La Paz, une ville tentaculaire en haute montagne

Du dimanche 12 au lundi 20 janvier

Dimanche matin, comme prévu, nous quittons Oruro pour La Paz. Le voyage en bus est rapide – 4h à peine. En chemin, nous apercevons les Boliviens qui participent à la marche sur la capitale pour protester contre la crise économique et réclamer le retour d’Evo Morales lors des prochaines élections présidentielles, en août 2025. Nous arrivons ensuite aux abords d’El Alto, une ville édifiée sur un immense plateau dans le prolongement de La Paz qui, elle, plonge dans une cuvette… Nous passons ainsi de 4.000m à 3.600m pour arriver enfin au centre historique de la capitale. Immédiatement, nous constatons l’ampleur de cette mégalopole qui s’étend sur un dénivelé de plus de 1.000m entre les quartiers aisés de la zone sud, en bas, et le haut plateau d’El Alto qui demeure le refuge des classes défavorisées. Nous rejoignons en taxi notre hôtel qui se trouve dans la zone touristique, à 3650m d’altitude. Dans les rues, il règne une belle animation et nous croisons un défilé de danseuses et de musiciens

  • Bus Orouro => La Paz, environ 9€ en siège cama, nombreux départs quotidiens avec différentes compagnies, durée 4h, arrivée à la gare routière de La Paz située proche du centre historique. Taxi gare routière La Paz => centre touristique, Bs.40.
  • Hostal La Posada De La Abuela, idéalement situé dans Linares, une rue semi-piétonne. Accueil charmant. Il y a plusieurs agences de tourisme dans le patio intérieur, pratique pour réserver les excursions aux alentours de La Paz. Bon petit-déjeuner, wifi un peu fluctuant, service de laverie possible. Chambre avec balcon et salle de bain privée, 32€ la nuit avec le petit-déjeuner. Possibilité de payer en CB sans frais, en dollars. Résa via Booking. On recommande !
La Paz – Arrivée en fanfare !


Linares, une rue haute en couleurs !

Sitôt nos sacs posés, nous faisons un premier tour dans la rue de notre auberge, bordée d’une multitude de boutiques d’artisanat, toutes plus colorées les unes que les autres ! Il y a aussi de nombreux restaurants et cafés, souvent installés au premier étage des maisons. Pour la première fois, nous goûtons au steak de lama, très gouteux et tendre…

  • Les boutiques artisanales de Linares sont ouvertes tous les jours, de 10h à 19h ; dans les rues Linares et Sagarnaga, il y a énormément d’agences qui vendent sensiblement toutes les mêmes excursions.
  • Nos bonnes adresses pour déjeuner et diner dans le quartier touristique :
    • Angelo Colonial, quasiment en face de La Posada De La Abuela, restaurant à la déco soignée et originale, ouvert à partir de 16h, très bons plats (notamment steaks de lama), bons vins, un peu plus cher que la moyenne pour le pays.
    • Restaurant Lunas, à l’angle de Linares & Sagarnaga, ouvert toute la journée, ambiance sympathique, très bons plats à prix doux (notamment les spaghettis à la bolognaise de lama ou encore le steak de lama en sauce). Notre « cantine » à La Paz, nous y sommes allés de nombreuses fois !
La Paz – Quartier touristique

La Paz – Linares


La Paz – Linares – On achèterait bien tous ces beaux tissus colorés !


La Paz – En bas de Sagarnaga


La Paz – Angle de Linares & Sagarnaga – Ci-dessous, céramiques originales vues dans l’atelier de l’artiste Celia Taborga



Un peu plus haut se trouve le Mercado de las Brujas – ou marché aux Sorcières – un lieu lié à la pratique de rites magiques de la culture aymara. En effet, malgré leur conversion au catholicisme par les Espagnols, les Aymaras conservent des croyances ancestrales et vénèrent la Pachamama, le Soleil et de nombreuses autres divinités. Sur ce marché, on trouve donc des remèdes maison, toute sorte d’herbes et d’ingrédients, des amulettes, des poudres magiques, des crapauds séchés, des grenouilles porte-bonheur, et surtout les fameux fœtus de lamas séchés, que les Aymaras enterrent sur leur terrain afin de se garantir la bonne fortune et la protection de la Pachamama.

