Dimanche midi, nous quittons Bonito pour Corumba, toujours dans le Pantanal. Sur le bas-côté, on remarque plusieurs jacaras et tatous récemment percutés : pris dans les phares des voitures, ils se figent et se font écraser – un peu comme nos hérissons en Europe… En revanche, on voit aussi de très nombreux papillons, signe de bonne santé écologique de la région. Après six heures de bus sur une route en partie défoncée, nous nous posons pour la nuit à la Beijaflor Pousada, un nom qui chante uniquement sur le papier. Comme à Ciudad del Este, la chambre est glauque et chère pour la prestation – serait-ce l’apanage des villes-frontière ?
- Bus Bonito => Corumba, 27€, cie Cruzeiro do Sul, résa via Busbud. Un seul départ par jour, à 12h15, arrivée vers 17h30. Bus très confortable, à l’heure. Attention, le dimanche à la gare routière de Bonito, tout est fermé, même les toilettes !
- Beijaflor Pousada, à Corumba. Encore un hôtel à oublier… Chambre sale, lit inconfortable, petit-déjeuner très peu fourni mais heureusement accueil agréable ! 32€ la nuit avec petit-déjeuner. On ne recommande pas (mais de toute façon, il n’y a pas grand choix pour dormir dans la ville !).
- A voir à Corumba : Praça da Independência, et non loin, belle vue sur le Rio Paraguay depuis la Praça Generoso Ponce (sorte de belvédère).

Lundi matin, nous avons du temps pour faire un tour dans la ville. A pied, et sous une chaleur déjà écrasante à 8h, nous marchons jusqu’à la Praça da Independência. Il reste encore quelques bâtiments anciens datant des années 20, mais ils sont souvent dans un piteux état… On poursuit jusqu’à un belvédère – il s’agit de la Praça Generoso Ponce – qui offre une belle vue sur le Río Paraguay. On aurait pu descendre jusqu’à la rive du fleuve, mais la grimpette du retour m’a fait reculer, il fait trop chaud ! Vers 10h, nous retournons à la pousada où nous patientons jusqu’à midi, heure à laquelle nous avons réservé un taxi pour la frontière…








Ce taxi est la première étape d’un trajet qui doit nous conduire, demain matin, à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Sitôt débarqués côté brésilien, nous sommes pris en charge par un second taxi, bolivien cette fois, qui garde nos bagages pendant que nous passons les deux postes frontière, une formalité rapidement accomplie. Nous en profitons pour changer quelques euros, histoire de ne pas être sans monnaie. Surprise : le taux pratiqué est largement au-dessus de celui officiellement appliqué, preuve qu’il existe dans le pays une réelle économie parallèle comme en Argentine. Puis nous roulons jusqu’à la gare routière de Puerto Quijarro. Il est 13h, et notre bus est censé partir à 19h30… Je dis bien « censé » car au guichet de la compagnie où nous avons réservé notre billet, on nous annonce que le bus est annulé et que nous sommes reprogrammés pour celui de 21h. Et c’est parti pour une attente de huit heures, assis sur des banquettes en bois inconfortables, à suer à grosses gouttes car il fait 35°C ! Et hop, encore une nuit passée à tressauter sur notre fauteuil cama, au gré des multiples nids d’autruches avant d’enfin parvenir à Santa Cruz à 7h mardi matin !
- Taxi Corumba => frontière brésilienne, R$50
- Passage de la frontière très facile, bien faire tamponner son passeport aux guichets brésilien ET bolivien. Pour l’entrée en Bolivie, j’avais au préalable rempli en ligne le formulaire 250 relatif à la déclaration des biens et devises (on récupère un QR code) mais on ne nous a rien demandé.
- Pas d’ATM, ni à la frontière, ni à la gare routière. Indispensable d’avoir du cash (euros, dollars US ou réals brésiliens) pour faire du change à la frontière (ne serait-ce que pour acheter de l’eau et payer les toilettes en attendant le bus !). Taux parallèle intéressant.
- Bon à savoir : Free offre 35Go / mois en Bolivie, donc pas besoin d’acheter une carte Sim (possible d’en acheter une à la frontière, sans garantie qu’elle fonctionne correctement, avis partagés sur la question).
- Taxi frontière bolivienne => gare routière Puerto Quijarro, R$50 (le chauffeur a préféré les devises brésiliennes).
- A la gare routière, toilettes (Bs.2), kiosques avec eau et encas, pas de clim.
- Bus Puerto Quijarro => Santa Cruz, durée 9h, 25€ en fauteuil cama, cie Trans Quijarreño. Résa via Busbud. Il existe d’autres compagnies qui assurent le trajet, mais mieux vaut assurer sa place en réservant au préalable. Le numéro du fauteuil est attribué au dernier moment, lors de l’échange du voucher contre le billet.



