Après une très belle semaine à Cusco – une ville qui nous a totalement séduits par la richesse de sa culture et son ambiance agréable – nous prenons le chemin de la Vallée sacrée où nous attendent de nouvelles découvertes, notamment à Ollantaytambo et au Machu Picchu. Mais avant, retour sur notre randonnée dans les ruines incas de Pisac, destination qui se trouve à l’entrée de la Vallée et qui s’atteint facilement depuis Cusco.
Splendide randonnée dans les ruines de Pisac
C’est en taxi que nous rejoignons depuis Cusco le site archéologique de Pisac, le dimanche 2 février. Alors que la ville se situe à 2900m d’altitude, les ruines incas sont, elles, haut-perchées sur une colline, à plus de 3.200m. Pisac a été fondé vers la fin des années 1470, par les Incas sous le règne de Pachacutec. La conquête de la Vallée Sacrée avait été entreprise par le précédent empereur Viracocha et d’après la légende, Pachacutec avait donné l’ordre de construire le village après sa victoire sur une tribu locale. Il avait également ordonné l’édification d’une citadelle et d’un palais sur les hauteurs. L’empereur inca a ensuite transformé le site en un centre religieux avec des temples et des autels de pierre. Les tours de guet sont aussi des indices que le village était considéré comme une base militaire et les nombreuses terrasses laissent supposer une forte activité agricole. On pense que les terrasses qui se trouvent en dessous de la citadelle représentent l’aile d’une perdrix – p’isaqa en quechua – qui a donné son nom au lieu. Aux environs des années 1530, Pisac fut conquis par les Espagnols dirigés par Francisco Pizarro. Les villageois durent fuir, pendant que les envahisseurs endommageaient les principaux monuments, notamment le cimetière inca qui fut pillé et détruit.
- Accès à Pisac en taxi depuis Cusco, S/.100 ; possibilité de prendre un collectivo jusqu’au village de Pisac. Pas de transports publics pour les ruines : prendre un tuktuk jusqu’aux ruines ou bien de grimper à pied (700mD+, difficile). Au retour, nous avons pris un collectivo pour Cusco, durée 1h, S./6 (arrivée un peu excentrée, taxi => hôtel S/.10 ou 30mn à pied, on a opté pour le taxi !).
- Ruines de Pisac, 8h-16h30, entrée incluse dans le boleto touristico intégral, valable 10 jours, S/.160, accès à 16 sites vers Cuzco et dans la Vallée sacrée (un pass touristique dont on ne peut pas se passer, à acheter impérativement à Cusco).
- Randonnée dans les ruines, depuis le sommet du site jusqu’au village, durée 3h30, environ 5km, 350mD+ / 770mD-, via le mirador situé à plus de 3500m et le tunnel (un chemin plus facile semble exister vers les terrasses, en contrebas de la citadelle). Rando sans difficulté technique mais se déroulant sur un sentier aux marches de pierre irrégulières, quelques passages un peu aériens, être bien chaussé.
- Voir notre précédent article sur Cusco pour le logement

Arrivés vers 8h30, nous attaquons immédiatement la balade et nous nous dirigeons vers la citadelle – Qallaq’asa en quechua – construite sur un éperon rocheux qui domine la vallée et dont on comprend aisément la fonction militaire et défensive. Nous longeons une série de terrasses étroites, sûrement les plus belles de la vallée ! Si leur usage premier était d’y cultiver diverses plantes, elles servaient aussi à anticiper l’érosion des sols en montagne.



Le fléchage étant discret, nous empruntons un sentier qui monte, sans vraiment savoir où il nous mènera. Au passage, nous apercevons les vestiges du plus grand cimetière inca d’Amérique du Sud. Finalement, nous parvenons à un mirador perché à 3525m d’altitude qui offre une vue splendide sur les environs ! Alors que nous pensions devoir rebrousser chemin, nous nous apercevons que le sentier se poursuit, de manière assez abrupte par moment, jusqu’à un étroit tunnel puis continue à descendre à flanc de colline.















