Du Brésil à l’Italie, une transatlantique à bord du Costa Pacifica…

Nous dédions cet article à Jeannine, la maman de Gérard, brutalement décédée quatre jours après notre retour en Europe, alors que nous étions encore à Trieste. Même si elle était toujours inquiète de nous savoir loin de la France, elle aimait particulièrement découvrir les oiseaux et les paysages croisés lors de nos voyages…  


Du samedi 29 mars au mardi 15 avril

Toute bonne chose ayant malheureusement une fin, notre magnifique périple sud-américain de presque six mois s’achève à Salvador de Bahia, port où nous embarquons à bord du Costa Pacifica. Comme à l’aller, nous avons choisi la voie des mers pour retourner en Europe, un mode de transport qui n’est pas pour me déplaire vu ma phobie des voyages aériens !

Costa Pacifica, photo prise dans le port de Praia, au Cap Vert

Samedi 29 mars, à l’heure dite, nous nous présentons donc au terminal de croisière de Salvador, et après une attente de deux heures, nous embarquons à bord du Pacifica. C’est la première fois que nous naviguons avec Costa et avons hâte de découvrir le bateau !

  • Croisière de repositionnement Salvador de Bahia / Savone, Costa Pacifica (autres navires possibles dans ce sens entre mars et avril, les allers se font entre novembre et décembre). Environ 800€ en cabine intérieure, 1500€ avec un balcon, frais hôteliers inclus. Forfait boissons, wifi et laverie en supplément. Durée 17 nuits, quelques escales prévues (Maceio, Recife, Cap Vert, Tenerife, Lisbonne, Alicante, Barcelone, Marseille).
  • Avant le départ, nous avons acheté un forfait full internet (250€, très cher pour la prestation, connexion peu fiable dans la cabine), quelques packs boissons (principalement eau et vin, le forfait My Drinks étant hors de prix pour qui n’est pas alcoolique) et deux forfaits laverie (25 pièces). 
  • Attention à ne pas laisser dans les gros bagages des objets qui pourraient poser problème lors du passage de la sécurité (rallonges électriques, bâtons de marche, appareils électriques, médicaments, couteau de poche) ; les garder avec soi dans un bagage à main. Nous avions une bouteille de cachaça qui nous a été confisquée au départ et qui nous a été rendue deux jours plus tard !
  • Points positifs du Costa Pacifica : personnel sympathique et toujours souriant,  restauration de qualité (que ce soit au buffet ou au restaurant), bon choix de vins italiens en bouteille (nous avons pris un forfait vin & eau), excellent Spritz au bar, salle de sport agréable, service impeccable de la laverie.
  • Points négatifs du Costa Pacifica : bateau vieillissant (ou peu entretenu ?), décoration très sombre (dans un camaïeu de marron !), personnel de cabine sous pression (avec beaucoup trop de cabines à nettoyer, du coup le ménage n’est parfois fait que dans l’après-midi), wifi parfois capricieux (surtout dans la cabine, un peu énervant au prix où est facturé le forfait « full internet »), plusieurs tapis de marche en panne dans la salle de sport (et difficultés pour avoir des petites serviettes dans cette salle).
  • Petit coup de gueule : nous avons eu un problème avec l’enregistrement de la carte bancaire et il a fallu 3 jours pour débloquer la situation, aucun membre du personnel ne savait de quoi il retournait : en fait, de nombreuses banques bloquent désormais les paiements via satellite pour cause de suspicion de fraude ; résultat, mes 2 CB ont été bloquées, et sans une connexion internet, je n’aurais jamais réussi à les rétablir pour effectuer les paiements à bord…  
Costa Pacifica

Première impression un peu mitigée…

Une fois nos bagages à main déposés dans la cabine, nous partons explorer le navire. Première impression : l’environnement est très sombre, les ouvertures sur la mer sont rares et avec la clim, on peine à croire que dehors, il fait encore chaud et soleil ! On a parfois même la désagréable impression de déambuler dans un tunnel aux murs peints dans un camaïeu de marron… plutôt lugubre ! A l’inverse, le soir, d’autres endroits comme l’atrium sont illuminés de couleurs criardes peu agréables pour la rétine. Néanmoins, durant toute la traversée, ce sera notre bar préféré, calme en journée, animé en soirée – et le Spritz y est bon !

