Du vendredi 11 au vendredi 18 août
Nous poursuivons notre voyage en Franche-Comté et il nous faut à peine une demi-heure pour parcourir les trente kilomètres qui séparent Clerval d’Autrey-le-Vay, notre nouveau point de chute pour la semaine. Le camping municipal (voir infos pratiques en bas de page) dans lequel nous nous installons est situé juste au bord de l’Ognon, une jolie rivière prisée par les amateurs de canoé.
Le lieu est idéal pour l’observation d’animaux tels que ragondins, libellules et demoiselles – ces dernières étant particulièrement nombreuses ! Ainsi, on passe de longs moment à scruter les zygoptères bleus – les demoiselles – dont les ailes antérieures et postérieures sont indépendantes, ce qui leur permet un vol stationnaire ou même la marche arrière. Et c’est plutôt bon signe de voir autant d’odonates – autrement dit libellules et demoiselles – car, en général, ce sont de bons bio-indicateurs de la qualité des milieux aquatiques.
Autre belle surprise, un martin-pêcheur prend régulièrement la pose sur la rive opposée : nous n’en avions pas vu depuis des années !
Et comme toujours, nous profitons de cette étape bien champêtre pour sillonner les environs à vélo et à pied, tantôt sous un ciel franchement plombé, tantôt sous un beau soleil…
Villersexel, un bourg marqué par la guerre franco-prussienne de 1870…
Facilement accessible par une belle voie verte, la petite ville est célèbre pour la bataille qui oppose, le 9 janvier 1871, des soldats français sous la direction du général Bourbaki aux troupes prussiennes commandées par le général von Werder. Fait notable, celle-ci se termine par une victoire française qui restera malheureusement sans lendemain, les batailles suivantes se soldant par des défaites.
En ce qui nous concerne, c’est surtout son beau château qui nous impressionne : édifié entre 1882 et 1887, dans un style néo Louis XIII, il a remplacé celui détruit pendant la bataille de 1871. Nous pensions visiter l’intérieur, mais manque de chance, tout le bâtiment est privatisé pour une fête à laquelle nous ne sommes pas conviés. Nous n’aurons donc droit qu’à un coup d’œil rapide et furtif… avant d’être poliment reconduits vers la sortie !
- Accès à Villersexel à vélo en grande partie via la voie verte, 10.5km AR, 60mD+, belle côte pour accéder à la vieille ville et au château.
- Château de Villersexel, 13h-18h, du mardi au vendredi, 5€. Visite libre. Si la grille est fermée, sonner à l’interphone pour se faire ouvrir !
A toute… à Lure !
C’est de nouveau en empruntant la voie verte de la Vallée de l’Ognon, aménagée sur une ancienne voie ferrée, que nous rejoignons Lure, dans un environnement rural verdoyant. La piste cyclable passe également devant de surprenantes statues en bois, créées par Denis Clerc, un sculpteur à la tronçonneuse dont les œuvres accrochent le regard.
Puis c’est l’arrivée à Lure… finalement à petite vitesse ! Connue pour être la patrie du Sapeur Camember, l’un des premiers personnages de la bande dessinée française, la ville s’est surtout développée après la construction du chemin de fer de la ligne Paris – Mulhouse en 1858 et l’arrivée des entreprises venues d’Alsace-Lorraine. Mais pour être francs, hormis plusieurs murs peints remarquables, nous ne sommes pas spécialement conquis par cette grosse bourgade aux trop nombreux commerces définitivement fermés et bâtiments en piteux état.
Le retour au camping se fait par le même chemin, avec deux petites variantes toutefois, l’une à Vouhenans pour jeter un coup d’œil à l’église au beau clocher comtois, et l’autre pour avoir une vision panoramique sur un petit village.
- Balade à vélo sur la voie verte, 60km AR avec les détours, environ 100mD+ du fait de faux plats montants, un itinéraire facile.
- A Lure, ne pas louper les murs peints dans le quartier de la gare (juste en face de la route qui arrive de la piste cyclable).
Du Prieuré de Marast au Château médiéval d’Oricourt…
Une belle balade à vélo qui serpente sur de petites routes à travers la campagne, et nous mène d’abord à Marast dont le prieuré est resté en activité du XIIe siècle à 1747.