Nous arrivons enfin en vue de l’Intiwatana, lieu où se dressait le Temple du Soleil et des thermes.












Nous poursuivons la descente vers Pisaq’a, la zone la plus basse du site archéologique où les forteresses et les murets sont disposés de manière semi-circulaire : cette configuration permettait de se défendre contre d’éventuels assaillants.










Ensuite, il ne nous reste qu’à emprunter des centaines de marches de pierre, de hauteur irrégulière, pour rejoindre le village. Là encore, le paysage est splendide et le sentier passe par de multiples terrasses bien escarpées.








Arrivés sur la place du village, nous tombons sur un groupe de musiciens et chanteurs en tenue locale. Ici, les habitants sont majoritairement indigènes et parlent encore le quechua, la langue des Incas. Tous les jours, se tient un marché artisanal, mais c’est le dimanche qu’il est le plus étendu ! Un peu fatigués, nous nous posons pour déjeuner au Samana Wasi, un petit resto sympathique qui propose un bon poulet grillé. Puis dans l’après-midi, nous retournons à Cusco en collectivo – sous une belle pluie alors que la matinée a été largement ensoleillée ! Cette sortie nous a vraiment enchantés, et la descente du sommet des ruines au village est vraiment une très belle rando !
- Pisac : nous avons été immédiatement séduits par le village et avons même regretté de ne pas y avoir passé 2 ou 3 nuits. Le dimanche est le jour où le marché est le plus animé, et où les gens vont à la messe en habit traditionnel. Place principale très agréable. Une bonne adresse, où nous avons déjeuné (ils font aussi auberge) : Samana Wasi, bons plats à prix doux !











Du jeudi 06 au mardi 11 février
Nous voilà maintenant partis découvrir les autres joyaux de cette magnifique Vallée Sacrée des Incas qui se déroule au fil du fleuve Urubamba, en reliant les Andes à l’Amazonie. Au temps des Incas, son climat agréable et ses terres fertiles firent de cette vallée le grenier de l’empire. Il s’agissait également d’un site stratégique de contrôle de l’entrée de la jungle. La vallée représentait aussi un haut lieu religieux puisque les prêtres et astrologues incas y voyaient la projection terrestre de la voie lactée, la galaxie où l’on trouve les principales constellations incas : le lama, le condor, l’arbre…
Pour explorer les lieux, nous allons passer trois nuits à Ollantaytambo et deux à Aguas Calientes, porte d’entrée du fameux Machu Picchu. Après avoir envisagé d’emprunter un collectivo, nous optons pour une excursion en aller simple qui nous conduira à Ollantaytambo via le village de Chinchero, les salines de Maras et l’ensemble archéologique de Moray. Un choix que nous ne regrettons pas car ces sites ne sont pas faciles d’accès en transports en commun.
- Excursion de Cusco à Ollantaytambo en aller simple, via Chinchero, les salines de Maras et Moray ; il s’agit en fait d’une excursion en boucle à la journée dont nous zappons la dernière étape à Pisac, S/.80 par personne lunch inclus, départ à 6h30 (prise en charge à l’hôtel avec nos bagages), arrivée vers 14h30. Entrées non incluses : mieux vaut avoir le boleto car les ruines de Chinchero et le site de Moray en font partie ; seules les salines sont en sus, S/.20. Toutes les agences de Cusco proposent ce tour, prix variables de S/.75 à S/.100 selon l’humeur de l’employé(e) !
Vestiges incas et artisanat à Chinchero !
Située à 30km de Cusco et perchée à 3754m d’altitude, Chinchero est une petite ville réputée pour ses ruines incas, son église coloniale et son artisanat de tissage. C’est aussi le lieu de naissance du héros de l’indépendance du Pérou, Mateo Pumacahua, qui a participé aux côtés des frères Angulo à la rébellion de Cuzco de 1814. Nous commençons par visiter les ruines qui, du temps des Incas, abritaient un grand palais. A l’époque, le site était utilisé comme station balnéaire par la noblesse inca, raison pour laquelle on trouve de nombreux aqueducs et terrasses encore utilisés aujourd’hui. D’ailleurs, le sol de Chinchero est réputé être l’un des plus fertiles de la Vallée Sacrée et depuis toujours, fèves, pommes de terre, quinoa sont vendus sur le marché local. Edifiée par les Espagnols sur une partie des ruines, l’église coloniale date de 1607. Ses plafonds peints sont parait-il de toute beauté, mais nous avons trouvé porte close…
- Ruines incas de Chinchero, entrée incluse dans le boleto integral