Du mardi 17 au samedi 21 décembre
Nous voilà donc à Santa Cruz de la Sierra, la ville la plus peuplée du pays – un peu plus de 2.000.000 d’habitants – située dans les plaines orientales. Peu plébiscitée par les voyageurs, la capitale économique de la Bolivie possède tout de même de beaux atouts de visite : un centre-ville historique, quelques musées intéressants et surtout, un peu excentrés, des jardins à la végétation luxuriante… Mais avant de partir à la découverte de la ville, sitôt débarqués à la gare routière, nous sautons dans un taxi en direction de notre nouvel hébergement, la Tourist House où nous nous installons dans une très confortable chambre d’hôte.
- Tourist House, un peu excentrée mais facilement accessible en Uber ou taxi, proche du Mercado Ramada, un marché populaire. Accueil très chaleureux et pro de Mauricio. Espaces communs bien équipés (cuisine, belle piscine). Chambre impeccable et très bien équipée (salle de bain privée, balcon, bouilloire, frigo, espace bureau, télé avec Netflix…). Un gros coup de cœur pour ce logement de qualité ! US$25 la nuit, à payer en espèces (monnaie locale ou devises étrangères). Résa vis Booking. Ménage (facultatif) +Bs.50, lessive +Bs.30


A la découverte du centre historique…
D’un coup de Uber nous gagnons la Plaza 24 de Septiembre, centre névralgique de la vieille ville. Fondée par le conquistador espagnol Ñuflo de Chávez en 1561 sur les rives du río Grande, vers San José de Chiquitos, à 220km de là, la ville fut deux fois déplacée avant de s’ancrer définitivement à sa place actuelle en 1591. Autour de la place, nombreux sont les bâtiments coloniaux encore subsistants – la plupart datent néanmoins du début du XXe siècle. Nous passons un bon moment à flâner sous les arbres – très rafraichissant pour lutter contre la chaleur est intense, même le matin ! La Basílica Menor de San Lorenzo, principal édifice catholique de la ville, trône au sud de la place ; fondée à l’origine en 1605, sa structure actuelle date de 1845.











Marchés et petits métiers de la rue…
Que ce soit sur la place ou aux alentours, on croise de nombreux petits métiers de la rue – vendeurs de café au lait, de jus aux saveurs inconnues, de fruits, de noix, de jouets et aussi cireurs de chaussures…










Nous nous baladons également dans les rues adjacentes, très souvent dotées de portiques qui apportent l’ombre tant recherchée ! Nous tombons sur le Mercado Nuevo, un marché qui abrite de nombreux stands où il est possible de déjeuner sur le pouce.




Et un peu plus loin, le Paseo Artesanal La Recova est un marché d’artisanat installé dans un site arboré, bien rafraichissant. Les visiteurs étant rares, il n’y a pas foule, c’est dommage car il y a quelques beaux objets fabriqués localement…




A quelques cuadras de la place, nous déjeunons au restaurant El Aljibe, installé dans une belle maison coloniale ancienne, qui propose des plats typiques de la région. Un régal tant pour les yeux que pour les papilles !
- Restaurant El Aljibe, ouvert tous les jours de 11h à 23h. Comida typica, plusieurs formules possibles, du menu dégustation 15 plats au mini-buffet 4 plats (notre choix). Plats à la carte également. Entre Bs.80 et Bs.150. Cadre ancien charmant, patio, salle climatisée.




