A Neuf-Brisach, dans les pas de Vauban…

Du mercredi 23 août au vendredi 1er septembre

Comme je le disais dans l’article précédent, c’est un peu à regret que nous quittons Kembs plus tôt que prévu, le camping étant ensuite privatisé pour le rassemblement annuel des Mini Austin. Nous remontons donc vers le nord, et nous posons cinquante kilomètres plus loin à Neuf-Brisach, au camping Vauban. Nous étions déjà venus ici il y a six ans et conservions un bon souvenir du terrain et des balades aux alentours. Le ressenti est cette fois tout autre car le camping étant resté à l’abandon pendant trois ans – le Covid a parfois bon dos – il est dans un triste état. C’est donc un peu la douche froide – c’est vraiment le cas de le dire puisque celle-ci se révélera franchement tiède à l’usage ! Néanmoins, nous décidons de rester sur le terrain, sa situation à quelques pas du centre-ville étant pratique et agréable. Et puis notre emplacement est immense, avec une vue directe sur les remparts, ce qui n’est pas si mal ! Malheureusement, la météo franchement perturbée ne nous permet que quelques sorties – après la canicule, on subit maintenant pluie et grosse fraicheur, et dans la foulée, on ressort le chauffage


Neuf-Brisach, une ville créée à la demande de Louis XIV !

Après la perte de la place forte du Vieux-Brisach – de l’autre côté du Rhin – Louis XIV décide en 1697 de construire une nouvelle ville fortifiée pour prévenir toute invasion d’outre-Rhin. Il en confie la mise au point à  Vauban, célèbre ingénieur et architecte du XVIIe siècle qui s’est imposé dans la création d’ouvrages défensifs. La construction débute le 18 octobre 1698 et les fortifications de la nouvelle citadelle sont achevées en 1702. Dernière réalisation de Vauban, la forteresse de Neuf-Brisach est considérée comme l’aboutissement de son œuvre en matière d’architecture militaire. Ainsi, la ville s’articule autour d’une place forte au plan octogonal, avec huit tours bastionnées couvertes de contre-gardes. Pourtant, cette citadelle ne jouera aucun rôle majeur dans l’histoire du pays, et elle est assiégée pour la première fois en 1870 où, après 33 jours de résistance, les Français s’inclinent devant les Allemands, en grande partie à cause d’un matériel de défense obsolète.


Le camping étant vraiment à deux pas du centre-ville, nous y allons à plusieurs reprises, ce qui nous permet d’attendre un rayon de soleil pour faire les photos !



Pour mieux comprendre l’architecture particulière de Neuf-Brisach, nous faisons le tour des douves à vélo. Certaines parties ont été agrémentées d’œuvres d’art, un bonne initiative qui « casse » un peu le côté austère de l’édifice !




Belle boucle à vélo franco-allemande !

A vol d’oiseau, nous sommes très proches du Rhin qui sert de frontière naturelle aux deux pays, à peine 3km je pense. A vélo, le parcours est un peu plus long, surtout si on suit la piste cyclable qui serpente entre villages et campagne. Néanmoins, pour une fois nous ne ratons aucune bifurcation et en moins de trente minutes, nous arrivons à Vieux-Brisach – ou Breisach am Rhein pour nos voisins allemands. En 4.000 ans, la petite ville connut une histoire riche et mouvementée, passant successivement aux mains des Celtes, des Romains, des Allemands et des Français pour finir définitivement dans le giron de l’Empire allemand en 1697, quand Louis XIV signa les traités de Ryswick la même année.

A 9h du matin, le centre-ville est déjà animé et on apprécie les maisons bien colorées qui cernent la place principale.



Perchée au-dessus de nos têtes, la Collégiale romane Saint-Étienne domine la plaine du Rhin…


Un bon coup de pédale plus tard, nous arrivons sur la butte – en réalité une colline d’origine volcanique – sur laquelle sont édifiés les bâtiments les plus anciens de Breisach, comme la tour de Radbrunnen, construite en 1189. Elle cache une fontaine d’eau potable de 41m de profondeur qui fonctionnait avec une roue à pédales en bois. A l’origine, la tour abritait également un hôtel de ville médiéval, un palais de justice et… une salle de tortures !



