De Montevideo, il ne faut que 2h30 de bus pour rejoindre la petite ville de Colonia del Sacramento, située en bordure du Rio de la Plata. Un trajet court et confortable comme on les aime !
Du jeudi 28 novembre au lundi 2 décembre
Une fois débarqués à la gare routière de Colonia, c’est à pied que nous rejoignons notre hôtel situé en lisière du barrio historico, un parcours pas désagréable d’environ 20mn – de toute façon, il n’y a plus de taxi disponible. Nous posons les sacs, et filons rapidement découvrir le village. D’emblée nous sommes séduits par les ruelles pavées et la quiétude qui règne sur la Plaza Major…
- Bus Montevideo => Colonia, $520, 1 bus par heure en moyenne (2 compagnies), durée 2h (prendre un bus direct). La gare routière de Colonia est située à 15mn à pied du centre historique (un peu plus quand on est chargé !).
- Viajero Posada B&B, très bien situé (face au Rio de la Plata et au Mercado Artesanal), à deux pas de la vieille ville et des commerces de l’avenida General Flores. Accueil charmant. Belle chambre lumineuse et bien équipée (salle de bain privée, balcon, clim & ventilo, mini-frigo, bouilloire), déco soignée. Petit-déjeuner correct. Wifi poussif. 43€ la nuit avec petit-déjeuner. On recommande ! Résa via Booking.
Une ville au passé mouvementé !
Fondée en janvier 1680 par les Portugais qui lui donnèrent le nom de Colônia do Santíssimo Sacramento, la ville fut ensuite réclamée par les immigrants Espagnols qui se trouvaient à Buenos Aires sur l’autre rive du Río de la Plata – le fleuve d’argent. Au XVIIIe siècle, la ville changea donc de pays et fut placée sous contrôle espagnol. Elle fut de nouveau reprise par les Portugais puis plus tard par les Brésiliens. Finalement, lorsque l’Uruguay prit son indépendance en 1828 elle devint la capitale du département Colonia.
Aujourd’hui, on repère immédiatement ces différentes influences dans le plan architectural de la ville : les rues du barrio historico portugais ne sont pas alignées les unes aux autres tandis que dans les quartiers construits par espagnols, toutes les rues sont orthogonales.
De notre hôtel, on pénètre dans la vieille ville par la porte de la Citadelle qui donne sur le Bastion San Miguel. On débouche immédiatement sur la belle Plaza Major 25 de Mayo, très arborée et bordée de maisons anciennes. A l’origine, cette place était utilisée pour les manœuvres militaires ; de nos jours, ce sont les artisans qui investissent les lieux et vendent leurs créations… Au nord-ouest de la place, le phare, édifié en 1857, se repère de loin avec ses 34m de haut ; sa structure, avec base carrée puis forme cylindrique, est unique en Uruguay.
On se perd dans les ruelles pavées, la plus emblématique d’entre elles étant la Calle de los Suspiros – la rue des Soupirs. Personne ne connait vraiment l’origine de cette appellation : pour certains, ce nom proviendrait du fait qu’autrefois une maison close se trouvait dans la rue, tandis que d’autre pensent que ce serait un hommage aux esclaves qui, attachés au bout de la rue près du fleuve, poussaient des lamentations…
Un peu plus loin, sur la Plaza de Armas, se dresse la Basílica del Santísimo Sacramento à l’intérieur très sobre.
A la découverte des petits musées de Colonia…
Vendredi, nous poursuivons notre exploration de la ville en visitant quelques-uns des petits musées de la ville. Ceux-ci exposent de nombreux vestiges du passé colonial, notamment ceux datant de la période portugaise. Malheureusement, tous ne sont pas ouverts, c’est dommage…
- Petits musées de la ville, billet unique, Uyu150, payement en espèces uniquement – Il s’agit de très petits lieux d’expo qui se visitent rapidement. Espacio Portugués, 11h30-16h30 sauf mercredi (très bien, à ne pas louper) ; Vivienda Portuguesa, 11h30-16h30 sauf mardi (fermé) ; Espacio Dr. B. Rebuffo, 11h30-16h30 sauf lundi (le plus complet des musées, à ne pas louper) ; Museo Indígena, 11h30-16h sauf samedi et dimanche (très sommaire) ; Espacio del Telegrafo (intéressant mais aucune explication en anglais) ; Espacio Español, 11h30-16h sauf jeudi (fermé) ; Museo Del Azulejo (fermé, dommage)
Plaisir des yeux et… des papilles !
Incontestablement et à juste titre, Colonia est une ville très visitée… Mais on a apprécié l’absence de pression touristique et la tranquillité des lieux, même le week-end. Côté restos, l’offre est large, souvent de qualité et les décos tant intérieures qu’en terrasse sont soignées… Le plus dur, pour nous, a été de faire un choix !
- Restaurant Amor Amor, très beau cadre, carte variée, on recommande de tester le Wok de Marisco (fruits de mer) avec sa timbale de riz. Tellement bon que nous y sommes venus deux fois ! Tenu par une Uruguayenne qui a vécu 10 ans en France. Prix très corrects. Ouvert du déjeuner au diner.
- Restaurant Los Kamikazes, sur la Plaza Major, ouvert uniquement pour le déjeuner. Si la plupart des clients optent pour la parrilla – grosse quantité de viandes grillées – on a préféré les empanadas maison, originaux en gout.