Les murs peints de la calle Independencia..
Pour notre second jour de découverte de la ville, nous nous faisons déposer calle Independencia où la veille, depuis le taxi, nous avions aperçu plusieurs muraux intéressants…










Les musées de la ville…
Le ciel étant plutôt gris, nous enchaînons avec la visite de quatre petits musées. Nous commençons par la Casa Melchor Pinto Parada, installée dans un beau bâtiment colonial. Ici vivait Melchor Pinto Parada (1908-1983), médecin et homme politique, très attaché à sa ville natale dont il fut maire en 1949. Les expos de peinture sont modestes, mais le patio, avec son café-restaurant, est très agréable !
- Casa Melchor Pinto Parada, 9h-22h (mardi / vendredi), 15h-22h (samedi), 11h-18h (dimanche), 9h-18h (lundi), café / restaurant très agréable à deux pas de la place, entrée libre




Nous poursuivons avec le Museo de Arte Contemporáneo situé à quatre cuadras de la place. Là encore, la collection est peu fournie, mais nous avons le plaisir de découvrir des artistes boliviens que nous ne connaissions pas, notamment Tito Kuramotto, un peintre né en 1941 d’une mère bolivienne et d’un père japonais, actuellement considéré comme l’un des pionniers de l’art à Santa Cruz.
- Museo de Arte Contemporáneo de Santa Cruz de la Sierra (MAC), 8h-19h du mardi au vendredi, 8h-16h lundi, 16h-20h samedi, fermé dimanche, entrée libre








Troisième musée visité, le Museo de la ciudad Altillo Beni qui, pour être honnête, n’a pas retenu notre attention – il y avait presque uniquement des panneaux à lire ou des écrans à consulter. Néanmoins, la vue depuis la terrasse supérieure du nouveau bâtiment vaut le détour !
- Museo de la ciudad Altillo Beni (MAB), 8h-19h (lundi 8h-16h, samedi 16h-20h, fermé dimanche), entrée libre



Nous terminons cette balade culturelle par la Casa Municipal de Cultura Raúl Otero Reiche, assurément notre coup de coeur de la journée ! Les deux premières salles et le hall sont consacrés à Adolfo Torrico, un peintre né dans la région en 1983, dont les toiles de grand format nous ont beaucoup impressionnés. Les autres salles exposent des peintures qui, pour la plupart, rappellent les scènes de la vie locale et paysanne.
- Casa Municipal de Cultura Raúl Otero Reiche, 9h-12h & 15h-21h, week-end 16h-21h, entrée libre














Nous achevons cette seconde journée de visite par un déjeuner dans un excellent resto végétarien – Siipi – que l’on recommande chaudement pour la qualité et la saveur de ses plats. Et juste à côté, pour le dessert, on va au Açai Bar pour déguster… un açai !
- Siipi, plaza 24 de Septiembre (plusieurs autres établissements dans la ville). Cuisine végétarienne, menu déjeuner à Bs.20 soit environ 2.80€ (1 soupe, 1 plat parmi 2 choix, 1 jus fraichement pressé), excellent rapport qualité / prix (nous y sommes allés 2 fois !). Un coup de coeur !
- Açai Bar, juste à côté du Siipi ; comme son nom l’indique, spécialisé dans l’açai (nature ou arrangé).

