Notre séjour dans l’Amiénois s’est déroulé en deux temps : nous avons tout d’abord passé 8 nuits à Corbie où nous avons découvert les environs à vélo, puis nous nous sommes installés pour 4 nuits à Amiens, afin de peaufiner la visite de la ville. La météo n’ayant pas été clémente avec nous – 2 jours de soleil sur la totalité du séjour ponctués de quelques belles éclaircies ! – une fois n’est pas coutume, l’article ci-dessous n’est pas rédigé au jour le jour – trop de repos imposé par la pluie et / ou le vent ! – et il détaille simplement les quelques sorties réalisées. Néanmoins, malgré le ciel gris quasi-permanent, nous avons beaucoup apprécié cette double étape, que ce soit Corbie, une petite ville animée et bien située en bord de Somme, ou Amiens dont les hortillonnages nous ont enchantés.
Du jeudi 19 au vendredi 27 août
Après un séjour très pluvieux à Saint Omer, c’est sous un ciel toujours très gris que nous arrivons à Corbie, une petite ville située à 15km à l’est d’Amiens. Nous nous installons au camping municipal, idéalement placé à 200m du centre et… nous attendons une éclaircie pour partir à la découverte de cette cité qui affiche un riche patrimoine urbain. En effet,l’histoire de Corbie remonte aux Mérovingiens, époque à laquelle fut fondée une prestigieuse abbaye qui connut son apogée sous les Carolingiens pour être supprimée sous la Révolution. S’il ne subsiste aujourd’hui que le portail du bâtiment, d’autres édifices valent le coup d’œil, comme l’abbatiale Saint Pierre, ou encore le très bel Hôtel de Ville construit en briques, et surmonté de tourelles recouvertes d’ardoises. Edifié au milieu du XIXe siècle, ce château fut autrefois la demeure du baron Oswald Caix de Saint-Aymour, maire de Corbie de 1855 à 1861, avant d’être vendu à la ville en 1923.





Pour les cyclistes, Corbie s’avère être une bonne base de départ de balades car la voie verte qui longe la Somme passe à seulement quelques dizaines de mètres du camping. Nous effectuons ainsi un premier parcours vers l’amont – 40km en aller-retour – jusqu’à Étinehem-Méricourt. Une sortie agréable qui nous fait d’abord longer les étangs de la Barette, avant de poursuivre dans un environnement calme et bien bucolique !













Profitant d’une rare journée ensoleillée, nous délaissons les bords de la Somme pour emprunter la véloroute de la Mémoire jusqu’à Albert. La ville fut l’enjeu de terribles combats pendant la Première Guerre mondiale, qui engendrèrent de nombreuses destructions. Ainsi, la basilique Notre-Dame de Brebières, édifiée de 1885 à 1895 dans un surprenant style néo-byzantin, dut être entièrement restaurée…













N’étant qu’à 15km d’Amiens, une première découverte de la ville sous le soleil s’imposait, d’autant que la voie verte qui longe la Somme est très agréable à emprunter ! A partir de Camon, la piste cyclable longe les hortillonnages, d’anciens marais entrecoupés de canaux, utilisés depuis près de 700 ans en jardins où l’on pratique la culture maraîchère. Le façonnage du site tel qu’on le connait actuellement – et qui n’a guère changé depuis 1524, date de la première cartographie recensée – est dû à l’extraction de la tourbe utilisée comme combustible.


Aujourd’hui, à cause de l’extension urbaine, l’activité maraichère est en net déclin : ainsi, il ne reste plus que 300 hectares des 10 000 hectares d’origine, et seulement 15 personnes vivent de la culture pour 1000 environ au XIXe siècle… Heureusement, plutôt que de laisser le site à l’abandon ou de le dénaturer – il fut même question en 1974 de construire une rocade routière traversant les hortillonnages ! – la plupart des parcelles a été transformée en jardins d’agrément par des particuliers, voire en résidences secondaires. Un vrai plaisir pour les yeux ! Le lieu se visite également en barque, mais pour nous ce sera dans quelques jours, en compagnie de la fille de Gérard… (voir ci-dessous le descriptif de la 2nde partie de notre séjour)


Arrivés au centre-ville, nous nous dirigeons immédiatement vers le second « incontournable » d’Amiens : la cathédrale Notre Dame, véritable chef d’œuvre d’art gothique !




Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981, c’est la plus vaste cathédrale de France par ses volumes intérieurs – 200.000m3 – et sa longueur hors œuvre est de 145m pour une hauteur sous voûte de 42m. Des proportions qui interpellent au premier coup d’œil !

Tout aussi impressionnantes sont les sculptures gothiques du XIIIe siècle qui ornent la façade orientale et le portail : rarement on avait observé œuvre si bien conservée !










A l’intérieur, nous passons un long moment à tenter d’examiner tous les détails ; ainsi, c’est surtout la clôture du chœur qui retient notre attention avec ses hauts reliefs retraçant d’un côté la vie de saint Firmin, et de l’autre celle de Saint-Jean-Baptiste. Un travail d’une finesse et d’un réalisme exceptionnels… (pour en savoir plus sur la cathédrale, voir Wikipédia qui propose un article très complet de l’édifice)

















Après plus d’une heure passée à déambuler dans la cathédrale, nous n’avons que le parvis à traverser pour nous offrir une petite dégustation de macarons d’Amiens, dans la boutique de Jean Trogneux. On a trouvé la recette savoureuse, avec un petit côté rustique qui les différencie des macarons classiques, et rappelle un peu le goût des financiers ou des calissons d’Aix. A tester !


On termine ce premier passage dans Amiens par un tour à pied dans le centre-ville, du Beffroi à l’Hôtel de Ville, en passant également devant la maison du Logis du Roi et le Tribunal. On déjeune dans un petit resto mexicain situé au bout de la rue des 3 Cailloux, une artère très commerçante, et après un dessert dégusté au salon de thé Le Petit Poucet, on récupère nos vélos.




Plutôt que de reprendre la voie cyclable qui longe la Somme, on se dirige vers le Parc Saint Pierre, véritable poumon vert de la ville. Une fois ce dernier traversé, on rejoint la partie nord des hortillonnages, et de nouveau, on profite de superbes vues sur des jardins bien fleuris !



On retrouve la voie verte à hauteur du pont du Pré Porus, et c’est parti pour un pédalage d’une quinzaine de kilomètres jusqu’à Corbie !

Du vendredi 27 au mardi 31 août
Nous nous déplaçons de vingt petits kilomètres pour nous installer désormais au Camping des Cygnes, situé en périphérie d’Amiens. En effet, la fille de Gérard doit nous rejoindre pour quelques jours, et à la différence du camping de Corbie, celui d’Amiens propose des mobilhomes à la location. C’est donc en sa compagnie que nous poursuivons le visite de la ville le samedi, et entre deux gouttes de pluie, nous débutons la balade par le quartier Saint Leu, après avoir déjeuné dans un resto du quai Belu.


Traversé par les bras de la Somme, le quartier Saint Leu, né au Moyen-Age, a longtemps attiré tisserands, tanneurs, teinturiers et menuisiers en raison de l’eau et des moulins qui fournissait l’énergie nécessaire à leur activité. Aujourd’hui, il est agréable de s’y promener, dans des ruelles où la tranquillité contraste avec l’animation du centre-ville…




Après une pause de quelques heures au camping, nous retournons à vélo dans le centre historique pour assister au spectacle nocturne Chroma, projeté sur le parvis de la cathédrale d’Amiens. Splendide !



Dimanche, au réveil, le ciel demeure obstinément gris et pluvieux… Nous partons tout de même à vélo, et cette fois nous pédalons jusqu’au cirque Jules-Verne, plus grand cirque en dur de France. Inauguré le 23 juin 1889 par Jules Verne, il succède à un cirque en bois édifié en 1874. Actuellement, si l’édifice est labellisé Pôle national cirque et arts de la rue – il abrite aussi le siège du cirque Arlette Gruss – il accueille aussi de nombreux concerts, spectacles, galas sportifs et réunions publiques.

A quelques pas de là, nous visitons la maison de Jules Verne où l’auteur et son épouse vécurent entre 1882 et 1900. En déambulant à travers les pièces de ce bel hôtel particulier qui s’élève sur 4 niveaux, on a vraiment l’impression de marcher dans les pas de l’auteur qui écrivit en ces lieux quelques-uns de ses romans les plus fameux…







Après un déjeuner rapide dans le resto mexicain testé la semaine précédente, nous enfourchons nos vélos et pédalons jusqu’au Port à Fumier, à Camon où nous avons réservé une barque à moteur électrique afin de découvrir les hortillonnages de l’intérieur.