Quelques kilomètres plus loin, on arrive devant le Château fort d’Oricourt, édifié au XIIe siècle par un connétable du Comté de Bourgogne. A la fin du Moyen-Age, le nouveau propriétaire est Nicolas Rolin, célèbre pour avoir été immortalisé par Jan Van Eyck dans son œuvre La Vierge au chancelier Rolin, un des tableaux les plus connus et représentatifs de la peinture flamande du XVe siècle, de nos jours exposé au Louvre.
Le château présente une double enceinte : la première enserre la basse-cour – la cour de ferme – et la seconde contient la haute cour, utilisée comme lieu de vie et d’habitation. Dans cette dernière, on trouve un ensemble de bâtiments du XIIe et du XVe siècle – le puits, une citerne, la boulangerie, des caves et une grande salle à manger. Deux tours carrées de 25 mètres de haut dominent les courtines et les profonds fossés.
À l’extérieur, côté village, un imposant colombier rappelle qu’au Moyen-Age, les pigeons étaient précieux, tant pour leur viande – surtout consommée par temps de disette – que pour envoyer des messages. Et l’échelle tournante servait à prélever les pigeonneaux au nid, leur chair étant jugée plus tendre que celle des adultes…
- Boucle à vélo au départ du camping, 25km, 250mD+, via Marast, Oppenans, Château d’Oricourt et Aillevans.
- Prieuré de Marast, ouvert tous les jours, entrée libre
- Château médiéval d’Oricourt, 14h-18h, du mercredi au dimanche en juillet / août, les week-ends et jours fériés de Pâques à la Toussaint, 5€. Visite guidée possible, sur réservation, 7€.
A vélo, sur la boucle des Monts de l’Ognon
Encore une agréable sortie, très bien fléchée, qui se déroule sur de petites routes peu fréquentées. Seul bémol : le ciel qui est resté désespérément gris toute la matinée ! Outre les désormais multiples et habituels clochers comtois, nous avons été surpris par le nombre élevé de fontaines-lavoirs dont certaines présentent une architecture originale.
- Balade à vélo « Boucle des Monts de l’Ognon« , 40km + 10km AR pour l’approche, 320mD+, très bon fléchage, passage par de jolis petits villages. Prendre son pique-nique car aucun magasin en chemin !
Des cabanes sur l’eau et dans les arbres, aux grands lacs de Bonnal !
Cette fois, c’est sous un beau soleil que nous empruntons la voie verte en direction de Bonnal. Comme dans sa partie nord, la piste cyclable qui nous emmène vers le sud est très agréable à pédaler et bien ombragée.
Alors que nous pensions nous retrouver au bord d’étangs de pêche, nous découvrons un immense domaine privé – Coucoo Grands Lacs – dont l’accès est néanmoins autorisé aux visiteurs, moyennant une contribution modique. Le concept se veut 100% écolo et propose des séjours dans des cabanes installées dans les arbres ou sur l’eau. Une excellente idée pour qui veut se connecter à la nature, les hébergements étant dépourvus d’eau et d’électricité – mais tout de même dotés de toilettes sèches !
Le cadre est splendide, et la balade à vélo, au gré des nombreux chemins, très agréable ! Il y a même un étang réservé à la baignade – pas de bol, nous n’avions pas prévu le maillot de bain, nous n’avons donc pas gouté à la trempette !
- Balade à vélo sur la voie verte, 22km AR, circuit dans le domaine inclus, facile.
- Coucoo Grands Lacs, entrée à proximité du restaurant La Forge de Bonnal, accès possible aux visiteurs extérieurs 4€ (possibilité de profiter du bel étang de baignade et de se balader à pied ou à vélo dans l’immense parc). Bon à savoir : le domaine abrite également un camping plus classique où on peut venir avec sa tente, sa caravane ou son camping-car. Boutique proposant des produits régionaux (circuit court), très bon Gewurztraminer (on l’a testé !).