Un peu plus loin, la Collégiale – appelée ici Breisacher Münster St. Stephansmünster – construite au XIIe siècle et agrandie trois cents ans plus tard, affiche un style romano-gothique. Elle présente la particularité d’avoir trois nefs et deux clochers différents, et à l’intérieur, on peut y admirer une fresque murale de près de 100m2, un maitre-autel en bois de tilleul finement décoré et de beaux vitraux modernes.






Après un dernier coup d’œil à l’hôtel de ville et au jardin du monastère franciscain, nous rejoignons la piste cyclable qui longe le Rhin vers le nord.






Le pédalage en bord de fleuve est tranquille – quoiqu’un peu monotone… En chemin, nous croisons quelques oiseaux – hérons, cygnes, oies, canards – pour le plus grand plaisir de Gérard !





Au niveau des Écluses et de la Centrale hydroélectrique EDF de Marckolsheim, nous retournons en France, et faisons même une brève incursion dans le Bas-Rhin – ce devrait normalement être la seule de ce voyage car nous avons choisi de nous concentrer sur le sud de l’Alsace.

Nous traversons Marckolsheim, joli bourg très fleuri dont les maisons à colombages sont bien mises en valeur.





Alors que nous avions prévu de poursuivre vers Artzenheim en longeant le canal qui relie le Rhône au Rhin, nous nous retrouvons sur la D468 – suite à une erreur de pilotage, et surtout à une mauvaise information donnée par un local. Je peste de devoir rouler sur un axe trop passant à mon goût, la prochaine fois, nous nous débrouillerons seuls en enclenchant le GPS !


Cette « petite » balade de 65km s’achève par la traversée de Baltzenheim, Kunheim et Biesheim, des villages sans cachet particulier – c’est surtout l’itinéraire emprunté, à travers champs, qui est vraiment intéressant et agréable.


  • Boucle à vélo depuis le camping de Neuf-Brisach, via Breisach am Rhein, rive allemande du Rhin, Marckolsheim, Artzenheim, Baltzenheim, Kunheim et Biesheim, 65km, 100mD+, facile, sur pistes cyclables et petites routes tranquilles. D’Artzenheim à Neuf-Brisach, bien fléché (prendre le topo à l’Office de Tourisme qui propose une boucle plus courte au départ de Neuf Brisach).

Nous n’avons pas été très actifs durant cette grosse semaine passée à Neuf-Brisach, la faute à une météo trop pluvieuse pour entreprendre de longues sorties à vélo. Qu’importe, nous en avons profité pour nous reposer, la suite du périple s’annonçant bien dense avec une dizaine de jours à Turckheim pour sillonner les alentours à vélo, et découvrir notamment Kaiserberg, Colmar, Munster, la route des vignes vers Riquewihr, Ribeauvillé, Eguisheim, Rouffach… Un futur programme chargé qui, espérons-le, se déroulera sous le soleil !


  • INFOS PRATIQUES
  • Camping Vauban Onlycamp, bien situé à côté des remparts de Neuf-Brisach, accès facile au centre-ville à vélo ou à pied. Accueil sympa. Nous étions venus en 2017 et avions beaucoup apprécié ce terrain très soigné et agréable ; changement d’ambiance cette année, où après 3 saisons laissé à l’abandon, le camping est en triste état. Bon courage aux repreneurs qui auront fort à faire pour rénover l’ensemble… C’est dommage car le site a du potentiel avec ses (trop ?) nombreux grands emplacements et la proximité des pistes cyclables. Sanitaires vieillots et pas très propres (bloc au fond du camping où nous étions installés), machine à laver et sécheuse (prévoir 2 jetons pour cette dernière). Pas de wifi. Foodtruck vers l’entrée (18h-21h), pas testé. En haute saison, 26.40€ la nuit avec taxes et électricité (trop cher pour la prestation), 17€ avec ACSI hors saison (plus raisonnable !). En l’état actuel, difficile de recommander cette adresse, on souhaite aux nouveaux gérants un gros courage pour remettre ce camping à niveau !

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