Le guide nous a ensuite emmenés dans un atelier de tissage – visite obligée de toute excursion, avec pour objectif de nous faire sortir le porte-monnaie. Néanmoins, il faut reconnaitre que le cadre de cet atelier était charmant, et les explications concernant la transformation et la teinture de la laine d’alpaga très intéressantes.




Encore des terrasses aux salines de Maras !
Après un court trajet en minibus, nous parvenons en vue des salines de Maras, situées au fond d’un profond ravin : la route d’accès, tortueuse à souhait, est impressionnante car posée à flanc de colline, sans le moindre garde-fou ! Une fois en bas, un cheminement nous fait découvrir les 4000 puits en terrasse – bon, on ne les a pas comptés, mais ils sont vraiment nombreux – irrigués par une source chaude naturelle salée. Creusés par les Incas, ces bassins de sel appartiennent maintenant à plusieurs familles de la région organisées en coopérative –160 à 200 tonnes de sel sont récoltées chaque année, dont le très rare sel rose.
- Salines de Maras, S/.20, non inclus dans le tour




Les spectaculaires terrasses de Moray…
Dernière étape de la matinée, le site inca de Moray dont la forme des terrasses, en amphithéâtre, interpelle ! Ce lieu constituait probablement un centre de recherche agricole inca consacré à l’expérimentation de cultures dans les différents niveaux de hauteur de ses parcelles, arrosées au moyen d’un complexe système d’irrigation qui permettait la culture de plus de 250 espèces végétales. Chaque niveau de terrasse constitue un microclimat, obtenu grâce à la chaleur emmagasinée dans les murs en pierre. On suppose que les cultures testées sur le site de Moray étaient ensuite reproduites dans tout l’Empire Inca. Impressionnant !



Après un déjeuner-buffet pris sur les hauteurs d’Urubamba, vers 14h30 nous arrivons à Ollantaytambo qui est la seule ville de la période inca encore habitée. En 1537, elle fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols, Manco Inca s’y réfugia pour tenter de fédérer la résistance inca après la chute de Cuzco. Il y a un monde fou dans les ruines et les ruelles – logique, toutes les excursions en provenance de Cusco arrivent en même temps ! On se félicite alors de passer trois nuits ici, car on imagine que le matin et le soir, les lieux seront beaucoup plus calmes… Effectivement, après un moment à l’hôtel, quand on ressort vers 16h30, la place a retrouvé une certaine tranquillité ce qui est fort agréable ! On s’installe à une terrasse pour prendre un verre et faire quelques photos ensoleillées des environs – a priori, il faut en profiter car la pluie est annoncée pour les jours à venir !
- Eureka Lodge, très bien situé à deux pas de l’entrée des ruines et à 5mn à pied de la place principale. Accueil charmant. Possibilité de consigne pour les gros sacs quand on va au Machu Picchu (bagages limités dans le train). Bon petit-déjeuner. Belle chambre, simple mais agréable, avec salle de bain privée. 24€ la nuit avec le petit-déjeuner. On recommande !












