Mardi 10 décembre
Encore un petit réveil à 6h ! A 7h20, nous sommes devant l’arrêt de bus, et dix minutes plus tard, on roule vers Taormina, une des plus jolies villes de la Sicile. Edifiée à flanc de falaise, deux cents mètres au-dessus de la mer, la cité jouit d’une renommée internationale. Quand on découvre le cadre, on comprend pourquoi… On se fait déposer devant la porte Messina qui marque l’entrée du Corso Umberto I, la principale rue piétonne du centre historique. Au premier coup d’œil, on repère quelques belles façades médiévales dont les balcons sont souvent ornés de céramiques et de plantes grasses.



A cette heure matinale, on croise plus de camionnettes de livraisons que de touristes… Cela ne nous empêche pas de faire un peu de lèche-vitrine, les boutiques affichant ici aussi un bel artisanat, très original et de qualité. Les vêtements et chaussures de luxe ne sont pas en reste. Il faut dire qu’en saison – c’est-à-dire en été – la petite ville est largement fréquentée par une clientèle plutôt huppée. Conséquence, les prix sont ici un – gros – poil plus élevés que dans le reste de l’ile. Quoiqu’il en soit, l’attrait pour Taormina ne date pas d’hier, car déjà au XIXe siècle, Goethe et Maupassant vantaient la beauté des lieux…


Comme tout est encore fermé – rien ne bouge vraiment avant 10h – on commence par monter vers les ruines du Castello en empruntant une succession d’escaliers : ça grimpe fort ! A mi-parcours, la vue sur la ville et le théâtre romain est superbe : on n’en demandait pas plus, et on interrompt ici le chemin de croix qui se poursuit jusqu’à la Chiesa Madonna della Rocca.


On redescend et on fait une petite pause sur la Piazza IX Aprile, peut-être la plus belle place de la ville. D’un côté, on a la Torre dell’Orologio et la Chiesa San Giuseppe, et de l’autre, le regard plonge sur la mer et la station balnéaire de Giardini Naxos. Superbe, même si le soleil n’est pas franchement au rendez-vous… D’ailleurs, même l’Etna reste masqué derrière l’épaisse couverture nuageuse qui s’accroche à son sommet.


Quelques centaines de mètres plus au sud, le Corso Umberto I débouche sur la Piazza del Duomo. La cathédrale Saint Nicolas, qui date du XIIIe siècle, est très simple, voire même assez austère. Pourtant, on aime bien l’intérieur, très dépouillé et agrémenté de quelques œuvres plus ou moins modernes.



Arrivés à la Porta Catania, on rebrousse chemin. Cette fois, les magasins sont ouverts et on peut ainsi admirer de plus près les incontournables céramiques de Caltagirone. On craque pour quelques magnets…

Parvenus presque à la Porta Massina, on bifurque vers le Théâtre Grec au niveau de la Piazza Vittore Emmanuel. Une fois passé le guichet d’entrée, on en prend plein les yeux : construit par les Grecs au IIIe siècle avant JC pour présenter des spectacles de chant et de danse, le théâtre fut agrandi et rénové au IIe siècle après JC, à l’époque romaine. Les ruines que l’on visite datent d’ailleurs de cette époque : les Romains appréciant particulièrement les jeux du cirque, ils élargirent la scène et creusèrent un corridor pour faciliter l’entrée des gladiateurs et des fauves.




Assis sur les gradins ou accoudés à la balustrade du belvédère, on reste de nouveau bouche bée devant le panorama exceptionnel qui s’offre à nos yeux…


A la fin de la visite, passe par la petite expo de peintures anciennes, datant pour la plupart des XVIIIe et XIXe siècles, et on regarde un documentaire qui, à l’aide d’images de synthèse, nous montre le théâtre tel qu’il était il y a 2000 ans.



Après plus d’une heure de balade, on quitte le théâtre et par hasard, on découvre une excellente adresse où déjeuner : le Novè, une épicerie-restaurant spécialisée dans la pistache. L’accueil de Filiberto est chaleureux, et le menu dégustation à 10€ est succulent et surprenant, avec un assortiment de bruschettas, une foccacia originale et savoureuse, et une farandole de desserts… Un vrai régal !


