Mercredi 24 octobre
Journée de transition entre Canada et USA… Dans l’attente de notre départ pour Buffalo, on passe la fin de matinée et le début d’après-midi à Niagara Falls, dans un café / restaurant de Queen Street à l’ambiance très sympathique, le Tesla House. Vers 18h, on embarque avec presque une heure de retard pour les USA. Le trajet est court – environ 30mn – et les formalités douanières se font très rapidement. Arrivés à Buffalo, il nous reste quatre heures à patienter avant notre bus de nuit pour Philadelphie… L’ambiance de la gare routière est assez particulière : de nombreuses personnes – loin d’être jeunes – semblent « zoner » là, en quête d’un peu de chaleur et de contacts humains. Bien sûr, au premier abord, on se prend cette misère sociale en pleine face. Mais au fur et à mesure des heures qui passent, les lieux perdent leur aspect glauque originel. On échange quelques sourires timides, on nous offre même des cupcakes – sûrement des invendus d’une proche boutique – qu’un homme vient distribuer à la cantonade. Le policier de service – qui a priori connaît tout le monde ! – fait office d’assistante sociale en aidant les uns et les autres, et il va même jusqu’à monter les sacs de linge d’un gars un peu paumé dans un bus urbain. Bref, on a l’impression, ce soir, de croiser cette Amérique inconnue des circuits touristiques, cette Amérique des laissés pour compte en l’absence de toute politique sociale… Et pourtant, malgré cette pauvreté palpable, indiscutable, ce qui nous frappe c’est la solidarité entre tous – adultes ou vieillards, blancs ou noirs… Et la dignité de chacun. Émotionnellement, on sort rarement indemne d’une telle rencontre…
Jeudi 25 octobre
Après une nuit sans histoire dans un bus conduit par un chauffeur très sympathique, on arrive à Philadelphie vers 8h30. On récupère nos cartes de transport – en réalité une MasterCard débit que l’on recharge ! – et après une vingtaine de minutes de voyage dans un antique trolley, on dépose nos bagages chez Joseph, notre hôte Airbnb, un Français qui vit aux USA depuis trois ans.
Le quartier où nous résidons est essentiellement noir. Là encore, on est surpris par ce clivage total, car en Europe, on est habitué à plus de mixité ethnique.
On reprend le trolley pour gagner le centre-ville, et plus précisément le secteur historique. Pour info, il faut savoir que Philadelphie a été fondée en 1682, et que jusqu’à 1790, elle fut la ville la plus peuplée d’Amérique du Nord. Entre 1774 et 1800, le Congrès des États-Unis s’y est réuni à plusieurs reprises, faisant de la ville la capitale temporaire du pays, jusqu’à ce que Washington devienne la capitale définitive.
On commence par récupérer nos billets – gratuits – au Visitor Center pour visiter Independence Hall. C‘est dans ce bâtiment, berceau historique de la nation, que fut signée la Déclaration d’Indépendance, le 4 juillet 1776, un texte par lequel les 13 colonies britanniques d’Amérique du Nord ont fait sécession avec la Grande-Bretagne pour former les Etats-Unis d’Amérique. Rédigé par Thomas Jefferson, le texte est approuvé par 56 signataires dont Benjamin Franklin.





Non loin, on aurait aimé jeter un œil à la célèbre Liberty Bell, la cloche symbole de l’indépendance du pays. Mais la très longue file d’attente nous en dissuade ! On se contente donc d’un tour vers les quelques bâtiments historiques encore debout.

Après un déjeuner rapide, on visite le National Constitution Center entièrement dédié à l’histoire de la Constitution américaine. On commence par visionner une animation multimédia qui nous plonge au cœur de la Constitution, de son origine à nos jours. Puis on enchaine avec la belle expo « The story of We the People », les trois premiers mots par lesquels débute le texte constitutionnel. La visite est agrémentée de nombreux documents multimédias.




Après plus d’une heure passée dans ce centre, on se dirige vers le National Museum of American Jewish History, un musée entièrement dédié à l’histoire des juifs aux États-Unis.

On commence par l’expo temporaire consacrée à Rube Goldberg, un dessinateur juif américain, spécialisé dans le dessin de presse, politique comme d’humour, et la bande dessinée.
Puis on descend un à un les quatre niveaux du musée pour découvrir, dans une superbe muséographie chronologique, toute l’histoire américaine de ce peuple ballotté par l’histoire. Passionnant ! On apprécie particulièrement les reconstitutions d’époque et les nombreux témoignages photos ou vidéos.



Vers 17h, on quitte le secteur historique de la ville, et après quelques courses, on regagne notre quartier !
INFOS PRATIQUES
- National Constitution Center, 9h30-17h sauf dimanche matin, 14.50$
- National Museum of American Jewish History, 10h-17h, 15$
- Independance National Historical Park, 9h-17h, entrée libre sur le site (mais les billets sont à retirer au Visitor Center). Plusieurs bâtiments historiques à voir, certains musées sont payants en sus.
- Declaration House
- The Liberty Bell Center
- Independence Hall
- Franklin Court
- Christ Church, 9h-17h sauf dimanche matin, free
- Infos : Office du Tourisme de Philadelphie
- Bon à savoir : le Philadelphia all inclusive pass permet de visiter toutes les attractions et musées de la ville, et de faire également un tour en bus hop off hop on, 84$ pour 2 jours, autres options possibles.
- Se déplacer à Philadelphie : bus et trolley sillonnent toute la ville. Pour les horaires, plan et tarifs, voir SEPTA, la compagnie de transport locale. 2.50$ le billet + 1$ en cas de transfert (en cash, avoir l’appoint). Possibilité d’acheter une carte et de la recharger.
- Hébergement : logement Airbnb, très bien situé à 1mn d’un arrêt de trolley. Accueil sympathique de l’hôte (qui est français), chambre confortable, salle de bain semi-privée, cuisine disponible, wifi. Idéal pour se loger à petit prix dans Philadelphie !
Bravo pour ce texte, et pour la petite intro qui nous montre l’amerique des laissés pour compte
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