- Restaurant ¡Qué Tupé!, très beau cadre intérieur / extérieur, très belle déco bien colorée, carte variée. Ouvert du déjeuner au diner. Excellentes pâtes fraiches, avec bonne sauce. On recommande !
- Cafeteria Queriendote, idéal pour un apéro ou un gouter, vue magnifique sur le Rio et service souriant !
- Restaurant El Mercosur, avenida General Flores, sans prétention, propose burgers et pizzas.
- Cafeteria & Pasteleria Florencia, très beau cadre, bonne musique mais cocktails pas à la hauteur des tarifs !
- A noter également, le café du Mercado Artesanal propose de très bons gâteaux !
Sur les rives du Rio de la Plata…
Le centre historique de Colonia borde le fleuve, dans un environnement encore très sauvage où Gérard a passé de longs moments à observer les oiseaux – mention spéciale pour le colibri, très difficile à capturer dans l’objectif tant il se déplace rapidement !
Et le soir, tout le monde se retrouve Punta Santa Rita pour observer le coucher de soleil…
De plage en plage, jusqu’à la Plaza de Toros
Samedi, le ciel étant toujours bleu – une aubaine, trois jours de suite ! – nous partons de bon matin pour une longue balade le long du Rio de la Plata. Après avoir contourné le stade, nous rejoignons le Sendero Playa Las Delicias qui nous éloigne de la route et rejoint, dans un cadre agréable et boisé, la Playa El Alamo. Par un large trottoir qui surplombe le sable, nous poursuivons ensuite jusqu’à la Playa Los Verdes, une belle marche d’environ 6km, effectuée dos au soleil…
La couleur marron du fleuve ne nous incitant guère à la baignade – d’ailleurs, personne n’est dans l’eau – nous enchainons avec la visite de la Plaza de toros Real de San Carlos, située à 700m du Rio de la Plata. L’histoire de ce quartier très excentré du barrio historico est assez surprenante : en 1908, Mihanovich, un armateur croate qui a fait fortune en développant les lignes maritimes sur le Rio de la Plata, obtient la concession du Real de San Carlos pour construire un centre touristique avec de grandes arènes, un fronton basque, un hôtel et une centrale électrique. En échange il doit fournir de l’énergie électrique à la ville de Colonia et un quai pour les bateaux à vapeur qui viennent de Buenos Aires. Deux ans plus tard, les premiers visiteurs venus de Buenos Aires assistent aux corridas dans les arènes, celles-ci étant interdites en Argentine depuis 1891. En 1912, l’Uruguay, à son tour, interdit les corridas et pour tout de même attirer les visiteurs, le centre de loisir Real de San Carlos ouvre… un casino ! A partir des années 40, le complexe est peu à peu abandonné, puis pillé… Il faut attendre 2019 pour qu’une réhabilitation du site soit entreprise, et depuis le 9 décembre 2021, les Arènes ont rouvert leurs portes, accueillant désormais une scène dédiée aux spectacles, un restaurant et des espaces culturels avec présentations historique du lieu et expo de peintures. Une belle initiative !
- Balade à pied, de l’hôtel à la Plaza de Toros via les plages, environ 7.5km
- Plaza de Toros, Uyu100 sans visite guidée
- Retour en bus urbain, arrêt un peu excentré (demander pour connaitre sa localisation exacte), Uyu 60, peu de rotations pour le centre historique, pour info nous avons eu un bus à 11h40 après 30mn d’attente.
Dimanche, c’est repos imposé : la tempête, avec pluie forte et vents violents, nous interdit toute sortie, à l’exception de celle du soir pour aller diner au restaurant ! Ainsi se termine notre séjour à Colonia, nous sommes très satisfaits d’y être restés quatre nuits quand la plupart des visiteurs se contente d’une petite journée de visite… Lundi matin, nous embarquerons à bord d’un ferry pour Buenos Aires, une étape de transit de deux nuits avant de rejoindre le Paraguay. Comme nous avons déjà publié plusieurs articles sur BA – nous y sommes restés 10 jours en octobre 2017, voir lien vers la carte pour découvrir nos articles à BA et ses environs – le prochain post devrait se faire d’Encarnacion ! En tout cas, l’Uruguay est un pays qui nous a conquis par sa simplicité et sa tranquillité. Nous espérons un jour revenir, mais cette fois nous louerons une voiture pour explorer plus facilement campagne et bords de mer…
Emmenez-nous au bout de la terre 
Bonjour les voyageurs,
Alors là, chapeau Gérard ! Ils sont superbes tes colibris…
On a mis du temps à les voir à cause d’une 4G capricieuse et d’un état fiévreux et toussif persistant, mais ça valait le coup !
On découvre avec vous l’Uruguay que nous n’avions pas visité, et ça nous a l’air sympathique.
Bises
La Team Topette !
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Pour les colibris, Gérard était vraiment content de sa patience, parce que ça bouge tout le temps, ces petites bêtes ! Et oui, avec seulement deux étapes, on a tout de suite accroché avec l’Uruguay… Mais la prochaine fois, on restera plus longtemps et on louera une voiture car les transports, dans la pampa, ce n’est pas top !
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