  • Mercado de las Brujas, tous les jours 10h-20h (certaines sont ouvertes plus tard).
La Paz – Mercado de las Brujas


En descendant la rue Sagarnaga, il ne faut pas louper la basilique San Francisco érigée entre les XVIe et XVIIIe siècles dans le style baroque andin.


On prend de l’altitude au Mirador Killi Killi !

Pour avoir une vue panoramique à 360° sur La Paz, rien de mieux que le Mirador Killi Killi que l’on atteint d’un rapide coup de taxi. Situé sur la colline Santa Bárbara, c’est ici qu’était installé le quartier général des indigènes dirigés par Tupac Katarivoir article sur Sucre, paragraphe Casa de la Libertad – quand ils assiégèrent la ville en 1781. Le nom Killi Killi viendrait d’un oiseau – la Crécerelle d’Amérique ou Falco sparverius – qui vivrait dans les parages… Mais surtout, un tour sur ce mirador permet d’envisager toute la démesure de la ville qui s’étend sur toutes les collines alentours… Impressionant et même un brin angoissant !

  • Mirador Killi Killi, ouvert 24h/24, accès libre. Le mieux est de monter en taxi puis de redescendre à pied vers la Plazza Murillo.
La Paz – Vue sur l’anarchie urbaine de la capitale depuis le Mirador Killi Killi – En face, sur le plateau, c’est El Alto, une ville énorme également (mais on ne la voit pas sur la photo)


La Paz – Vue sur le centre historique depuis le Mirador Killi Killi


La Paz – Vue sur l’Illimani depuis le Mirador Killi Killi ; ce sommet est le plus haut des 4 pics situés au sud de la ville, il culmine à 6438m d’altitude.

La Paz – Vue depuis le Mirador Killi Killi


La Paz – Vue depuis le Mirador Killi Killi – On aperçoit la ligne mauve du teleferico qui monte à El Alto. Ci-dessous, les petits bus urbains croisés en redescendant, ils sillonnent la ville en tous sens !


Sur la Plaza Murillo, au centre du pouvoir politique de la Bolivie…

On redescend à pied du mirador, et on atteint rapidement les abords de la Plaza Murillo. Mais y pénétrer n’est pas simple, toutes les ruelles adjacentes sont bloquées par des dizaines de policiers en raison des manifestations contre la crise économique. A la troisième tentative, on finit par passer un barrage, et on se retrouve presque seuls sur cette belle place bordée – entre autres – par le Palais du Gouvernement, l’Assemblée législative plurinationale et la cathédrale Notre Dame. La place doit son nom à don Pedro Domingo Murillo, révolutionnaire indépendantiste, leader et martyr du soulèvement du 16 juillet 1809 contre la couronne espagnole, dont la statue orne le centre de la place.  

  • A l’angle Est de la place, on conseille le Amato Café Restaurant, bon menu du jour (4 plats), pas cher du tout.

La Paz – Plaza Murillo – Le bâtiment au premier plan est l’Assemblée législative plurinationale, composée de deux Chambres (la Chambre des Députés et le Sénat) ; le bâtiment noir derrière est une extension de cette Assemblée législative.

La Paz – Plaza Murillo – A gauche le Palais du Gouvernement et à droite, la cathédrale. Derrière, la tour est la Casa Grande del Pueblo est la résidence officielle du président de l’État plurinational de Bolivie depuis 2018.



La Paz – Une vue sur les hauteurs de la ville depuis une « trouée » de la Plaza Murillo. Ci-dessous, manifestants approchant de la place ; ce lundi, ce sont majoritairement des femmes qui défilent, dans une ambiance détendue…


Belle expo féministe au Museo de Arte nacional !