Bien rassasiés, on descend vers le Jardin de la Villa Communale en empruntant des petites rues plus ou moins piétonnes. Une fois de plus, c’est le hasard qui nous fait découvrir une superbe boutique d’artisanat, proposant des dizaines de sculptures surprenantes de toutes tailles et de toutes formes de l’artiste allemand Tom Hoffmann…


Non loin, on tombe de nouveau sur de beaux balcons bien verdoyants. On est même surpris par les nombreux détails – céramiques, peintures – qui ornent les murs des bâtiments.



Rapidement, on parvient au Jardin de la Villa Communale qui offre, lui aussi, une vue plongeante sur la mer d’un côté et la montagne de l’autre. Mais outre les beaux spécimens de plantes exotiques plantés dans ce parc autrefois privé, ce sont surtout les « pigeonniers » édifiés par Lady Florence Trevelyan au début du XXe siècle qui nous étonnent le plus : leur style est vraiment incroyable, à taille humaine, et rappelle plus celui des maisonnettes de contes de fée que celui des nichoirs à oiseaux !



Il est presque 14h30 quand on retourne à la gare routière. Pour y parvenir, on passe devant une ancienne nécropole romaine accrochée au bord de la route (!) et on bénéficie une dernière fois d’une superbe vue sur la mer et Isola Bella, une minuscule ile à laquelle on peut accéder à pied…


Bien qu’en été la ville soit un lieu éminemment touristique et très encombré, visiter la ville en hiver présente l’énorme avantage d’une découverte tranquille et enchanteresse, où l’on peut arpenter les ruelles et visiter le théâtre sans se marcher sur les pieds ni se bousculer. Bref, on peut dire que l’on a eu un gros coup de cœur pour Taormina !
INFOS PRATIQUES
- Bivouac à Sant’Alessio Siculo : Camping La Focetta Sicula (Contrada Siena 40, Sant’Alessio Siculo, Taormina), situé en bord de mer, non loin de deux petites villes bien animées. Supermarchés à 5mn à pied, commerces, restaurants. Sanitaires très rustiques (douches à jetons pour 4mn d’eau tiède, prévoir du rab, 0.50€ !). Machine à laver et sécheuse (cette dernière n’a pas réussi à sécher notre linge, à éviter donc ! 5€ chaque). Wifi payant, relativement correct, 15€ les 160h connectables / déconnectables (autres formules possibles). Réseau 4G efficace. Accueil sympa. Électricité 6A. 16€ la nuit avec ACSI, 13=14.
- Bus pour Taormina depuis Sant’Alessio Siculo : quelques liaisons par jour, on a pris le bus de 7h30 à l’aller et celui de 14h40 au retour, durée à peine 30mn, 4.20€ l’AR (les deux billets sont à acheter ensemble, dans le bus, lors de l’aller), AS un peu plus cher que le combo AR. Ne pas se fier aux horaires du site web mais vérifier directement à l’arrêt et s’y poster une dizaine de minutes avant le passage prévu, le bus pouvant être en avance. A Taormina, se faire déposer vers la Porta Messina, et au retour, prendre le bus à la gare routière, qui est proche du belvédère sur Isola Bella. Ne pas prendre le train car la gare se situe 200m en contrebas de la ville ! En saison, un bus hop off hop on relie plusieurs fois par jour les différents lieux à voir de la région : pratique quand on sait qu’il est très difficile de se garer dans les villes siciliennes.
- Taormina : balade Corso Umberto I, Piazza IX Aprile, Duomo, Théâtre Grec (9h-16h, horaire d’hiver, 10€), Jardin de la Villa communale (entrée libre), grimpette vers le Castello pour une vue d’ensemble de la ville.
- Pour le déjeuner, on conseille l’épicerie-resto Novè qui décline la pistache sous toutes ses formes ! Accueil très sympa, excellent rapport qualité / prix, 10€ le menu dégustation, 3€ le verre de vin.
Ça ne m’étonne pas, ville magnifique
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Je pense que je vais aller à Taormina un jour cela semble vraiment merveilleux
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