La Rinconada, un jardin extraordinaire !
Pour échapper un temps à la chaleur suffocante, nous partons découvrir La Rinconada, un parc écologique situé à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la ville. Dès l’entrée, on tombe sous le charme de ce site exceptionnel, certes conçu par la main de l’homme mais tellement agréable !
- La Rinconada Ecoparque, 9h30-18h, fermé le lundi, Bs. 60 / Bs.45 +60 ans pour le jardin seulement, Bs.160 / Bs. 120 / 16€ +60 ans pour le jardin et les piscines. Sentiers à thème, piscines, restaurant (à recommander). Accès par taxi ou Uber depuis le centre, entre Bs.30 et Bs.50 l’aller simple.






Pendant deux heures, nous nous baladons dans une végétation luxuriante… On croise quelques oiseaux, des écureuils et de nombreux papillons…



















Ce qui retient surtout notre attention, c’est le cadre général, fleuri et très arboré. Et les nénuphars : une merveille !














Pour ceux qui apprécient, il y a également plusieurs piscines paysagées – toujours rafraichissant quand il fait 35°C à l’ombre ! Et le restaurant, installé en bord de lac, propose de très bons plats et des jus succulents – on conseille la limonade et le jus d’ananas fraichement pressés. Bref, cette journée nous a absolument enchantés et nous a, un temps, reposés de la ville…







Ambiance très humide et piquante au Jardin botanique de Santa Cruz !
Vendredi, dernier jour à Santa Cruz… et pluie forte au réveil ! Cela ne nous décourage pas pour aller au Jardin Botanique municipal, très excentré à l’est de la ville. Après 40mn de Uber, nous attaquons la balade : le cadre est verdoyant à souhait, et la première partie du parc est bien entretenue, avec massifs de fleurs, serre et diverses essences d’arbres.
- Jardin botanique, 8h30-17h30, Bs.30 (tarif pour les étrangers). Répulsif anti-moustique indispensable. Pas de restaurant sur place. Accès par Uber, environ Bs.50 par trajet (au retour, on a eu de la chance d’avoir une voiture rapidement, ce qui ne doit pas tout le temps être le cas !). A priori, pas de bus urbain.












En revanche, quand nous nous approchons du petit lac et de la forêt, les abords sont moins soignés. Qu’importe, nous nous régalons à observer oiseaux, tortues et jacaras ! Un gros bémol tout de même : les moustiques qui, par milliers, nous attaquent en nuées compactes malgré le répulsif dont nous nous sommes enduits… A cause d’eux, nous renonçons à parcourir le sentier écologique et nous nous contentons d’une promenade plus courte.




















Samedi, nous quitterons Santa Cruz pour Samaipata, une petite ville située à trois heures de route où nous avons prévu de passer Noël. Là, nous commencerons notre lente acclimatation à l’altitude – avec ce premier pallier à 1800m, cela ne devrait pas poser trop de problème… La seule inconnue reste la manière dont nous nous y rendrons : n’ayant pas trouvé de bus « classique », ce sera a priori en trufi, un minibus où la règle est d’entasser le plus de personnes possibles dans un espace minimum…
Hello les Bolivianos !
Les photos sont superbes et j’admire la patience de Gérard pour prendre en photo tous ces papillons et oiseaux… en même temps j’admire ta patience Sophie car c’est parfois long d’attendre que le photographe ait fini ses prises de vue !!! Nous étions allés en Bolivie en juillet 2014 et il faisait nettement moins chaud… continuez votre beau voyage dans des contrées qu’on ne connait pas et on prendra toujours autant de plaisir à admirer vos posts. En espèrant que vos popotins aient supporté la route et le minibus d’aujourd’hui… Bises
La team Topette/ marocaine
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Hello la Team Marocaine !
Effectivement, c’est assez long d’attendre entre chaque prise de vue… surtout quand on se fait dévorer par des milliers de moustiques, comme hier dans le jardin botanique de Santa Cruz !
Nos popotins ont survécu au trufi Santa Cruz / Samaipata, on avait même pris 3 fauteuils pour 2, non seulement pour partir avant que l’on trouve une autre personne, mais surtout pour poser nos sacs !
Bon Noël, on essaiera de se faire une visio avant la fin de l’année !
Bises
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