Du mercredi 29 janvier au jeudi 06 février
Pour rejoindre Cusco depuis Puno, nous optons pour un trajet en bus touristique afin de gagner un peu en confort : une excellente idée qui permet aussi de découvrir plusieurs sites d’importance sur la route… A 6h30 du matin, nous embarquons donc dans un bus quasiment neuf de la compagnie Inka Express ; à notre grand étonnement, nous sommes juste deux couples à participer à ce voyage, accompagnés par Juan-Carlos, le guide, et Mauro, le chauffeur ! Nous quittons les rives du Titicaca sous une belle pluie, mais heureusement, deux heures plus tard, quand nous parvenons à Pucará, le ciel s’est bien éclairci. La ville, fondée 1800 ans avant JC, était à l’époque le plus grand centre urbain de la région – ce fut même la première cité de ce secteur de l’Altiplano – favorisé par le développement de l’agriculture et les élevages d’alpagas. Mais c’est surtout l’art de sculpter la pierre qui fait l’originalité de la culture Pucará, comme on peut le voir au musée de la ville. Après la colonisation espagnole, l’église Santa Isabel fut édifiée par des missionnaires jésuites, en 1767 – plusieurs couples d’ibis mandore y ont actuellement élu domicile ! De nos jours, la renommée de Pucara vient surtout des petits taureaux en terre cuite placés sur le toit des maisons pour attirer la bonne fortune sur le foyer…
- Bus Puno 6h30=> Cusco 17h30, compagnie Inka Express. Départs quotidiens dans chaque sens. Bus très confortable, excellent guide (un des meilleurs rencontrés depuis le début de notre voyage), chauffeur prudent. Quatre arrêts pour des visites (musée, village, point de vue site inca, église) et un pour le déjeuner (très bon buffet). US$50 (lunch inclus), prévoir S/.60 en sus pour les visites. On recommande chaudement cette compagnie pour son efficacité, la qualité du guide et le confort offert – ce trajet nous a été vendu par Edgar, guide à bord du bus Copacabana / Puno (encore une personne que l’on recommande pour sa fiabilité !).











Nous reprenons la route et traversons des paysages arides, froids et austères : nous sommes encore dans le bassin versant du lac Titicaca. La seconde étape du voyage se fait à La Raya, à 4300m d’altitude. Ce col marque aussi la ligne de partage des eaux entre Puno et Cusco : passé ce cap, nous basculons sur le bassin versant de l’Amazone, la végétation est beaucoup plus verdoyante et nous gagnons une bonne dizaine de degrés. Conséquence : la vallée est bien plus urbanisée car moins hostile.




Après avoir déjeuné – très bon buffet avec spécialités péruviennes – nous roulons jusqu’aux ruines archéologiques de Raqchi qui, sous la dynastie inca, abritaient une colonie d’habitations et de temples dédiés à Wiracocha, le dieu créateur du monde selon de nombreuses cultures andines. C’était donc un centre très important, tant religieux qu’administratif, qui servait aussi de douane et de lieu de stockage de denrées alimentaires. Les vestiges du temple impressionnent par sa taille : 92m de long pour 25 de large et 12 de haut, avec 22 colonnes de pierre pour soutenir le toit – c’est d’ailleurs le seul site Inca à posséder des colonnes. Tout autour de la cité, des cultures diversifiées – pomme de terre, maïs, pois, oignons – et mélangées – pour une meilleure résistance à la sécheresse et aux maladies – s’étageaient sur des terrasses avant d’être conservées et stockées dans des entrepôts. A côté du site archéologique, on se balade également autour d’un petit lac artificiel – créé par les incas – et dans le village adjacent, joliment mis en valeur. Cette visite est vraiment passionnante, notamment grâce aux nombreuses explications fournies par Juan-Carlos !















