Retour dans le passé, à Stonehenge et Salisbury…

Lundi 16 mai

Sans nous presser, nous quittons la belle région de Swanage vers 10h, et deux heures plus tard, nous nous installons au Stonehenge Campsite qui, comme son nom l’indique, est situé à quelques kilomètres seulement du plus célèbre ensemble mégalithique du pays. La pluie ne tardant pas à s’installer, nous passons le reste de la journée dans le camping-car.

Mardi 17 mai

Le soleil étant revenu, nous sommes sur les vélos dès 8h30, et pédalons en direction de Stonehenge. Comme il nous faut à tout prix éviter la A303 – un axe très passant qui ressemble à une nationale française – nous empruntons d’abord la B3083 – très tranquille – puis la A360 – beaucoup plus roulante ! Comme souvent, le trajet est bien vallonné et il nous faut une bonne demi-heure pour parcourir les sept kilomètres.

A 9h30, une fois la billetterie passée, nous faisons partie des premiers visiteurs à monter dans le bus qui nous emmène sur le site, les mégalithes étant situées à environ 2km du Visitor Center. Quelques minutes plus tard, nous découvrons enfin ce lieu qui, depuis des siècles, exalte l’imagination des visiteurs, d’autant plus que sa signification reste énigmatique ! (les deux images ci-dessous proviennent des panneaux explicatifs du site)



Bien que bon nombre de pierres se soient effondrées ou aient disparu, on peut encore voir à chaque solstice d’été le soleil se lever au-dessus de la Heel Stone placée à l’entrée. Un effet sûrement magique pour ceux qui ont la chance d’y assister !



Néanmoins, par sa configuration, les archéologues pensent que Stonehenge – ou pierres suspendues, en saxon – fut soit un observatoire astronomique, soit un sanctuaire voué au Soleil, ou peut-être même une combinaison des deux. On suppose, en effet, qu’il s’agissait d’un lieu cérémonial où étaient célébrés les changements de saisons.



D’après la datation au carbone 14, on sait désormais que la construction débute vers 2950 avant JC, date à laquelle la région est peuplée de chasseurs nomades et d’agriculteurs sédentaires qui ont traversé la Manche sur des bateaux de peaux.


Trois phases de construction se succèdent au long d’un millénaire et demi. Lors de la première – vers 2950-2900 avant JC – seul un fossé circulaire, bordé d’un remblai, est creusé. A l’intérieur, quatre blocs de grès marquent les quatre points cardinaux.




Pendant la seconde phase, vers 2100 avant JC, un double cercle composé de pierres bleues non taillées est érigé au centre ; ces pierres, pesant chacune quatre tonnes, proviennent des collines de Presely, au sud-ouest du Pays de Galles. Elles sont acheminées jusqu’ici par voie d’eau, après un voyage de 386km, et sont ensuite transportées le long de la large avenue qui relie l’Avon au site.


La troisième phase débute vers 2000 avant JC : les pierres bleues sont remplacées par un cercle de hauts trilithons, des menhirs fuselés à l’une des extrémités et façonnés en tenon, de manière à être assemblés en linteaux incurvés pourvus de mortaises. Reliés les uns aux autres, les linteaux étaient positionnés sur les pierres au moyen de plateformes de rondins surélevées progressivement, une technique rappelant celle utilisée pour édifier les Pyramides d’Égypte. A l’intérieur du cercle, cinq trilithons géants sont disposés en fer à cheval. A la fin de cette dernière phase, autour de 1500 avant JC, les pierres bleues taillées sont réintroduites et placées, cette fois, à l’intérieur du fer à cheval. Merci au Guide Vert et aux panneaux informatifs du site pour toutes ces explications !




Après avoir fait deux fois le cheminement – pour d’évidentes raisons de protection, on ne peut pas pénétrer au sein du cercle, on en fait seulement le tour à distance respectable – nous reprenons le bus pour le Visitor Center. Nous aurions pu rentrer à pied, mais hormis les tumulus – amas de terre et de pierres recouvrant généralement une sépulture – il n’y avait pas grand-chose à voir.


De retour à notre point de départ, nous visitons la petite expo multimédia qui nous apporte un nouvel éclairage du site. A l’extérieur, quelques maisons et objets reconstituant l’ambiance de l’époque néolithique nous plongent au cœur de la préhistoire. Intéressant !




Nous récupérons nos vélos et… reprenons la même route que celle du bus qui, bien que faisant partie du site, est librement ouverte aux piétons et aux cyclistes ! Nous passons à proximité des mégalithes – et hop, un autre petit coup d’œil – puis nous empruntons le chemin qui file vers Larkhill et Woodhenge, notre objectif. Ce site archéologique fait partie de l’ensemble de Stonehenge, et a été découvert en 1925, lors de repérages aériens. Les photos vues du ciel ont mis en évidence un monticule présentant un henge – structure architecturale préhistorique circulaire ou ovale – et ses 168 trous de poteaux en bois, un site qui, probablement, constituait un lieu de sacrifices rituels. Afin que l’on comprenne comment se matérialisaient les lieux, des bornes-témoins en ciment ont été mises en place pour rendre compte de la disposition originale du bâtiment. Une fois de plus, nous apprécions les panneaux informatifs qui nous permettent de mieux appréhender ces coutumes de l’époque néolithique.  