A l’angle ouest de la Plaza Murillo se dresse le Museo de arte nacional, installé dans un beau bâtiment ancien. Alors que nous pensions voir des toiles du XVIIe siècle, nous découvrons que l’expo permanente s’intitule « Creadoras Mujeres Artistas en Bolivia », une excellente initiative qui nous enchante !

  • Museo de Arte nacional, situé à l’angle ouest de la Plaza Murillo, 8h30-16h30 en semaine, 9h-17h le samedi et 9h-13h le dimanche, Bs.35 l’entrée ou Bs.50 le billet combiné avec le Musée Ethnographique.
La Paz – Museo de Arte nacional

La Paz – Museo de Arte nacional – Creadoras Mujeres Artistas en Bolivia – Ci-dessous, à gauche, oeuvre de Carmen Vargas Angulo

La Paz – Museo de Arte nacional – Creadoras Mujeres Artistas en Bolivia – Oeuvre de Carmen Vargas Angulo


La Paz – Museo de Arte nacional – Creadoras Mujeres Artistas en Bolivia – Oeuvre de Fabiola Gutierrez – Ci-dessous, de gauche à droite, oeuvres de Luz Eliana, Mirtha Cwirko, Judith Gloria et Erlini Chove




La Paz – Museo de Arte nacional – Expo temporaire « Tiempo y Forma », oeuvres de Magenta Murillo ; ci-dessous idem ; ci-dessus, expo temporaire « Tesoros espirituales »


Au cœur de la culture indigène…

Non loin de la Plaza Murillo, nous visitons un autre musée d’importance le Museo Nacional de Etnografía y Folklore. Avec 37 langues officielles et au moins autant d’ethnies, la Bolivie jouit d’une diversité culturelle considérable : ce musée se dédie ainsi à la préservation, la conservation, l’étude et la diffusion du patrimoine ethnologique du pays. A travers plusieurs salles thématiques, on découvre de beaux tissus, des photos anciennes, des céramiques, et surtout deux collections qui nous marquent particulièrement : celle des bonnets – on apprend que chaque forme, motif et couleur correspondent à une région et à une ethnie particulière – et celle des masques rituels. Superbe !

La Paz – Museo Nacional de Etnografía y Folklore

La Paz – Museo Nacional de Etnografía y Folklore – Carte des bonnets boliviens !


La Paz – Museo Nacional de Etnografía y Folklore – Céramique



Coup de cœur pour les toiles colorées de Roberto Mamani Mamani !

Vers la calle Jaén – une ruelle bordée de maisons anciennes mais malheureusement peu entretenue – nous tombons sur la magnifique Galerie d’Art de Roberto Mamani Mamani, un artiste bolivien de l’ethnie Aymara, né en 1962 à Cochabamba. Ses peintures, très colorées et au dessin stylisé, puisent dans son héritage aymara, et représentent, entre autres thèmes des images de mères indigènes, de condors, de soleils et de lunes. Magnifique !

  • Galerie d’Art de Roberto Mamani Mamani, en bas de la calle Jaén, 9h-18h, fermé le dimanche, entrée libre. Belle boutique de souvenirs où l’on a envie d’acheter toutes les reproductions de l’artiste !
La Paz – Galerie d’Art de Roberto Mamani Mamani

La Paz – Galerie d’Art de Roberto Mamani Mamani


La Paz – Galerie d’Art de Roberto Mamani Mamani


La Paz – Galerie d’Art de Roberto Mamani Mamani


De La Paz à El Alto, balade en télécabine à la recherche des cholets de Freddy Mamani