Le dernier arrêt du voyage se fait à Andahuaylillas pour découvrir le joyau du baroque andin : l’église San Pedro Apóstol de Andahuaylillas, surnommée La Chapelle Sixtine des Andes. Construite à la fin du XVIe siècle, son extérieur sobre contraste avec l’exubérance des ornements intérieurs, colorés et parfois recouverts de dorures. La plupart des œuvres sont de Luis de Riaño, un peintre de Lima, et le but de ces représentations religieuses était à la fois d’enseigner le message biblique aux populations indigènes mais aussi de susciter leur adhésion par l’émerveillement. Quelle découverte impressionnante pour nous – assurément l’un des plus beaux édifices religieux de tout notre périple sud-américain !





Vers 17h30, nous arrivons à Cusco, absolument enchantés de ce parcours varié ! Après un court trajet en taxi, nous nous installons au Gringo Bill’s, un hôtel idéalement placé à quelques minutes à pied de la Plaza Mayor… Bien sûr, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire un premier tour de ville en nocturne qui aussitôt nous séduits par son animation, certes touristique, mais aussi très locale !
- Hôtel Gringo Bill’s, très bien situé, à 10mn à pied de la place principale (un peu en montée au retour, mais rien de bien difficile). Accueil très chaleureux. Belle chambre, confortable (salle de bain privée avec eau chaude et bonne pression), chauffage, wifi efficace… Joli cadre, maison ancienne avec patio. Bon petit-déjeuner. Un coup de cœur ! 20€ la nuit avec le petit-déjeuner, un excellent rapport qualité-prix ! Résa via Booking.
La Plaza Mayor, le cœur vibrant de Cusco…
Jeudi matin, notre première balade dans l’ancienne capitale des Incas nous mène naturellement Plaza Mayor, autrefois épicentre politique et économique des différentes civilisations avant l’arrivée des envahisseurs espagnols en 1534. Selon la légende, ce sont Manco Capac et Mama Ocllo, sa sœur et épouse principale, tous deux nés des eaux du lac Titicaca, qui auraient installé la dynastie inca à Cusco. Quant au nom de la ville, deux étymologies prédominent : il pourrait s’agir du « rocher de la chouette » attribué par les Aymaras ou bien du « nombril du monde » donné par les Incas, mais pour l’heure, les historiens n’ont encore pas tranché. À l’époque de l’Empire Inca, la place – bien plus grande qu’aujourd’hui – était un important centre administratif, religieux et culturel. Toutes sortes de cérémonies y étaient organisées et les victoires de l’armée inca y étaient fêtées. Après la conquête espagnole, elle fut remodelée et bordés d’édifices catholiques, construits sur les ruines des anciens palais incas. Sur cette place, Túpac Amaru II fut exécuté en 1781, ainsi que plusieurs autres héros de l’indépendance du Pérou.




Architecture religieuse autour de la Plaza Mayor
La cathédrale Notre Dame de l’Assomption domine largement le flanc est de la place et demeure, encore aujourd’hui, l’un des bâtiments religieux les plus importants du Pérou. Pour comprendre son histoire, il faut revenir quelques siècles en arrière, lorsque la ville de Cuzco fut prise par les conquistadores en 1533, conduits par Francisco Pizarro.A cette époque, l’une des priorités des nouveaux occupants est d’édifier un lieu de culte symbolisant le triomphe de la vraie foi — autrement dit, la foi catholique — sur l’idolâtrie que représentait pour eux la religion traditionnelle inca. Un premier sanctuaire est édifié, rapidement inadapté aux besoins du culte. Finalement, les Espagnols réquisitionnent et démolissent le palais de l’empereur Viracocha Inca et, en 1559, posent sur ce terrain les premières pierres de la future cathédrale. Un acte éminemment symbolique pour imposer la présence catholique dans la ville ! Et pour édifier les murs du bâtiment, les colons décident de prélever des pierres sur la forteresse de Sacsayhuamán, citadelle et lieu sacré pour les incas… Après des destructions dûes au tremblement de terre de 1650 et de multiples retards dans les travaux, la cathédrale est consacrée en 1669. À l’intérieur, le sanctuaire forme un triple vaisseau d’égale hauteur bordé d’une série de chapelles latérales, chacune possédant son propre autel. Plusieurs tableaux d’artistes appartenant à l’école de Cuzco occupent les murs.
- Cathédrale de Cusco, 10h-18h, ouvre à 11h le dimanche, S/.40