Après avoir pique-niqué en lisière d’un petit bois tout proche, avec une grive pour seule voisine, nous rebroussons chemin, et après un ultime regard sur les pierres géantes de Stonehenge, nous rentrons au camping par le même itinéraire que celui emprunté le matin. Les découvertes de la journée nous ont particulièrement intéressés, avec un bémol toutefois : comme on ne peut pas approcher les mégalithes à moins de 20m, il est difficile de réellement se rendre compte de l’immensité du monument. Les archéologues qui, eux, ont pu pénétrer à l’intérieur du cercle de pierres n’ont bien entendu sûrement pas eu le même ressenti que nous… Mais évidemment, on comprend bien que, visité par un million de personnes chaque année, on ne puisse pas laisser gambader les visiteurs sur tout le site !


Mercredi 18 mai

A 7h50, nous partons en bus pour Salisbury : pour une fois, pas besoin de cavaler bien loin pour trouver l’arrêt puisque qu’il se trouve devant la porte du camping ! Quarante minutes plus tard, nous débarquons au centre-ville et commençons par nous balader dans le quartier médiéval qui possède encore quelques belles maisons anciennes. Remontant à l’âge du fer, puis colonisée par les Romains, Salisbury est alors connue sous le nom de Old Sarum. Mais la ville se développe réellement à partir de l’époque normande, date à laquelle se tient un important marché local où les éleveurs de moutons viennent vendre les toisons de leurs bêtes. Selon la légende, c’est aussi sur ces terres que le Roi Arthur aurait été tué lors de la bataille de Camlann qui l’opposait aux forces de Mordred…




Nous nous dirigeons ensuite vers la Cathédrale de Salisbury qui est la seule du pays à posséder un style architectural aussi uniforme. L’ensemble fut construit entre 1220 et 1265, à l’exception de la flèche – la plus haute du Royaume-Uni, et la seule, construite avant 1400, encore debout dans le monde. – qui date de 1285-1320.



On patiente en attendant que les portes ouvrent et on arpente le cloitre qui est aussi le plus vaste du pays…




En revanche, l’intérieur de l’édifice, avec une nef immense de près de 70m de long, est assez classique.




Plus surprenante, la salle capitulaire abrite l’une des quatre copies de la Magna Carta, la Grande Charte du roi Jean sans Terre, rédigée en 1215, un texte fondamental qui, pour la première fois, institue une limite à l’arbitraire du pouvoir royal.






Après une heure passée à découvrir la cathédrale, nous poursuivons la balade dans le quartier ancien.





Nous déjeunons dans un des petits restos de Market Place – de bons bagels – puis en début d’après-midi, nous reprenons le bus pour le camping.


Demain, nous filerons vers le sud-ouest pour nous poser une grosse semaine à Bognor Regis, une station balnéaire située entre Portsmouth et Brighton.


  • INFOS PRATIQUES
  • Accès en Angleterre par Eurotunnel Le Shuttle au départ de Calais, et arrivée à Folkestone. Traversée rapide de 35mn, se présenter au terminal une heure avant l’embarquement pour effectuer les formalités de douane. Tous nos documents ayant été enregistrés avant le départ, l’accès au terminal est rapide et se fait grâce à la lecture de la plaque d’immatriculation (il suffit juste de confirmer sur une borne les infos). De même, les contrôles de personnes et de véhicule sont vite accomplis. Temps de traversée : 35mn. Tarif : 360€ l’AR, avec date et horaire définis. Plus on réserve à l’avance, et meilleur est le tarif ! On recommande Eurotunnel car le service fonctionne même en cas de tempête, et les navettes ferroviaires sont plus écolos que les ferrys.
  • Stonehenge Campsite & Glamping, petit camping bien tenu, proche de Stonehenge (à 6km environ, accès à vélo car pas de bus) et de Salisbury (arrêt de bus devant la porte). Emplacements stabilisés, sanitaires corrects pour les femmes, un peu plus rustique pour les hommes, douche payante (1£ les 8mn). Accueil sympa ! Wifi gratuit (mais inaccessible depuis notre emplacement), 4G correcte. 25£ la nuit, électricité comprise.
  • A voir / à faire au départ du camping :
    • Visite de Stonehenge, 9h30-17h en mai, dernière entrée à 15h, 20£ / 18£ pour les seniors, entre libre avec le pass English Heritage, réservation recommandée. Le billet inclut l’entrée du site, l’expo multimédia et le bus d’accès. Prévoir au moins 2h sur place. Grand parking, payant pour les visiteur qui n’ont pas le pass English Heritage. Nous sommes venus à vélo : la route n’est pas très agréable (prendre la B3083 + la A360, et surtout pas pas la A303 !) mais cela nous a permis d’aller jusqu’à Woodhenge, 28km AR en tout, 250m+.
    • Visite de Salibury
      • Accès par bus n°2, arrêt devant le camping, liaisons peu fréquentes surtout l’après-midi, 6.60£ l’AR
      • Quartier médiéval, Queen Elizabeth Gardens, bords de l’Avon
      • Cathédrale, 9h30-17h, 12h30-16h le dimanche, horaires d’été, 10£

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