Samedi 26 janvier
Après quelques biscuits avalés rapidement – le resto où nous prenons notre habituelle crêpe n’est pas encore ouvert… – nous partons à 8h pour un tour organisé afin de découvrir la plantation de café Welchez. Après une petite heure de route – il n’y a que 32km mais les ralentissements sont nombreux à cause de travaux – nous parvenons à la Finca Santa Isabel. Créée en 1951, l’exploitation de la famille Welchez produit un café arabica de grande qualité, aux espèces variées, sur une propriété de plus de 400 hectares. Une cinquantaine de personnes y travaillent à l’année, tandis qu’en période de récolte – entre fin novembre et mars – la ferme embauche de 100 à 300 saisonniers de plus selon les besoins.
Javier, notre guide pour la journée, nous rejoint et nous embarquons à bord d’une sorte de carriole tirée par un tracteur. La ferme se trouve à 800m d’altitude et les champs de caféiers s’étagent sur un dénivelé de 300m environ. En effet, le caféier arabica préfère les terres tropicales – idéalement situées entre 200 et 2000 mètres d’altitude – car il y trouve une température pas trop élevée et l’eau qui lui convient. Le Honduras est donc une terre propice à la culture du café : on y compte plus de 100.000 petits producteurs qui fonctionnent, pour la plupart, en coopérative. En ce qui nous concerne, on n’est pas mécontents de s’éviter la grimpette, d’autant que le chemin est très boueux et le ciel bien brumeux, ce qui confère aux lieux une atmosphère particulière.
Après 20mn de trajet, on parvient au sommet de la plantation. On abandonne notre véhicule et on poursuit la découverte à pied ! Là, surprise : on imaginait voir des caféiers à perte de vue, un peu comme les champs de thé en Asie. Eh bien pas du tout ! Ces petits arbres – entre un et deux mètres de hauteur – sont totalement intégrés à la végétation et du coup, on peine même à les distinguer !
Javier nous explique que la proximité immédiate d’arbres fruitiers tels que le bananier ou le poirier tropical évite aux oiseaux de venir picorer les graines de café. Astucieux ! Toujours dans un souci de développement écologique, des bouteilles, accrochées à certains plants et remplies de liquide, attirent et neutralisent les insectes, évitant ainsi l’utilisation de produits chimiques. Enfin, pour prévenir la prolifération des champignons, les arbres entourant les caféiers sont surveillés de près et au besoin élagués pour maintenir un équilibre entre hygrométrie et ensoleillement.
Malgré la pluie qui s’est mise à tomber, la balade est vraiment très agréable… Le chemin, essentiellement composé de marches, s’intègre parfaitement bien aux plantations, et on ne se lasse pas d’admirer les différentes espèces de caféiers. Certains sont encore en fleurs dont l’odeur puissante rappelle à s’y méprendre celle du jasmin. Les fruits sont des drupes de couleur rouge vif ou violette à maturité, dont la pulpe est sucrée. Elles contiennent deux graines, placées face à face, à la forme caractéristique des grains de café.
Hormis les caféiers, on observe également de nombreuses autres plantes et fleurs, le site étant totalement noyé dans une végétation tropicale luxuriante.
Après une heure trente de marche, on parvient au restaurant de la plantation. Alors que nous ne pensions qu’y déguster une tasse de café, on nous sert un repas complet et délicieux !
On termine ensuite la partie « nature » de la visite, et on enchaine avec le volet technique de la fabrication du café. Javier nous montre les différentes étapes du traitement de la drupe : lavage, dépulpage, tri rapide et calibrage des grains, re-lavage…
Les grains sont ensuite étalés sur de grands séchoirs, pour une période comprise entre une à trois semaines selon la température extérieure. Reste ensuite à torréfier les grains pour leur apporter la saveur que l’on connait…
Dernière surprise de la visite : la découverte du laboratoire où sont contrôlés et goutés les différents cafés produits. Javier nous fait d’abord sentir différentes moutures, dont l’odeur varie de l’une à l’autre – assez subtilement, il faut bien le reconnaitre ! La mouture du café est la dernière étape de transformation avant l’infusion du café. Elle est aussi une étape précise qu’il ne faut pas négliger. L’arôme passe dans l’eau pendant l’infusion alors une mouture trop grosse par exemple, ne laissera pas le temps aux arômes de passer dans l’eau, le café n’aura pas de goût. Après avoir gouté – et recraché, comme pour le vin – quatre cafés différents, Javier nous en prépare un dernier que nous boirons jusqu’à la dernière goutte !
Vers 13h30, nous regagnons notre véhicule et repartons avec Danilo, notre chauffeur, au centre-ville. Cette visite d’une plantation de café nous a particulièrement enchantés par sa diversité et son aspect didactique. Et surtout, elle nous a donné l’occasion de nous balader dans une végétation superbe ! Un grand à merci à Elisa Welchez pour l’organisation parfaite de cette visite, et à Javier dont les explications nous ont été précieuses, sans oublier Danilo, le chauffeur, et les autres employés de la plantation !
Ces superbes visites d’hier et d’aujourd’hui justifient à elles-mêmes le déplacement à Copan. Alors que la majorité des voyageurs ne passent qu’une nuit ou deux pour la visite des ruines – que nous verrons demain – il est préférable d’y séjourner plusieurs nuits car la région offre une belle palette de découvertes variées et passionnantes !
INFOS PRATIQUES
- Coffee Tour – Plantation Welchez, tour organisé tous les jours à 9h et 14h (à Copan) sur réservation préalable (nous avons bénéficié d’un départ à 8h car nous avions une visite individuelle), 35US$ ~ 850L. La visite inclut le transport depuis Copan (départ devant le Café Welchez, au coin de la place principale), le tour guidé, la balade à pied, le lunch et la dégustation de cafés. Possibilité d’acheter du café produit à la plantation. A Copan, le café Welchez sert de très bonnes pâtisseries…
- Hébergement : Hotel Brisas de Copan, très bien situé au cœur de la ville, à deux pas de la place principale. Accueil très sympa. Bel établissement bien tenu, propre, avec une belle terrasse sur le toit. Chambre agréable et confortable, impeccable, avec salle de bain privée. Eau purifiée chaude et froide disponible à la réception. Wifi. Environ 18€ la nuit, résa via Booking.com.
Emmenez-nous au bout de la terre 
Bravo pour ce reportage sur la plantation ainsi que tous ces super clichés. Cet article est riche d’informations et on en trouve assez peu !
Très intéressant, je partage
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Merci pour ce commentaire (et le partage) qui nous a fait chaud au cœur ! J’ai vu que vous étiez spécialisé dans le café : ce petit séjour au Honduras nous a vraiment permis d’en apprendre plus dans un domaine que nous dégustions (!) avec plaisir, mais dont nous ignorions tout du processus de fabrication… Une visite à ne pas louper, tout comme Copan au Honduras d’ailleurs !
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Ça avait l’air vraiment intéressant !! 🙂 Je prends note de votre expérience pour mes prochains voyages. 😉
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