A quelques pas de la cathédrale, se dresse l’église de la Compagnie de Jésus, édifiée dès 1576 en lieu et place du palais de l’Inca Huayna Capac qui était alors l’une des plus grandes bâtisses bordant la place principale de Cuzco. Exemple de baroque colonial espagnol, cette église eut une grande influence sur l’architecture religieuse dans les pays andins. Gravement endommagée par un tremblement de terre en 1650, elle fut reconstruite et achevée en 1668. L’intérieur est assez classique dans son plan, mais il ne faut pas rater le petit escalier qui mène aux tours : de ce belvédère, on a une vue splendide sur la place !
- Iglesia de la Companía de Jesús, 9h-11h45 & 13h-17h45, fermé dimanche après-midi, S/.10




A la sortie de l’église, nous tombons sur une petite expo de crèches andines créées par des artistes péruviens. Des réalisations originales !







Dans les rues de Cusco…
Après ces deux premières visites, il est temps pour nous d’aller acheter le Boleto turistico qui, dix jours durant, nous permettra de visiter sites archéologique et musées, non seulement dans la ville mais également plus loin, dans la Vallée Sacrée. On prend donc la direction de l’avenida El Sol, sorte de Champs Elysées locaux, bordés de banques et bâtiments administratifs. Cette artère est très animée, d’ailleurs on assiste à une manifestation d’Andins réclamant la fin du trafic des terres des indigènes. Une fois nos billets en poche, nous remontons vers la Plaza Regocijo, une jolie place située derrière la Plaza Mayor. Là, nous déjeunons au restaurant Yaku – bons plats mais très chers pour le pays – et on complète le repas par une visite au ChocoMuseo qui, outre une vue sur l’atelier de production, offre surtout une belle gamme de chocolats péruviens et propose divers desserts dans son salon de thé – la mousse au chocolat et la tarte au chocolat sont très bons !
- Boleto turistico intégral, valable 10 jours, S/.160 en espèces uniquement, accès à 16 sites vers Cuzco et dans la Vallée sacrée. Achat au Cozituc Central Office, avenida el Sol, 103, office 101 (assez proche de la Plaza Mayor), 8h-18h tous les jours. Toujours avoir son passeport sur soi, à présenter avec le boleto à chaque entrée de site. Ce billet comprend les sites suivants : à Cuzco : musée d’art contemporain, monument de Pachacutec, centre Qosqo de musiques et danses traditionnelles, musée et site de Qoricancha, musée historique régional, musée d’Art populaire ; dans les environs : ruines de Sacsayhuamán, Q’enqo, Puca Pucara, Tambomachay, Tipon, Pikillacta ; dans la Vallée sacrée : site archéologique d’Ollantaytambo, site archéologique de Pisac, site archéologique de Chinchero et terrasses agricoles de Moray
- Bon à savoir : il y a un DAB de la Banco de la Nacion, avenida el Sol, retrait sans frais, S/.400 maximum par jour (avec une Visa Premier, on arrive à faire l’opération deux fois de suite !)
- ChocoMuseo, 9h-20h, entrée libre. Belle boutique et salon de thé agréable pour déguster une pâtisserie ou une mousse !