Costa Pacifica – L’Atrium… côté couleur, ça pique un peu les yeux le soir !

Costa Pacifica


Costa Pacifica

Costa Pacifica

Costa Pacifica – Spectacle de flamenco au théâtre

Heureusement, nous retrouvons la lumière sur les ponts supérieurs où nous repérons vite les piscines, jacuzzis et salle de sport qui animeront nos journées en mer.

  • Salle de sport ouverte de 7h à 22h, accès libre. Dommage que plusieurs tapis de marche soient en panne… Eau à disposition, serviettes.
  • Trois piscines dont une peut être couverte en cas de mauvais temps, un toboggan
  • Salle de théâtre avec spectacles quotidiens
  • Casino
Costa Pacifica

Costa Pacifica

Costa Pacifica

Costa Pacifica – Entre Tenerife et Lisbonne, à plusieurs reprises, nous avons vu des dauphins… mais ils ont été trop rapides pour que l’on puisse les photographier !


A table !

Fidèles à nos habitudes, le matin, nous allons toujours au buffet qui ouvre plus tôt que le restaurant – en plus, à 7h, on bénéficie d’un calme absolu ! Mais pour le déjeuner et le diner, nous préférons le restaurant. Là, il nous a fallu batailler pour obtenir une table pour deux au restaurant My Way car, à l’origine, nous étions programmés au New York, au milieu d’une immense table de dix – ambiance cantine de collège garantie ! Ce petit désagrément réglé, ce changement de place nous a permis de rencontrer Christophe, un Français avec qui nous avons très vite sympathisé. Côté papilles, la qualité des plats servis est au rendez-vous, surtout en ce qui concerne les desserts, raffinés et particulièrement bien dressés. Et un grand coup de chapeau à Mayra et César, nos deux serveurs attitrés, toujours très souriants et enjoués !

  • Buffet avec plage horaire assez étendue, de 7h à 10h, de 12h à 15h, de 19h à 21, de 23h à 1h.
  • Restaurants inclus dans le forfait, ouvert pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le diner (pour ce dernier repas, place attribuée en début de croisière ; deux services, possibilité de changer si l’horaire proposé ne convient pas).
  •  Plusieurs restaurants de spécialité (en supplément, forfait à prendre lors de la réservation ou à bord mais dans ce cas, places non garanties), pas testé.
Costa Pacifica – Au restaurant, avec Mayra, César et Christophe



Costa Pacifica – Excellent glacier au pont 5 !

Escale à Praia, au Cap Vert

Après avoir boudé les escales brésiliennes de Maceio et Recife – nous préférons passer plusieurs jours sur place, et avons d’ores et déjà programmé un futur séjour dans le Nordeste – c’est avec plaisir que nous mettons pied à terre au Cap Vert, après quatre jours complets passés en mer.

  • Escale à Maceio (Brésil), de 13h à 19h. Un peu court, et pas de chance, le temps était maussade et la marée haute l’après-midi, empêchant toute baignade dans les piscines naturelles des plages de la ville.
  • Escale à Recife (Brésil), de 8h à 17h. Suffisant pour un tour de ville rapide et un saut à Olinda. Nous avons préféré zapper, nous y reviendrons plus longuement prochainement.
Cap Vert – Arrivée à Praia, vue sur le phare Dona Maria Pia depuis le Costa Pacifica ; ci-dessus, vue sur la ville


Comme le bateau est arrivé très tôt, nous sommes sur le quai à 7h30 ; à cette heure matinale, les bus qui font la rotation jusqu’à Praia ne sont pas encore en service, et c’est donc à pied que nous rejoignons en quelques minutes l’entrée du port. Là, nous prenons un taxi, et dix minutes plus tard, nous sommes au cœur de cette capitale de poche, pas plus grande qu’un gros village de province français. Nous arpentons la rue piétonne bordée de boutiques encore fermées et allons jusqu’au Palais présidentiel, bâti non loin d’un beau belvédère.