La Forteresse d’Ollantaytambo, ou la victoire des Incas sur les Espagnols…
Vendredi matin, nous sommes à l’ouverture devant le site archéologique, seuls pour profiter de ce lieu grandiose… Construit au XVe siècle sous le règne de l’empereur Pachacútec, ce complexe servait à la fois de forteresse, de temple et de centre agricole. Nous commençons par monter de nombreux escaliers qui chacun atteignent une terrasse pour aboutir, presque au sommet, à la forteresse qui, elle, compte cinq niveaux. C’est justement l’étagement du site, presque à la verticale, qui permit à Manco Inca de repousser les forces espagnoles : les conquistadors ayant été accueillis par une avalanche de rochers, de lances et de flèches depuis les hauteurs des terrasses, ils finirent par battre en retraite, ce qui constitue l’une des rares victoires incas sur l’envahisseur ibère. Malheureusement, lors d’une seconde offensive, les Espagnols affrontèrent durement les Incas qui durent abandonner Ollantaytambo pour se réfugier dans la jungle.
- Site archéologique d’Ollantaytambo, 7h-17h, inclus dans le boleto integral. A visiter de préférence le matin car l’après-midi, le site est envahi par les groupes qui viennent de Cusco. Être bien chaussé, nombreuses marches de pierre irrégulières. On peut compléter la visite par la grimpette au mirador de l’Inka Watana (4km AR, 300mD+, beau chemin), superbe vue. Prévoir 3h de visite pour tout voir sans se presser (mirador inclus).










On atteint enfin le Temple du Soleil, tout en porphyre rouge, construit à partir de blocs de pierre colossaux parfaitement ajustés. Six monolithes de couleur rose constituent une énorme paroi ayant une forme géométrique représentant le cycle de la vie. Très impressionnant quand on sait le travail qu’il fallait pour acheminer ces blocs jusqu’en haut de la colline : les pierres provenaient d’une carrière située à 6km de là, puis elles étaient transportées par des milliers d’ouvriers grâce à des plans inclinés. Certaines pierres, trop lourdes ou abimées, étaient abandonnées en chemin. Ensuite, les Incas utilisaient la forme naturelle des pierres et les taillaient avec des outils robustes comme l’hématite. Le plus surprenant est que, selon la technique inca, l’assemblage des blocs de pierre se faisait sans joints visibles ni mortier. Sur certains d’entre eux, on voit des bosses ou des saillies : elles servaient probablement à fixer des cordes afin de soulever les pierres, ce qui peut laisser supposer que le site n’était pas achevé à l’arrivée des envahisseurs espagnols.









Après un bon moment passé dans le secteur haut des ruines, nous décidons de prendre encore plus de hauteur et de grimper jusqu’à l’Inka Watana qui offre un superbe belvédère sur la vallée et sur le site archéologique Pinkuylluna, édifiée à flanc de falaise.







Nous redescendons et allons vers la zone du Temple de l’Eau et du Baño de la Ñusta où les filles de l’Inca venaient se purifier avec l’eau de la montagne. Plusieurs bassins et fontaines, encore en fonctionnement et intégrés dans un système de canaux, servaient à des fins rituelles ou domestiques.




Avant de ressortir du site, nous visitons une zone anciennement agricole, avec de nombreuses terrasses et quelques murs qui laissent supposer qu’il y avait ici des habitations. Cinq lamas et alpagas occupent les lieux, servant ainsi de tondeuse à gazon naturelle ! Mais que l’on ne s’y trompe pas : sous leurs allures de grosses peluches, ces bêtes peuvent être parfois un brin agressives, comme a pu le constater Gérard qui s’est fait coursé, puis rattrapé par un grand mâle qui s’en est brusquement pris à sa veste et à son sac à dos… Et on le confirme maintenant, ce n’est pas une légende, un lama, ça crache fort !