Une fois n’est pas coutume, mardi matin, nous prenons une visite guidée pour découvrir quelques quartiers éloignés du centre-ville – accessibles en télécabine – ainsi qu’approfondir nos connaissances en matière d’architecture néo-andine. Comme La Paz et El Alto ne sont pas, à mon avis, des villes que l’on perçoit intuitivement, un guide me semblait alors indispensable. Malheureusement, cette sortie de trois heures est très décevante : alors que nous avions expressément demandé d’emprunter le réseau de télécabines – c’est d’ailleurs le plus long, le plus élevé et le plus fréquenté du monde, avec 10 lignes en service – on commence par perdre quarante-cinq minutes dans un taxi – à La Paz, les embouteillages peuvent être terribles, on en sait désormais quelque chose ! On s’énerve un peu, d’autant qu’à cinq minutes à pied de notre hôtel, il y a la ligne Mauve qui monte directement à El Alto… On finit par convaincre notre guide d’emprunter la voie des airs, et on enchaine avec la ligne Argent puis la ligne Bleue qui survole le quartier des Cholitas – ces femmes boliviennes ayant une forte identification à la culture indigène, et qui conservent le style vestimentaire caractéristique de la tradition aymara. On descend à une station, on marche cinq minutes – pas le temps de jeter un œil aux boutiques de vêtements traditionnels – et on est de nouveau récupéré par notre taxi !

  • Visite guidée privée, durée 3h, Bs.320. Malgré nos demandes particulières (découverte du réseau de télécabines et de l’architecture néo-andine d’El Alto), l’agence n’a clairement pas fait son boulot en choisissant un guide qui ne connaissait pas assez les détails de la ville – il nous a expliqué être spécialisé en trekking. Néanmoins, il a fait de son mieux pour combler nos attentes…   
De La Paz à El Alto, par la ligne de télécabines Mauve – Ci-dessous, urbanisation de folie, où les maisons sont posées à flanc de falaise…


Depuis la ligne Argent, vue sur La Paz depuis El Alto

El Alto, vue depuis la ligne Bleue ; c’est le quartier des Cholitas et des cholets !

El Alto – Un des cholets de Freddy Mamani


L’objectif est de visiter un cholet – il y en a pourtant plusieurs dans cette avenue, on se demande pourquoi il nous faut cavaler à l’autre bout d’El Alto… Et c’est reparti pour une bonne demi-heure de voiture, juste pour parcourir quelques kilomètres ; on a maintenant la désagréable impression que le guide peine à diriger un chauffeur qui ne connait absolument pas les lieux ! Après moults tours et détours, on parvient enfin devant un cholet ouvert à la visite – et surtout pas trop cher, le guide ayant essayé de nous facturer un gros supplément alors que c’était une prestation incluse dans la sortie. Nous découvrons enfin ce type d’édifice très particulier, créé par l’architecte Freddy Mamani – il en a réalisé une centaine au cours des dix dernières années, principalement à El Alto. Les ornementations géométriques et colorées du bâtiment s’inspirent largement de la culture aymara ; à l’intérieur, on retrouve un peu la conception chère à Le Corbusier, réalisée dans sa Maison Radieuse marseillaise, à savoir divers espaces de vie. Ainsi, l’immeuble attribue des fonctions spécifiques pour chaque niveau avec des commerces, salles de sport ou restaurants au rez-de-chaussée, une salle de réception et d’évènement au premier étage, puis des habitations locatives, pour finir par une propriété résidentielle au sommet du bâtiment, celle-ci s’apparentant à un petit chalet de toit. Original et ingénieux…

El Alto – Un des cholets de Freddy Mamani

El Alto – A l’intérieur d’un cholet ; salle de réception et d’évènement


Et hop, encore un bon moment dans les embouteillages – une fois de plus, on aurait pu les éviter en enchainant quelques télécabines – et nous nous retrouvons devant la ligne Rouge qui plonge d’El Alto à La Paz. Au passage, nous survolons le quartier coloré de Chualluma – où vivent 400 familles indigènes – et le cimetière. Nous retrouvons ensuite le centre historique, et revenons à pied à notre hôtel en empruntant des rues commerçantes particulièrement animées. On l’aura compris, malgré la bonne volonté du guide, cette sortie n’aura pas été une franche réussite et nous restons un peu sur notre faim concernant notre découverte d’El Alto…


El Alto – Vue sur La Paz depuis la ligne Rouge

A bord de la ligne Rouge, on plonge sur La Paz !