Plongée dans l’histoire de Cusco…
Nous poursuivons notre découverte de la ville par la visite de deux musées inclus dans le boleto : le Museo de Arte Contemporáneo et le Museo Histórico Regional de Cusco. Si le premier n’expose quasiment aucune œuvre – un comble pour un musée d’Art – le second, en revanche, est très intéressant et nous passons une petite heure à déambuler dans les différentes salles. Ici, l’histoire de Cusco est retracée depuis son origine, à une époque où les glyptodons – sorte de tatous géants – peuplaient les lieux. Apparus il y a 30 millions d’années, ces animaux disparurent il y a environ 11.000 ans, après l’arrivée de l’homme sur le continent américain. Les autres salles du musée exposent de beaux objets pré-incas et incas, dont certains sont dans un exceptionnel état de conservation – comme ces cuillères et ces petites assiettes, objets qui, par nature, se cassent facilement. Mais ce qui nous a le plus marqués est la salle consacrée à l’Inca Garcilaso de la Vega, né le 12 avril 1539 à Cuzco, métis de père espagnol et de mère inca – son grand-père était le roi Topa Hualpa et son arrière-grand-père, l’Inca Huayna Capac. Après avoir passé les vingt premières années de sa vie au Pérou, Garcilaso de la Vega s’installa en Espagne pour terminer ses études. Il devint par la suite chroniqueur de l’histoire inca, et fut ainsi le premier grand écrivain péruvien. Un destin hors du commun !
- Museo de Arte Contemporáneo, 9h-18h, fermé le dimanche, inclus dans le boleto, presque aucune salle d’ouverte lors de notre passage.
- Museo Histórico Regional de Cusco, 8h-17h, inclus dans le boleto, à ne pas rater ! Le musée est installé dans la maison natale de Garcilaso de la Vega.

















De mirador en belvédère, une belle grimpette dans le quartier historique de San Blas…
Vendredi, ciel bleu au réveil, nous en profitons pour faire une belle balade sur les hauteurs de Cusco. Nous commençons par remonter les ruelles aux murs blanchis du vieux quartier de San Blas, berceau des artisans de la ville. L’histoire de San Blas remonte à l’époque des Incas quand la zone actuelle s’appelait T’oqokachi – ce qui signifie grotte de sel en quechua. Comme c’est encore le cas aujourd’hui, le quartier était habité par des familles qui se consacraient à l’artisanat. L’église, construite en 1563 après l’invasion espagnole, est la plus ancienne de Cusco, édifiée sur un ancien temple inca où Illapa, dieu du tonnerre et de la foudre, était vénéré. Dans certaines artères, on ressent encore nettement la présence inca, notamment dans la rue Hatun Rumiyoc où on peut admirer la célèbre pierre des 12 angles – un gros bloc rocheux poli qui autrefois faisait partie de l’un des murs du palais inca de Sinchi Roca. A petit pas – nous sommes à 3400m d’altitude – nous rejoignons le mirador qui offre une superbe vue sur les toits de la ville. San Blas est vraiment un quartier agréable quoique très fréquenté par les touristes – on y trouve cafés et auberges, mais attention, ces dernières sont parfois difficiles d’accès, situées dans des escaliers ou des rues piétonnes !








Nous poursuivons ensuite par une petite rue qui nous mène à l’aqueduc Sapantiana qui date de l’époque coloniale. Puis nous remontons l’escalier de la Calle 7 Borreguitos, dont les pots de fleurs accrochés aux murs blancs attirent beaucoup de visiteurs ! Encore un petit effort, et nous parvenons au mirador San Cristobal, belvédère à la vue époustouflante sur la vieille ville…













La descente se fait ensuite par de petites ruelles pavées jusqu’à la belle Calle Pumacurco, très pentue et bien fleurie ! Un peu au hasard, nous déjeunons au restaurant New Garden qui propose une carte originale : un gros coup de cœur pour leurs plats savoureux et toujours bien dressés – on recommande notamment les tacos végétariens, les wraps aux légumes grillés et le dessert aux mangues !
- Balade dans le quartier San Blas, via le mirador San Blas, l’aqueduc, la Calle de 7 Borreguitos, le mirador San Cristobal et la Calle Pumacurco, 2.5km, 100mD+ et autant à la descente, aller-retour depuis la Plaza Mayor.
- Restaurant New Garden, situé au milieu de la calle Pumacurco, accueil sympathique, belle carte avec également une offre végétarienne de qualité, saveurs justes et équilibrées, prix doux. Un vrai coup de cœur, nous y sommes venus deux fois !