Cap Vert – Praia

Cap Vert – Praia


Cap Vert – Praia

Cap Vert – Praia

Au retour, nous passons un bon moment au marché, haut en couleur.

Cap Vert – Praia, marché



Puis nous enchainons avec le petit musée ethnographique qui présente les particularités de l’ile, ses coutumes et son artisanat – nous avons notamment observé plusieurs pano de obra, des bandes de tissu tissé d’environ 15 cm, qui autrefois servaient de monnaie dans les échanges commerciaux avec la côte africaine.

Cap Vert – Praia, artisanat local (pano de obra)

Après un ultime tour dans la rue piétonne et un bon café pris en terrasse, nous repartons à pied jusqu’au bateau. Cette escale nous a un peu laissés sur notre faim, et si un jour nous repassons par Praia, nous opterons soit pour une excursion (randonnée), soit pour une privatisation de taxi à la journée afin de découvrir les environs.

  • Escale à Praia (Cap Vert), de 8h à 18h (en réalité le bateau est arrivé vers 7h). Largement suffisant pour découvrir la ville, on conseille de compléter la visite par une excursion à l’intérieur de l’ile.
  • Accès à la ville depuis le port : en taxi (ils attendent à la sortie du port, US$5 ou 500 escudos), en bus affrété par Costa (départs toutes les ½ heures, 12€) ou à pied (30 à 45mn de marche).
  • ATM au port (à gauche à la sortie, assez discret, nous ne l’avons vu qu’au retour) ou dans la rue piétonne, vers le marché. 1000 escudos = environ 10€
  • A voir : la rue piétonne, le marché, le secteur du Palais présidentiel (beau point de vue sur le phare), le musée ethnographique (200 escuderos, fermé le dimanche). Ne pas rater la petite boutique d’artisanat (dans la rue piétonne) où il est possible d’acheter des panos de obra.
Cap Vert – Praia ; on longe le port de pêche en retournant au bateau…


Escales européennes…

Après deux jours de mer, le Pacifica accoste à Tenerife ; c’est une ville que nous connaissons bien et où nous apprécions toujours nous balader – on se dit d’ailleurs que l’on aimerait bien faire un long séjour de deux ou trois mois au Canaries, les randos y sont nombreuses et les paysages très variés.

  • Escale à Tenerife (Espagne, Iles Canaries), de 8h à 16h. Accès facile au centre-ville à pied, en une quinzaine de minutes. Ne pas louper la rue piétonne, le marché, l’auditorium et le jardin botanique (voir notre article Seize nuits en mer, de Rio à Barcelone, à bord du MSC Seaview, publié en2023 pour les photos et infos pratiques).  

Nous longeons ensuite les côtes africaines avant de rejoindre Lisbonne, 36h plus tard. De nombreux Brésiliens descendent, décidément ce bateau est un véritable omnibus ! Pour y avoir séjourné une semaine il y a quelques années, la capitale portugaise est également une ville qui nous enchante, tant par la richesse de son histoire que par son patrimoine architectural et culturel…

  • Escale à Lisbonne (Portugal), 12h à 18h. Beaucoup trop court, cet arrêt est en réalité l’occasion de débarquer puis de rembarquer de nombreux passagers. La ville mérite au moins trois ou quatre jours de visite, sans oublier Sintra.
Lisbonne


Lisbonne

Après un passage un peu agité et fort embrumé du détroit de Gibraltar et une nouvelle journée en mer, le Costa Pacifica accoste ensuite à Alicante, puis vingt-quatre heures plus tard à Barcelone. Deux escales où nous ne descendons pas – une fois encore, nous connaissons bien ces deux villes où nous devrions retourner l’hiver prochain – ce qui nous permet de profiter d’un bateau quasiment désert ! Et là encore, c’est le ballet des débarquements et embarquements de nouveaux passagers…