La Paz – Quartier Chualluma depuis la ligne Rouge


La Paz – Survol du cimetière

La Paz – De retour à Central, au croisement des lignes Rouge et Orange, lieu de l’ancienne gare ferroviaire…

Notre première ascension à 5.000m d’altitude, à la Laguna Charquini !

La Paz présentant l’avantage d’être au milieu de belles et hautes montagnes, il aurait été dommage de ne pas sortir de la ville pour explorer ces contrées encore sauvages… C’est pourquoi, mercredi matin, nous partons avec un petit groupe et un guide en direction de la Laguna Charquini. C’est en effet une des rares occasions que nous avons d’évoluer à plus de 5.000m et d’après l’agence, il s’agit d’une balade facile et tranquille, sans dénivelé aucun. Toujours inquiète quant à un éventuel mal des montagnes, cette précision me rassure. Et nous voilà partis à bord d’un minibus où la moyenne d’âge des participants – hormis nous, bien sûr – ne dépasse pas la trentaine ! Le trajet offre des vues vraiment spectaculaires, et nous faisons quatre petites pauses d’un quart d’heure pour découvrir les montagnes environnantes, ainsi qu’un village de mineurs et un vieux cimetière

  • Excursion en petit groupe à la Laguna Charquini & la Laguna Esmeralda, départ vers 8h de La Paz, retour vers 15h / 16h, Bs.150 par personne, entrée dans le site Bs.15. Il est indispensable d’être accoutumé à l’altitude. Trek d’environ 5km AR, 420mD+, 1h40 de montée assez soutenue, 50mn à la descente. Aucune difficulté technique, le seul problème demeure l’altitude et la raréfaction de l’oxygène. Nous avions anticipé la sortie en dormant bien la nuit précédente, en ne buvant pas (ou très peu) d’alcool et Gérard a fait comme les locaux, il a placé des feuilles de coca dans sa bouche (attention à ne pas en prendre de trop, risque d’insomnie agitée !). Bref, c’est une excursion que l’on recommande aux personnes en bonne forme physique (même si personne n’est à l’abri du mal des montagnes), ayant l’habitude de marcher en altitude.
Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Première pause : le majestueux Huayna Potosí (qui culmine à 6.088m) va nous poursuivre toute la journée… Trente ou quarante ans plus tôt, nous nous serions laissé tenter par son ascension (courses difficile de neige et glace avec seulement 28% de réussite au sommet) mais maintenant, il faut rester raisonnable et se contenter de l’admirer de loin !


Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Seconde pause en surplomb d’une lagune aux eaux colorées par une mine voisine.

Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Troisième pause devant un cimetière de mineurs.


Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Quatrième pause vers un village de mineurs. Ci-dessous, mouette à tête noire (surprenant d’en découvrir une à 4.500m d’altitude !) et petit oiseau.Nous avons aussi été étonnés de voir une végétation assez rase parfois couverte de fleurs.




Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Zoom sur le village de mineurs.

Vers 11h, nous arrivons enfin au camp de base du trek, il nous faut maintenant poursuivre à pied. D’un rapide coup d’œil, je constate que le panneau d’entrée du trail indique une altitude de 4.600m… Petit moment de solitude quand je comprends que le chemin ne sera pas plat du tout, et que pour arriver à la Laguna Esmeralda, il nous faudra « avaler » plus de 400m de dénivelé positif ! Finalement et contre toute attente, cette ascension se fait plutôt facilement, presque sans essoufflement. Après 1h40 de continuelle grimpette, nous atteignons 5.024m, un bel exploit pour nous qui n’avions jamais marché si haut ! A l’arrivée, même si le ciel reste nuageux, la vue sur le lac glaciaire est saisissante…

Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Au départ du trek, il va nous falloir grimper quasiment jusqu’à la neige ; alors, oui, au début c’est plutôt plat mais ça va vite devenir bien pentu !


Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Belle moraine…


Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Encore un petit effort !

Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Arrivée au sommet, à la Lagune Esmeralda ; lac de fonte alimenté par ce qu’il reste d’un glacier qui était encore immense il y a plus de 20 ans…


Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Avec Marco, le guide…

Après trente minutes de pause, il est temps de redescendre ; là, ça va nettement plus vite et en cinquante minutes, nous sommes de retour au camp de base où nous attendent le lama de service et son maitre. Quelques photos plus tard, nous reprenons la route et de nouveau croisons de beaux troupeaux de lamas et d’alpagas semi-sauvages. Au loin, on aperçoit même des oies ! Décidément, on ne se lasse pas de paysage splendide, on regrette même un peu de plonger à nouveau dans la grouillante La Paz… Un grand merci à Marco, notre guide, pour son professionnalisme et sa bonne humeur durant cette belle ascension !

Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – La descente est plus rapide !

Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Sympathique rencontre avec un lama apprivoisé !


Environs de La Paz – Excursion et trek à la Laguna Charquini – Lamas et alpagas semi-sauvages


La Paz – Après l’effort, le réconfort avec un diner bien arrosé chez Angelo Colonial !

El Valle de la Luna, une promenade dans des formations géologiques surprenantes !

Jeudi matin, pas vraiment fatigués de notre ascension de la veille, nous prenons un taxi pour nous rendre à la Vallée de la Lune située à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Le site a ainsi été nommé par l’astronaute Neil Armstrong en 1969, tant il lui semblait similaire à un paysage lunaire. Ce relief est dû à l’érosion de la partie supérieure d’une montagne. Le sol, composé d’argile et de grès, est très fragile et friable, et au cours des siècles, les éléments ont sculpté une œuvre d’art, semblable à un désert de stalagmites. Se balader au milieu des ces formations géologiques est très agréable, d’autant que le cheminement est bien aménagé ! Bref, une sortie facile à organiser et confortable pour le cardio car située à tout juste 3.000m d’altitude…

  • El Valle de la Luna, 9h-17h, Bs.15. Prévoir 1h30 de balade (pour le cheminement le plus long), sans se presser. Accès au site en taxi depuis le centre de La Paz, Bs.70 AS.
La Paz – El Valle de la Luna


La Paz – El Valle de la Luna


La Paz – El Valle de la Luna


La Paz – El Valle de la Luna



La Paz – El Valle de la Luna

Soixante-quatre kilomètres de descente à VTT, sur la Ruta de la Muerte…

Avant 2006, rejoindre Coroico, les Yungas et le nord de l’Amazonie bolivienne, était particulièrement périlleux car le voyage nécessitait d’emprunter une route très étroite, construite en 1930, non asphaltée, bordée d’une pente raide à flanc de montagne sans garde-corps et soumise régulièrement au brouillard et aux fortes pluies. Trois cents personnes y perdaient la vie chaque année, qu’ils la parcourent en bus ou en voiture, en faisant ainsi la route la plus dangereuse du monde… Depuis, un nouveau tronçon goudronné a été mis en service, et celle que l’on appelait autrefois la Route de la Mort est désormais réservée aux courageux vététistes qui osent l’affronter. L’expérience séduit tout de suite Gérard qui, dès notre arrivée à La Paz, fait la tournée des agences pour glaner un maximum d’informations… Alors que ce tour se fait généralement en groupe, avec des jeunes en quête de sensations fortes, il préfère prendre un guide privé, ce qui lui permettra de faire des arrêts pour voir le paysage et prendre quelques photos. En ce qui me concerne, je passe mon tour, rouler à côté d’un tel précipice me donne la chair de poule ! C’est donc seul – avec Omar, son guide, et un chauffeur – que Gérard prend la route, samedi, à 6h30 du matin. Ils rejoignent d’abord La Cumbre, située à une heure de La Paz, et mille mètres plus haut. Le départ se situe ainsi à 4700m d’altitude, c’est sous une petite neige mouillée que Gérard effectue ses premiers tours de roue ! Le parcours commence par emprunter une route asphaltée mais passablement défoncée par le passage des camions. Durant ces 22km de descente, les véhicules sont nombreux et il faut parfois même en doubler certains… Après une pause bienvenue pour se réchauffer avec un café, Gérard arrive trempé au départ de la Route de la Mort : et c’est parti pour une quarantaine de kilomètres de piste très difficile à gérer, entre trous, ornières, dalles glissantes, éboulis et rideaux d’eau à franchir. Heureusement, les paysages verdoyants sont splendides et les arrêts fréquents. Après trois heures de descente, l’arrivée se fait à Yolosa, à 1100m d’altitude… où il fait très chaud ! Gérard a vraiment beaucoup apprécié l’expérience mais il a reconnu qu’il fallait être très vigilant et concentré car les pièges sont nombreux et la chute peut être dramatique – non seulement en raison de passages aériens mais également à cause de l’état de la piste et parfois du manque de visibilité, avec des véhicules qui peuvent arriver en sens inverse…