Randonnée sur le sentier de la Mirabelle…
Pour notre dernière sortie dans la région, nous partons à vélo jusqu’à Fallon, un village situé à la lisière de la Haute-Saône et du Doubs. Là, nous parquons nos montures et c’est à pied que nous empruntons le sentier de la Mirabelle, un itinéraire bucolique et champêtre très bien fléché.
Après une petite heure de marche, au sortir d’une belle grimpette, le sentier débouche subitement sur l’ancien cimetière de Melecey, un site lugubre, idéal pour un film d’horreur ! Un lieu étrange, presque inquiétant où, depuis plus d’un siècle, la végétation a retrouvé ses droits, envahissant peu à peu des tombes et des stèles oubliées de tous… Rien que pour cette surprenante découverte, le chemin de la Mirabelle mérite d’être entrepris !
La balade se poursuit ensuite dans une ambiance plus riante, entre vergers et champs. Nous prenons de l’altitude en montant sur la Motte de Grammont d’où le regard embrasse un beau panorama sur toute la région – on aperçoit même les ballons des Vosges. Le site est parfait pour le pique-nique, dommage qu’il pleuve quelques gouttes !
Le ciel se chargeant rapidement, nous pressons le pas pour achever cette belle boucle de 15km. De retour à Fallon, nous avons le plaisir de rencontrer le maire de la commune et sa femme avec qui nous discutons un long moment des différents aspects de la ruralité, et notamment sur l’importance de conserver les écoles dans les villages pour éviter tout dépeuplement. Il ne nous reste alors qu’à pédaler une dizaine de kilomètres pour rentrer au camping – en réalité, suite à une erreur de trajectoire, le compteur en affichera vingt !
- Approche à vélo depuis le camping => Fallon, 18km AR, 110m+ sans compter l’erreur de parcours au retour ! Se garer près de la fontaine-lavoir.
- Randonnée sur le « sentier de la Mirabelle« , 16km, 450m+, 5h avec les pauses, au départ du centre de Fallon. Très bon fléchage. Pas de difficulté, mais éviter la balade après la pluie, risque de boue et de glissade (c’est du vécu !). Possibilité de faire une boucle plus courte, 6km, 2h incluant la traversée du cimetière de Melecey (mais sans la montée à la Motte de Grammont).
Fruits et baies de fin d’été !
Durant cette dernière balade nous longeons de nombreux vergers, de quoi réaliser de belles tartes ou des salades de fruits locales ! Si bien sûr la mirabelle est à l’honneur, nous croisons également bon nombre de pruniers, pommiers, poiriers, noyers, églantiers – dont les fruits sont les fameux gratte-culs ! – et même pêchers… Dommage que l’on ne puisse pas les ramasser – il y a des barbelés qui protègent les propriétés – d’autant que la plupart du temps, il nous a semblé que ces arbres étaient plus ou moins abandonnés, et que les fruits n’étaient pas récoltés. Une aubaine pour les oiseaux !
Ainsi s’achève cette semaine campagnarde en Haute-Saône. Si le ciel a souvent été capricieux, nous n’avons pas eu trop chaud ce qui est parfait pour les balades. En revanche, pour la suite de notre voyage qui se déroule en Alsace, nous allons nous faire rattraper par la canicule, un épisode climatique toujours délicat à gérer en camping-car… Mais ça, c’est une autre histoire que nous raconterons dans un prochain article !
- INFOS PRATIQUES
- Camping municipal d’Autrey le Vay, situé directement au bord de l’Ognon, accès direct à la rivière, que ce soit pour pêcher ou même se tremper. A 5km de Villersexel (accès par voie verte qui se prend à la sortie du village, direction nord), commerces et supermarché. Également un supermarché Aldi à Esprels (accès par voie verte direction sud). Accueil très sympa. Sanitaires simples mais corrects. Pas de wifi, la 4g/5g est très poussive (opérateur Free). Cadre très vert, certaines places sont bien ombragées. 13.40€ la nuit avec les taxes et l’électricité. Peu de places, en haute saison, réserver est une bonne idée.
- Possibilité de descendre l’Ognon en canoë au départ de Villesexel jusqu’à Bonnal, 40€ par embarcation (pas testé).
Emmenez-nous au bout de la terre 