Les joyaux de l’art précolombien péruvien…
Après le déjeuner, nous continuons à descendre la Calle Pumacurco pour arriver sur la jolie Plazoleta de las Nazarenas, bordée d’hôtels de luxe. Installé dans un ancien palais inca – qui aurait accueilli une école pour les enfants de la noblesse – reconstruit dans un style colonial en 1580, nous visitons le Museo de Arte Precolombino qui expose de superbes artéfacts et œuvres d’art précolombiens, issus de toutes les régions du pays. A travers 10 salles à la muséographie particulièrement bien soignée, nous découvrons poteries, céramiques, bijoux et objets en or, créés sur une période allant de 1250 avant JC à 1532 après JC. Magnifique !
- Museo de Arte Precolombino, 8h-22h, S/.20, prévoir une heure de visite.


























Maximo Laura, un tisserand d’exception !
Samedi matin, grosse pluie ! Nous en profitons pour visiter le musée consacré à Maximo Laura, un artiste né à Ayacucho, issu d’une famille de créateurs de tapis. Après ses études universitaires en lettres, il dédie sa vie à cet art en l’étudiant, en le faisant évoluer et en le transmettant. Ses tapisseries sont inspirées des cultures précolombiennes riches en mythes, symboles et couleurs. Une merveille … et un nouveau coup de cœur pour nous !
- Museo Maximo Laura, 9h-13h & 14h-18h, fermé le dimanche, entrée libre








Ambiance monastique à Santa Catalina…
Juste en face du Museo Maximo Laura se dresse l’imposant Monastère de Santa Catalina qui abrite toujours un centre de formation religieuse pour la communauté des moniales de la vie contemplative. Nous visitons la partie ouverte au public et découvrons un univers inconnu… La congrégation, initialement fondée à Arequipa, dut déménager à Cusco en 1605, après l’éruption du volcan Huaynaputina. Le monastère porte le nom de Sainte Catherine de Sienne, italienne et fille d’un couple ayant eu 25 enfants. Très pieuse, elle tenait à rester éloignée des tentations du mode. Actuellement, une dizaine de nonnes vivent encore recluses, commençant leur journée par la prière de cinq heures du matin et l’achevant avec celle de vingt heures…
- Monasterio de Santa Catalina de Nuestra Señora de Los Remedios, 08h30-11h & 15h30-16h45, fermé le dimanche, S/.8









Traditions et arts populaires…
Comme il pleut toujours, nous poursuivons notre tournée des musées ! Nous visitons donc le musée d’Art populaire inclus dans le boleto. Grosse déception car la salle qui lui est consacrée est très poussiéreuse, et les œuvres qui dépeignent des scènes de la vie quotidienne et religieuse sont amassées les unes sur les autres. Pas évident d’observer les mille et uns détails de ces pièces qui pourraient être passionnantes si elles étaient mieux mises en valeur… Et les explications sont rares !
- Museo de Arte Popular, 9h-18h, fermé le dimanche, inclus dans le boleto. Situé au sous-sol du bâtiment où s’achète le boleto, avenida El Sol.






Un petit tour au marché San Pedro !
La pluie s’étant un peu calmée, nous en profitons pour faire un tour dans le quartier San Francisco – très agréable, avec sa place occupée par des échoppes d’artisans. Au mercado San Pedro tout proche, nous nous baladons entre les étals que, dans un premier temps, nous trouvons très proprets… avant de découvrir la partie consacrée à la boucherie où là, même le carnivore le plus convaincu, se convertirait rapidement au régime vegan ! Impressionnant et peu ragoutant, âmes sensibles s’abstenir…






Balade dans la superbe citadelle de Sacsayhuamán !
Bien que les Espagnols aient beaucoup détruit les sites incas lors de leur invasion en 1533, il subsiste heureusement quelques vestiges de cette brillante civilisation. Ainsi, dimanche nous visitons la fabuleuse citadelle de Pisac – les photos de cette magnifique balade seront intégrées à notre article consacrée à la Vallée Sacrée. Et lundi matin, d’un coup de taxi, nous partons découvrir le site de Sacsayhuamán, situé sur les hauteurs de Cusco. A 7h45, nous sommes seuls pour arpenter les lieux, à la fois forteresse et centre religieux dédié au Soleil et à d’autres dieux.
- Site archéologique de Sacsayhuamán, 7h30-16h30, inclus dans le boleto. Accès en taxi, S/.20 depuis le centre historique. A pied, grosse grimpette, plus facile à la descente (ce que l’on a fait). Prévoir 2h sur place.


