Pour une fois, point de long voyage de nuit pour rejoindre Porto Alegre depuis Gramado puisqu’en moins de trois heures de bus, nous avons confortablement atteint notre nouvelle destination… et en perdant de l’altitude, nous avons repris 15°C !
Du jeudi 21 au samedi 23 novembre
Sitôt débarqués à la gare routière de Porto Alegre, nous prenons un taxi pour le Centro, quartier historique où se situe notre nouveau logement, l’Hotel Praça da Matriz, installé dans un petit bâtiment ancien. Il est 13h et on récupère immédiatement la chambre. Pas de déception, la chambre est belle et lumineuse, il y a même un balcon qui donne sur la cathédrale et un petit parc aux arbres bien fleuris.
- Bus Gramado => Porto Alegre, 12€ par personne, durée 2h30, plusieurs départs par jour, cie Citral (à acheter directement à la gare routière de Gramado quelques jours avant). Taxi gare routière Porto Alegre => hôtel, R$20.
- Hotel Praça da Matriz, situé sur la place de la cathédrale, sur les hauteurs de Centro. Accueil charmant. Très belle chambre, bien lumineuse, avec salle de bain privée, minibar, clim, balcon et wifi. Comme souvent dans les centres historiques, éviter de se balader le soir et le dimanche, tout est fermé. 45€ la nuit avec le petit-déjeuner (très bon), résa via Booking, on recommande !






Découverte du centre historique
Une fois les bagages posés, nous partons explorer le Centro, cœur historique de la ville. Originellement le site était occupé par les Amérindiens tapes et minuanos, mais la création de Porto Alegre remonte à 1732 date à laquelle sont venus s’établir des éleveurs de bétail venus l’État de Santa Catarina. Vingt ans plus tard arrivent les premières Missions jésuites… C’est donc l’installation successive d’éleveurs de bétail (XVIIIe siècle), de colons portugais des Açores (1752), d’esclaves africains, d’aventuriers et d’immigrants allemands, espagnols, italiens et polonais (entre 1820 et 1890) qui fondent la ville en s’appropriant les terres indigènes. Et ce sont leurs croyances, légendes, habitudes, coutumes et technologies qui ont formé la mosaïque culturelle qui compose la ville d’aujourd’hui. Porto Alegre est également emblématique pour la gauche brésilienne ; en 2001, elle a d’ailleurs accueilli le premier Forum social mondial qui réunit les organisations du monde entier sensibles à la cause altermondialiste. (cf. Wikipedia)
A deux pas de l’hôtel, la Praça da Matriz est dominée par la Catedral Metropolitana, un édifice néoclassique du début du XXe siècle. Tout autour de la place, bâtiments anciens – de la fin du XIXe siècle – et autres plus récents des années 70 / 80 se côtoient…
- Catedral Metropolitana de Porto Alegre, 9h-12h / 13h-19h, horaires plus restreints le week-end, entrée libre



Nous descendons ensuite vers la Praça da Alfândega, très arborée mais encore envahie par les stands de la 70e féria des livres qui s’est tenue la semaine passée. Au fond de la place, on jette un œil aux beaux bâtiments du Musée d’Art de Rio Grande do Sul et de l’ancienne Poste.



Malheureusement, les musées du secteur – le Farol Santander et le musée d’Art – sont fermés pour cause de rénovation, suite aux inondations catastrophiques de mai 2024. Une plaque apposée sur la façade du musée indique que l’eau est montée à 1.70m de haut… (ci-dessous, photos d’archives de la catastrophe, prises vers le Mercado Publico).