Le ciel demeurant désespérément gris, nous passons le reste de la journée à trainer, dans le village d’abord puis à l’hôtel où nous trions les nombreuses photos de la matinée. Nous passons aussi beaucoup de temps à tenter de réparer un de mes bâtons de marche qui s’est cassé mais malgré toute l’ingéniosité de Gérard, la réparation ne tient pas et finalement nous en rachetons un… Dans la soirée, sous une pluie battante, nous retournons diner dans notre restaurant préféré, le Quinua qui sert de délicieuses pizzas au feu de bois et bien d’autres choses encore !
A la recherche des ruines de Pumamarka
Samedi, la météo est toujours incertaine… Nous décidons tout de même d’aller faire un tour dans la vallée qui file au nord-est vers Pallata et nous demandons à un tuktuk de nous déposer en contrebas des ruines de Pumamarka. Là, nous hésitons : soit on redescend vers Ollantaytambo, soit on grimpe vers le site archéologique. On vote pour la seconde option, et c’est parti pour une marche interminable, sur une piste qui s’élève tranquillement mais sûrement vers le sommet de la montagne. Après 4km de grimpette, nous parvenons enfin à un sentier qui mène aux ruines d’une forteresse pré-inca, perchée à 3600m d’altitude. Le site est modeste mais agréable à visiter ; là, on hésite encore, soit on rebrousse chemin par le même itinéraire, soit on tente de rentrer à Ollantatambo par un trail a priori bien tracé. Comme il commence à pleuvioter, on joue la sécurité, et on redévale rapidement le chemin emprunté à l’aller. Parvenus à la route – en réalité, ce serait plutôt une piste caillouteuse – en l’absence de tout transport, nous faisons du stop, et vingt minutes plus tard, nous sommes attablés au Quinua !
- Balade à pied aux ruines de Pumamarka, 9km AR, 250mD+, durée 3h, accès en tuktuk jusqu’à un pont situé avant Pallata (voir Google map), S/.20 ; un trek est possible depuis Ollantaytambo, se renseigner pour trouver l’attaque, environ 17km AR, 700mD+. Entrée dans les ruines, S/.5 (une dame vend les billets au début du sentier).









Randonnée courte mais très aérienne à Pinkuylluna…
Après le déjeuner, un rayon de soleil inespéré éclaire les ruines Pinkuylluna : nous n’hésitons pas et fonçons dans la Calle Lares où se situe l’accès au site. Le sentier est très abrupt et aérien, fait presqu’exclusivement de très hautes marches de pierre. Pas facile, mais l’avantage est que l’on monte très vite et en moins de trente minutes, nous rejoignons les vestiges de greniers incas. D’ici, la vue sur la colline d’en face – où se trouvent les terrasses agricoles et le Temple du Soleil – est saisissante ! Après une descente un peu délicate – mieux vaut avoir le pied sûr et ne pas souffrir de vertige – nous sommes de retour au village, satisfaits de cette journée plutôt sportive !
- Balade à pied aux ruines Pinkuylluna, boucle d’environ 1km, 150mD+, durée 1h, sentier difficile, à réserver aux bons randonneurs car on n’a pas le droit à l’erreur. Être bien chaussé, pierres potentiellement glissantes surtout si elles sont mouillées. Entrée libre, site ouvert 7h-15h en saison de pluies.
















En route pour Aguas Calientes !
Dimanche matin, nous partons à pied à la gare d’Ollantaytambo, avec juste nos petits sacs à dos, les gros étant laissés en consigne à l’hôtel. En effet, Inca Rail – la compagnie qui nous emmène à Aguas Calientes – limite les bagages dans ses wagons ; tant mieux, pour une fois que l’on voyage léger, on ne va pas se plaindre ! A 12h30, nous embarquons à bord du mythique train qui doit nous rapprocher du Machu Picchu. Durant 1h40, la ligne longe le rio Urubamba, fort agité par les dernières pluies avant de faire son entrée à Aguas Calientes.
- Train Ollantaytambo => Aguas Calientes, compagnie Inca Rail, plusieurs départs par jour, durée 1h40 en moyenne. Les prix varient selon l’heure et la classe choisie ; US$104 l’AR par personne pour nos trajets. La compagnie Peru Rail propose également des voyages similaires. Autre possibilité de rejoindre Aguas Calientes, ville ne disposant d’aucune route d’accès, prendre un collectivo depuis Cusco pour Hydroelectrica puis marcher 11km (néanmoins en saison des pluies, la balade peut être très humide !). Les plus courageux peuvent aussi entreprendre le trek de l’Inca, 4 à 5 jours de marche depuis Ollantaytambo, sentier fermé en février.