  • Tour à VTT sur la Route de la Mort, agence Red Line (bureau dans le hall de notre hôtel), Bs.1200 pour un guide privé (demander Omar, très pro), chauffeur et vélo de qualité. Départ à 6h30 de La Paz (pour passer avant les groupes), retour à 14h30. L’agence fournit genouillères, coudières, sur-pantalon, sur-veste, gants et casque ; être habillé chaudement. Le départ de la descente se fait à 4700m (froid) pour une arrivée à 1100m (chaud), 64km au total (22km sur route, le reste sur piste). Excursion à réserver aux vététistes confirmés.
Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT – Ci-dessous, à La Cumbre, à 4700m il neige et il fait froid !


Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT


Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT

Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT – Omar, le guide, proche du rideau d’eau d’une cascade…


Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT


Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT


Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT – Une des nombreuses stèles commémoratives qui jalonnent la route…

Environs de La Paz – Route de la Mort à VTT – Vue vers Coroico, champs de coca dont une partie de la production est probablement transformée en cocaïne…

Une semaine n’a pas été de trop pour comprendre la topographie compliquée et très étagée de La Paz. En effet, c’est la première fois que je me heurte ainsi à une ville, ne sachant vraiment où aller en dehors du centre historique et touristique. Même si cette ville ne compte pas parmi nos coups de cœur, nous avons apprécié découvrir ses rues escarpées, ses musées et son réseau de téléphériques… Mais surtout, ce sont les deux superbes sorties à l’extérieur de la ville qui nous ont enchantés : l’ascension à la Laguna Charquini, une première pour nous à 5024m, et la Route de la Mort à VTT pour Gérard ! Nous avions prévu de visiter les ruines de Tiwanaku, mais quand l’agence nous a annoncé six heures de route aller-retour, nous avons fait un refus ; quant à la randonnée à la Vallée de Las Animas, il nous a fallu y renoncer pour cause de mauvaise météo…

Lundi, nous quitterons La Paz pour Copacabana, sur les rives du lac Titicaca – un nom qui chante à nos oreilles sans que l’on sache vraiment pourquoi ! Au programme des jours à venir où nous serons encore aux alentours de 4.000m d’altitude : balade sur l’Isla del Sol et grimpette jusqu’à un mirador, histoire de prendre encore plus de hauteur !

2 réflexions au sujet de « La Paz, une ville tentaculaire en haute montagne »

  1. Salut la team bolivienne de la route de la mort qui tue !

    Encore un bel article sur cette america del sur que nous aimons bien ! Bravo à Gérard pour son exploit en VTT, même si c’est plus simple quand il n’y a pas de lampadaire 😉

    Continuez à profiter des belles couleurs locales, des belles visites, des bons reps et à nous en faire profiter aussi…

    La Team Topette !

    Aimé par 1 personne

    1. Hello les Topette redevenus portugais !
      Eh oui, Gérard a eu bien du courage de dévaler cette piste affreusement défoncée pendant que je l’attendais tranquillement à l’hôtel !
      Nous sommes maintenant à Copacabana, lac Titicaca (on a dû se planter de destination car ça caille sec, 5° le soir, 11° la journée…), et ce matin, superbe découverte de l’Isla del Sol (avec petite rando ) 4000m pour aérer nos poumons !)…
      Profitez bien de Tavira, bises

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