L’immense complexe architectural fut érigé à l’initiative de l’inca Pachacutec, au XVe siècle, poursuivi sous le règne de Tupac Yupanqui et peut-être achevé sous celui de Huayna Capac. La citadelle est composée de trois murs longs de 600m, disposés en zigzag, lesquels sont constitués de blocs monolithiques de calcaire parfaitement assemblés et encastrés les uns dans les autres, chacun ayant un poids allant de 128 à 200 tonnes. Les enceintes sont reliées par des escaliers et des portes trapézoïdales – une forme chère aux Incas. Pour construire cette citadelle, on imagine que 20.000 hommes – une main d’œuvre forcée – ont travaillé quotidiennement pendant 50 ans – mais en l’absence de documentation, il s’agit juste d’une hypothèse. A l’époque inca, il y avait trois tours, hautes de quatre ou cinq étages, toutes détruites par les Espagnols : la tour ronde de Muyuqmarka abritait l’Inca et sa cour pendant les périodes de méditation et de jeûne ; celle de Paucamarca avait une fonction religieuse et était vouée au culte du Soleil, et d’après la légende, elle était reliée au temple du Soleil, à Cusco, par un réseau de galeries souterraines. Quant à la dernière, celle de Suyaqmarka, elle était réservée à la garnison et abritait des dépôts de nourriture, d’armes et de vêtements.








De nombreuses batailles sanglantes ont eu lieu sur le site de Sacsayhuamán. La dernière s’est déroulée durant l’invasion espagnole : deux ans après que Pizarro eut débarqué à Cusco, Manco Inca reprit la forteresse et assiégea les Espagnols. Juan Pizarro, le frère de Francisco, contre-attaqua et prit Sacsayhuamán, ce qui obligea Manco à se replier. A partir de ce moment, les Espagnols utilisèrent les pierres du complexe pour construire leurs bâtiments, ne laissant que les gigantesques monolithes encore aujourd’hui visibles.




Autre particularité du site : les deux chincanas. Il s’agit de tunnels ou de grottes souterraines servant à relier différents lieux. D’après certains mythes locaux, plusieurs personnes s’y sont aventurées, mais n’ont jamais trouvé la sortie… Ces grottes auraient aussi, parait-il, servi à connecter la forteresse au Machu Picchu, à Qoricancha et à d’autres endroits. L’un de ces tunnels étant ouvert au public, nous nous y sommes engouffrés : une expérience particulière, car même si le boyau n’est pas bien long, on est vite plongés dans un noir absolu bien angoissant…







Qoricancha, le Temple du Soleil de Cuzco…
Nous redescendons de Sacsayhuamán par une belle voie pavée, et dans la foulée, nous rejoignons le site de Qoricancha, ancien Temple du Soleil inca. Erigé au centre de Cusco, c’était le lieu le plus sacré de l’empire des Incas. Ce temple accueillait les cérémonies importantes des souverains Incas comme les mariages, les sacres ou encore les funérailles. C’est aussi là que leurs momies étaient conservées, assises sur des trônes en or. Au moment de l’invasion, les chroniqueurs espagnols ont abondamment décrit ses richesses fabuleuses, avant qu’elles ne soient fondues ou éparpillées… Quelques temps après, ce splendide temple fut rasé et pillé de fond en comble. Les plaques d’or couvrant les murs furent arrachées et les momies des anciens Incas profanées. Il ne resta debout que les fondations qui, peu après, servirent d’assise à la construction de l’église et du couvent Santo Domingo.
- Iglesia y Convento de Santo Domingo de Guzmán & Temple du Soleil Qurikanchan, 8h30-17h30, fermé le dimanche, S/.20
- Museo de Sitio Qorikancha, 9h-18h, inclus dans le boleto


