Nous débarquons à Aguas Calientes vers 14h ; la petite ville, fondée en 1901 lors de la construction de la ligne du chemin de fer, est totalement encaissée au pied de hautes falaises. D’ailleurs, aucune route d’accès ne la relie aux vallées voisines, seul le train assure le transport des passagers et des marchandises. Nous déposons nos sacs à l’hôtel puis nous nous baladons un moment dans les rues intégralement dédiées aux touristes de passage – restaurants et boutiques de souvenirs se succèdent, même le long des rails. Après un Pisco Sour et un hamburger, nous ne trainons pas et rentrons à l’hôtel… demain le réveil sonnera très tôt !
- Hôtel Cusi Qoyllor, spartiate mais très bien situé à 1mn de la place principale et 5mn du bus pour le Machu Picchu. Chambre sobre, avec salle de bain privée. Wifi un peu capricieux. Pas de petit-déjeuner (mais on trouve de tout en ville). 28€ la nuit, paiement en espèces uniquement.
- Bon à savoir : la plupart des restaurants n’acceptent pas la carte bancaire (ou alors avec frais importants) ; il y a un distributeur Banco de la Nacion pas loin du commissariat et de la voie ferrée (voir Google map)





Le Machu Picchu, un sanctuaire inca perdu dans les Andes…
Lundi, nous nous levons à 4h du matin, et quarante-cinq minutes plus tard, nous sommes devant l’arrêt du bus qui doit nous mener à l’entrée de la célèbre citadelle inca. Il pleut et les nuages cernent les montagnes alentours… A 5h45, après un trajet d’une vingtaine de minutes sur une route tortueuse et vertigineuse, nous débarquons devant le guichet d’entrée du site où nous pénétrons – les premiers ! – à 6h tapantes. Au petit trot, nous avalons les nombreuses marches qui accèdent à la terrasse principale, et là… grosse déception, il ne pleut plus mais le site est intégralement noyé sous une épaisse brume ! La purée de pois est si intense que je ne sais même pas dans quel sens il faut regarder… Nous n’avons pas d’autre choix que de patienter, en espérant une éclaircie. Heureusement, étant en basse saison et à une heure bien matinale, nous sommes peu nombreux, on trouve même une pierre sur laquelle s’asseoir !
- L’entrée au Machu Picchu est à réserver plusieurs semaines à l’avance, voire plusieurs mois en haute saison. Pour ceux qui se décident au dernier moment, possibilité d’acheter un des 1000 billets mis en vente la veille de la visite à Aguas Calientes. Plusieurs circuits sont possibles, étant en saison des pluies, nous avons opté pour le circuit 2A ruta classica (en saison sèche, on aurait choisi le circuit 3 qui permet de monter au Waynapicchu (ou Huayna Picchu), le grand pain de sucre), avec une entrée à 6h du matin, S/.152 par personne. Circuit d’environ 2.5km.
- Accès au Machu Picchu depuis Aguas Calientes en bus, départs réguliers à partir de 5h20, mieux vaut acheter son billet en ligne (absolument sur le site officiel, sinon tarifs plus élevés) pour éviter la queue au guichet (qui ne semble pas ouvert à 5h !), US12 AS. On peut aussi grimper à pied les 400m de dénivelé, 4km dont les 2 derniers composés de 1200 marches de pierre, très raide et glissant en cas de pluie (dans ce cas, il faut prévoir de partir vers 4h pour arriver à 6h).

