis. Plus on réserve à l’avance, et meilleur est le tarif ! On recommande Eurotunnel car le service fonctionne même en cas de tempête, et les navettes ferroviaires sont plus écolos que les ferrys.
  • Warwick Racecourse Caravan Club Site, situé à l’intérieur de l’hippodrome, ce qui est très original, et à proximité immédiate de la ville et d’un supermarché. Accueil charmant. Camping très bien entretenu, avec des emplacements stabilisés bien plats, sanitaires très bien chauffés et agréable, laverie (6£ pour une machine + une sécheuse). Pas de wifi (mais a priori, on peut se connecter sur le réseau de l’hippodrome selon son emplacement, pas testé) mais la 4G fonctionne très bien. 22.30£ la nuit, électricité incluse. Au préalable, il faut absolument prendre un abonnement au Caravan and Motorhome Club, 66£ par an, pour éviter une surcharge de 13£ par nuit, et également bénéficier de nombreux discounts (Eurotunnel, ferrys, visites).
  • A voir / à faire à Warwick et dans ses environs
    • Balade à vélo à Warwick,
      • Vieille ville (coup d’œil extérieur au Lord Leycester Hospital et à la Collégiale Sainte Mary, tous deux fermés pour travaux)
      • The Mill Garden (difficile de connaitre les horaires, tenu par un couple de personnes âgées qui semblent habiter sur place,)
      • St. Nicholas Park (accès libre)
      • Eventuellement Warwick Castle (10h-16h, 18£ hors saison)
      • Tour de l’hippodrome à pied ou à vélo.
      • Pour info, nous avons parcouru 10km à vélo dans la ville , y compris le tour de l’hippodrome.
    • Balade à vélo jusqu’à Leamington Spa, en suivant Union Grand Canal, 20km AR. Attention, le chemin de halage est vraiment TRÈS étroit !
    • Balade à vélo jusqu’à Stratford-upon-Avon, 46km AR, 180m+. Nous avons fait quelques kilomètres supplémentaires car nous n’avons pas trouvé immédiatement la route cyclable n°41. En fait, en sortant du camping, il suffit d’aller tout droit sur Crompton street pour rejoindre Stratford Street, puis tourner à droite et bien repérer les autocollants indiquant la voie 41 ! Au bout de 2 ou 3 kilomètres, une passerelle réservée aux piétons et cyclistes enjambe l’autoroute : faire quelques dizaines de mètres pour rejoindre la voie cyclable qui longe la A429, et très rapidement, la traverser pour rejoindre une petite route qui serpente jusqu’à Hampton Lucy. Ensuite, c’est simple ! Surtout, ne pas faire l’erreur d’aller vers Bardford !
    • Balade à vélo jusqu’à Kenilworth, 33km AR, 180m+. Suivre l’itinéraire n°52 que l’on rejoint au niveau de la gare de Warwick et la Coventry Street. Nous avons fait une variante au retour par Beausale, via une petite route de campagne, puis piste cyclable dès que l’on rejoint la grande route.
      • Kenilworth Castle and Elizabethan Garden, 10h-16h (fermé lundi & mardi en mars), prévoir au moins 2h de visite, 12.60£ / 11.30£ / entrée libre avec le pass annuel English Heritage, 99£ pour 1 adulte + 1 senior. Une carte qui inclut la visite de nombreux autres sites historiques et qui va donc se révéler vite rentable pour nous !

4 réflexions au sujet de « Dans les pas de Shakespeare, à Stratford-upon-Avon et ses environs… »

  1. Martine a de grandes envies de Grande-Bretagne, mais Georges n’est pas chaud pour la conduite à gauche avec le volant du mauvais côté ! Du coup c’est pas gagné, d’autant plus qu’il n’est pas sûr que la météo que vous avez se reproduise deux fois dans le même siècle…
    C’est rigolo a Christchurch en Nouvelle-Zélande ils ont aussi baptisé leur rivière Avon, par nostalgie. Et on a fait une photo là-bas qui ressemble à celle que vous avez postée.
    Bonne route et bon week-end,
    La team Topette !

    Aimé par 1 personne

    1. Pour la conduite, je comprends Georges mais ça n’a pas l’air de gêner Gérard ! Et c’est vrai, maintenant que tu me rappelles Christchurch, je revois bien la rivière Avon et ses punts !
      Pour la météo, je dois dire que l’on a beaucoup de chance pour le moment… Espérons que ça dure !
      Bonne journée !

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