Côté ciel, on bénéficie d’une légère amélioration, et on aperçoit même un rayon de soleil de temps en temps ! Et c’est parti pour une navigation de deux heures, ponctuée de nombreux arrêts sur des ilots où sont parfois installées des œuvres d’art – dans le cadre du Festival international de jardins & Hortillonnages Amiens. Une superbe découverte à ne pas rater !















Ainsi s’achèvent nos 10 semaines de voyage dans les Hauts de France… Malgré une météo plus que capricieuse – 10 jours de franc soleil seulement, une petite pluie régulière et une grosse fraicheur quasi-permanente ! – nous avons beaucoup aimé cette région où nous avons traversé des paysages côtiers superbes et de petites villes bien sympathiques. Mais surtout, au-delà de l’aspect touristique de nos diverses découvertes, l’accueil spontané et chaleureux des gens du Nord nous a positivement marqués. Rien que pour cette raison, il est sûr que nous reviendrons un jour à nouveau arpenter les routes des Hauts de France !
En guise de clap de fin, pour les amoureux des camping-cars, nous avons eu la chance de croiser deux véhicules plutôt originaux…





- INFOS PRATIQUES
- Camping Les Poissonniers, à Corbie. Très bien situé, à deux pas de la Somme (accès direct par portillon) et 200m du centre-ville et des commerces. Accueil sympa. Emplacements stabilisés pour les camping-cars. Sanitaires propres et spacieux. Machine à laver & sécheuse. Wifi gratuit. 12€ la nuit avec électricité et taxes.
- Camping Les Cygnes, à Amiens. Situé un peu en périphérie, à 5km au nord-ouest de la ville, accès facile au centre par piste cyclable ou bus (environ 1/h, horaires un peu fantaisistes, un peu longuet mais pratique si on n’a pas de vélo). Accueil sympa. Beaux emplacements. Wifi près de la réception (signal assez faible), et attention, la 4G ne passe pas bien ! Sanitaires très propres. Location de vélos sur place. 24€ la nuit avec électricité et taxes.
- Office de Tourisme de Corbie, accueil souriant et compétent. Idéal pour récupérer les topos de balades à vélo dans les environs (flyers individuels pour les portions de la voie vertes d’Amiens à Corbie et de Corbie à Bray-sur-Somme, flyer véloroute de la Mémoire).
- A voir / A faire au départ de Corbie :
- Balade dans la ville, Hôtel de Ville, abbatiale, bords de Somme
- Balade à vélo sur la voie verte qui longe la Somme, de Corbie à Étinehem-Méricourt, 40km AR.
- Balade à vélo sur l’itinéraire de la véloroute de la Mémoire, de Corbie à Albert, très bien fléché, on ne pédale que sur de petites routes très tranquilles qui traversent les champs et parfois un village, 42km AR. A Albert, ne pas rater l’église. Il est agréable de pique-niquer dans le parc, vers le camping et le stade.
- Balade à vélo sur la voie verte qui longe la Somme, de Corbie à Amiens, 42km AR. Pour la visite de la ville, voir ci-dessous.
- Office de Tourisme d’Amiens, accueil agréable. Pratique pour prendre le plan des balades possibles à vélo, en ville et dans les environs. Également quelques flyers sur les points à visiter.
- A voir / A faire au départ d’Amiens :
- Balade en centre-ville, Hôtel de Ville, Tribunal, Beffroi, rue des 3 Cailloux, Cirque Jules Verne, Maison Jules Verne (7.50€), Cathédrale (accès libre pendant les heures d’ouverture), Hortillonnages (plusieurs possibilités de visite : à pied, à vélo ou en barque / nous conseillons la dernière option, au départ du Port à Fumier, à Camon, avec 2h de balade libre (mais fléchée !) en barque électrique, 24€ pour 3 personnes / possibilité de balades en groupes de 12 au départ d’Amiens, pas testé).
Bravo pour cet article, toujours riche en photos et bien documenté. Quelle bonne idée vous avez eue de louer un bateaux! Moi, je ne l’ai pas eue !
Bien cordialement
Odile dite Duchemin
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, c’est vraiment à faire ! Et pas difficile à tester en individuel, le parcours est bien fléché et la barque se conduit facilement !
J’aimeJ’aime