Peu à peu le brouillard s’estompe, laissant apparaitre quelques-unes des ruines de la célèbre cité inca…







Le nom Machu Picchu vient du quechua et signifie vieille montagne. Située sur le versant oriental des Andes centrales, la cité inca date du XVe siècle. Elle aurait été construite à la demande de l’empereur Pachacútec – premier empereur historique de l’Empire inca – qui était également à l’initiative des forteresses de Pisac et Ollantaytambo. D’après les archéologues, l’emplacement actuel de la ville ne présente aucune trace de constructions avant le XVe siècle confirmant ainsi l’origine inca. L’architecture monumentale laisse supposer qu’il s’agissait d’un palais de campagne de l’empereur. Celui-ci n’y séjournait que de façon saisonnière, tandis que de nombreux serviteurs demeuraient pour entretenir les installations – ainsi, des dizaines d’ouvriers agricoles, amenés de force de toutes les régions de l’empire, y travaillaient. A côté de cette masse laborieuse, on estime qu’entre 300 et 1000 habitants, appartenant probablement à une élite religieuse ou politique résidaient dans la cité. Les 172 constructions s’étendaient approximativement sur 530m de long pour 200m de large. Au moment de l’invasion espagnole, les lieux furent abandonnés et la zone, difficile d’accès, demeura méconnue durant des siècles – en dehors de la population locale qui continua à exploiter les terres des alentours. Voilà pourquoi le Machu Picchu a cette réputation de cité oubliée… Bien que plusieurs explorateurs soient passés sur le site au XIXe siècle, il ne fut réellement redécouvert qu’en 1911 par l’archéologue américain Hiram Bingham qui fut le premier à comprendre l’importance historique de ces ruines.













D’après les historiens, le Machu Picchu est divisé en deux grands secteurs : la zone agricole formée par un ensemble de terrasses de cultures qui se trouve au sud ; et la zone urbaine qui est celle, on le suppose, dans laquelle vivaient ses occupants et où se déroulaient les principales activités civiles et religieuses. Cette zone urbaine comprenait le quartier sacré, le quartier populaire et le quartier des nobles et des ecclésiastiques.








Cheminer dans ces ruines est aisé, et le parcours est bien fait, même si l’on ne peut jamais revenir sur nos pas – les gardes y veillent ! De plus, on n’a jamais la sensation de foule car le site est grand et, rappelons-le, en basse saison la pression touristique est moindre, surtout de bonne heure.





Après presque trois heures passées sur le site, nous reprenons le bus – en descente, le trajet est encore plus impressionnant qu’à la montée ! Le reste de la journée file vite, entre tri des photos et repos. Après une nouvelle nuit passée à Aguas Calientes, mercredi matin, nous reprenons le train. La nuit dernière, de très grosses pluies ont engendré un glissement de terrain sur la voie, et c’est avec une heure de retard que nous retrouvons Ollantaytambo. Après le déjeuner, il ne nous reste plus qu’à enchainer taxi collectif – pour Cusco – et bus de nuit, pour rejoindre Arequipa, mercredi au petit matin où d’autres découvertes nous attendent. Néanmoins, une chose est sûre : cette Vallée sacrée des Incas nous a particulièrement enchantés, tant pour son intérêt historique et culturel que pour ses belles randonnées !
- Taxi collectif Ollantaytambo => Cusco, trajet en 1h30, S/.15 à S./20 par personne.
Salut la team Inca !
Ah , le lever de soleil sur le Machu Pichu ! Ca reste un des grands souvenirs de notre tour du monde. D’autant plus qu’on avait pris l’option des voyageurs à budget serré c’est à dire collectivo depuis Cusco pour Hydroelectrica (chemin creusé à flan de montagne, poussérieux au possible) puis train pour Aguas Calientes. Dangereux, long, inconfortable mais moitié prix !
Par contre on avait pris l’option soleil (parce qu’on n’aime pas la pluie, nous).
La Team Topette !
PS : Gérard, arrête de jouer avec les lamas, ils sont plus rapides que toi !
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C’est sur que l’on a joué petit bras en prenant le train en AR depuis Ollantaytambo… Mais avec la pluie, c’était plus prudent !
Même sous la brume, j’ai beaucoup apprécié le site d’autant qu’il n’y avait pas grand monde à 6h du matin, Gérard beaucoup moins car il le trouve trop touristique…
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