Puis nous descendons ensuite la Rua dos Andradas, principale artère commerçante du quartier, jusqu’à l’Usina do Gasômetro. En chemin, nous nous arrêtons pour visiter la Basílica Nossa Senhora das Dores, baroque à souhait, édifiée en 1807.
- Basílica Nossa Senhora das Dores, 9h-12h / 13h30-19h30, entrée libre




Balade sur le fleuve Guaíba
Le Gasômetro est un monument emblématique de la ville avec sa cheminée qui se repère à des kilomètres à la ronde ! De 1926 aux années 70 / 80, cette usine fournissait du gaz pour l’éclairage public et alimentait les poêles ; depuis, elle a été reconvertie en centre culturel. C’est aussi de ce point que partent les balades en bateau sur le fleuve Guaíba et le rio Jacui. A 15h30, nous embarquons pour découvrir les rives de ce large fleuve ainsi que les iles du delta. Là encore, on constate que les inondations de mai dernier ont dévasté de nombreuses maisons. Côté faune, malgré des iles qui semblent protégées et sauvages, à l’exception de quelques cormorans et ibis noirs, on n’observe aucun oiseau… En revanche, on ne peut que constater l’état de saleté dans lequel se trouve le fleuve et ses rives où partout on repère de vieux plastiques. Néanmoins, la balade est agréable, et au retour, elle offre une vue intéressante sur la ville.
- Balade en bateau, durée entre 1h et 1h30, plusieurs départs par jour, R$40 / 8€ & R$20 / 4€ +60 ans (départ vers l’Usina do Gasômetro)














Des parcs en pleine ville…
Installée sur plusieurs morros – collines – couverts de végétation, et composée de 84 quartiers, Porto Alegre compte également une dizaine de grands parc urbains. Vendredi matin, nous nous rendons en Uber au Parque Farroupilha – aussi appelé Parque da Redençao – un espace arboré de 37 hectares agrémenté d’un lac. Là encore, point d’oiseaux, mais un lieu incontournable pour les amateurs de jogging ! Il aurait été préférable de venir un dimanche où chaque semaine se tient un marché artisanal…


La belle Maison de la Culture Mario Quintana !
De retour au Centro – toujours en Uber, les distances sont vite impressionnantes au Brésil – nous visitons la Casa de Cultura Mario Quintana, installée dans l’ancien Hôtel Majestic qui connut son heure de gloire dans les années 30, 40 et 50. Reconverti en espace culturel à la fin du XXe siècle, celui-ci a été nommé en l’honneur de l’un des plus grands poètes brésiliens, Mário Quintana, né dans la ville d’Alegrete du Rio Grande do Sul mais qui avait adopté Porto Alegre comme ville natale. L’écrivain vécut d’ailleurs dans cet hôtel entre 1968 et 1980. Sur sept étages, on découvre expos de photos et espaces à l’architecture intéressante, et notamment un agréable jardin installé au cinquième étage, dans lequel les anciennes baignoires de l’hôtel ont été reconverties en bacs à plantes. Une belle découverte !
- Casa de Cultura Mario Quintana, 10h-20h sauf lundi, entrée libre








Le Mercado Público de Porto Alegre, le plus vieux marché de la ville !
Inauguré en 1869, le marché ne comptait au départ que quelques petits chalets destinés aux commerçants. Au fil des années, il s’est étoffé et une halle a été construite ; malheureusement, inondations et incendies l’ont plusieurs fois sinistré… A l’intérieur, outre une centaine de magasins vendant de tout – épices, ustensiles de yerba maté et gaucho, articles pour le culte religieux, confiseries, morue et autres poissons et viandes – on trouve de nombreux restaurants, dont le célèbre glacier Banca 40, Gambrinus, un restaurant centenaire et le bar Naval, l’un des plus anciens et plus traditionnels de la ville. L’offre étant alléchante, nous déjeunons sur place, dans un petit resto spécialisé dans les pâtes, Di Toni, et nous prenons le dessert au Café do Mercado.
- Mercado Público de Porto Alegre, du lundi au vendredi 7h30-19h, samedi 18h, dimanche 10h-13h mais les restos sont fermés ce jour.















Après un dernier coup d’œil au beau Paço Municipal édifié en 1901 – c’est l’ancien hôtel de ville de Porto Alegre, il abrite aujourd’hui le siège du pouvoir exécutif – et une ultime balade dans la rua dos Andradas, nous retournons à l’hôtel. Ainsi s’achève notre court séjour à Porto Alegre, une ville pas du tout touristique mais néanmoins intéressante à découvrir. Samedi, nous prendrons un bus de nuit pour Montevideo … Retour au Brésil, dans le Mato Grosso do Sul, dans une vingtaine de jours, après un passage en Uruguay, en Argentine (transit) et au Paraguay…