Vestiges incas aux alentours de Cusco…
Après un mardi de repos pour cause de pluie, mercredi nous repartons de bon matin à la découverte de trois petits sites archéologiques situés sur les hauteurs de Cusco. Nous commençons par visiter Tambomachay, situé à 3800m d’altitude, où nous observons deux fontaines toujours fonctionnelles et plusieurs niches qui auraient pu servir d’abris aux gardes de l’Inca. Dans la civilisation inca, l’eau est un élément important : source de vie, elle est un des piliers de la conception andine du monde. Les archéologues pensent que Tambomachay servait à purifier les âmes des dirigeants incas ; véritable fontaine de jouvence, la légende dit que cette eau n’a jamais cessé d’être pure…
- Site archéologique de Tambomachay, 7h-16h30, inclus dans le boleto. Accès en taxi depuis le centre historique, S/.30 (accès aussi possible en collectivo). Le site Puca Pucara est tout proche, 10mn à pied.



A dix minutes de marche, le second site, Puca Pucara, aurait servi de poste de défense à la ville de Cusco. En effet, le site est stratégiquement placé sur Qhapaq Ña, le réseau de routes qui faisait près de 30.000km de long et servait à connecter les différentes villes de l’empire Inca.
- Site archéologique de Puca Pucara, 7h-16h30, inclus dans le boleto. Accès à pied depuis Tambomachay, 10mn.


Après un court trajet en collectivo, nous rejoignons Qenqo, qui en quechua signifie labyrinthe – ici, canaux et galeries souterraines forment un véritable zigzag. Ce site aurait été l’un des sanctuaires les plus importants de la civilisation inca. Toutes les constructions sont disposées de manière à évoquer Kaypacha, le dieu serpent à l’origine de la vie. D’ailleurs, on peut même pénétrer dans une grotte et voir un autel de cérémonie dédié à la momification des morts. Un peu glaçant…
- Site archéologique de Qenqo, 7h-16h30, inclus dans le boleto. Accès facile en collectivo depuis Puca Pucara, S/.1. Ensuite, il est facile de rejoindre le centre de Cusco à pied, via le Cristo Blanco et la voie pavée qui part de Sacsayhuamán.



Plutôt que de prendre un collectivo ou un taxi, c’est à pied que nous rejoignons le centre de Cusco, via le Cristo Blanco qui domine la ville de sa hauteur. Accessoirement, c’est aussi un magnifique point de vue, peut-être le plus beau des environs !


De retour en ville, nous nous baladons une dernière fois dans les rues qui bordent la Plaza Mayor. Dans la Calle Marques – agréable car piétonne – nous tombons sur l’Université nationale d’Art Diego Quispe Tito et sur une galerie qui, toutes deux, présentent plusieurs œuvres intéressantes qui rappellent les sites visités…








C’est sur cette dernière rencontre artistique que s’achève notre séjour d’une semaine à Cusco. D’emblée, cette ville nous a séduits pas son ambiance et ses nombreux vestiges historiques, et nous regrettons même de ne pas avoir programmé quelques jours de plus pour effectuer deux ou trois sorties supplémentaires aux alentours – néanmoins, la saison des pluies n’est pas vraiment propice à ces escapades ! Demain, jeudi, nous quitterons Cusco pour Ollantaytambo, dans la Vallée Sacrée ; puis dimanche, ce sera le départ en train pour Aguas Calientes, point de départ pour le fameux Machu Picchu dont la visite est programmée lundi prochain !
Salut les péruviens !
Les rues de Cusco semblent moins peuplées que lors de L’Inti Rami ! C’est bien car cela vous permet de visiter cette ville riche en histoire plus tranquillement !
La Team Topette !
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C’est sûr qu’en basse saison, nous étions tranquilles ! Mais bon, côté ambiance météo, c’était aussi bien plus humide qu’en juillet !
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