  • Escale à Alicante (Espagne), de 9h à 15h. Initialement, nous devions nous arrêter à Cadix, dommage j’aurais préféré ! Néanmoins, Alicante vaut le coup d’œil, notamment sa vieille ville aux maisons blanches et les ruines du château haut perché d’où la vue est splendide !
  • Escale à Barcelone (Espagne), de 9h à 19h30. Encore une superbe ville : ne pas rater la Sagrada Familia (résa obligatoire) et la parc Güell. Nous avons prévu d’y repasser plusieurs jours en décembre prochain.

La fin de la transatlantique approche… Notre dernière escale est à Marseille où nous en profitons pour visiter la Grotte Cosquer, magnifique réplique de la grotte ornée datant du paléolithique. Découverte par le plongeur Henri Cosquer en 1991, la grotte originale est située dans la calanque de la Triperie, non loin de la ville phocéenne. D’après les datations au carbone-14 des peintures rupestres, la cavité a été fréquentée entre 33.000 et 18.500 ans avant notre ère. Elle comporte plus de 517 figurations pariétales, dont 65 mains, 63 chevaux (ce sont les animaux les plus représentés), 28 bouquetins, 17 cervidés, 10 bisons et 7 aurochs. Très impressionnant, d’autant que la visite est très bien faite !

  • Escale à Marseille (France), de 9h à 17h. Le port étant très excentré du Vieux-Port, on peut rejoindre le centre en taxi (14€, notre option car nous souhaitions être à la Grotte Cosquer à l’ouverture), en navette organisée par Costa (départs réguliers toute la journée,19€ AR par personne) ou en transports en commun (à pied 2km + bus 35, 2€, l’arrêt se trouve à proximité des Terrasses du Port, regarder sur Google map pour plus de sureté).
  • Cosquer Méditerranée, 9h30-19h30, 18€, prévoir entre 1h30 et 2h de visite. A ne pas rater ! Photos interdites dans la grottes, celles ci-dessous ont été prises dans l’espace musée.
  • A voir également à Marseille : le MUCEM, le Musée Regards de Provence (un de nos préférés, malheureusement fermé le lundi, jour de l’escale), la cathédrale La Major, le Vieux-Port, le quartier du Panier, la Basilique Notre-Dame de la Garde.
Marseille – Entrée de Cosquer Méditerranée

Marseille – Cosquer Méditerranée


Marseille – Cosquer Méditerranée

Marseille – Cathédrale La Major

Retour à Trieste… la boucle est bouclée !

Mardi 15 avril, après 17 nuits passées en mer, le Pacifica accoste à Savone, ultime port de cette belle transatlantique. Le débarquement est un peu cafouilleux, mais finalement, nous sommes dehors à 9h, les contrôles douaniers étant très rapides, surtout pour les porteurs de passeports européens. Il ne nous reste qu’à sauter dans un taxi en direction de la gare, puis d’enchainer deux trains, via Milan, pour arriver à Trieste à 19h30 où ma fille nous attend sur le quai !

  • A Savone, taxi pour la gare 15€. Trains pour toutes les directions italiennes, notamment Milan et Gênes, correspondance possible pour Nice via Vintimille.

Le lendemain, nous récupérons notre camping-car et nous installons au camping Obelisco, à Opicina, situé sur les hauteurs de Trieste. Alors que nous avions prévu de passer une quinzaine de jours en Italie, deux jours plus tard, une mauvaise nouvelle vient assombrir cette fin de voyage : la maman de Gérard est brutalement décédée. Nous reprenons donc rapidement la route pour la France

Depuis le camping Obelisco, à Opicina, vue sur Trieste où le Costa Delicioza vient juste de boucler son tour du monde !


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